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Critiques de Fabrice Neaud (89)
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Journal - Intégrale coffret 4 volumes

Après Fraise et Chocolat, voilà une lecture tout aussi intimiste mais dans un autre genre, je vous l'accorde. Il s'agit d'un récit autobiographique d'un jeune auteur homosexuel qui a du mal à joindre les deux bouts. Il n'a pas encore trouvé la suite à donner à son expression artistique. Il a trouvé l'amour mais l'a très vite perdu et du coup, il se raccroche désespérément à une relation foutue d'avance. Cela m'a attristé car qu'on soit homo ou pas, la séparation est toujours douloureuse. Il n'en ressort que déception et tristesse, repli sur soi et manque de confiance.



J'ai bien aimé cette implication totale de soi avec la plus parfaite sincérité. C'est vrai que nous sommes assimilés à des lecteurs un peu voyeurs. C'est ce qui m'avait déjà dérangé dans Fraise et Chocolat. Là encore, l'auteur assume pour faire passer son message. Il peut se montrer un peu hautain et méprisable par moment mais il n'en demeure pas moins profondément humain.



Il écorche au passage la fausse tolérance. Cela me fait penser à des amis que j'ai connus et qui avait dans leur relation un homo car cela faisait bien. Je crois qu'il était temps de s'interroger sur de tel comportement. Du coup, j'arrive à comprendre la haine de l'auteur pour ce qu'il désigne comme les faux tolérants.



Sur la forme, j'ai plutôt apprécié son trait réaliste et délicat et le fait qu'il joue avec des jeux d'encrage. Les planches sont très agréables à lire. Il y a certes un certain académisme à cause de cette simplicité du trait. Cependant, j'apprécie cette régularité. Il y a également un côté portraitiste qui m'a plu. On enchaîne facilement sur le portrait de l'âme. Le dessin transmet des émotions et un certain mal-être.



C'est clair que c'est un journal intimiste plutôt triste. Cela fout par moment le cafard. On est aux antipodes de l'humour et de la bonne humeur. Cependant, la bande dessinée a bien des visages. Je pense qu'il faut connaître également celui-ci sans tomber dans les préjugés. Tout le monde n'en n'est pas capable, je le crains. Alors, cela sera certainement pour les plus courageux !
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Journal - tome 1 & 2 - Esthétique des brutes

Journal d'un artiste qui livre ses tourments et interrogation sur l'orientation de son œuvre mais aussi sa vie amoureuse, je dois reconnaître les traits particulièrement réussis et réalistes des dessins de ce journal.

Une ambiance que j'ai trouvé assez sombre et qui correspond aux nombreux tourments, à la solitude parfois.

Mais malheureusement, les dessins étaient trop crus, trop intimes pour moi. Au-delà des dessins, l'histoire ne m'a pas non plus entraînée.

Je pense juste que c'est là un album qui ne me correspond pas malgré toutes les qualités que beaucoup pourront trouver dans ce journal intimiste.

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Journal - tome 1 & 2 - Esthétique des brutes

Alors déjà, merci à l'éditeur et l'opération masse critique de Babelio pour la réception de cette BD. Et désolée si cette fois je rends ma critique un jour en retard mais j'ai traversé des périodes de stress dernièrement où je n'arrivais plus à lire quoi que ce soit, plus l'organisation d'un déménagement imminent...



Ceci dit, je viens de finir ce journal 1 et 2 et j'ai aimé la recherche d'authenticité de l'auteur et dessinateur, sa manière de raconter, jamais complaisante pour les autres ni lui-même (il montre les moments de tendresse, de courage, mais aussi les lâchetés, les ridicules, les mauvais comportements dont les siens). Le dessin est réaliste (et même cru) et rend en même temps très bien les émotions et les phases de vie que traverse l'auteur. Il nous livre la difficulté à vivre son homosexualité dans une "communauté d'hommes" qui pour beaucoup ne cherchent que des relations sexuelles et avec 95÷ d'hétéro dans le monde, la dichotomie désir/amour qu'il ressent, sa dépendance affective à un homme (Stéphane) qui n'a jamais été amoureux de lui, les difficultés financières liées au métier d'artiste, l'envers du décor d'un métier artistique, la pauvreté et l'espoir du renouveau. La postface est aussi intérressante en ce qu'elle éclaire toutes les réflexions suscitées par la publication d'une autobiographie avec les risques juridiques que ça comporte (droit à l'image...) et les risques de froisser des personnes.

