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Mélanie Delon (Illustrateur)
EAN : 9791097434113
263 pages
Lynks Editions (22/03/2018)
3.32/5   19 notes
Résumé :
Oklahoma, avril 1935. Témoin impuissant du meurtre de son père, Kush fuit la demeure familiale en proie aux flammes. En quête de justice et de vérité, le jeune Forgeron découvre l’existence d’un complot qui pourrait bien changer l’histoire du pays. Déterminé à s’opposer aux plans des Alchimistes, l’ordre occulte responsable de la mort de son père et de celle de nombreux mages Forgerons à travers les siècles, l’adolescent traverse le pays ravagé par le Dust Bowl, te... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (23) Voir plus Ajouter une critique
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J'ai reçu ce livre grâce à la dernière masse critique jeunesse (je remercie d'ailleurs babelio et les éditions Lynks pour cet envoi) et j'avoue que je m'attendais à autre chose.
Pour commencer j'ai eu beaucoup de mal à situer le récit. Ca commence dans le feu de l'action : on fait connaissance avec Kush qui assiste à l'assassinat de son père. Puis ça s'enchaine vite, très vite. Kush part retrouver les assassins de son père, se prend une tempête, se fait poursuivre, trouve son ami Ruben...
Du coup c'est par brides très mince qu'on appréhende l'univers que je découvre plutôt uchronie, ou un monde comme le notre mais avec de la magie et des aléas climatiques dévastateurs. On voit des mots comme Oklahoma, président Roosevelt, Grande Guerre ou Ku Klux Klan. On comprend donc à demi mots que l'on se situe aux Etats Unis, environ dans les années 30-40. Mais je trouve que le contexte est trop peu expliqué.
C'est une lecture qui se fait bien, qui plaira certainement au public visé par les enchainements rapides de l'action. Il n'y a aucun temps morts et pour ma part je trouve cela vraiment trop rapide. Pas assez de détail, de description, les personnages restent très superficiels.
J'ai noté tout de même l'effort pour parler e thème actuels à travers le récit et notamment le message écologique. Comment ne pas faire le rapprochement de la disparition des forgerons liés à la terre au profit des alchimistes, scientifiques dans l'âme, à ce qu'il se passe aujourd'hui? Comment ne pas faire le rapprochement avec les tempête dust bowl et le dérèglement climatique? Comment ne pas faire le rapprochement entre les travaux des ennemis et les OGM?
Le final m'a également un peu déçu, un peu trop à la va-vite. L'épilogue nous livre en quelques lignes l'après de nos héros, que je trouve pas vraiment en accord avec ce qui s'est déroulé avant.
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Pour tout avouer, c'est la curiosité qui m'a poussée vers ce livre : je ne connaissais l'auteur que de nom, je ne savais pas très bien ce que signifiait le terme « Dust Bowl » … Je n'avais donc aucune idée de ce qui m'attendait vraiment lorsque j'ai commencé ma lecture. Et quelle surprise, quelle belle surprise ! Bien que ce roman ne soit pas un coup de coeur – probablement parce que l'intrigue se résout trop rapidement, mais sans être réellement bouclée, brouillant les pistes : y-aura-t-il une suite ou non ? –, j'ai vraiment adoré ce livre qui a su dépasser toutes mes attentes ! Derrière cette belle et intrigante couverture se cache un récit riche, palpitant, intéressant, qui brouille les frontières entre récit historique, roman fantastique, réflexion philosophique et plaidoyer écologique …

Kush vient de voir son père mourir sous ses yeux. Aveuglé par son désir de vengeance, l'adolescent quitte son foyer dévasté par les flammes pour traquer les meurtriers de celui qui représentait sa seule famille. N'ayant pour seule possession que le manuscrit que ce dernier lui a ordonné de protéger, Kush découvre qu'un immense complot se trame : les Alchimistes en veulent au Président et comptent dominer l'économie agricole du pays par l'intermédiaire de graines génétiquement modifiées ne produisant que des plantes stériles … Bientôt rejoint par Ruben, lui-même issu d'une sombre expérimentation des Alchimistes, le jeune Forgeron va tout faire pour enrayer cette machination, même si cela l'oblige à braver les tempêtes de poussière qui ravagent alors l'Oklahoma, le Kansas et le Texas ...

