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Citations de Evan Shelby Connell (75)


Mrs. Bridge plaçait la politesse au même plan que la propreté, l’honnêteté, l’économie, la considération et autres qualités du même ordre.
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L’arrivée de nouveaux voisins ne manquait jamais d’alimenter les conversations. Avec le temps, on les connaissait mieux et naturellement ils perdaient de leur attrait.
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Il faut toujours faire attention avec les gens que l’on ne connaît pas. Mrs. Bridge ne voulait certes pas être impolie, mais enfin, comme son mari le lui avait maintes fois rappelé et comme l’attestaient les journaux, il y a de tout dans le monde, et c’était là une des raisons pour lesquelles elle ne voulait pas que Carolyn allât courir dans le quartier nord de la ville.
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Mrs Bridge demeura silencieuse et pensive. Elle se troivait davant quelqu'un qui avait encore moins confiance qu'elle en l'avenir. Un esprit mauvais, malin était à l'ouvre. Elle n'était pas capable d'en discerner la nature, mais depuis des années elle était poursuivie par un sombre pressentiment.
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-Au cours de cette vie, nous perdons bien des choses. Bien des choses que nous aimons, que nous chérissons et que nous espérions garder à jamais nous sont arrachées malgré nous.
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Le soir du ballet, il y eut un autre élément qui poursuivit longtemps Mr.Bridge : le spectacle du docteur Sauer arborant des chaussettes d’un jaune éclatant. Le psychiatre avait pris place au milieu de la première rangée de l’orchestre. Pendant toute la représentation il était resté assis les jambes croisées dans des chaussettes d’un jaune si vif qu’elles hurlaient presque. Elles n’étaient pas bêtement jaunes, elles étaient d’un jaune plus jaune que tous les jaunes imaginables. Mr. Bridge, qui portait invariablement des chaussettes et des chaussures noires, en eut le souffle coupé, mais sans que cela le surprenne pour autant. (…..) il se souvint qu’un jour, au cours d’un déjeuner, le psychiatre avait déclaré que ce qu’un homme regrettait le plus de son passé, ce n’étaient pas les actes qu’il avait commis, mais ses désirs refoulés.
Mr.Bridge en déduisit donc qu’Alex Sauer avait probablement eu une envie de chaussettes jaunes et que, plutôt que d’en faire une montagne, il était allé directement en acheter une paire. Il les avait achetées pour éviter d’en avoir, un jour, le regret.
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…Mr.Bridge se tourna vers sa femme, curieux de savoir comment elle souhaitait employer son héritage. Elle faisait souvent les boutiques, mais ses dépenses étaient modiques. (….) Il se dit brusquement qu’elle n’allait dans les boutiques que pour tuer le temps. Les enfants étaient, soit à l’école, soit occupés à leurs propres affaires. Harriet prenait soin de la maison, cuisinait et passait les commandes à l’épicerie. Une blanchisseuse venait une fois par semaine laver le linge et le repasser. Cela ne lui laissait plus grand-chose. Elle était dégagée de toute préoccupation. A mesure qu’il en prenait conscience, la situation lui sembla grotesque. Lui-même avait trop à faire. Ses journées à lui étaient trop courtes, et celles de sa femme, trop longues.
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Il lui semblait qu’autour de lui beaucoup de gens déclinait aussi sûrement que Julia. (…) Virgil était devenu lippu à force d’être gros. Lutweller avait les cheveux totalement gris, bien que le fait de pratiquer très souvent le tennis et la natation lui eût conservé un air de jeunesse. Alex empestait comme un entrepôt à tabac et la nicotine paraissait lui avoir rendu le teint irrémédiablement jaune. Il lui semblait, en revanche, que Mrs.Bridge avait l’air moins âgée que la plupart de ses amies. Elle n’avait guère changé. Certes, elle était maintenant fermement gainée, ses lèvres étaient légèrement plissées, et son salon de beauté la coiffait d’une façon plutôt pratique. Cependant, comparée à ses amies, elle gardait la forme. Lois Montgomery avait un cou aussi ridé qu’une tige de chou-fleur. Madge Arlen, souffrant manifestement d’une maladie quelconque, était de plus en plus raide, et lorsqu’elle marchait, elle avait l’air d’une dinde. Grace Barron se desséchait et se ratatinait comme une plante que l’on oublie d’arroser. Au bout du compte, ils partiraient tous. Ils disparaîtraient comme le vieil orme du jardin.
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Elle aimait prêter serment et le faisait régulièrement, mais elle était circonspecte lorsqu'on exigeait sa signature : les signatures engagent, pensait-elle, et elle avait l'impression que l'on devait souvent les photographier, les falsifier, je ne sais quoi : des gens sans scrupules doivent pouvoir faire tant de choses avec une signature !
Les résolutions orales, en revanche, lui semblaient sans danger ; elles lui donnaient l'impression de participer à quelque chose...