J'ai particulièrement aimé le passage sur son amour non réciproque pour Stéphane qui montre à la fois les travers de l'un et de l'autre : Stéphane paraît soit pervers de lui laisser de faux espoirs, peu empathique soit trop insouciant, inconscient. Quant à l'auteur, il devient un moment harceleur (moralement) quand Stéphane décide de couper les ponts (ce qui peut se comprendre après avoir reçu des pages entières de colère et de mots très durs). Fabrice Neaud a le courage de ne pas cacher une partie des faits pour être vu uniquement sous un bon jour tout le temps.



Je vais mettre quelques citations plus tard car certaines réflexions sont très intéressantes et très bien tournées j'ai trouvé.
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Journal - tome 1 & 2 - Esthétique des brutes

Dans ce roman graphique sous forme de journal, Fabrice Neaud se raconte et se met à nu : jeune adulte homosexuel dans une ville moyenne (Angoulême, non nommée, mais facilement reconnaissable), artiste en galère professionnelle qui survit de petits boulots. L'auteur nous fait entrer dans son quotidien : une passion amoureuse non partagée dans la première partie et les difficultés à vivre de son coup de crayon en tant que jeune artiste dans la seconde.



J'ai trainé pour écrire cette critique car j'ai beaucoup de mal à traduire mes sentiments sur ce roman graphique. Il m'a été vraiment difficile d'entrer dans cette œuvre et surtout je n'ai pas vraiment réussi à prendre du plaisir à ma lecture. On sent que l'auteur fait preuve d'une totale sincérité, il ne cherche jamais à se mettre à son avantage (ce serait presque l'inverse) ni à enjoliver son récit et pourtant je n'ai pas vraiment réussi à m'intéresser à son propos. J'ai même été franchement agacée au fur et à mesure qu'il s'enferme dans sa passion pour Stéphane, cet homme qu'il aime et vénère alors qu'il l'abandonne régulièrement, qu'il lui fait comprendre très vite que cet amour n'est pas réciproque et qu'il ne faut rien en attendre. Peut être est-ce juste la franchise de l'auteur qui met finalement mal à l'aise puisqu'on le voit s'enferrer dans cette passion au point d'oublier toute rationalité et d'être incapable de tourner la page. Il m'a aussi manqué le côté reflet d'une époque : le récit se passe dans les années 90 mais on a finalement très peu de références à cette période, quasiment aucun indice ou aucune contextualisation historique. Si ce n'est qu'Internet et les téléphones portables n'existaient pas encore, le récit paraît presque intemporel alors que je m'attendais à me replonger avec plaisir dans cette période passée.



Le dessin en noir et blanc est plutôt réussi, j'ai notamment beaucoup aimé les paysages ou scènes urbaines très détaillés et précis. Par contre là aussi j'ai eu plus de mal avec le procédé utilisé par l'auteur de flouter ou faire disparaître peu à peu les visages de ses personnages ou les parties du décor pour refléter les sentiments, le chagrin ou la perte. J'ai trouvé le procédé assez répétitif et également perturbant car il nuit à la fluidité de l'histoire et rend parfois difficile la compréhension. Même chose pour les partis pris de cadrage ou de zoom qui font passer d'une scène très détaillée en plan large à un élément de décor ou un élément corporel : j'ai parfois trouvé que ces cases étaient assez peu lisibles et rompaient la trame du récit.



Bref j'aurais aimé aimer cette bande dessinée et pourtant quelque chose m'a tenue à distance. Pas de coup de cœur particulier pour le dessin, du mal à m'intéresser à l'histoire voire un franc agacement parfois quand j'ai eu l'impression que l'auteur tournait en rond et délayait sans fin son récit. Un récit plutôt original et très sincère mais qui n'a pas fonctionné avec moi, peut être n'étais-je pas le bon public.