Véritable page-turner, ce roman vous happe de la première à la dernière phrase. le lecteur ressent, comme Kush, un sentiment d'urgence qui le prend aux tripes : il faut poursuivre la lecture, avant qu'il ne soit trop tard. On s'attache rapidement à ce jeune garçon, devenu orphelin en l'espace de quelques minutes, désormais livré à lui-même avec pour seule force sa colère, avec pour seule alliée sa maitrise encore fragile du feu. Kush n'est plus un enfant, mais il n'est pas un homme non plus : il est à la croisée des chemins, et on peut très facilement s'identifier à lui. Alors on a peur, on a mal pour lui. On voudrait l'aider, le soutenir, le conseiller. Mais le lecteur est impuissant … la seule chose qu'il puisse faire, c'est tourner les pages, dévorer les chapitres, pour savoir ce qui va advenir de Kush … et de Ruben. Deuxième narrateur de ce récit au rythme effréné, Ruben se débat avec les différents fils qui composent sa mémoire, héritage des multiples corps à partir desquels il a été créé. On a envie de protéger Ruben de toutes les atrocités du monde, lui qui malgré sa carrure imposante semble si fragile et démuni … Ces deux personnages sont d'une complexité rare, et ils ont su conquérir mon petit coeur de lectrice !

Les embuches sont nombreuses sur leur chemin, et on a la gorge nouée et le souffle court à chaque fois qu'ils se retrouvent dans une situation délicate. L'auteur n'épargne ni ses personnages ni ses lecteurs : la chance ne sourit jamais bien longtemps à ces deux adolescents déjà bien malmenés par la vie, et l'on en vient à se demander s'ils parviendront au bout de leur quête … C'est un livre avec lequel on ne s'ennuie pas une seule seconde. Une ambiance pesante, oppressante. Une tension omniprésente, grandissante. La fin se rapproche, inexorablement, et le Destin semble vouloir mettre toujours plus de bâtons dans les roues de nos deux amis. le Destin occupe une place importante dans ce récit, à travers le personnage d'Alexandria, Tisseuse, qui lit l'avenir dans les cartes … le futur est-il figé, ou bien sont-ce nos choix qui le déterminent ? Ce livre ne donne pas de réponse à cette question. Plus encore, il laisse quelque peu le lecteur sur sa faim : moi qui m'attendais à un final grandiose, je me suis retrouvée avec une fin en demi-teinte. A la fois trop rapide et pas assez tranchée : quelques dizaines de pages supplémentaires auraient été les bienvenues ! Rien n'est véritablement résolu, finalement, et pourtant il semblerait que ce roman soit un stand-alone : quel dommage d'avoir mis en place un univers si riche pour finalement laisser tant de questions en suspens …

Mais l'auteur nous offre bien plus qu'une simple course contre la montre pour contrer les machinations d'une organisation malveillante. Ce livre est bien plus qu'un page-turner. C'est une bouteille à la mer, un cri dans la nuit. Ce n'est pas pour rien que l'histoire prend place au coeur du Dust Bowl. Les effroyables tempêtes de sable qui ont ravagés ces régions ne sont que les conséquences de l'avidité de l'homme, qui a voulu produire plus, toujours plus, qui ne jure plus que par une chose : la croissance, le progrès, mais surtout la richesse … et cela au détriment de tout le reste. Ce livre, il nous invite à veiller sur la Terre qui nous porte et nous nourrit sans rien demander d'autre qu'un peu d'attention pour pouvoir survivre et continuer à nous apporter ses bienfaits. Il nous invite à ne plus être repliés sur nous-mêmes mais à s'ouvrir à la nature, à l'autre … Car ce livre offre également une belle réflexion sur l'humanité, sur la société d'hier mais aussi celle d'aujourd'hui : « Est-ce ça, être vivant alors ? S'abaisser, se torturer mutuellement, dominé ou être dominé … Je ne comprends pas ce que Kush appelle l'humanité », nous dit Ruben … L'humanité, c'est censé être la « bienveillance de l'homme pour ses semblables », mais Ruben ne voit pas cette bonté, il ne voit que l'égoïsme et l'individualisme, il ne voit que la violence et l'indifférence. Sans jamais être moralisateur, ce récit nous invite tout simplement à la réflexion …

