AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Fawaz Hussain (50)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Le Syrien du septième étage

Merci Lyvres sans toi je n’aurais pas repéré ce roman qui est pour moi un vrai coup de cœur. J’espère à mon tour entraîner quelqu’un à lire ce livre triste et merveilleux à la fois. Cet auteur Kurdo-Syrien sait de façon unique – à mon avis- nous faire toucher du doigt ce que représente l’exil quand le pays d’origine est saccagé par la folie des hommes. Même la façon dont le roman est construit rend bien compte de ce que vit Fawas Hussain, il mêle la vie de tous les jours, donc les habitants de son HLM dans le 20° arrondissement de Paris, aux actualités télévisées qui racontent en détail l’effondrement et toutes les horreurs qui ont ravagé son pays . Avec, parfois, des souvenirs heureux du temps de son enfance. Deux rencontres avec des Kurdes, comme lui feront le lien avec ce qu’il vit aujourd’hui et son pays. J’ai souri, car c’est aussi un roman plein d’humour à la façon dont les Kurdes se saluent quand ils ne se sont pas vus depuis longtemps :



« Alors, kurde syrien, tu arrives encore à bander ou tu t’en sers uniquement pour pisser ? »



Fawas Hussain, présente tous ses personnages par leur origine ethnique, la femme qu’il a aimé est toujours nommée comme Japonaise ou Nippone et elle est partie avec « son » Breton. Il faut dire que ces appartenances ont eu tellement d’importance dans les haines réciproques entre les Chiites et les Sunnites qui détestent les Kurdes et tous veulent chasser les Chrétiens… Pour ne pas parler des Yazidis ! Dans son HLM, on sent que les difficultés de la vie, l’argent, l’alcool les infidélités prennent le pas sur ces différences d’origines. Mais il y a une entité qui rassemble tout le monde : « la Société des HLM parisiens ». Les travaux dans sa tour HLM sont des hauts moment d’humour et d’absurdité.



Sur le sol français et dans ce HLM les différents communautés arrivent à cohabiter et parfois à s’entre-aider. Je lisais dans un des commentaires laissé chez Lyvres que c’était peut-être une vision trop idyllique. Je ne le crois pas, car ces HLM sont dans Paris et ne constituent pas des zones de non-droit. C’est parfois violent mais rien à voir avec les phénomènes des quartiers de banlieues péri-urbaines.



Ce roman permet de se plonger dans la réalité des quartiers populaires de Paris et les souffrances crées par la destruction du Moyen-Orient. Et tout cela avec une belle dose d’humour !
Lien : https://luocine.fr/?p=12736
Commenter  J’apprécie          22
Murcie, sur les pas d'Ibn Arabi

On sort de cette lecture forcément enrichi, et ce sur plusieurs plans : spirituel, littéraire et historique. Car cette oeuvre conjugue toutes ces dimensions. L'auteur, Fawaz Hussein, manie avec élégance une plume qui ravit. Il nous restitue une Andalousie où régnait jadis une coéxistence pacifique, faisant une large place à l'altérité, par la mise en valeur de la tolérance. C'était le temps des lumières, une période que l'auteur nous permet d'explorer, en suivant les pas de l'illustre poète Ibn Arabi, ce grand maître soufi, apôtre de l'Amour. Un livre au parfum melliflu qui gagne à être connu. A recommander à tous les coeurs ouverts...
Commenter  J’apprécie          31
Murcie, sur les pas d'Ibn Arabi

Fawas Hussein est un auteur attachant qui confère à la lecture un bel enrichissement, saupoudré d'un réel plaisir...La découverte de cette plume réjouit, car elle nous donne à voir un vrai talent. Celui d'un écrivain éclairé. Au service d'une plume sensible qui sait se promener dans les méandres de notre âme pour nous faire réfléchir. Ce livre, publié par les belles éditions du Jasmin, nous plonge dans une Andalousie paisible où il faisait jadis bon vivre. De bonne grâce, on s'y imprégne des valeurs du poète Ibn Arabi, un homme doté d'un esprit lumineux qui prônait les vertus de l'Amour...A lire et à faire découvrir...!
Commenter  J’apprécie          31
Murcie, sur les pas d'Ibn Arabi