Je remercie néanmoins Babelio et les éditions Delcourt pour cette Masse Critique privilégiée qui m'a permis de découvrir cette œuvre que je ne connaissais pas du tout.
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Journal - tome 1 & 2 - Esthétique des brutes

☼ Mon avis ☼



Avant de commencer ma chronique, je voulais remercier les Éditions Delcourt ainsi que Babelio pour l'envoi du roman graphique Journal 1 & 2 de Fabrice Neaud.

" Journal 1 & 2 " possède une histoire qui a déjà été publiée en 1996 et 1998, c'est tout récemment que la maison d'édition Delcourt a voulu remettre en lumière cette œuvre en la rééditant.

Malgré les 20 ans d'écart entre l'ancienne édition et la nouvelle, c'est pour moi la première fois que j'entends parler de l'auteur et de son histoire.

Fabrice Neaud nous raconte sans tabou son homosexualité, ses difficultés professionnelles ainsi que ses relations sentimentales.

Pour le coup, je suis très contente d'avoir pu découvrir une partie de sa vie malgré que je n'aie pas entièrement aimé ma lecture.

Tout d'abord ce qui est génial avec ce titre, c'est que Fabrice ose raconter certains moments difficiles de sa vie tout en restant le plus sincère possible.

Forcément, nous allons rentrer dans sa vie privée qu'il expose sans l'embellir.

On remarque très rapidement ses galères dans le domaine du travaille ou bien même dans ses relations personnelles.

Il y a très peu de moments où il est joyeux, on ressent à longueur de temps sa détresse, son envie de trouver la bonne personne ou de réussir sa vie grâce à son coup de crayon.

Personnellement, j'ai bien aimé les mots qu'utilise l'auteur pour nous décrire ses sentiments, sa dépression ainsi que l'amour qu'ils pouvaient ressentir à certains moments.

Parfois, il y a des planches très réussies avec de jolis décors ou des personnages bien détaillés au niveau du visage.

Cependant, toutes les planches ne sont pas comme ça, il y a des séquences où les visages sont moins beaux à regarder, flouté ou qui disparaît volontairement à cause des émotions du protagoniste.

C'est un livre qui montre l'état d'esprit du personnage qu'on suit et ce qu'il a envie de faire.

Il y aura des phrases crues, des moments osés, des scènes de sexe qui ne sont pas cachées et tout simplement des moments privés de sa vie.

Par contre, je n'ai pas accroché plus que ça pour le dessin ni pour les personnages du récit ou la manière dont l'histoire est racontée.

À la fin du livre, on peut découvrir une postface de l'auteur qui nous explique les raisons qui l'ont poussé à divulguer sa vie dans les années 90 ou il était difficile de vivre librement quand on a un penchant pour les hommes.

Journal 1 & 2 est un livre qu'il faut tout de même découvrir, qui a sa place et dont j'ai tout simplement aimé le franc parlé de l'auteur.


Lien : https://mangastra.blogspot.c..
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Journal - tome 1 & 2 - Esthétique des brutes

Ce récit est une autobiographie de Fabrice Néaud, il nous raconte sans fard et sans pudeur, sa vie d’homosexuel, et sa vie de créateur. C’est assez bavard, mais pourtant le trait du graphisme s’impose comme un langage, la notion de portrait prend ici toute son poids, le trait est méticuleux et peut parfois se laisser aller dans un certain lyrisme, c’est de la tragédie moderne, réaliste, il nous offre une vision crue des relations entre hommes. Ce n’est pas une lecture confortable, mais c’est aussi sa force, par quelques portraits, quelques images incomplètes, quelques dérapages, quelques confrontations incongrues, comme entre scènes religieuses et scènes sexuelles, il entre dans les méandres du sujet, troublant, profond, perturbant, et pourtant bien réel. C’est une lecture qui traite d’un sujet tellement idéalisé dans les fictions depuis quelque temps au point de tomber dans une forme d’idéalisme benêt, que ça fait du bien de revenir à la réalité crue. Voici une lecture exigeante et vraiment marquante.