En bref, je suis tombée sous le charme de ce roman ! L'auteur a une très belle plume, très vivante, très percutante. Des phrases courtes, fulgurantes, qui s'accordent à merveille au rythme effréné du récit. Une histoire haletante, qui ne laisse au lecteur aucun répit, qui le tient en haleine. La tension, monte, progressivement, et on s'attend à une fin en apothéose … Et voilà bien le seul point faible de ce roman, finalement : cette fin qui n'en est pas vraiment une, qui tombe un peu à plat tant elle détonne avec le rythme palpitant et riche en rebondissements auquel le lecteur était habitué jusqu'alors. C'est un livre à double-tranchant, qui conviendra tout autant aux amoureux des page-turner captivants qu'aux adeptes des romans d'apprentissage, qui plaira assurément aux passionnés de road-trio tout en fascinant les lecteurs de fantastique ! Un livre qui surprend, mais qui surprend agréablement !
Lien : http://lesmotsetaientlivres...
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Témoin du meurtre de son père par des Alchimistes, Kush doit affronter le déchaînement de la nature après celui des hommes. le Dust Bowl, une série de tempêtes de poussières, laisse ainsi les hommes bien démunis face aux conséquences de leur avidité… Une cupidité et une avidité que Kush va, tout au long de son périple, rencontrer chez bien des personnes !

Dans sa quête pour venger son père, il pourra heureusement compter sur le soutien de Ruben, un personnage complexe qui m'a fascinée. Je n'en dirai pas plus sur sa nature si ce n'est qu'elle devrait vous rappeler une célèbre créature de la littérature classique. Pour ma part, c'est certainement le protagoniste qui m'a le plus touchée et dont j'ai pris le plus grand plaisir à suivre l'évolution.

Mû par la curiosité et un instinct non vicié par la cruauté humaine, Ruben va observer cette humanité pleine de vices qui, tour à tour, le juge monstrueux, quand il n'est que le résultat bien visible de la folie des hommes, le trahit, l'exploite, tente de le tenir captif… Loin de se laisser détruire par les épreuves, il en ressortira plus fort s'accrochant aux bribes de ses multiples passés pour créer son propre présent aux côtés de Kush qui l'accepte dans toute sa différence. Page presque vierge de pensées construites, de sentiments, d'émotions et de souvenirs en début de roman, Ruben va ainsi progressivement gagner en consistance et s'humaniser devenant d'ailleurs bien plus humain que beaucoup de personnes qui n'en portent que le nom.

Cet être que l'on apprend à découvrir et à aimer s'imposera naturellement comme le protecteur de Kush qui, malgré ses capacités surnaturelles et son affinité avec le feu, est pris dans le tumulte d'émotions contradictoires. Il faut dire qu'après lui avoir arraché dès la naissance sa mère, la vie lui a pris sa douce nourrice pour laquelle il ressent encore un profond attachement avant de s'attaquer à son père. le point commun entre ces deux tragiques et brutaux décès, la peur et le refus de la différence qu'elle concerne une couleur de peau ou des croyances. Une dénonciation tout en subtilité du racisme et de l'intolérance…

D'ailleurs, bien que le roman soit avant tout une fiction fermement ancrée dans les États-Unis des années 30, on ressent que l'auteur va plus loin en proposant des réflexions non dénuées d'intérêt sur la tolérance, la vengeance, l'asservissement par ou pour le travail, la liberté et le prix que l'on est prêt à payer pour l'obtenir, la notion d'humanité, l'acceptation de soi, l'avidité et la cupidité humaine, la production à outrance et l'exploitation de la nature, la nécessaire prise de conscience écologique, les dérives de la science et de la technologie utilisées à mauvais escient par les mauvaises personnes…

Des thèmes plutôt forts et sérieux qui sont abordés sans lourdeur, l'auteur ayant réussi à les ancrer avec brio dans son récit, un récit prenant des allures de road-trip infernal et de course contre la montre. Ce qui s'annonçait comme une simple vendetta personnelle va ainsi se transformer en une quête de vérité et une mission pour sauver les États-Unis d'eux-mêmes ou plutôt des Alchimistes aux pratiques et aux idéaux douteux et d'un homme capable du pire pour assouvir sa soif d'argent !

