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Citations de Esther Vilar (61)


Accuser l’esclave, c’est perdre le négrier des yeux. Ce n’est qu’en recherchant la culpabilité là où on peut la trouver — chez la femme elle-même — qu’on peut transformer la situation. Ce n’est qu’en osant critiquer les femmes tout comme on critique les hommes, publiquement, qu’elles pourront se corriger, changer de comportement.
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Une fois obtenu le droit de vote, les femmes ont choisi la liberté. Quant aux hommes, ils se sont vu proposer une nouvelle définition de la virilité : jusqu’alors, être viril avait consisté à assumer les travaux que les femmes ne pouvaient pas faire; désormais, ce fut accomplir les tâches dont elles ne voulaient pas. Et cela ne devait plus changer : en accordant le droit de décision à un sexe qui leur était numériquement supérieur, les hommes, une fois pour toutes, s’étaient mis eux-mêmes en minorité.
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Comme tout ce qui est naturel, le processus de vieillissement d’un être humain ne peut jamais être repoussant. C’est seulement lorsqu’un être humain simule la jeunesse, en feignant d’avoir des seins qui se tiennent, en teignant ses cheveux d’une couleur qu’on n’a généralement qu’à vingt ans, en colmatant ses rides à force de make-up, qu’il produit sur son entourage une impression atroce de délabrement, parce que tout en lui paraît antinaturel.
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Les hommes politiques sont plus dignes de confiance : De par leur propre expérience comme d’après les résultats des enquêtes d’opinion, les femmes savent que les hommes s’intéressent bien plus qu’elles à la politique. Elles préfèrent que leurs intérêts soient défendus par des professionnels plutôt que par des amateurs : elles misent donc sur le sexe qui leur paraît le plus expert en la matière.
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En règle générale les femmes attirantes ne choisissent pas l’homme le plus viril, mais celui qui réussit le mieux dans la vie, ils ne font plus porter leur effort sur leur virilité, mais sur leur succès professionnel. Et comme ce succès n’est possible à un homme que lorsqu’il se dévirilise, celui qui fait une carrière brillante ne peut guère espérer que sa sexualité soit rayonnante.
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Comme les femmes n’ont pas besoin de désirer l’homme avec lequel elles couchent — l’orgasme féminin ne joue aucun rôle dans la fécondation — il va de soi qu’elles sont les seules à pouvoir choisir leurs partenaires d’après un point de vue exempt de toute sexualité. Les hommes, au moins dans une certaine mesure, doivent se conformer à leur instinct. Et comme les femmes le savent, elles font tout pour accentuer la différenciation sexuelle. Plus les hommes verront en elles leur contraire — plus elles seront féminines — plus elles auront de chances d’être choisies et, par conséquent, plus elles auront de choix elles-mêmes.
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Tout travail est une prestation de services pour laquelle on est rétribué. On ne fournit un travail non rétribué que sous la contrainte, par masochisme, par besoin de se faire valoir, par bêtise, par inclination personnelle ou par recherche d’un plaisir. En règle générale, tout être humain qui accomplit quelque chose dont d’autres ont besoin, reçoit une rétribution, et — toujours en règle générale —, personne ne fait gratuitement quelque chose d’utile.
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Les producteurs de films découvrent enfin, mais lentement, que les femmes se contentent parfaitement d’artistes aussi laids que Belmondo, Walter Matthau ou Dustin Hoffman, au lieu des beaux acteurs de jadis. Puisqu’ils accordent peu de valeur à leur physique et ne se croient beaux qu’exceptionnellement (ils ne voient la beauté que chez les femmes), ils s’identifient plus facilement à des interprètes qui ne sont pas des Apollons. Pourvu que les principaux rôles féminins soient tenus par de belles vedettes, les femmes absorbent ces films avec autant de plaisir que ceux où jouerait un Rock Hudson ; en fait, elles ne s’intéressent qu’aux femmes qu’elles y voient.
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« Chacun pour soi et tous pour chacun », voilà ce que sera le dénominateur commun de la partie économique de la réforme. On pourra être aussi égoïste qu’on le veut, mais sans nuire à personne. Puisque tous les citoyens d’un Etat doivent avoir de toute façon de quoi vivre, pourquoi, alors que c’est manifestement possible, ne pas s’organiser immédiatement pour supprimer à jamais tous les rapports de dépendance personnelle? Il est déjà assez difficile d’entretenir sur une longue période des relations heureuses avec d’autres êtres humains. Si l’on ajoute à cette difficulté des intérêts matériels, comme c’est le cas de nos jours dans presque chaque ménage entre mari et femme et entre parents et enfants, toute entente devient impossible.
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Lorsqu’une femme a le choix entre deux hommes, l’un âgé et l’autre jeune, dont le revenu est le même, elle choisit certes le plus jeune, non parce que sa jeunesse lui inspire un sentiment esthétique ou de la sympathie, mais uniquement parce qu’il pourra subvenir plus longtemps à ses besoins. Les femmes savent très bien ce qu’elles attendent d’un homme, aussi prennent-elles parfaitement leur décision : on n’en a probablement jamais vu préférer pour mari un pauvre diable de vingt ans à un quadragénaire fortuné.