Il s'agit ici d'un livre facile à recommander et délicieux à lire. Fawaz Hussein est un auteur remarquable, doté d'un talent fulgurant, qui ne supporte aucune contestation. L'âme généreuse de cet artiste, qui aime écrire à la main, est sans doute la clé qui explique le succès de ses oeuvres. Il se laisse guider par le coeur pour nous offrir les fleurs de l'imaginaire fertile. Le rêve au bout de la plume, il nous invite dans ce dernier livre à un voyage fabuleux qui permet d'explorer une Andalousie harmonieuse, emplie d'énigmes savoureuses...A découvrir absolument. Un livre profond et riche qui éveille l'esprit et ouvre de belles perpectives...
Commenter  J’apprécie          61
Murcie, sur les pas d'Ibn Arabi

Un coup de téléphone va changer pour quelques jours la vie de Faramarz Hajari, écrivain peu renommé d'origine kurde vivant à Paris. Il vient d'être invité à participer à une conférence sur l'exil qui se tiendra à Murcie, en Espagne. Or cette ville est le lieu de naissance d'Ibn Arabi, grand poète et mystique musulman du 13ème siècle, exilé à Damas où il est décédé. En partant à la découverte de cette ville, Faramarz revient sur l'histoire de l'Espagne, conquise pendant de longues années par les musulmans. "Une histoire faite de guerres et de querelles, de conquêtes et de reconquêtes."



Les promenades dans les ruelles de Murcie laissent parfois la réalité de côté pour passer à des apparitions, nous permettant de plonger la tête la première dans le cheminement intellectuel de ce grand mystique. Mais c'est surtout la ville de Murcie qui est raconté dans ce livre, plus que la vie d'Ibn Arabi.



J'ai beaucoup aimé l'écriture de l'auteur, claire, agréable et imagée. J'ai surtout apprécié les points de comparaison entre Ibn Arabi et Don Quichote, tous deux exprimant une confiance inébranlable en leur foi, en leur mission, avec leur illumination qui les a fait changer de voie.



J'ai moins aimé les passages purement historique où les noms de maîtres berbères, de wisigoths et de califes défilent. De même, je trouve que l'aventure sexuelle que va vivre Faramarz Hajari n'est pas nécessaire.



En tout cas c'est un livre que je n'aurais sûrement pas lu sans l'opération masse critique, et ce fut une découverte intéressante.
Lien : http://lesfanasdelivres.cana..
Commenter  J’apprécie          30
Murcie, sur les pas d'Ibn Arabi

Le narrateur, Faramarz Hajari, syrien d’origine kurde, est invité par Fulgencia, professeure de français à la retraite, pour participer, en tant qu’écrivain, à une conférence sur l’exil à Murcie, à travers la vie d'Ibn Arabi. Il nous raconte son voyage, la visite de la ville, évoquant parfois Ibn Arabi, puis à la toute fin, nous avons (enfin) plus d’informations sur le Maître andalou du XIIè/ XIIIè siècle.

L’écriture est poétique, avec quelques allégories çà et là, mais j’attendais plus de ce voyage. Il s’agit plus de la vie du narrateur, qui n’est certes pas dénuée d’intérêt mais j’attendais d’en savoir plus sur Ibn Arabi. Quelques prises de positions, l’auteur explique bien qu’il « s’engage à ne dire que la stricte vérité ». Le parallèle Ibn Arabi/Don Quichotte est intéressant, mais il faut attendre les dix dernières pages du livre.

