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Critiques de Emmanuelle Grangé (53)
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Son absence

Je suis déçue, j'attendais beaucoup de ce livre au titre évocateur, sa couverture m'avait également séduite mais je suis restée indifférente au style. Ce n'est pas la façon dont est construit le livre qui m'a gênée mais plus le manque de profondeur dans les sentiments des membres de la famille.

Je n'ai pas ressenti la tristesse , la lourdeur, l'angoisse ou tout autre sentiment face à cette absence. J'ai trouvé ce livre froid.

Oui, j'ai bien compris que l'objectif du livre était de montrer que chaque membre de la famille vivait comme il le pouvait cette absence inexpliquée mais je n'ai retrouvé chez aucun une véritable force dans les sentiments. Seules quelques petites réflexions de temps en temps mais pas assez pour me convaincre.

Je n'oublie pas toutefois de remercier Babelio et les éditions arléa !!!
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Les amers remarquables

***



Marie-Emmanuelle est une petite fille qui grandit dans une famille bourgeoise, dans les années 60 à Berlin. Partagée entre un père aimant et une mère mélancolique, elle devra grandir et apprendre à vivre dans ce monde d'adultes...



Je découvre Emmanuelle Grangé grâce à ce deuxième roman et aux 68 premières fois.



Déroutante, l'écriture de l'auteur est incisive, rythmée, cadencée.

Elle dépeint le quotidien d'une petite fille qui voit son enfance s'effacer... Une petite fille qui doit composer avec les absences d'un père au travail et d'une mère qui s'ennuie... Une petite fille qui va apprendre qu'aimer les autres passent avant par un respect pour soi, pour ses envies, ses besoins...



Marie-Emmanuelle souffre des fuites de sa mère, lui pardonne à chaque retour mais craint toujours ses nouvelles disparitions. C'est une jeune femme, puis une mère attentionnée, mais toujours sur le qui-vive.



A l'image de l'écriture de ce roman, l'histoire de cette famille est douce en surface, mais les remous des profondeurs sont parfois perturbants...
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Les amers remarquables

Le roman de Gabrielle



Emmanuelle Grangé nous revient avec un roman sensible, portrait d’une mère fantasque qui prend l’habitude de fuir sa famille avant de finalement retrouver le domicile conjugal. De la révolte à l’amour.



Dans son premier roman, Son absence, Emmanuelle Grangé confrontait une famille à la disparition de l’un de ses membres qui n’avait plus donné trace de vie depuis vingt ans. Il est aussi beaucoup question d’’absences dans ce second opus, même si elles sont plus épisodiques. Nous sommes à Berlin dans les années 1960, alors que la narratrice n’est encore qu’une petite fille. Gabrielle a suivi son mari diplomate dans la capitale allemande où elle passe son temps dans les mondanités. Quand elle n’est pas confiée à la fille au pair, la narratrice est envoyée chez les grands-parents à Malakoff. Quant à Pierre, son mari, il aurait pu, au hasard des réceptions où son épouse est chargée de tenir son rang, apprendre ce proverbe allemand qui dit que «l'oisiveté dévore le corps comme la rouille dévore le fer» et comprendre combien sa femme éprouvait le besoin de changer d’air, d’espace, de liberté, de bords de mer.

Cela lui aurait sans doute aussi évité le désarroi de ne plus la trouver au domicile conjugal et de devoir la supplier de revenir vers lui et sa famille.

Même la naissance d’un petit frère ne viendra pas contrecarrer ce qui va bientôt devenir une habitude. Après les brouilles conjugales, Gabrielle prend la fuite jusqu’à ce jour où il n’est plus possible de la joindre. «Nous sommes restés ballots, passifs, impuissants. Nous avons attendu le pire, l’annonce de l’hospitalisation, voire la mort de Gabrielle. Nous nous sommes habitués à vivre dans l’angoisse, puis dans la résignation. Gabrielle nous avait quittés pour de bon, je lui en ai voulu un peu, beaucoup… »

En déroulant l’histoire de cette famille, Emmanuelle Grangé se rend compte combien ces drames à répétition ont aussi un caractère formateur pour la jeune fille et la femme qu’elle devient et finalement, combien elle doit son caractère et sa liberté à ces épreuves. Bouclant la boucle quand elle devient une mère pour sa mère lorsque la vieillesse et la maladie vont avoir raison de ses escapades, elle rend un magnifique hommage à celle qui lui en a tant fait voir!

