Citations de Eric Berg (38)
Même le puzzle le plus compliqué a besoin d’une première pièce.
Je ne savais que trop qu’amour et chagrin d’amour étaient deux frères siamois que d’autres avaient, en vain, essayer de séparer.
La vie n’est pas un tableau noir écrit à la craie, il ne suffit pas d’y passer un chiffon mouillé pour tout effacer.
Soit Dieu n’existe pas, soit, s’il existe, c’est un pervers qui jouit en regardant les humains souffrir.
Les gens ne changent pas, en tout cas pas sur l’essentiel. Ils gardent leur personnalité.
L’amour sanctifie, il tue, il détruit. Quand on lui ouvre la porte, on ne peut pas savoir si ce sera un ange ou un tueur.
Vivre, ce n'était que trimer et vieillir, après quoi on dépérissait lentement ou on tombait raide mort.
J'allais retourner me coucher quand la lune est soudain apparue entre deux gros nuages, dans le ciel clair. Pendant quelques secondes, la lumière a inondé le jardin et découvert ce qui n'était jusque là qu'une forme vague.
Il y avait quelqu'un sous ma fenêtre, dans la clarté laiteuse, un homme mince à la peau pâle dont les cheveux blonds flottaient au vent, et qui me regardait, bras tendus, comme pour me faire un signe ou pour me supplier.
Selon les philosophes, pour le bien de l’âme, tout ce dont on a besoin devrait tenir dans une seule valise. Alors que les amis ne sont jamais assez nombreux. Mais c’est plus facile à dire qu’à faire, non ?
Une bonne journaliste préfère toujours rencontrer les gens en chair et en os, parce qu’il est plus facile de les faire parler ainsi.
Les journalistes sont comme les chauffeurs de taxi, plus rien ne les étonne.
On ne pouvait pas faire un monstre de quelqu’un qui n’était ni en fuite, ni capturé et mis en cage. Ce n’était qu’un fantôme voué à l’oubli, impossible à montrer du doigt. Un bon monstre ne peut pas être mort, encore moins dans le coma.
Lorsque qu'un puissant désir pousse un homme à prendre la mer et que son bateau fait naufrage quelques années plus tard, les gens tels que Rupert Balthus disaient toujours: "si seulement il était resté à terre!" Mais, pour celui qui aspire à partir en mer, la vie vaut-elle vraiment la peine d'être vécue s'il ne peut quitter le rivage? Ne mourra-t-il pas tout autant, d'une mort qui sera seulement plus lente, plus silenci3use, plus douloureuse?
Les rêves et les événements de la veille se mêlaient dans mon demi-sommeil : élucubrations psychologisantes, Pol Pot, poèmes dans un carnet blanc, fleurs de M. Nan, pistolet, Mekong Sunset, trois morts, Maison des brouillards, dire du mal des morts, bougies, gâteaux de riz sucrés, un sourire, une respiration pesante, coma, bande d’assassins, un coup de feu, un téléphone qui sonne…
Certains aspects de la tuerie restaient un mystère, le dossier n’avait été ni jugé ni clôturé. La mort de Benny, elle, était une affaire classée. Mais pas pour moi, pas pour sa famille. Que le meurtrier soit en prison ou non, une telle perte n’aurait jamais de fin.
C’était frais, ni trop sucré ni trop alcoolisé, juste ce qu’il fallait pour lutter contre la chaleur accablante du mois d’août à Berlin.
Il y a mieux sur terre que de manifester contre l’injustice. Je suis contre la bagarre maintenant. Je suis devenue bouddhiste.
Ces gens aux noms aussi surprenants que leurs coiffures l’avaient invité à partager leurs couvertures avec une spontanéité dont n’étaient pas capables ceux qui avaient une porte à ouvrir. En apprenant qu’il était écrivain, ils l’avaient bombardé de questions, et il avait aimé cela. Il n’avait pas souvent l’occasion de parler de ses livres, car ils ne se vendaient pas aussi bien qu’il l’aurait voulu, et cela le rongeait, lui fouaillait les entrailles…