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Lorsqu’un homme quitte une femme, c’est toujours pour une autre et jamais pour être libre. Elle n’a donc aucune raison de l’envier ou de le jalouser : du point de vue féminin, la situation de l’homme ne s’est pas améliorée. Cette aventure existentielle, ce nouvel amour qui l’entraîne vers une autre, la femme abandonnée le considère à la manière du petit patron qui, perdant son meilleur employé au profit d’un concurrent, passe par les affres de devoir dénicher un remplaçant. Pour elle, un chagrin d’amour n’est, dans le meilleur cas, que le sentiment de voir une belle affaire s’évanouir en fumée.
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Les hommes politiques éveillent moins les soupçons : Un gouvernement féminin qui accorderait aux femmes des privilèges considérables serait peut-être suspect. Mais si les hommes qui détiennent le pouvoir envoient uniquement d’autres hommes à la guerre, s’ils décident que seul leur propre sexe doit satisfaire aux obligations militaires et punissent les récalcitrants de prison ou les versent dans des services de remplacement, s’ils accordent aux femmes de prendre leur retraite plusieurs années avant eux et interdisent le divorce ou réforment sa législation toujours à leur désavantage, si dans la pratique ils condamnent constamment l’homme à verser des pensions alimentaires et à renoncer à ses enfants, que peuvent donc les femmes, sinon se soumettre à la violence qu’on leur fait?
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On peut parfaitement comparer la femme à une entreprise, système neutre programmé pour réaliser le maximum de gain : la femme se lie sans amour, sans méchanceté ni haine personnelle, à l’homme qui travaille pour elle. S’il l’abandonne, l’angoisse naturellement la saisit, car son existence économique est en jeu. Sous cette angoisse aux causes rationnelles ne s’ouvre aucun abîme infini, et sa compensation est elle aussi d’ordre logique : par exemple, il suffit de prendre un autre homme sous contrat.
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Aussi longtemps que les hommes, dans une certaine mesure, n’auront pas recouvré leur indépendance, les femmes ne trouveront jamais de compagnons qui leur plaisent et qu’elles puissent vraiment aimer.
Il est grand temps d’offrir à l’homme une chance de s’en sortir.C’est seulement s’il la refuse qu’on pourra prétendre qu’il se sent à son aise dans sa situation actuelle : qu’il est d’accord avec le régime de sa prison, qu’il se vend de bon gré, lui et son travail, qu’il accepte volontiers sa castration, qu’il se félicite de son impuissance économique et politique et que, de toute façon, il n’a rien à objecter à la diffamation dont il est l’objet. Alors seulement, on aura le droit d’affirmer que c’est pour lui rendre service qu’on le dresse uniquement en vue de travailler, puisque quoi qu’on fasse on ne peut l’employer à rien d’autre. Alors seulement, on pourra prétendre que le type actuel de la virilité correspond exactement au niveau général des hommes et qu’en tout et pour tout ils mènent aujourd’hui la vie qu’ils souhaitent mener.
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L’homme aime sa femme, mais tout en la méprisant, parce qu’un être qui sort chaque matin de chez lui, plein d’énergie, pour conquérir un monde nouveau — ce qui évidemment n’arrive que rarement puisqu’il doit peiner pour gagner sa vie — ne peut que mépriser l’être qui refuse de le faire. C’est peut-être la raison de tous ses efforts pour favoriser le développement spirituel et intellectuel de la femme : ayant honte pour elle, il croit qu’elle aussi a honte.
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Pourquoi la femme n emploie-t-elle pas son cerveau ? Parce que, pour rester en vie, elle n’a besoin d’aucune faculté d’ordre spirituel. Théoriquement, une jolie femme qui n’aurait que l’intelligence d un chimpanzé réussirait parfaitement dans une société humaine.
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Epargner les femmes n’est pas leur rendre service. L’indulgence n’est bonne que si l’on ne peut rien changer, ce n’est pas le cas pour les femmes. Il faut partir du principe exclusif qu’elles veulent devenir différentes.
Ce qui importe désormais, c’est de ne plus se laisser dicter par les hommes ce que nous devons penser des femmes. Les hommes répètent seulement ce que leur mère, leur fiancée, leur épouse et leurs filles leur ont seriné, et cela, on le sait, n’a que peu de chose à voir avec la vérité. Ce qui importe, c’est de ne pas se laisser dicter, par quelques femmes dont la religion est l’extrémisme politique, ce qu’il y a à faire pour changer la société.
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Dans une société où les femmes sont aimées surtout à cause de leur aspect extérieur et les hommes principalement à cause de leur rendement, les premières se sentent vieillir lorsque leur peau se détend, et les seconds, quand leur puissance de travail diminue. Il en résulte que la frontière officieuse de la vieillesse est aujourd’hui d’environ trente ans pour les femmes et d’environ cinquante ans pour les hommes.
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Un amour a besoin non seulement de cérémonial, mais de symboles. Non seulement le monde doit apprendre que deux êtres constituent désormais un couple, mais il ne doit plus l’oublier.
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...l’homme est une sorte de machine productrice de biens matériels. On n’apprécie pas une machine d’après des critères esthétiques, mais à un point de vue purement fonctionnel. L’homme, qui pense comme la femme, se juge de même. Il est tellement accaparé par son travail, tellement épuisé par la lutte continuelle qu’implique sa concurrence avec les autres hommes, qu’il lui manque le recul nécessaire pour se voir tel qu’il est.
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