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Citations de Fanta Dramé (28)


Est-ce qu'on était mauritanien, sénégalais, français par notre lieu de naissance, par notre citoyenneté, par des voyages sporadiques que l'on faisait dans tel ou tel pays, par la langue qu'on parlait, parce qu'on mangeait, par la manière dont on s’habillait, parce que nos parents nous transmettaient ?
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Non, il ne rejoignait pas une terre promise. Il se rendait seul dans un pays qu' il ne connaissait pas, à la culture aussi différente de la sienne que le noir l'était du blanc, que l'Occident l'était de l'Orient, que la passion l'était de la raison. Il ne savait ni lire, ni écrire, ni même parler le français, et on avait beau lui faire miroiter un futur idyllique, à ce moment précis, il n'avait strictement aucune idée concrète de ses perspectives d'avenir.
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Ajar. J'entendais ce nom depuis toujours. Située dans le désert mauritanien, on en parlait comme d'une contrée lointaine, si lointaine qu'on avait l'impression qu'elle n'existait pas, qu'elle sortait tout droit de l'imagination de mes parents.
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(...)
Ce n'est pas seulement un roman mais un voyage qu'elle nous livre ici. Et je reconnais ce sentiment d'urgence qui me touche, celui de collecter et d'inscrire nos histoires, les trajectoires d'exils de nos parents dans le récit national pour nous sentir pleinement appartenir à la société dans laquelle nous vivons. Valorisons les parcours de nos parents, c' est une manière de prendre notre place.
(...)
Faiza Guène
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Attendre fait partie intégrante de la vie des migrants: ils attendent le bon moment pour quitter leur pays, attendent qu'une situation se débloque pour trouver un travail, attendeny d'avoir des papiers provisoires avant d'en avoir des pérennes, attendent d'avoir assez réussi pour pouvoir enfin rentrer chez eux. En fait, ils passent leur temps à attendre.
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Être rapatrié relevait de la honte, faire de la prison relevait de l'opprobre.
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J'aurais voulu qu'il s'asseye quelques secondes, qu'on lui raconte ma grand-mère et qu'il finisse par revenir sur sa décision de nous annoncer sa mort, comme si elle lui incombait. J'aurais voulu qu'il comprenne qu'en nous quittant elle emportait nos vies avec elle. J'aurais voulu lui dire que c'était une de ses grands-mères, si vous saviez...
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Mais là encore, mon prisme n'était pas adapté, pas le bon, était complètement décalé ; je voyais la situation avec les yeux d'une citoyenne d'un pays développé, qui appartenait à la classe moyenne et touchait mensuellement un salaire raisonnable.
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On a souvent tendance à décrire les gens qui partent par le résultat de leur exil, plutôt que par le point de départ, des immigrés plutôt que des émigrants, avec tout ce que le premier terme véhicule de péjoratif – ils quittent leur pays pour venir voler le travail des Français et profiter des aides sociales, On les qualifie en fonction de ce qu'ils sont en arrivant, et non pas de ce qu'ils étaient en partant. Cela permet sûrement de leur rappeler qu'ils ne sont pas d'ici, qu'ils ne le seront probablement jamais. En se gardant bien d'utiliser la même terminologie pour un Français quittant son pays pour une autre patrie.
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On avait tous une date de naissance, cela faisait partie de notre identité. Dans les societés occidentales, il était fréquent d'être questionné dessus, au détour d'une conversation : « Tu es de quel signe astrologique, toi ? Ah oui, tu es né quel jour ? » Elle pouvait servir de numéros à jouer au Loto pour les superstitieux, mais aussi de codes et autres mots de passe, parce que c'était la date dont on se souvenait le mieux, la première de celles qui ponctuent notre vie.
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A y regarder de plus près, les habitants y vivaient bien, loin des stéréotypes de misère dépeints dans les journaux télévisés. C'était sûrement en les voyant que des personnes émerveillées par cette vie austere se disaient, sur un ton paternaliste, qu'on ne connaissait pas la valeur des choses en Europe, que finalement il en fallait peu pour être heureux, ou encore que ces gens donnaient tout sans avoir rien, des gens qui étaient ravis de retrouver leur confort habituel quelques jours plus tard, et dont il me fallut reconnaître que je faisais partie.
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"L'épisode de Noël, comme tous ceux qui mettaient mon père dans une situation où il avait le sentiment de renier une part de lui-même, le poussa à se poser la question de la transmission. Ce qu'il était, lui, il le savait déjà. Mais qu'étaient ses enfants, qui étaient nés et avaient grandi en France ? Est-ce qu'on était mauritanien, sénégalais, français, par notre lien de naissance, par notre citoyenneté, par des voyages sporadiques que l'on faisait dans tel ou tel pays, par la langue qu'on parlait, par ce qu'on mangeait, par la manière dont on s'habillait, par ce que nos parents nous transmettaient ? "
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Il avait accepté toutes les épreuves mais celle du jean lui avait semblé insurmontable.
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Non, il ne rejoignait pas une terre promise. Ilbse rendait seul dans un pays qu' il ne connaissait pas, à la culture aussi différente de la sienne que le noir l'était du blanc, que l'Occident l'était de l'Orient, que la passion l'était de la raison. Il ne savait ni lire, ni écrire, ni même parler le français, et on avait beau lui faire miroiter un futur idyllique, à ce moment précis, il n'avait strictement aucune idée concrète de ses perspectives d'avenir.
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À l'heure où la vie privée est publique, où l'on raconte tout,photographietout, où l'on peut même créer de toutes pièces des situations pour pouvoir ensuite les exposer sur les réseaux sociaux, lui avait gardé avec pudeur tous les événements qui avaient jalonné son existence. Pourtant il en passait du temps à raconter des histoires. Mais jamais la sienne. Le moment était venu d'y remédier.
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Aucun indice ne pouvait laisser penser qu'on vivait au XXIe siècle. Et puis, tournant la tête, je vis, près de l'unique prise murale, une douzaine d'iPhone qui attendaiient d'être chargés.
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Plus tard, après un temps qu'il m'était impossible de mesurer, une heure ou deux, trois peut-être, un interne entra dans la chambre et, se tournant vers nous, nous présenta ses condoléances.
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En rejoignant ce qui me servait de chambre, les images d'Avare défilaient dans mon esprit. Aucun indice ne pouvait laisser penser qu'on vivait au XXIè siècle. Et puis, tournant la tête, je vis, près de l'unique prise murale, une douzaine d'iPhone qui attendaient d'être chargés.
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Ce devrait d'ailleurs être un indice de mesure des villages reculés, la commercialisation du Coca-Cola, un moyen de jauger leur isolement, parce que ce produit est devenu tellement universel que, où que l'on soit, on était censé pouvoir en trouver.
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Elle était partie comme ça, sans bruit. On avait l'impression qu'elle avait juste oubliée de reprendre son souffle.
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