Car, au fil des chapitres – qui commencent tous par un extrait de Jane Eyre, le roman de Charlotte Brontë qui les rassemble aussi – le style gagne lui aussi en intensité et en gravité, suivant en quelque sorte la courbe de la vie de Gabrielle. Tout en pudeur et en retenue, mais de plus en plus proche de l’essentiel. C’est beau, fort, prenant.




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Son absence

Comment vivre sans savoir ? Comment peut-on se construire pour certains, se reconstruire pour d’autres ? C’est le sujet douloureux du très beau roman d’Emmanuelle Grangé.



Lorsque François disparaît, Il ne reste que quelques mots griffonnés sur une carte postale pour annoncer un départ programmé et définitif.

Ses parents, ses frères et sœurs pensent alors à une fugue. Tout va rentrer dans l’ordre rapidement, cependant, François ne reviendra pas.

Chacun se débrouille comme il peut avec son chagrin.



L’auteure dépeint avec justesse les relations familiales et fraternelles mais aussi les émotions humaines. Elle dresse avec beaucoup de finesse le portrait et le parcours de vie de chacun des personnages, leurs blessures et leurs fragilités, tout en révélant les malentendus, les non-dits et les secrets enfouis des uns et des autres.

L’écriture sobre et élégante habille ce texte de douceur et de mélancolie.

Une belle découverte.



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Son absence

On a tous une petite boîte où l’on met son fourre-tout avec peu de choses intéressantes au final. C’est ce roman qui me fait penser à ça. Un petit livre aux chapitres courts avec une multitude de personnes et descriptions que l’on ne sait quoi en faire. L’histoire ? Une famille (parents + 6 enfants) vont valider la disparition d’un frère. Visiblement, la loi prévoit une déclaration judiciaire de décès après 20 ans à compter de la disparition. Le sujet était pourtant intéressant.
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Son absence

Imaginez qu’elle serait votre réaction si votre fils ou votre frère vous adressait un jour la lettre suivante: « Chers parents, je m’en vais pour plus longtemps que ce stage de voile au Club Med. je ne l’animerai pas, j’ai prévenu la direction. Vous ne me reverrez plus. Ne cherchez pas à avoir de mes nouvelles, ne vous faites pas de soucis. Je vous embrasse. François » C’est ce qui arrive aux membres de la famille Munch, qui se retrouvent vingt ans plus tard au tribunal pour y signer la «déclaration d’absence», un document juridique qui entérine cette absence.

Après Monica Sabolo qui raconte la disparition d’une jeune fille dans Summer, voici donc son pendant masculin. Emmanuelle Grangé va également dérouler l’écheveau des souvenirs, replonger dans le passé pour tenter de comprendre les raisons qui ont poussé le jeune homme à lâcher définitivement les amarres. Mais là où Monica Sabolo confie au frère de la disparue le soin de rassembler les indices, la primo-romancière accumule les points de vue. C’est du reste dans les nuances, dans la réception très différente d’un même événement que réside l’intérêt du roman.

André, le père autoritaire aux rituels intangibles (le repas de Noël, par exemple, ne saurait se dérouler de façon différente année après année, y compris dans la composition du menu), ne saurait endosser une part de responsabilité dans ce drame. Pas plus que Marguerite, son épouse, dont la défense la plus efficace est la discrétion. Elle souffre en silence et espère que l’amour qu’elle porte à sa progéniture va permettre de conserver des liens forts, malgré le vide creusé par le départ de François.

Un vide que ses cinq frères et sœurs vont devoir gérer et intégrer à leur vie. Prenons l’exemple de Michel, l’aîné. Il va tenter d’oublier François en s’investissant dans sa carrière professionnelle, en se mariant et en fondant une famille. « On aime beaucoup Michel Munch, le directeur informatique à l’ENFAG, il est aimable, doux, et ferme quand il le faut. On comprend, on salue son histoire d’amour avec Pauline. On dit aussi, ils vont très bien ensemble, elle semble encore plus petite à côté de ce grand ours. On cotise pour le cadeau de mariage, on recotise pour la naissance de Félix. On pensait à tort que Michel resterait célibataire même s’il en pinçait pour Florence Verlot, la directrice de la communication, mais trop grande, trop rouge à lèvres, trop talons aiguilles. Non, Pauline est parfaite, discrète, si douce. Comme elle a dû souffrir avec son ex qui l’avait présentée à Michel, qui l’avait supplié de prendre Pauline comme secrétaire, Pauline qui ne savait que faire de son diplôme des Beaux-Arts d’Angers et de son Martin au chômage. Michel est désormais comblé. »

Thierry, son frère cadet, suit un peu le même chemin. Avec Marie, il a mis au monde trois filles, Maud, Constance et Louise. Mais à côté de ses obligations familiales, il cherche aussi un divertissement dans l’art.