Alors que se dessine l'ombre d'un effroyable complot, Kush et Ruben feront des rencontres, plus ou moins sympathiques, et s'ouvriront à des sentiments inconnus notamment durant leur séjour au sein d'une troupe de forains… L'amour s'invitera ainsi dans la vie de Kush sans que cela ne le fasse dévier de son destin, bien au contraire ! Au gré des péripéties, le jeune homme va apprendre à se reconnecter à lui-même et à développer ses capacités extraordinaires de Forgeron que l'on découvre à ses côtés. J'aurais apprécié que l'auteur nous parle un peu plus des Forgerons et de tout le potentiel de ces individus commandant aux éléments, mais il donne néanmoins assez de détails pour nous préfigurer l'immensité de leur pouvoir, et la convoitise/haine que celui-ci peut engendrer…

L'auteur nous propose ici une intrigue menée tambour battant qui ne laisse aucune place à l'ennui. Tout va très vite, les actions s'enchaînant avec une rapidité déconcertante mais aucunement frustrante. Cela s'explique peut-être par le talent de narrateur de Fabien Fernandez qui, en quelques mots parfaitement choisis et grâce à de courtes mais percutantes descriptions, arrive à planter son décor, à nous faire ressentir l'aridité des paysages, la tension, le mystère, la puissance des forces en jeu, les doutes et les espoirs des personnages qui se révèlent touchants d'humanité… L'immersion dans le roman est donc totale d'autant que tout est mis en place pour lui donner des élans de vérité : des citations et des extraits de différents documents introduisent chaque chapitre, des événements et personnages ayant réellement existé font leur apparition, quelques mots d'argot américain des années 30 sont disséminés par-ci par-là… Un effort de réalisme et un sens du détail qui, en plus de conférer une touche appréciable d'authenticité au récit, rendent les différentes problématiques soulevées encore plus intéressantes et pertinentes.

En conclusion, porté par des personnages attachants et d'une profonde humanité qui tirent leur force de leurs différences, Dust Bowl est un roman immersif qui vous plonge instantanément et avec réalisme dans les méandres d'une Amérique des années 30 en proie aux éléments et à la convoitise humaine. Entre magie, complot, technologie, science, action et mystère, difficile ne de pas se laisser embarquer par ce prenant et dangereux voyage !
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Kush et Ruben : deux facettes de l'humanité
Kush est un personnage particulier. C'est un adolescent qui oscille entre le désir de se venger et celui de respecter la volonté de son père. Appartenant aux Forgerons, des êtres capables de pouvoirs surnaturels en accord avec la nature, son père l'a élevé dans une foi profonde pour le respect de la nature et des autres. Mais Kush maîtrise le feu, un élément qui correspond aussi à son tempérament : instable, brûlant, ravageur.

Pour lui faire face les Alchimistes des êtres plus proches des scientifiques bien que je n'ai pas réellement compris leur fonctionnement. Leurs capacités semblent être également plus proche du mental et on trouve dans leurs yeux des insectes de cuivre stylisés.

En se lançant sur les traces de Sacred Hill en découvrant une lettre adressée à son père, Kush ignore dans quoi il met les pieds mais c'est là bas qu'il découvrira le second personnage clé de cette histoire : Ruben.

Ruben est un être particulier, à bien y regarder il ressemble étrangement au Frankenstein de Mary Shelley, reconstitution de morceaux de corps éparses. Une jambe pour l'athlétisme, une main pour tuer, une autre pour les courses de voiture. Son corps est couturé de cicatrices et son âme se souvient des blessures des êtres qui le composent. Pourtant il semble étrangement… pur. Sa conscience se forme petit à petit au contact de Kush et des passants qu'il rencontre. Il ne semble être motivé que par un seul désir : protéger celui qui l'a réveillé. le protéger des autres. Mais aussi de lui-même.

L'intrigue oscillant entre son point de vue et celui de l'adolescent on découvre également une humanité singulière derrière sa monstruosité : toute en analyse, en prises de conscience. Il ne juge que très peu, principal arbitre de son propre tribunal, il est là en contemplation. Et pourtant il n'hésite pas à frapper, tuer, les mots, les phrases, les gestes sont encore inscrits dans sa chair. A travers son regard c'est aussi celui de l'auteur qui semble ressortir, presque mélancolique, souffrant de voir la société s'auto-détruire.

