Quand tout semble être contre vous, souvenez-vous que l’avion décolle face au vent, et non avec lui.
C'est le but du jeu : tu vas où tu le souhaites pour trouver les photos. Fais bien attention à tous les détails et objets. Il y a des trésors très faciles à dénicher et d’autres qui te demanderont un peu plus d'astuce, mais c'est toi qui choisis. Et n'oublie pas que tu n'as que jusqu'au goûter !
Les mensonges sont comme les plats cuisinés, les goûts sont légèrement différents suivant qui les mange.
L'important n'est pas ce qu'on sait de cette vérité, mais bien ce que l'on en fait, ou pas.
« C’est à votre intelligence que je fais appel, pour déceler la vérité. Et c’est elle que vous devez encore convoquer quand des magazines racoleurs prennent parti pour travestir la réalité. Ne jamais baisser la garde de votre intellect et dès que vous le pouvez, vérifiez. »
« Wilde était le punk de son époque, il aimait déranger les gens et la société qui le jugeait. Cependant, je crois que c’est surtout un grand sentimental qui n’a pas pu librement vivre son homosexualité. Un drame qu’il a transformé en cynisme. »
« L’amour c’est un risque, sinon on appelle cela une relation Facebook. »
J’imagine qu’à force, on s’habitue à la souffrance de ce genre de blessure. Peut-être qu’un jour nos chemins se croiseront de nouveau, que nous discuterons de cela posément autour d’un mojito. Aujourd’hui je n’ai en tous les cas pas le coeur à le détester. Je préfère le laisser errer.
Normalité. Normalité, ce mot qui interdit d’aimer différemment ? Il n’y a pas si longtemps, on n’avait pas le droit d’avoir de sentiments amoureux pour une personne du même genre. C’est aujourd’hui toléré, et encore, pas partout. Où se devine la frontière, de cette normalité ? De cette banalité ?
— Tu vas où ? m’a interpellé Ben, un peu trop protecteur.
— Rencontrer l’élue de mon coeur.
— Trois fois non, sombre crétin ! Si tu es attrapé dans le jardin Chaplain, t’es bon pour un aller simple en prison.
— « Il rit des plaies, celui qui n’a jamais été blessé »
— Qu’est-ce qu’il raconte ? a demandé Ben à Dayane.
— Il s’en va cueillir le fruit défendu en proclamant de la poésie.
C’est arrivé d’un coup.
La violence.
Les ténèbres.
La fin du monde.
Une tempête rugissante.
Je suis mitraillé de poussière. Objets et végétaux volent autour de moi. Une clôture suspendue un temps dans les airs disparaît définitivement. Le souffle devient rugueux. Je n’entends rien d’autre que les hurlements du vent.
L’air s’assèche. L’astre solaire arrive à son zénith. Un nuage ténébreux le voile une poignée de secondes. La poussière se soulève par vagues successives de plus en plus violentes. Au loin, une ligne montagneuse est apparue comme par magie.
Elle grossit cherchant à avaler le soleil.
Je m’arrête.
Le silence s’abat brusquement.
Plus un piaillement d’oiseau.
Je tire mon foulard pour me protéger le nez et la bouche. J’en ai vu d’autres, des tempêtes… Soudain, ma visibilité se réduit. Les bourrasques gagnent en intensité. Je courbe un peu plus l’échine pour progresser. Ma piste n’est plus très nette mais il est cependant clair qu’elle rejoint la route de Boise City. Les rafales ensablées que je reçois de face s’intensifient. Avec cela, la fatigue de la nuit et le poids du deuil m’écrasent un peu plus. Des larmes naissent au coin de mes yeux. Ma respiration s’alourdit. Ma vue se trouble. Puis, deux miles plus loin, la lumière disparaît.
Fatigue ? Non, juste l’astre solaire assassiné.
Une opaque obscurité.
Un immense nuage noir dévorant l’horizon.
Je n’ai jamais rien vu de tel. Les rouleaux de poussière se solidifient.
Le décor s’efface, dévoré par un raz-de-marée orageux.
Nuit en plein jour. Seuls quelques éclairs ponctuent cette vision cataclysmique.
Est-ce ça le Ragnarök ? L’Apocalypse ?