Sa sœur Évelyne a beaucoup plus de mal à tirer un trait sur ce drame qui la ronge. Elle continue é creuser, à essayer de comprendre, à pleurer. Il en va de même de sa sœur Sandrine qui est la jumelle de François. Une position au sein de la famille qui la rend de fait très sensible à la décision de son jumeau.

Reste Joseph, le benjamin, lui aussi un peu déboussolé.

Avec beaucoup de finesse, la romancière va nous permettre de comprendre ce qui s’est vraiment passé, ce qui se cache derrière les ombres qui défilaient dans la maison familiale. Entre un sentiment diffus de malaise et de jolis souvenirs de vacances, entre les aspirations des uns et des autres et les projets d’avenir et de voyages brisés dans l’œuf, c’est à un enterrement que nous sommes conviés. L’enterrement des rêves d’enfant, l’enterrement de la jeunesse insouciante et l’enterrement d’une fratrie. Bonjour tristesse!


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Les amers remarquables

Avec Les Amers remarquables, le second roman d’Emmanuelle Grangé, je poursuis tranquillement ma découverte des livres sélectionnés pour la session « rentrée littéraire 2019 » des 68 premières Fois. J’arrive ainsi à ma quinzième lecture…



Le titre m’a immédiatement intéressée, allitératif, poétique… Est remarquable ce qui attire l’attention, ce que l’on retient ; c’est aussi ce qui est extraordinaire, rare… Mais une remarque peut aussi être une critique, un commentaire désobligeant. L’amertume est désagréable ou stimulante si l’on parle en termes gustatifs ; au sens figuré, c’est ce qui chagrine, dérange, fait mal, blesse. L’amertume peut donc évoquer une saveur ou un sentiment et dans le domaine des ressentis, on s’engage vite dans le découragement, la mélancolie et, plus pervers et toxiques, vers le dépit et la rancœur…

Quand je fais ce genre de travail sémantique sur un titre, il y deux grandes possibilités : soit j’ai adoré le livre et j’en explore toutes les clés de lecture, soit je suis dans la posture contraire et je cherche, tout de même, des explications…



Ici, une fille nous raconte sa relation avec sa mère. Le récit est à la première personne, un JE personnel et intime…

Ce qui frappe immédiatement et qui se confirme au fil de la lecture, c’est que la fille ne semble avoir retenu que l’amertume, comme si elle avait tout filtré pour ne conserver qu’un concentré de souvenirs amers.

J’ai eu beaucoup de mal à venir à bout de ce livre ; la session est à présent terminée et personne n’attend vraiment ce livre voyageur et j’ai donc pu prendre mon temps… Sans succès.

Voilà un livre dont j’ai envie de dire combien je comprends qu’il était important pour son auteure de l’écrire mais j’aurais peut-être pu éviter de le lire car il n’était vraiment pas pour moi…



La quatrième de couverture parle de la difficulté de se construire quand la peur de l’abandon est omniprésente… C’est une dimension que je n’ai pas vraiment ressentie dans ma lecture ; il ne s’agit pas ici d’abandon, mais de difficulté à être mère, de fuites et de retours, de passage de relais aux autres membres de la famille. J’ai trouvé que la fille avait presque capitulé plus vite que sa mère, s’abandonnant dans une posture de fille délaissée… Et oui, j’ai, moi aussi, décroché, démissionnant d’une lecture que je n’avais pas choisi.

Sur le plan de l’écriture proprement dite, j’ai trouvé répétitive et monotone cette vie de famille, somme toute banale, qui pourrait avoir été la nôtre ; certains passages ont pu même me correspondre un peu. Je suis, en général, très sensible à l’intertextualité… Ici, l’omniprésence de Jane Eyre de Charlotte Brontë, une véritable histoire d’orpheline, m’a paru superfétatoire, usurpée. Les épigraphes m’ont cependant donné l’envie de relire ce roman qui, étant beaucoup plus jeune lors de sa lecture (est-ce significatif ?), m’avait réellement bouleversée.



J’ai repensé à Son absence, le premier roman d’Emmanuelle Grangé, lu aussi grâce aux 68 première Fois… Je me souviens que j’avais même relu deux fois ce très court roman pour lui trouver du sens et que, malgré mes efforts, il ne m’avait pas convaincue.