Je lirai certainement la suite.
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Journal - tome 1 & 2 - Esthétique des brutes

Je viens de quitter le roman Térébenthine pour lire Journal dans la foulée, un hasard curieux car les deux abordent la suite de parcours d’étudiants des Beaux-arts à une décennie d’intervalle. Le caractère autobiographique domine dans l’œuvre de Fabrice Neaud. C’est une belle œuvre graphique, finalement c’est celle d’une vie de plasticien, une vie bien malmenée dans le professionnel comme dans l’intime. Cette réédition chez Delcourt est certainement moins confidentielle qu’à l’époque (Ego comme X, 1996/1998) et, j’espère, s’adressera à un public plus large. Je ne vais pas revenir sur ce que d’autres ont très bien relaté déjà. C’est la mise à nu de Fabrice, homosexuel en province dans les années 90. C’est aussi un excellent témoignage sur l’histoire de la gestation d’une création , les moyens (collectif, association, subvention, commande, aide sociale), la dimension juridique et la forme propre à ce roman graphique, la place de l’artiste au sein de la société. Être et vivre de sa création s’affiche ici comme un véritable chemin de croix. Quelle ironie du sort ! Alors oui Journal est sombre mais cette lecture est signifiante et bouleversante à de nombreux égards. Je n’ai ni été gênée par le trait qui s’efface, ni par le texte qui occupe le vide. Journal est bien un « vrai travail ».
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Journal - tome 1 & 2 - Esthétique des brutes

Il s'agit d'un récit autobiographique d'un jeune auteur homosexuel sous forme d'un journal. L'auteur Fabrice Néaud, encore jeune garçon, a du mal à joindre les deux bouts. Il n'a pas encore trouvé la suite à donner à son expression artistique.



Il a trouvé l'amour mais l'a très vite perdu et du coup, il se raccroche désespérément à une relation foutue d'avance. Cela m'a attristé car qu'on soit homo ou pas, la séparation est toujours douloureuse. Il n'en ressort que déception et tristesse, repli sur soi et manque de confiance.



J'ai bien aimé cette implication totale de soi avec la plus parfaite sincérité. C'est vrai que nous sommes assimilés à des lecteurs un peu voyeur. Là encore, l'auteur assume pour faire passer son message. Il peut se montrer un peu hautain et méprisable par moment mais il n'en demeure pas moins profondément humain et attachant.



Il écorche au passage la fausse tolérance dans notre social-démocratie bien pensante. Cela me fait penser à des amis que j'ai connu et qui avait dans leur relation un homo car cela faisait bien socialement. Je crois qu'il était temps de s'interroger sur de tel comportement. Du coup, j'arrive un peu à comprendre le mépris de l'auteur pour ce qu'il désigne comme les faux tolérants.



Il aborde principalement le thème du rejet après une relation amoureuse car son ami Stéphane a rompu. Etre rejeté est désagréable. La souffrance causée par ce rejet peut apparaître comme insurmontable en raison de la perte de la relation. La souffrance d’un rejet vient de la sensation de perte. Cependant, la réalité est que le rejet fait partie de la vie.



Tout le monde peut être rejeté à un moment ou l’autre que ce soit dans la vie personnelle ou professionnelle. Il est sain d’accepter le rejet et de rebondir. L'auteur pensait avoir besoin de cette personne pour se sentir heureux dans la vie. Or, le rejet n’est pas une perte de notre bonheur interne mais une simple occasion d’un bonheur temporaire. Le bonheur est un choix, pas un aboutissement. On n’a pas besoin de l’approbation de quelqu’un pour se sentir heureux. Lorsqu’on se libère de cette illusion de besoin, on se libère également de la douleur associé au rejet.



Visiblement, l'auteur n'a pas fait son deuil de cette relation qu'il a jugé primordiale au point d'harceler sans cesse son ex-compagnon après la rupture. Les relations humaines ne sont pas faciles à gérer et peuvent apporter leur lot de joie et de déception. Le tout est de surtout privilégier les bons moments et de ne retenir que le meilleur.



Sur la forme, j'ai plutôt apprécié son trait réaliste et délicat et le fait qu'il joue avec des jeux d'encrage. Les planches sont très agréables à lire. Il y a certes un certain académisme à cause de cette simplicité et de cette précision du trait. Cependant, j'apprécie cette régularité. Il y a également un côté portraitiste qui m'a bien plu. On enchaîne facilement sur le portrait de l'âme. Le dessin arrive à transmettre des émotions ainsi qu'un certain mal-être.