L'intrigue…trop courte ?
Pour tout vous dire je n'ai pas lâché ce livre, en deux heures et demi c'était plié, je l'avais dévoré. J'étais avide de ses mots, avide de comprendre ces personnages, avide de savoir qui était Ruben. Et pourtant la fin est arrivée tellement vite que je ne l'ai pas vue venir.

Ruben et Kush passent par plein de péripéties, dont plusieurs dues au Dust Bowl ce phénomène de tempête de sables qui a réellement ravagé la région dans les années 30. A chaque étape, c'est une véritable fuite en avant, les deux personnages n'ayant quasiment pas le temps de s'arrêter. Sauf avec les freaks. Pour moi c'est l'un des points un peu flou du roman. Ce passage ressemble beaucoup à Tragic Circus de Cécile Guillot et Mathieu Guibé aux éditions du Chat Noir. Chaque freaks semble être bien caché derrière une couche de maquillage, de jeu, de tromperie mais surtout ils ne sont pas libres, prisonniers par un contrat ou des secrets qui les lient à Eliakim, le chef de cette troupe. C'est à cet endroit que Ruben en apprendra le plus sur l'humanité et qu'il évoluera aussi. Ça en fait donc un passage clé du roman.

Et pourtant je l'ai trouvé long – plus de 80 pages sur un roman qui en fait 263, ça fait presque un tiers du roman – et un peu prévisible aussi. Alexandria, la belle cartomancienne qui lance Kush sur les traces de son destin, qui tombe amoureuse de lui, et qui s'enfuit ? Ça semble un peu bateau. Pourtant son destin ne l'est pas, et son pouvoir de Tisseuse rend l'aspect surnaturel du livre un peu plus tangible.
Trop courte aussi vis à vis de la résolution de l'intrigue avec le Président dont je ne peux absolument rien vous dévoiler bien entendu ! Je l'ai trouvée assez vite expédiée et même si j'ai compris que c'était surtout le cheminement personnel des personnages qui prédominait dans cet ouvrage, j'aurais aimé peut-être que la résolution soit plus longue à se mettre en place. Allez savoir, je ne voulais peut-être tout simplement pas quitter ce livre !

Ancré dans le réel et dans l'histoire
Dust Bowl à l'instar de Détroit semble puiser ses sources dans l'histoire même des régions qui les composent. Si nous avions une véritable profusion de détails sur Motor-City, ils sont dans Dust Bowl lâchés au compte goutte mais toujours judicieusement placés.
Le titre n'est d'ailleurs pas anodin puisqu'il fait référence aux tempêtes de sables qui ont ravagés et asséchés l'Oklahoma, le Kansas et le Texas, causant une des plus grandes catastrophes écologiques et agricoles des états-unis. Les tempêtes que Kush et Ruben essuient sont donc inspirés de faits parfaitement réels.

Tout comme la « secte » du Klu Klux Klan qui est une organisation suprémaciste blanche des Etats Unis fondée en 1865. Elle prônait la supériorité de la « race » blanche sur les autres « races » et a été à l'origine de bon nombre de meurtres et d'exécutions. Née de la guerre de sécession elle existe encore aujourd'hui et perdure aussi bien aux Etats Unis qu'ailleurs.
Nous voyons également passer Dorothea Lange, une photographe très célèbre notamment pour ses reportages photographiques sur le Dust Bowl.

Le mot de la fin
Il est temps de conclure cette chronique. A bien y réfléchir je ne peux pas dire que ce soit un aussi gros coup de coeur que Détroit qui m'avait littéralement envoûtée. Mais Dust Bowl a réussi néanmoins le pari risqué de construire une intrigue à plusieurs tiroirs présentant tantôt celle de la conscience humaine et du développement personnel, celle du surnaturel, celle de l'écologie, et celle, bien sûr, des complots politiques. On peut sans doute dire qu'aujourd'hui c'est également ce qui construit un adolescent, et paradoxalement avec son ancrage historique c'est un roman qui m'a beaucoup replongée dans le présent, dans ce chaos généralisé qui est en train de se produire, ce dust bowl qui menace de tous nous engloutir.
Un roman court mais accrocheur avec lequel j'ai passé un très agréable moment.
Lien : https://lesdreamdreamdunebou..
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Après avoir découvert certaines rééditions des romans des éditions du Chat Noir via Lynks, j'ai eu envie d'explorer également leur catalogue « inédit ». Quand j'ai vu que la maison d'édition était sur simplement.pro, je n'ai pas hésité une seconde à postuler. Je les remercie pour l'envoi de cet exemplaire ! La très belle couverture et le résumé, mêlant les tempêtes de poussière américaine et l'ambiance freak show, m'ont fait penser à la série La Caravane de l'étrange ou encore à la saison 4 d'American Horror Story, ce qui me tentait énormément ! J'ai eu la chance de croiser l'auteur aux Imaginales et il m'a fait un super tag corbeau poussiéreux dans le livre en plus de la dédicace. 😀

