Fabien Fernandez vous présente son ouvrage "
Urban garden" aux éditions Glénat Jeunesse.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2506023/fabien-fernandez-
urban-garden
Note de musique : © mollat
Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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Je me suis retrouvée tétanisée devant cette œuvre miroir. Le Cri. Je ne peux pas la décrire en détail. Ce sont juste des ressentis. Peu importe : sans le savoir, Munch m’a volé une partie de mon âme pour l’exposer. Je l’ai fixée du regard durant une bonne demi-heure avant que mon père vienne me récupérer. Il m’avait emmenée au musée pour me changer les idées, alors, quand je me suis pétrifiée, il m’a laissé le temps de m’imprégner en allant se promener.
Tant que tu ne t'es pas brulé le doigt, tu ne peux savoir ce que c'est vraiment. Il y a des choses que tu devras essayer seul pour les comprendre. Les livres ne te donneront pas toutes les connaissances.
Ces "pouvoirs" sont des liens avec des mondes élémentaires. Rares sont ceux qui éveillent plus d'un pétale dans leur celui de l'existence. Toi tu as fait fleurir celui de l'eau et celui de l'air. Si tu t'entraînes suffisamment, chaque pétale du lotus trouvera sa place dans ton âme. Tu es une des rares élues et ta destinée est tracée.
Je reste planté là, à regarder ces enfants qui se font la guerre. D’horribles images surgissent devant mes yeux. Je suis tétanisé. Ma mémoire est secouée. C’est assez bref. Juste assez pour me demander si j’ai été comme eux, petit. Juste assez pour me demander pourquoi dès le plus jeune âge, l’humain apprend à tuer.
Suis-je humain?
- NOM D'UNE CROTTE DE WOMBAT ! Tu ne veux pas aider les tiens ?
- Cela fait plusieurs jours, que j'y réfléchis, assis ici. Et la seule réponse que les esprits m'ont offerte est : pourquoi aider ceux qui ne veulent pas s'aider eux-mêmes ?
[p32]
Nous roulons depuis un quart d'heure entre le silence et la fumée de son tabac roulé. Son petit sourire en coin me fait douter. Est-ce un pervers ou un gars sympa ? Lorsqu'il me dépose au pied d'un bâtiment, j'opte pour la seconde hypothèse.
- Bonne route, fiston ! Et va pas croire que c'était gratuit.
- Mais je vous ai dit que...
- Ferme-la, petit, dit-il en se penchant vers moi. Un jour, toi aussi tu aideras quelqu'un. A ce moment-là, tu m'auras remboursé la course.
Mes mains s’agitent en décalé mais suivent un schéma précis. Mes pensées, elles, sont accaparées par les vérités de Felicia. Doit-on souffrir pour manger ? Peut-être, si la nourriture ne pousse plus dans la région. Doit-on se briser le dos à la tâche afin d’être considéré par cette société ? Probablement, si j’en crois le regard des autres. Est-ce ça, être vivant alors ? S’abaisser, se torturer mutuellement, dominé ou être dominé… Je ne comprends pas ce que Kush appelle l’humanité

L’air s’assèche. L’astre solaire arrive à son zénith. Un nuage ténébreux le voile une poignée de secondes. La poussière se soulève par vagues successives de plus en plus violentes. Au loin, une ligne montagneuse est apparue comme par magie.
Elle grossit cherchant à avaler le soleil.
Je m’arrête.
Le silence s’abat brusquement.
Plus un piaillement d’oiseau.
Je tire mon foulard pour me protéger le nez et la bouche. J’en ai vu d’autres, des tempêtes… Soudain, ma visibilité se réduit. Les bourrasques gagnent en intensité. Je courbe un peu plus l’échine pour progresser. Ma piste n’est plus très nette mais il est cependant clair qu’elle rejoint la route de Boise City. Les rafales ensablées que je reçois de face s’intensifient. Avec cela, la fatigue de la nuit et le poids du deuil m’écrasent un peu plus. Des larmes naissent au coin de mes yeux. Ma respiration s’alourdit. Ma vue se trouble. Puis, deux miles plus loin, la lumière disparaît.
Fatigue ? Non, juste l’astre solaire assassiné.
Une opaque obscurité.
Un immense nuage noir dévorant l’horizon.
Je n’ai jamais rien vu de tel. Les rouleaux de poussière se solidifient.
Le décor s’efface, dévoré par un raz-de-marée orageux.
Nuit en plein jour. Seuls quelques éclairs ponctuent cette vision cataclysmique.
Est-ce ça le Ragnarök ? L’Apocalypse ?
Et nous t'avons trouvé un époux au village voisin ! Il n'a que quinze ans de plus que toi. N'est- ce pas fabuleux ?
Bhairav va faire de toi sa seconde épouse. C'est tout. Et quand on est orpheline, on ne fait pas sa difficile.
« …c’est que le regard d’autrui ne doit pas commander à notre existence. De toute manière, on ne peut pas plaire à tout le monde, à ceux qui ne nous apprécient ou plus, à ceux qui sont jaloux ou envieux. »