C'est clair que c'est un journal intimiste plutôt triste et sombre avec des moments de grande déprime. On est aux antipodes de l'humour et de la bonne humeur. Cependant, la bande dessinée possède bien des visages. Je pense qu'il faut connaître également celui-ci sans en évitant de tomber dans les préjugés.



C'est parfois difficile quand on est hétéro de s'intéresser à l'intimité d'un jeune homosexuel qui ne nous ménagera pas. Cependant, l'auteur arrive à nous captiver par son histoire, sa pensée, son parcours de vie, son impudeur, son caractère mais également sa justesse.



Je remercie les éditions Delcourt ainsi que Babelio pour ce roman graphique que je connaissais déjà car il s'agit là d'une réédition ce qui permet toujours une redécouverte de l'oeuvre intimiste de cet auteur. A l'époque, c'était assez novateur alors que ce genre de récit est actuellement à la mode. J'en retiens une BD très forte qui est assez marquante et qui est à réserver à un public averti.
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Journal - tome 1 & 2 - Esthétique des brutes

Autobiographie exceptionnelle et roman graphique incontournable, Journal 1&2 est une œuvre inestimable que le public mérite de (re)découvrir pour qu’il traverse les générations et en faire une oeuvre culte.
Lien : https://www.avoir-alire.com/..
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Journal - tome 1 & 2 - Esthétique des brutes

Dans Journal, Fabrice Neaud a fait le choix de coucher sur papier une partie de sa vie sous forme de BD.

Initialement paru (pour l'instant sous 4 tomes aux éditions Ego comme X), cette réédition a fait le choix de regrouper les deux premiers tomes.



Le moins que l'on puisse dire sur cette autobiographie est que l'auteur n'hésite pas à se dévoiler. Les dessins (dont j'ai apprécié la qualité) se révèlent parfois assez cru.

Dans le premier tome, Fabrice Neaud accorde une place importante à sa vie amoureuse et plus précisément ses écueils. De la difficulté de rencontrer un autre homme (hormis pour un coup d'un soir) à la déception amoureuse. Déception principalement due à un amour à sens unique avec un certain Stéphane. L'auteur a du être fortement épris car il peine à se remettre de cette relation avortée. Situation qui a pour moi durée trop longtemps dans la lecture.



Le second tome est davantage axé sur la vie professionnelle de l'auteur qui connaît galère et précarité malgré la passion toujours présente. Après de nombreuses pages accordée à ce fameux Stéphane, j'ai été plus que ravie de changer radicalement de sujet grâce à ce deuxième opus.



Les tomes 3 et 4 de Journal devraient eux aussi avoir droit à une réédition où ils seront tous deux regroupés.



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Journal - tome 1 & 2 - Esthétique des brutes

Petite lectrice de BD, j'ai découvert avec plaisir cette réédition d'une autobiographie dessinée.

Le projet, expliqué dans la postface, exprime les enjeux de la publication d'un journal intime qui pousse sur le devant de la scène des personnes qui n'ont pas consenti à cette médiatisation et qui peuvent refuser le regard que l'auteur porte sur eux. . Bien évidemment, en raison du droit à l'image, le journal intime en BD est d'autant plus intrusif. Surtout que l'auteur portraiture ses rencontres et que le dessin, parfois floute, reste réaliste.



Ces deux premiers tomes du journal, de février 92 à décembre 93, exposent la vie d'un jeune artiste, ancien étudiant des Beaux-Arts et homosexuel.

Le premier tome est le plus intime : il exprime les difficultés pour un jeune homme de trouver à la fois des partenaires sexuels et un partenaire amoureux. Pour les premiers, pas d'autre choix que de rôder dans les parcs à la tombée de la nuit ou de fréquenter un bar homo au risque de rencontres dangereuses. Dans sa recherche de l'amour, Fabrice Neaud a connu beaucoup de désillusions et attribue lui-même ses difficultés à un grand manque affectif et à un traumatisme à peine évoqué. La sincérité semble totale, et c'est l'enjeu de tout pacte autobiographique, peu d'auto-complaisance. Le réalisme des dessins dans les scènes de sexe ne représente que des corps d'hommes qui se touchent, sans aucun voyeurisme.