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avec les impôts que nous payons, la municipalité pourrait s'occuper de (...)
-Ah ! ces politiciens, vous les connaissez...
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Si loin que l'on aille, il n'y a rien de tel que son chez-soi.
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Il y avait aussi un vendeur d’automobiles du nom de Beachy Marsh, qui était arrivé très tôt dans un veston croisé à rayures ; il se sentait mal à l’aise dans un milieu qui n’était pas le sien et faisait son possible pour être drôle. Ce n’était pas vraiment un ami de la maison, mais il avait fallu l’inviter avec quelques autres. (…..) Il suivit Mrs.Bridge sur le tapis de l’escalier jusqu’à mi-étage et dit d’un ton plein de confiance :
« La bell’fille du pacha
Est très fière de son chat,
Non, monsieur, vous vous trompez,
Ce n’est pas c’que vous croyez,
Il a de longues moustaches et
Il attrape tous les rats. »
-O mon Dieu ! s’exclama Mrs. Bridge par-dessus son épaule avec un sourire poli mais sans s’arrêter, tandis que le vendeur d’autos tirait misérablement sur son col.
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La lumière s’alluma dans l’entrée. La toux de Mr.Bridge résonna, puis le grincement de la porte du placard et le bruit familier de la serviette sur l’étagère du haut. Submergée tout à coup par le besoin d’être rassurée, Mrs. Bridge se détourna rapidement de la fenêtre et se précipita vers son mari avec une expression de désir intense, sachant ce qu’elle voulait sans savoir comment le demander.
Il entendit le bruit de sa robe et ses pas rapides sur le tapis. Lorsqu’elle fut près de lui (il était en train d’accrocher son manteau), il dit, sans irritation mais avec un peu de lassitude parce que ce n’était pas la première fois que cela arrivait :
-Tu as oublié de faire graisser la voiture.
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Il faut toujours faire attention avec les gens que l'on ne connaît pas. Mrs. Bridge ne voulait certes pas être impolie, mais enfin, comme son mari le lui avait maintes fois rappelé et comme l'attestaient les journaux, il y a de tout dans ce monde, et c'était là une des raisons pour lesquelles elle ne voulait pas que Carolyn allât courir dans le quartier nord de la ville. (...) ... Mrs Bridge faisait des courses en ville. Elle prêtait fort peu attention aux personnes qu'elle croisait, lorsqu'elle se rendit compte qu'un homme la fixait. (...) Elle tourna la tête aussitôt et se dirigea vers un autre comptoir. L'homme la suivit.
-Bonjour, commença-t-il en souriant et en touchant le bord du chapeau.
Mrs. Bridge prit peur et chercha autour d'elle qui pourrait lui porter secours.
L'inconnu rougit et eut un petit rire gêné.
-Henry Schmidt, dit-il. Puis, après un silence: Le mari de Gladys Schmidt.
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Était-ce ainsi qu'ils finiraient tous deux leur vie? Si proches l'un de l'autre, partageant amour, tendresse et compassion tout en étant chacun si seul.
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Il se demanda de nouveau, comme au début de leur mariage, comment elle était parvenue à survivre toutes ces années avec une telle simplicité, inconsciente de la traîtrise, des soupçons, de la malveillance, de la fourberie et de nombreux autres expédients dont toute vie est faite. Aujourd'hui, il comprenait plus clairement quelle avait été sa part de responsabilité. Il l'avait enlevée du foyer où, enfant, elle avait été choyée, puis il s'était substitué à son père, de sorte qu'elle ignorait tout ce qui ne lui avait pas été permis de connaître. À présent, elle était forcée de rejeter tout ce qui pouvait contredire ses propres convictions. Il en serait ainsi jusqu'à la fin de ses jours.
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Le pasteur semblait posséder un talent rare pour raser les gens. Chacune de ses phrases semblait avoir été cherchée au fond d'un puits et hissée laborieusement à la surface.
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C'était comme les dîners avec les Van Metre : une fois que vous avez accepté une invitation, il faut la rendre. C'est ce que Mr Bridge avait un jour appelé les « représailles ».
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De temps à autre, elle s'inquiétait de son indifférence religieuse; après avoir entendu un sermon du pasteur Foster sur les conséquences de l'athéisme, elle se décida, un peu craintivement, à attaquer le sujet.
- Quand je veux apprendre quelque chose, répondit-il avec une netteté terrible, je vais trouver quelqu'un qui en sait plus long que moi.
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Il entendait sa femme et ses filles et il observait son fils, mais il ne comprenait plus ce qu'ils disaient. Et tandis qu'il écoutait leur voix et la musique estivale des criquets, les problèmes qui l'avaient accaparé pendant la journée parurent insignifiants, et il se dit qu'il possédait pratiquement tout ce qu'il avait toujours désiré
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