Le livre commence fort, en plein milieu d'une violente attaque. Kush et son père se font agresser et seul le fils s'en sortira. Va alors commencer une longue quête pour venger son père et découvrir la vérité qui se cache derrière sa nature. Car Kush n'est pas un garçon ordinaire: il fait partie des Forgerons et sait contrôler les éléments avec une affinité particulière pour le feu, magie brutale et impulsive. Son père n'a cependant jamais encouragé la pratique de ce don, ce qui le handicape dans sa quête, dans laquelle il est confronté aux ennemis ancestraux de son clan, les Alchimistes.

Je ne m'attendais pas du tout à ce type d'histoire, où la magie est omniprésente et où elle se mêle à la technologie pour orchestrer un attentat contre l'autorité américaine de l'époque. J'ai beaucoup aimé découvrir les deux camps qui s'affrontent. Kush possède un livre, héritage du patrimoine des Forgerons, plein de secrets que nous explorerons au fil des pages. J'ai eu un peu de mal au départ à m'attacher au héros pour une bonne et simple raison : je n'arrivais pas à me le représenter physiquement. Comme il se fait attaquer par le Ku Klux Klan au départ, mon cerveau en avait déduit qu'il était noir, puis dans la suite il fait une différence quand il parle de sa nourrice noire et de la façon dont son père la traitait, ce qui m'a alors fait penser qu'il était blanc… Bref, une petite confusion qui ne m'a cependant pas empêchée de bien suivre le récit.

Au début de son voyage, Kush rencontre un être étrange appelé Ruben. Entre Golem, monstre et expérience ratée, l'homme va accompagner Kush, qu'il considère un peu comme son créateur. le livre se divise ensuite entre leurs deux points de vue. J'ai été fascinée par cette créature, difficilement identifiable, qui vit avec les souvenirs des différentes parties de son corps et qui essaie de se faire une idée de ce qui définit la nature humaine. Des réflexions très intéressantes naissent de ses questionnements fondamentaux. Au final, ce duo improbable n'a pas de raison de rester ensemble, mais c'est comme une évidence implicite, ils ne peuvent se retrouver l'un sans l'autre.

Le monde du cirque/freak show m'a toujours passionnée et j'espérais en découvrir plus ici. Heureusement pour le rythme de l'histoire, mais malheureusement pour mon amour des monstres, on s'arrête peu sur les spectacles et la fête foraine et on s'attarde plutôt sur les relations qui se créent entre les protagonistes. On a tout de même un petit rappel de cet univers dans les titres des chapitres, liés aux cartes du tarot. On découvre la réalité de l'époque de la Grande Dépression aux Etats-Unis, où la pauvreté régnait et où les gens acceptaient n'importe quel petit boulot pour survivre.

L'auteur a un style particulier, il utilise beaucoup de phrases courtes, mais percutantes, qui donnent un récit rapide, addictif, dans lequel on n'a pas le temps de reprendre son souffle. de plus, dans cet ouvrage, le vent sec charrie de la poussière. le climat est oppressant : la pauvreté, la faim, l'avarie sont omniprésentes et on ne sait jamais quand va s'abattre la prochaine tempête, ravageant le paysage et tuant les plus imprudents sur son passage. Une ambiance inquiétante où tout le monde est à bout, ce qui pousse à des situations violentes et extrêmes. J'ai adoré !