Le deuxième tome est plus axé sur la pauvreté des artistes et les difficultés à trouver des contrats, à s'organiser en collectif pour pouvoir créer. Mais il témoigne aussi d'un trouble existentiel et des difficultés du vivre ensemble. Mais les réflexions philosophiques, si elles donnent du relief au propos, sont trop souvent confuses et bavardes.

Merci à Babelio, Masse critique privilégiée et aux éditions Delcourt pour cette découverte.
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Journal - tome 1 & 2 - Esthétique des brutes

"Journal 1 & 2" regroupe les deux premiers tomes de la série, publiés en 1996 et 1998. Réédités plus de 20 ans après par les éditions Delcourt, ce n'est que récemment que j'en ai entendu parler pour la première fois, quand j'ai été contactée par mail pour la masse critique privilégiée. Sous forme de roman graphique et autobiographique, le premier tome recouvre la période de février 1992 à septembre 1993, le second la période de septembre à décembre 1993.



Au niveau graphique, les coups de crayons de Fabrice Neaud sont déterminés, plutôt linéaires, précis. Je trouve les visages très réussis, tantôt nets, tantôt estompés, selon les circonstances du moment. J'ai d'abord été très étonnée par le choix du noir et blanc, mais il ne m'aura pas fallu beaucoup de temps pour finalement en comprendre la raison. Car effectivement, si le texte est très réfléchi, voire par moments philosophique, les dessins peuvent en revanche être très crus (pour ne pas dire pornographiques).



C'est donc sans tabou que Fabrice se raconte. Son chagrin d'amour pour commencer, ses difficultés à percer dans le monde artistique, ses difficultés financières ensuite. Il est vrai que certaines scènes m'ont quelque peu embarrassée, mais c'est aussi ce qui rend l'histoire de Fabrice plus réaliste, et d'un certain côté plus acérée également.



Il y a beaucoup à lire, c'est assez rare dans un livre graphique (en tout cas, si je compare avec ceux que j'ai lu jusqu'à aujourd'hui). Les mots sont joliment bien choisis et ont su montré l'espoir et le désespoir, l'incompréhension, les sentiments d'amour qu'éprouve Fabrice tout au long de son récit.



Par des tonalités tantôt bourrues et licencieuses, tantôt avisées et philosophiques, on se rend compte en fait à quel point Fabrice est en manque d'affection et d'amour, d'où cette façon qu'il a eu de s'accrocher à un homme qui n'en valait pas autant la peine. C'est ainsi que je le ressens au sortir de ma lecture en tout cas.



Je remercie Babelio et les éditions Delcourt pour cette agréable découverte. Il est clair que je me serais volontiers passée des scènes de sexe, mais ça ne m'empêchera pas de lire les tomes 3 et 4, que j'ai d'ailleurs commandé et que je devrais recevoir dans quelques jours.
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Journal - tome 1 & 2 - Esthétique des brutes

Difficile pour moi de faire une critique quand ma lecture ne m'a pas du tout plu.

C'est ce qui m'arrive avec Journal de Fabrice Neaud. Je n'ai pas du tout accroché ni au graphisme, ni à la structure du récit.

J'ai vraiment eu du mal à aller jusqu'à la fin. Il y a quand même quelques rares dessins que j'ai trouvé très beaux. Je me doute bien que ce graphisme amène du sens au récit de la vie de Fabrice Neaud.

Je passe peut-être à côté d'une œuvre mais là suite ne sera pas pour moi.

Merci à #Netgalley et aux éditions Delcourt d'avoir accepté ma demande de lecture. Cela m'a permis de découvrir un auteur que je ne connaissais pas.
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Journal - tome 1 & 2 - Esthétique des brutes

Merci à Babelio ainsi qu’aux éditions Delcourt pour m’avoir donné l’occasion d’entrer dans l’univers de Fabrice Néaud.