L’univers d’Emmanuelle Grangé n’est visiblement pas pour moi ; si je reprochais à Son absence de trop survoler son sujet, je dirai qu’avec Les Amers remarquables, j’ai buté sur une forme de ressassement pessimiste que le titre portait déjà ; en effet, un amer est aussi un objet fixe, toujours visible, qui peut servir de point de repère en mer ou sur les côtes. La mer, la mère qui aime nager, surnage dans sa propre vie et qui se cherche… Mais les mères font aussi comme elles peuvent et la mère idéale n’existe pas.



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Son absence

C'est dans le cadre des 68 premières Fois que je lis Son Absence d'Emmanuelle Grangé…

Le sujet de ce livre est original : la disparition volontaire d'un jeune homme, sans motif apparent, sans explications rationnelles et le ressenti de ses parents et de ses frères et sœurs quand il faut faire les démarches administratives de déclaration d'absence au bout de vingt ans sans nouvelles.



Ce roman est polyphonique puisqu'il aborde tous les points de vue ; c'est une polyphonie hachée, un peu décousue dans un chapitrage bref où quelques passages en italique donnent la parole à la première personne au disparu. Ce JE intempestif mène la danse de loin, donnant des bribes de réponses au lecteur.

Ce qui frappe, c'est la résignation de ceux qui sont restés, qui ont continué à vivre sans savoir ce que leur fils ou frère était devenu ; après l'avoir cherché, espéré, ils l'ont tu, l'ont sorti de leur vie et, pourtant, au moment d'officialiser cette absence, ils se souviennent, s'interrogent à nouveau, se sentent plutôt très mal.

L'écriture est assez directe, familière, efficace sans doute, à la fois intimiste et détachée. Les personnages ont tous une fêlure qui semble provenir de plus loin que la disparition de François. Je me suis un peu perdue dans la fratrie revenant souvent à l'arbre généalogique obligeamment donné au début, ne parvenant pas à m'attacher aux présents ; seul l'absent m'intriguait, me donnait envie de le connaître mieux comme si, moi aussi, j'avais envie de fuir cette famille dépeinte sans concession.



J'ai voulu rechercher une intertextualité dans Le Rêve de d'Alembert de Diderot, cité dans le récit, autour d'une recherche de la vérité, d'une reconstruction d'une réalité fantasmée puisqu'inconnue, de la compensation affective du père qui a remplacé sa progéniture par des bonsaïs dans une forme de juxtaposition des espèces ; cette approche philosophique n'a pas fonctionné.

Certes, j'ai bien perçu la réalité tangible de l'absence en tant que fait, en tant que manque, en tant que temporalité, en tant que rupture de la mémoire familiale, sorte de trou noir, et enfin en tant que notion juridique, mais comme si ce livre était un essai romancé, un constat plutôt qu'un roman.

Encore une fois, et c'est quelque chose que j'aurai tendance à reprocher à plusieurs romans de cette rentrée 2017, c'est très court, à peine 145 pages, trop survolé, trop brut de décoffrage, trop lapidaire.

Je n'ai donc pas été convaincue, malgré un retour sur une première lecture rapide ; un des avantages des petits formats, c'est la possibilité de relire et malgré cette tentative pour donner à Son Absence le temps de me toucher, cela n'a pas marché.



Ma première vraie déception de la sélection des 68 premières Fois pour la rentrée littéraire 2017…

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Son absence

Une famille qui n'en est pas une : chaque enfant vit dans un monde éclaté en suivant une routine qui se veut peut-être salvatrice.



La mère qui semble s'être adaptée au tempérament asocial de son mari, homme acariâtre, égoïste, et égocentrique qui a rejeté tous ses enfants, ainsi que sa femme qui bon gré, mal gré essaye de conserver a tout prix le lien avec eux.



Une vie banale dans la morosité et la culpabilité, depuis la disparition d'un des fils,

disparition qui va être officiellement actée au bout de 20 ans.



Je suis restée à côté de ce récit. La multitude des personnages et des détails sans intérêt noie l'histoire dans un style confus d'où l'essentiel n'arrive pas à émerger.



Bien que devinant une trame de fond sur un sujet grave, je n'ai pas pu ressentir d'émotion pour ces personnages inexistants, navigant dans une vie aseptisée où les sentiments et les émotions sont survolées, campant les protagonistes dans un monde stéréotypé et sans profondeur.