Commenter  J’apprécie          20
Orages pèlerins

Racontant tour à tour le départ des quatre protagonistes, puis leur parcours à Paris, ce roman a un aspect sociologique. le déplacement dans le bus, la vie au village de la femme de Rustémé Zal… Mais en même temps, il y a une composante de fantaisie ou de merveilleux qui vient contrebalancer ce côté documentaire. Sherko arrive dans une grande ville et se retrouve pris dans une aventure digne des Mille et une Nuits. Sino a une aventure avec une étrange sorcière. La rencontre de la jeune fille de la photo est-elle un hasard romanesque ou un symbole d'une destinée déjà toute tracée ? Bien que ces traits fantaisistes fassent aussi partie de l'univers mental des protagonistes, ils font passer le roman du réalisme au poétique tout en mettant une dose d'ironie tragique dans le regard porté sur les personnages. Sherko fait son rêve de petit chien français, comme un conte des Mille et une Nuits, Rustémé Zal subit une mort absurde, presque un suicide involontaire, réduit qu'il était à une tentative absurde pour obtenir un permis de séjour. Tous subissent un destin tragique à l'exception de Sino qui tout en étant plus cultivé, est aussi plus malsain, vicieux, réussissant et vivant en croque-mort sur la vie échouée de ses compatriotes. le roman est surtout noir et dur avec les illusions des immigrés. On devine assez vite l'absurde des motivations malgré la fuite d'une situation géo-politique. Les illusions de Dara sont particulièrement criantes, échouant lamentablement alors même qu'il réussit par le plus grand des hasards son rêve initial… Là encore, la trajectoire de Sino qui semblait avoir moins de raison de fuir son pays est la seule réussite et finalement la plus cohérente puisqu'il peut employer ses capacités et son esprit.
Lien : https://leluronum.art.blog/2..
Commenter  J’apprécie          30
Murcie, sur les pas d'Ibn Arabi

« Un matin du début décembre… » Premier pas, première sensation, premier éclat de lumière. « Murcie sur les pas d'Ibn Arabi » est le levant. Ce récit est un entrelac. A peine romancé, on pressent l'auteur Fawaz Hussain au coeur des pages. Double du narrateur Faramarz Hajari qui conte l'histoire subrepticement. Faramarz Hajari romancier kurde résident à Paris est invité par une femme espagnole méconnue de lui, Fulgencia pour être acteur d'une conférence. Fulgencia désire que Faramarz Hajari énonce Ibn Arabi, que ce dernier soit le liant de son discours. La conférence se situant à Murcie terre natale de Ibn Arabi mais pas que. Cette dernière n'est pas qu'exil, quête et humanisme. Ibn Arabi, Maître du soufisme, modèle donc la conférence. Faramarz Hajari foule Murcie et rassemble l'épars. Symbiose de l'idiosyncrasie espagnole, son habitus, les images chaleureuses ou tourmentées. Ce que ce philosophe théologien a laissé sur les citadelles mystiques, son tracé existentiel indélébile. « Le ballot à l'épaule, Ibn Arabi était un homme dont l'existence n'était que pérégrination. » « Et puis il revoyait souvent des villes qu'il connaissait comme La Mecque, le Caire, Jérusalem et Alep. L'importance de la thématique de la nostalgie dans son oeuvre poétique, aussi impressionnante que ses écrits ésotériques, en témoigne. » Faramarz Hajari s'éveille à propre intériorité, foule les ruelles de ses questionnements. « Sa découverte Akbarienne » « L'unicité de l'Existence » Les similitudes avec Ibn Arabi sont des métamorphoses, une renaissance avérée pour cet homme en recherche parabolique. Ses rencontres avec l'intrigante Elvira, avec Fulgencia, inspirante et grave. Les citrons métaphoriques offerts à Faramarz Hajari sont -ils oecuméniques ? Etant agnostique, rationnel, va -t-il se métamorphoser ? Vivre l'initiation, celle qui ouvre au monde, au partage, à l'accueil universel ? Des croisées des religions qui font de l'homme l'être macrocosme ? On aime plus que tout, les points d'alliage entre Don Quichotte et Ibn Arabi. Tous les deux animés par « L'esprit de la quête ». Les pages philosophiques, paraboliques où l'herbe qui bruisse, l'écho de ces hommes renforcent la symbiose de ce grand livre qui retourne la terre et cherche le sens vrai. « La quête de la transcendance » « Murcie sur les pas d'Ibn Arabi » est un récit dont les degrés sont des invitations. Chacun (e) y trouvera l'écho désiré. Ibn Arabi disait : « Je crois en la religion l'Amour. Où que se dirigent ses caravanes. Car l'amour est ma religion et ma foi. » La littérature est un seuil grandiose. Entrez les amis, l'écoute est noble et apprenante. Ce récit est régénérant, magistral, mémoriel. Publié par les majeures Editions du Jasmin.
Commenter  J’apprécie          100
Murcie, sur les pas d'Ibn Arabi