Journal 1&2, c’est un voyage original, une balade en blanc et noir, dans une BD qui déroule sur moins de deux ans, le regard d’un auteur-dessinateur sur son vécu, ses doutes, ses désirs. Récit autobiographique, le livre est original par sa forme graphique, et son contenu, au-delà du factuel, dans la recherche émouvante d’une vérité subjective. Je me suis prise au jeu, touchée par la sincérité du propos qui structure le récit, et génère des contrastes heureux. Le blanc et noir du graphisme tout d’abord, dans un trait qui tranche et montre à voir : pas de nuances de gris mais la fragilité qui transparait dans le dessin qui s’efface par moments jusqu’à dissoudre l’image dans le vide, les nuances sont apportées par des rayures, des hachures, des traits qui coupent, qui soulignent ou pas. Le graphisme raconte ainsi l’histoire, il porte aussi les impressions, les ressentis, les pensées, et sait traduire de façon originale les moments de grande blessure, de souffrance, comme au moment de la rupture avec Stéphane, dans un bégaiement du dessin en gros plan sur la nuque, image forte du temps qui piétine et qui fait mal. Contraste dans le traitement du temps, il ne pèse pas toujours de la même manière ,c’est un peu comme dans la vie on a parfois l’impression que le temps s’affole et puis sans transition, ensuite il se fige… la première partie est un temps long, c’est le temps de la rencontre, du désir, de la déception, la seconde partie est un temps court qui tourne le dos à la première, c’est le temps d’après Stéphane, celui de la mise en forme de l’association, d’un autre départ, celui en épilogue du regard en arrière.

Je n’ai pas été gênée par la forme graphique adaptée à l’autobiographie, au contraire j’ai ressenti les dessins, plus comme une mise à distance que comme une mise à nu, peut- être parce que le dessin impose à l’imagination, des visions qui la bornent et la limitent. J’en ai accepté le cadre. La lecture de Journal ne laisse pas indemne, j’en garde le plaisir d’un partage, celui d’une altérité qui tend la main à l’autre.

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Journal - tome 1 & 2 - Esthétique des brutes

Bon, je ne vais pas vous dire que j'ai adoré, cela serait un mensonge. Je pense que ce style ne me correspond tout simplement pas.

Il s'agit d'un récit graphique autobiographique sous forme d'un journal ou l'auteur y raconte, sans tabous, ses déboires professionnels et amoureux. Il nous y parle notamment de Stéphane, un jeune conscrit avec lequel il a eu une brève aventure et qui, pour son plus grand malheur, ne partage pas les mêmes sentiments...

C'est donc un récit très intime, certainement trop pour moi. Les dessins sont très réalistes, le trait est fin et précis mais cela n'a fait qu'ajouter à ce sentiment de malaise que j'avais à la lecture de ce journal, j'avais l'impression de me faire le témoin de quelque chose que je n'avais pas vraiment envie de voir d'autant plus que j'ai trouvé cela assez triste et même déprimant.

Cela dit je dois reconnaitre la ,"performance" car il est clair qu'il ne dois pas être évident d'ainsi se livrer au grand public.
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Journal - tome 1 & 2 - Esthétique des brutes

Journal 1 & 2 de Fabrice Neaud, ou l'art de l'autobiographie en bande dessinée.

Un exercice bien difficile que te raconter sa propre vie, en la découpant morceau par morceau, de livrer au regard de tous des morceaux de son journal intime.

Et c'est pourtant ce que fait Fabrice Neaud dans ce journal.

On saute du harcèlement subi dans ses jeunes années au chagrin d'amour, de l'amour non réciproque aux difficultés du métier de dessinateur, des projets plus ou moins enthousiasmants aux relances de la Banque.

Si le dessin crayonné tout de noir et blanc est approprié à l'autobiographie et au ton pessimiste et pesant qui prédomine, je n'ai pas trop accroché aux confessions bien tristes de l'auteur.

Une bande dessinée un peu trop sombre et lente pour moi, des difficultés à foison et peu d'espoir le tout rendant ma lecture pesante en fin de compte. Et les dernières pages avec notamment des cases entières noircies de texte m'ont achevée.

Une lecture qui n'a pas fonctionnée avec moi, mais j'espère sincèrement que cet exercice aura au moins procuré à l'auteur ce qu'il recherche.

Un livre reçu dans le cadre d'une masse critique, je remercie Babelio & Delcourt pour l'envoi.
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Journal - tome 1 & 2 - Esthétique des brutes

Ecrire cette critique a été difficile car je suis très mitigée sur cette bande dessinée.