Au final je n'ai pas saisi ce que voulait insuffler ce livre
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Les amers remarquables

Un roman avec une belle histoire mais beaucoup trop court. J'ai eu l'impression qu'il y avait plein de manques pour une bonne compréhension de l'histoire, des personnages.

La vie de cette famille aurait pu être étoffée de nombreuses péripéties, avoir plus de contenu.

Une impression de vite fait malheureusement...
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Son absence

Un jour, François Munch disparait. Son père, ses frères et sœurs ont reçu un courrier leur disant qu’il partait loin et qu’il ne fallait pas le rechercher… c’était il y a 20 ans, aussi toute la famille se retrouve au tribunal pour constater l’absence, incompréhensible mais définitive.

Chacun se souvient de François et s’interroge. Qu’auraient-ils dû comprendre, sentir, à côté de quels signes sont-ils passés? Et tous, se posent cette question lancinante : pourquoi ?

Emmanuelle Grangé signe un étonnant premier roman sur l’absence, sur le silence, sur l’incompréhension que peut provoquer dans une famille le départ inexpliqué d’un proche. Et quand le disparu s’est évanoui dans la nature, comment faire son deuil, accepter, comprendre pour avancer. Un roman qui pose des questions sur les apparences, les familles qui semblent unies mais où la parole n’est pas toujours libérée, ou l’entente n’est peut-être que de façade.

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Les risées du lac

Un lac, le Léman, probablement. À ses abords, une grande maison, bourgeoise. Dedans – par intermittence -, un mari volage, depuis des lustres. Les trois enfants, grands aujourd’hui, ont quitté le nid. Marcel, le vieux jardinier venu d’Algérie, irradie de sa chaleur et de sa prévenance cette demeure si vide si froide. Quant à Françoise, épouse délaissée, elle promène sa mélancolie d’une pièce à l’autre, et plonge régulièrement dans les eaux du lac. Cette immersion la sauve, lui donne de la force, la maintient Vivante. Et cette étendue lisse au calme apparent est à l’image de son existence : ne montrant aux autres que la surface des choses – alors qu’à l’intérieur ça boue ça remue ça tempête. Le lac, comme Françoise, est dormant. Le temps passe et rien ne change. La dépendance financière empêche tout soulèvement… Arrive alors Viviane, telle une onde de choc, dans la vie de Françoise. Viviane est la secrétaire de François – et sa maîtresse attitrée -. Les deux femmes se rencontrent, s’apprécient, s’apprivoisent. Une complicité clandestine s’installe. Elles passent des moments ensemble mais ne parlent pas de ce qui les « réunies » – leur « ennemi » commun – Elles font front sans dire les choses. Même la violence physique, qu’il leur inflige, elles ne la partagent pas en mots. Mais le seul fait d’être l’une avec l’autre – des alliés – les garde droites, dignes. Malgré la peur. Jamais elles n’agiront pour bousculer François. Il coulera seul, de lui-même. Sans avoir eu vent de leur singulière amitié. Sous le coup de risées insondables… Il règne dans ce roman une atmosphère chère aux films de Chabrol. J’ai beaucoup aimé.
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Son absence

Ce roman fait partie de la sélection des 68 premières fois.



Nous sommes le 7 octobre 2015, chaque membre de la famille Munch se rend au tribunal pour y signer la "reconnaissance d'absence" de François Munch disparu vingt ans plus tôt. Le délai légal de vingt ans passé, cette formalité a pour but de protéger les intérêts et le patrimoine du disparu.

François a disparu sans motif apparent en envoyant une carte postale laconique à sa famille, il y annonçait son départ définitif. Depuis, la famille n'a reçu aucune nouvelle et les recherches des détectives privés qu'ils ont engagés sont restées infructueuses.



Emmanuelle Grangé expose les conséquences de cette disparition pour chacun des membres de la famille, ses parents, ses trois frères et ses deux sœurs dont Sandrine, la sœur jumelle du jeune homme. Chacun réagit différemment selon sa personnalité, selon son vécu, chacun survit comme il peut.



Par le biais de carnets que François a confiés à sa sœur Evelyne en inscrivant sur la couverture "Rien que pour toi, n'est-ce pas?" , on découvre peu à peu qui était François. Les quelques chapitres où François s'exprime au travers de ces carnets nous font découvrir son histoire. Ses failles et sa fragilité se dessinent peu à peu et notre cœur se serre... Les nombreux non-dits qui existaient dans cette famille apparaissent.



