Ernest Psichari, tué à l'ennemi dès 1914, narre ici sous couvert de la fiction l'itinéraire intérieur qui l'a amené à se tourner vers le catholicisme lors d'une mission militaire en Mauritanie. Le personnage trouve la pièce manquante à son patriotisme cocardier dans l'allégeance qu'il prête aux forces spirituelles de sa patrie, allégeance qui joint la foi à la force, et que seule permet la religion. Ce livre témoigne d'une sensibilité vive, d'une analyse psychologique poussée et d'un style surveillé. Psichari, fauché prématurément par la guerre, était sans doute porteur de hautes promesses littéraires, comme le rappelle amèrement et non sans admiration le romancier Paul Bourget en préface.
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