Dans ce roman (comme pour bien d' autres me semble-t-il) Fawaz Hussain se glisse dans la peau du narrateur Hajari Faramarz, gémellité multiple : ainsi comme lui, il est Kurde, comme lui venu du Nord-Est de la Syrie, tout comme lui enseignant le français…

Hajari, auteur d’un roman « le souffle du silex » est invité par Fulgencia ( prénom désuet " la brillante", en latin) pour participer à un colloque à Murcie sur l’exil .Trois jours , tous frais payés pour rencontrer aussi Ibn Arabi (1165 – 1240)  ouléma, juriste, soufi, métaphysicien  philosophe et merveilleux poète, murcien comme elle, ayant vécu, comme lui, en Syrie ( mort à Damas) .

Voyage réel, rencontres fantasmagoriques ?

Déambulation mystique dans les dédales de la ville, pour retrouver traces de ce personnage dont les œuvres font l’objet de centaines de mémoires et de thèses en Espagne, promenade touristique, historique,cheminement intellectuel pour revivre quelques rêves, pour se confronter à la nostalgie.



Un roman à la sagesse riante, pétrit de poésie et d’humour. Un beau voyage. J'ai humé , moi aussi , avec ferveur, le parfum à la fois subtil et volumineux des citronniers.



Avec mes remerciements à Babelio et aux éditions du Jasmin.



J'ai découvert cet auteur avec une certaine émotion et suis ravie de savoir qu'il est le traducteur de Camus en kurde. Un grand grand merci Monsieur Fawaz pour permettre ainsi, de faire connaître et promouvoir l'oeuvre camusienne parmi le peuple Kurde.
Commenter  J’apprécie          454
les kurdes aussi savent rever

Quatre jeunes Kurdes, vivant dans un pays écartelé entre Syrie, Iran, Turquie et Irak, vivant... la tête pleine de rêves... rêves de liberté, de fortune et d'amour. Objectif : l'Europe et, surtout, Paris, la ville-lumières.



On a donc Sino, de Kotiya, au Kurdistan turc... Grand lecteur du Prince de Machiavel, fils d'un mollah (imam) défroqué qui tire le diable par la queue mais qui, en «fabriquant» des amulettes, arrive à (bien ) s'en sortir et accepte, le gamin ayant décroché son bac, de le laisser partir... avec le secret espoir, bien sûr, de le voir revenir au pays au volant d'une belle voiture et, peut-être même demander en mariage une jouvencelle de la région issue d'une famille aisée et noble.



Il y a Dara, de Taliké, au Kurdistan irakien... Fils unique de la famille, né le 6 mars 1975, le même jour de l'Accord d'Alger qui avait mis fin aux hostilités entre l'Iran et l'Irak et à la révolte kurde.



Il y a Sherko, de Mahabad, au Kurdistan iranien... Né le 1er février, l'année de retour de Khomeini en Iran après quinze ans d'exil. Il voulait mettre fin à une vie dépourvue de sens et il aspirait à vivre heureux «non comme un poisson dans l'eau , mais plutôt comme un toutou choyé dans un appartement somptueux de Paris».



Il y a, enfin, Rustemé Zal, né en Syrie. Marié et père d'enfants qui le comblaient de joie... Il ne supportait pas d'être privé de ses droits civiques et d'être considéré comme un étranger sur le sol où lui et ses ancêtres avaient vu le jour. Tous les quatre ont le même passeur (un métier florissant avec ses rabatteurs !) et empruntent la même filière mise en place par la même organisation.