Emmanuelle Grangé signe ici un beau premier roman tout en finesse et sobriété qui tente de répondre à la question : Comment vivre avec l'absence? Comment vivre sans savoir ce qu'est devenu un être cher?

Un joli roman teinté de mélancolie et une belle découverte.








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Son absence

"André Munch a toujours été méchant avec ses six enfants, son épouse, il est méchant avec ses belles-filles, ses quatre petits-enfants, qui ne sont jamais assez bien pour lui."



Ainsi commence ce roman, par l’évocation du pater familias intransigeant et maniaque qui consacre son temps et son amour à des bonsaïs et refuse tout changement au menu de Noël : ce sera rosbif bien saignant ou rien. Il malmène son épouse Marguerite, tout en discrétion et désir de maintenir unie cette famille disparate. Lui, c’est André Munch, amiral à la retraite. Le reste de la famille, cinq enfants dont des jumeaux, cinq parcours de vie que l’on va découvrir par petites touches, chacun aura l’occasion de donner son point de vue par le truchement du narrateur. Pourtant, l’un d’eux s’exprimera en italique, se différenciant des autres. C’est François, le jumeau de Sandrine. François dont le sort constitue la pierre angulaire du livre. Parceq’un jour une carte postale signée de lui est arrivée, annonçant que, non, il ne se rendra pas au Club Mèd. en tant qu’animateur. Il part, pour longtemps.

Vingt ans. Vingt ans de silence, vingt ans de non-dit, qui détruisent les parents et les frères et soeur. Mail il faut bien vivre et chacun va essayer de s’en sortir, malgré le doute (est-il encore en vie?), l’angoisse, la peur, le chagrin, la culpabilité. Construire une famille, réussir sa vie professionnelle, tenter de garder la famille soudée, creuser encore et encore la piste de la disparition en allant à Tanger le plus souvent possible : chacun résiste du mieux qu’il peut à la tentation du désespoir. Curieusement ce n’est pas Sandrine, la jumelle, mais Evelyne qui semble la plus acharnée à retrouver François. Aurait-elle par hasard cette intuition propre aux jumeaux pour la convaincre qu’il n’est pas mort ?

Par touches successives, et sous la plume de François, nous devinons la vérité, triste et navrante.

Un joli roman, délicat et aiguisé comme le ciseau de sculpteur dans l’évocation du ressenti de chaque personnage. Un début prometteur dans l’écriture.



Lu dans le cadre des 68 1ères fois.



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Les risées du lac

Voici un livre au féminin qui cède à la mode d'aujourd'hui où les hommes sont d'emblée des sales types et les femmes de pauvres victimes en quête de rébellion.



Et rassurez vous, l'homme étant perdu sans sa femme, celui là n'échappera pas à son destin funeste, paix ou pas à son âme.



François, l'accessoire masculin n'est pas forcément un sale type mais il n'en est pas loin. Plutôt riche, plutôt intelligent, plutôt de belle allure, il collectionne les conquêtes féminines réduites à du bétail à plaisir, et repos du guerrier, il a son épouse potiche standard, trois enfants et sa Mercedes dans son garage. Il n'a guère le droit à la parole, se contentant de servir de réceptacle aux descriptions orientées que veut bien lui accorder Emmanuelle Grangé. En prime, il disjoncte violence conjugale, en fin de parcours, l'une poussée en chute dans les escaliers, l'autre un verre en plein front avec coupure à la clé.



Bérangère et Viviane sont les deux personnages principaux du livre. L'épouse et la dernière maitresse en titre. Dans les cinquante et quarante ans. Originalité du livre, elles vont se rencontrer avec l'accord du sale type qui s'ignore comme tel, ce sera plus simple pour organiser le planning de Monsieur, et à la rencontre de ce que l'on attendait elles vont sympathiser.



Emmanuelle Grangé, leur donne amplement la parole, états d'âme, impressions diverses, jugement sans parole à la défense, appréciations variées le tout sur fond de paysage qui pourrait être tout autre, mais c'est celui là.



Que dire de plus ?



Des courts chapitres de quelques pages. Alternant parfois pour une même scène le point de vue de l'une puis de l'autre. Parfois on s'y perd, Ah oui c'est Bérangère qui parle, mais non, pomme, c'est Viviane. Attendez, je reviens au début par sécurité.



N'y a t il d'autre choix que de subir puis partir en éclat ?