D'un côté, j'ai été touchée par la mise à nu de l'auteur sur son homosexualité et sur son décalage au monde mais d'un autre on est tenu à distance comme si Fabrice Neaud ne souhaitait pas nous voir trop près. Ce sentiment est assez paradoxal car nous assistons à des pans de vies très intimes mais finalement on nous laisse là... et on s'empreigne assez peu des pensées de notre personnage.



J'ai eu du mal à finir ce roman graphique. Je reconnais la maîtrise du trait et la beauté de certaines planches mais j'avoue que je n'y ai pas été sensible. N'étant pas physionomiste et ne retenant pas les noms, il m'est arrivé plusieurs de mélanger les personnages.



Je suis restée, quand même, sur ma faim à la fin de ce roman, j'ai eu envie de connaître la suite c'est pourquoi j'ai trouvé la postface assez intéressante. Et, bien qu'imposante, j'ai beaucoup aimé ce dévoilement de la part de l'auteur où il revient 30 ans après sur cette oeuvre intime.



Je remercie grandement Babelio et Delcourt pour l'envoi de ce roman graphique pour une masse critique privilégiée.
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Journal - tome 1 & 2 - Esthétique des brutes

Journal 1 et 2



Entre rencontres d'une nuit dans un parc de la ville, peinture d'une fresque du Chemin de croix en duo avec son ami pour une église et portrait privilégié de Stéphane, le jeune Fabrice cherche son identité et tombe dans le piège de l'amour à sens unique dévastateur.

×

Voilà un graphique qui m'a totalement sortie des sentiers battus. Je m'y attendais un peu sur le fond puisque nous partons sur les traces du début de la vie d'adulte d'un jeune artiste homosexuel. Ces deux termes sont importants puisque l'accent est mis sur son (absence de) vie professionnelle en parallèle de sa vie sexuelle et amoureuse. Attention, prudes s'abstenir, la vie sexuelle du personnage principal est représentée crûment, enfin sans filtre plutôt. Est-ce que j'ai eu du mal à m'y heurter sur les premières cases concernées ? Assurément, mais je travaille justement sur mes propres tabous donc ça m'a secouée positivement au final. C'est un récit très intimiste, on y sent une réalité et une sincérité crue, mais je dois avouer n'avoir pas tout compris par moment, j'avais parfois du mal à situer des cases. Si j'ai beaucoup aimé le dessin (les regards des portraits notamment sont saisissants !), en revanche le récit, le verbe en lui même bien moins. Il y a un mélange d'élitisme, d'hautain, de philo et de disgressions qui m'ont apporté juste de la confusion. Je me suis perdue plus d'une fois.

La postface m'a paru étrange également. Elle est passionnante mais elle laisse un goût de justification dont on se demande si c'est bien sa place.

Néanmoins, malgré les apparences je reste sur une bonne impression et la certitude que l'auteur nous offre une tranche de vie autobiographique où il n'y a rien à apprendre mais tout à découvrir.
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Journal - tome 1 & 2 - Esthétique des brutes

Le récit de vie d'un jeune homosexuel dans la France des années 90 qui rappel le chemin parcouru pour l acquisition de droits encore fragiles.

Une ville de province, un artiste qui peine à joindre les deux bouts, peine à trouver une place dans le monde, avec l' autre.

La solitude qui ronge, l'art qui tente de transcender.

Documenter des instants de vie pour rester au présent et ne pas choir. Être là.



Les balades nocturnes pimentées de réflexions sur la vie sont des planches douces

Les planches illustrant l'intérieur et la solitude même en amour sont plus âpres.

Le dessin réaliste prend parfois des allures fantôme.

Le noir et blanc sert parfaitement l'idee de relaxer l'image d un réel trop encombrant.

Le tout est sincère et pudique.



A voir: Pour un versant plus militant et collectif de la même époque : 120 battements par minutes traite de l'émergence du Sida et de la lutte face à l'invisibilité de l'homosexualité dans la France des années 90.
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Journal - tome 1 & 2 - Esthétique des brutes

Il est difficile de nier qu'il s'agit là d'une œuvre majeure de la bande dessinée contemporaine, même si sa radicalité la rendra certainement illisible pour beaucoup. Mais toute création n'a pas vocation à plaire au plus grand nombre. Ce sont en général celles qui se révèlent les plus marquantes.
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