Pour tout bagage (selon les consignes strictes du passeur !) un maillot de corps, un caleçon, une paire de chaussettes, une chemise de rechange et une trousse contenant le strict minimum pour se raser devant un bout de miroir cassé... et donner une apparence de propreté à son arrivée.



Paris, enfin ! D'autres tracasseries... administratives, surtout pour obtenir le statut de réfugié politique... Quatre aventures humaines douloureuses, émouvantes, avec leurs espoirs de lendemains meilleurs, de rêves inaboutis... Quatre autres histoires qui se croisent mais qui ne se ressemblent pas... avec trois échecs - des décès - et une seule réussite... celle du mieux armé (bachelier et connaisseur de Machiavel... devenu «croque-mort», spécialisé dans les inhumations et les rapatriements des corps de ses compatriotes)... Moralité : l'exil n'est jamais doré pour les damnés. Il est bien souvent mortel !

Un roman certes mais, à travers lui le récit de la «harga» kurde... une région écartelée et écrasée par les dictatures nationalistes et des populations écrasées par la misère... et une Europe idéalisée pas si accueillante que ça !
Commenter  J’apprécie          121
Le Kurde qui regardait passer les nuages

En partageant la vie intime de ses personnages, le narrateur lève un pan sur les drames de l’Histoire qu’elle recèle et qui n’en finit pas de se répéter. Mais loin d’être simple spectateur, il fait partie intégrante de ce récit dans lequel il se livre, sans fard et avec humour. Nostalgique de l’amour enfui, du pays perdu, de la jeunesse disparue, il reste un combattant de la mémoire et un poète, qui, tel l’Étranger de Baudelaire, aime les nuages qui passent.



Ce livrée est une longue nouvelle d'une histoire d'amour à sens unique (115p) racontée à la 1ere personne du singulier.



Le narrateur est un brin hypocondriaque puisque le roman se déroule entre 2 lieux :son quartier et l hôpital La Pitié de Paris. Il relate au travers des déambulations de cet homme l histoire compliquée et tortueuse de son pays. Ses compatriotes sont mentionnés notamment Azad, avocat dévoué au sort de ces demandeurs d asile. Un focus est fait sur le triste et terrible sort de cette  population tyrannisee et coincée entre la Turquie et la Syrie.



Ce roman, instructif, est plein de nostalgie et de souvenirs mais avec 1 lueur finale d espoir. 



Commenter  J’apprécie          40
Le Kurde qui regardait passer les nuages

Ce dernier ouvrage de Fawaz HUSSAIN offre un regard personnel et original sur la situation désespérante du peuple Kurde. Est-il un moyen de lutte plus efficace que l'écriture lorsque l'acharnement des conflits frise l'absurdité? Oui, l'auteur, avec un style qui s'affine d'un roman à l'autre, glisse et surfe sur la vague de la poésie, des cieux à la surface rugueuse du réel, et jusqu'aux tréfonds de l'âme humaine, universelle.
Commenter  J’apprécie          21
Orages pèlerins

Quatre Kurdes, chacun d'un pays différent ( l'Iran, la Syrie, la Turquie, l'Irak), puisque ce peuple, grand oublié de l'Histoire, est resté sans terre, prennent la route périlleuse de l'exil vers l'Europe rêvée, guidés par leur passeur. Leurs raisons sont diverses, mais elles révèlent la détresse de ces hommes qui ne veulent au fond qu'une chose : vivre. Fawaz Hussain nous décrit le parcours semé d'embûches pour arriver jusqu'à la porte d'Orléans, puis l'attente et l'espoir de bénéficier du droit d'asile. La dernière partie est liée à la décision de l'OFPRA, dont je ne dirai mot pour ne rien dévoiler.