N'est il pas possible de se parler, dire non, se faire aider et plein d'autres possibles, afin d'améliorer une relation et d'éviter ainsi son pourrissement.



Parenthèse.

Solution de Jeanne ayant eu un enfant, fille de François et Bérangère.

Je cite : Pas de papa, pas de baptême.

Mon commentaire ; comme chacun sait, un père ça ne sert à rien.



Excuser ma fatigue face à la déconfiture masculine qui semble devenir la règle. Avec le temps, c'est lassant.



Et cet abruti de François qui avait acheté une deuxième Mercedes plutôt que de laisser une place dans son garage à Bérangère pour un atelier de peinture.

On rêve.



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Les amers remarquables

Emmanuelle Grangé est comédienne. Elle a publié son premier roman, en 2017. Les amers remarquables est le second. Tout comme le premier, il est disponible chez Arléa et aborde le thème de la famille. Il fait partie de la sélection de la rentrée d’automne 2019 des 68 premières fois.



De son enfance, l’auteur garde le souvenir d’un grand appartement à Berlin, où son père est fonctionnaire international, la naissance d’un frère qui va bouleverser son quotidien de petite fille, des séjours en France pendant les vacances chez des grands-parents aimants, l’accent germanique des nurses qui se succèdent. Pourtant, dans toute cette banalité quelque chose détonne. La mère, fantasque, magnifique, amoureuse des rivages qui lui manquent tant, trop à l’étroit dans son rôle d’épouse de diplomate, ne peut s’empêcher de fuguer. Elle part, fuit l’appartement familial, laissant ses enfants et son mari. Elle revient cependant, jusqu’au jour où… Comment se construire, grandir, trouver des repères lorsque rien n’est jamais sûr, quand la peur de l’abandon plane sur l’impression de sécurité et de normalité ?



Les amers remarquables est une chronique familiale des années soixante à nos jours, mais c'est avant tout le portrait d'une mère fait par sa fille. Gabrielle, maman, ma mère, notre mère, a été amenée insidieusement à renoncer à ses rêves pour privilégier la réussite professionnelle de son mari corseté dans son costume de haut fonctionnaire expatrié à Berlin. Dès lors, Gabrielle, cette mère remarquable devient mélancolique. C'est par la natation qu'elle combattra ce sentiment et lorsque le crawl, l'océan ne suffisent plus, Gabrielle s'accordera un espace de liberté. Quand tout devient insupportable, elle fuit. Elle abandonne les siens, mais toujours elle revient. Marie-Emmanuelle, sa fille, le sait. Elle a beau savoir, elle ne peut grandir autrement qu'avec la peur chevillée au corps. La peur qu'un jour sa mère ne soit plus son amer, son repère, sa référence. Malgré tout, chaque fuite est pardonnée. Chaque abandon rapproche plus qu'il n'éloigne cette mère et sa fille ce, toute leur vie durant.



Les amers remarquables est une véritable déclaration d'amour d'une fille à sa mère. Il est aussi le témoignage d'une autre époque que l'on souhaiterait révolue, celle où les désirs des femmes étaient sacrifiés au profit du supposé bien-être de leur foyer. Sans pathos, sans jugement ni rancœur, Emmanuelle Grangé nous plonge dans l'intimité d'une famille, dans l'intimité de sa famille. Elle évoque le parcours d'une femme, celui de sa mère, cet être fantasque par survie, cette femme qu'elle aime tant, qu'elle a toujours observé et qu'elle comprend.



Les amers remarquables est un roman infiniment tendre. Avec beaucoup de subtilité l'auteure pose un regard tantôt mélancolique, tantôt drôle. Le tout est harmonieux, savamment dosé. C'est simple, ce roman nous donne envie d’enfiler une robe verte, d'y épingler des fleurs jaunes puis de tout ôter pour apiquer une tête. Nager pour rejoindre cet amer, Les amers remarquables.


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Les amers remarquables

Après Son absence, Emmanuelle Grangé continue sa plongée au cœur des familles.

Une mère un peu absente à elle même, qui se laisse porter par la vie que son mari lui impose, l’ordre des choses. Quelques soubresauts, quelques épisodes de besoin intense de liberté et vie pour soi qui bien vite avortent et chaque fois le retour auprès des siens, de ses enfants qu’elle aime et de son mari quia besoin qu’elle soit là, à sa place.

Une vie qui passe et la vieillesse des parents, et toujours les liens forts entre Gabrielle et Marie-Emmanuelle.