Un double point de vue : celui d'un jeune homme aux dons particuliers et celui de la créature fascinante qui l'accompagne dans sa quête. Deux visions très différentes du monde poussiéreux et violent dans lequel ils évoluent. Un style d'écriture percutant qui colle particulièrement bien à l'ambiance inquiétante du récit. Une très bonne lecture !
Lien : https://livraisonslitteraire..
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critiques presse (1)
LeSoir
25 mai 2021
Entre 1931 et 1937, les tempêtes de poussière de l’Oklahoma ont transformé 2,5 millions d’Américains en réfugiés climatiques : une leçon d’histoire pour ceux qui ne prendraient pas le réchauffement de la planète au sérieux.
Lire la critique sur le site : LeSoir
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Je reste planté là, à regarder ces enfants qui se font la guerre. D’horribles images surgissent devant mes yeux. Je suis tétanisé. Ma mémoire est secouée. C’est assez bref. Juste assez pour me demander si j’ai été comme eux, petit. Juste assez pour me demander pourquoi dès le plus jeune âge, l’humain apprend à tuer.
Suis-je humain?
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L’air s’assèche. L’astre solaire arrive à son zénith. Un nuage ténébreux le voile une poignée de secondes. La poussière se soulève par vagues successives de plus en plus violentes. Au loin, une ligne montagneuse est apparue comme par magie.
Elle grossit cherchant à avaler le soleil.
Je m’arrête.
Le silence s’abat brusquement.
Plus un piaillement d’oiseau.
Je tire mon foulard pour me protéger le nez et la bouche. J’en ai vu d’autres, des tempêtes… Soudain, ma visibilité se réduit. Les bourrasques gagnent en intensité. Je courbe un peu plus l’échine pour progresser. Ma piste n’est plus très nette mais il est cependant clair qu’elle rejoint la route de Boise City. Les rafales ensablées que je reçois de face s’intensifient. Avec cela, la fatigue de la nuit et le poids du deuil m’écrasent un peu plus. Des larmes naissent au coin de mes yeux. Ma respiration s’alourdit. Ma vue se trouble. Puis, deux miles plus loin, la lumière disparaît.
Fatigue ? Non, juste l’astre solaire assassiné.
Une opaque obscurité.
Un immense nuage noir dévorant l’horizon.
Je n’ai jamais rien vu de tel. Les rouleaux de poussière se solidifient.
Le décor s’efface, dévoré par un raz-de-marée orageux.
Nuit en plein jour. Seuls quelques éclairs ponctuent cette vision cataclysmique.
Est-ce ça le Ragnarök ? L’Apocalypse ?
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Tant que tu ne t'es pas brulé le doigt, tu ne peux savoir ce que c'est vraiment. Il y a des choses que tu devras essayer seul pour les comprendre. Les livres ne te donneront pas toutes les connaissances.
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Mes mains s’agitent en décalé mais suivent un schéma précis. Mes pensées, elles, sont accaparées par les vérités de Felicia. Doit-on souffrir pour manger ? Peut-être, si la nourriture ne pousse plus dans la région. Doit-on se briser le dos à la tâche afin d’être considéré par cette société ? Probablement, si j’en crois le regard des autres. Est-ce ça, être vivant alors ? S’abaisser, se torturer mutuellement, dominé ou être dominé… Je ne comprends pas ce que Kush appelle l’humanité
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C’est arrivé d’un coup.
La violence.
Les ténèbres.
La fin du monde.
Une tempête rugissante.
Je suis mitraillé de poussière. Objets et végétaux volent autour de moi. Une clôture suspendue un temps dans les airs disparaît définitivement. Le souffle devient rugueux. Je n’entends rien d’autre que les hurlements du vent.
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Vidéo de Fabien Fernandez
Avec ces trois petits albums, la collection Mini-bulles atteint les dix albums. Le mode de narration universel permet aux plus petits de comprendre une histoire tous seuls ou presque. Que les parents n'oublient cependant pas que la lecture est pour les plus jeunes un moment de partage, qu'il y ait du texte ou pas.
Laurent Lafourcade
Tome : Boule de neige Scénario : Fabien Fernandez Dessins & Couleurs : Benjamin Strickler Tome : Pop & Pix Scénario, Dessins & Couleurs : Charlotte Ameling Tome : Un copain pour coccinelle Scénario, Dessins & Couleurs : David Cren Genre : Aventure pour les tout-petits Éditeur : Nathan Collection : Mini-bulles ISBN : 978209249-5353 / -8217 / -8170 Nombre de pages : 24 Prix : 8,50 € © Nathan
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