Malgré le sentiment d’abandon ancré très profondément Marie-Emmanuelle reste viscéralement attachée à sa mère qu’elle comprend mieux que son père. Elle en aime la fantaisie et est touchée, à l’âge adulte, par le manque de compréhension qu’a pu vivre sa mère et son manque de liberté.



Les sentiments sont magnifiquement exprimés sans jamais être autopsiés.



Un deuxième roman réussi.

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Les amers remarquables

Un livre émouvant qui déroule le temps qui passe dans une famille des années 60s présentant en apparence tous les signes de la normalité et du bonheur : un père haut fonctionnaire international, une mère aimantant les regards et les cœurs, deux enfants, des grands parents accueillants...

Sauf que l’œil lucide et aimant de la petite fille a repéré que cette mère, originale, créative et fantasque n’est pas heureuse, à l'étroit dans son rôle d'épouse de diplomate ultra-conservateur ; elle déteste le mode de vie conventionnel et codifié dans lequel elle évolue et s’enfuit régulièrement de l'appartement familial, laissant mari et enfants, revenant pour mieux repartir.

Rarement un titre m’aura semblé aussi approprié : sur les cartes de navigation marine, les amers remarquables désignent les points de repère fixes sur la côte, comme un clocher ou un phare. Cette mère, avec sa fantaisie, sa créativité, son charisme donnent des points de repère à la petite fille et forgent son caractère, tout autant que s’imprime en elle la peur de l'abandon.

J’ai aimé la place essentielle qu’y occupe Jane Eyre, le livre de Charlotte Brontë, chaque chapitre portant un extrait en en-tête ; et c’est très juste, car Gabrielle, la mère, traverse tout comme Jane, des épisodes difficiles tout en étant déterminée à trouver son bonheur sur terre, sans que jamais les embûches n’arrêtent son élan.

Mais j’ai surtout aimé la délicatesse de ce texte autobiographique, qui ne transpire ni jugement, ni rancœur que ce soit de la part de l’enfant ou de l’adulte qu’elle est devenue, désormais parent de ses parents alors que leur fin est proche et que la maladie et la vieillesse enlaidissent le quotidien.



Lu dans le cadre des 68 premières fois, ce livre voyage auprès des nombreux.ses lecteurs/lectrices engagé.e.s dans l'aventure.


Lien : https://www.fenetres-sur-la-..
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Son absence

Dans la famille MUNCH, il y a le père, la mère, les frères et les sœurs ET François. Celui-ci leur a annoncé son départ définitif sans laisser d'adresse. Au bout de 20 ans, la famille se rend au tribunal pour "officialiser" sa disparition. Tous sont dévastés par cette disparition.

Mais pas moi par ma lecture. Le sujet m'a passionnée mais au fil des pages j'ai lâché prise. Ce n'est pas le genre d'histoire qui m'attire.

Désolée.
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Son absence

Sélection 68premièresfois 2017-2

L’impact de la disparition d’un être cher, une disparition inexpliquée et un mystère qui demeure. Après 20 ans, la famille peut déclarer disparu ce fils, ce frère au tribunal. La famille de François a alors rendez vous au greffe du tribunal et chacun va raconter son ressenti avant ce rendez vous si particulier. Emmanuelle Grangé nous parle, par la voix de chaque membre de cette grande famille de la disparition de François. Au fils des paragraphes, nous allons alors connaître cette famille, avec ce père qui depuis qu’il est retraité devient un addict de ses bonzaïs, de la mère, femme modèle au foyer, qui a élevé ses enfants ; les frères, sœurs et en particulier la sœur jumelle de François vont nous parler de leur vie actuelle, de ce manque, de ce mystère sur leur frère, de l’espoir, des doutes... Puis aussi quelques pages du journal de François qu’il a envoyé à s sœur jumelle avec les dernières cartes postales que chacun a reçu. Des pages sont très touchantes et au fils des pages on établit une sorte de scénario sur cette disparition mais l’auteur ne nous dévoilera jamais le fin mot de cette histoire. J’ai beaucoup pensé à un autre livre qui avait parlé aussi des disparitions, ces disparitions volontaires d’êtres. Ce phénomène est assez courant au Japon. J’avais apprécié le roman de Thomas B Reverdy, « les évaporés ». Evaporé est d’ailleurs un joli terme pour parler de ces disparus. « Son absence » est un joli moment de lecture et il est touchant de découvrir cette famille et chacun face à ce drame et face à l’espoir, aux doutes. Chacun essaie de gérer comme il peut ce manque.

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