Un récit poétique, tout en émotion et terrible à la fois. L'immigration n'est pas un fléau, elle est un drame pour tous les déshérités de la terre, nos soeurs et frères humains. Merci Fawaz pour ce très beau texte.
Commenter  J’apprécie          40
Le Kurde qui regardait passer les nuages

Un roman autobiographique qui ouvre le coeur, et nous montre des bribes de ce qui se trouve derrière cette ligne d'horizon qui nous nargue en permanence, des nuages qui surplombent des paysages, des parfums, des souvenirs…



Mr Fawaz Hussain est de naissance kurde syrien, la politique les ayant désignés, lui et les siens, étrangers sur la terre qui les a vu naître, il a du s'exiler et a atterri en France plus précisément à Paris où il rencontre et expérimente des pans de la vie sociale. Car être étranger, exilé, c'est être en un lieu où les liens avec le sol et avec les êtres aimés sont rompus momentanément ou définitivement de manière physique mais intensifié par le cœur, l'absence renforce et uni autrement.



Avec poésie, observations, amour, humanité et humour on le suit dans Paris:

Liens d'amour

Lien de sang

Lien fraternel et amicaux

Lien d'humanité dans un monde qui va parfois cahin-caha.



Existence croisée avec d'autres, regards sur le monde et adaptations à l'existence, dont celles de son compatriote Azad Berwari, de Magalie, ….



Les médias nous montrent régulièrement l'horreur de combat dans un ‘ailleurs', mais ne nous montre pas les tombes d'aïeux qui ne sont plus visitées par l'interdiction d'être dans un lieu donné, des terrains de jeux d'enfants toujours vivant dans les mémoires, ni la nouvelle lecture de la réalité imposée par un déplacement....



Ne connaissant pas l'auteur, j'avais choisi ce roman sur base de la couverture qui me plaisait beaucoup.



Un vif merci à la très humaine plume de Mr Fawaz Hussain, aux éditions Zinédi ainsi qu'à Babelio pour son opération masse critique.

Commenter  J’apprécie          210
Le Kurde qui regardait passer les nuages

Au détour d’une rue de Paris, d’un café, d’un rendez-vous chez le médecin, Fawaz Hussain entraîne le lecteur sur les chemins de la mémoire. À cœur ouvert.

Fawaz Hussain continue avec ce livre son travail de mémoire. Sans misérabilisme aucun ni pathos, il nous parle, par petites touches légères et dans une langue directe et poétique, du malheur kurde, de son parcours de déraciné, de l'exil, de la difficulté de vieillir, mais aussi de l'amour, et dieu qu'il en parle bien !

« Malgré la distance, pour le moins vertigineuse, qui nous sépare désormais, je parviens à te garder auprès de moi, contre mon épiderme, une pelote de soie tendrement posée sur la poitrine, un moineau confiant dans le creux de ma main, une passion ardente dans le tréfonds de mon âme. Élisant domicile fixe dans ton nom, je me blottis dans la douceur de ses consonnes, je m’étire, comme un chat aboulique dans la mélodie de ses voyelles. »

Commenter  J’apprécie          70
Le Kurde qui regardait passer les nuages

Depuis son appartement au 7ème étage d'un HLM parisien, le narrateur – le Kurde du titre – regarde passer les nuages. De jolis moutons blancs dans l'azur en nuées grises et plombées, son esprit et son humeur vagabondent au gré de ses souvenirs. Arrivé en France pour y faire ses études, il est aujourd'hui retraité, un peu solitaire, un peu désabusé. Il se remémore son pays tourmenté depuis si longtemps, l'effervescence de ses années d'études à Paris, la solidarité avec les autre Kurdes émigrés. Il se rappelle surtout son histoire d'amour (récente) avec Magalie, une artiste-peintre dont les grands-parents juifs ont été tués par les nazis, et qui n'a de cesse de reproduire à l'infini les baraquements des camps de concentration dans ses tableaux abstraits. Mais Magalie est une parenthèse désormais refermée, et depuis lors la vie de notre Kurde, comme son récit, semble se répéter. 115 pages, 4 parties qui toutes commencent par un rendez-vous médical, précédé ou suivi de déambulations dans les couloirs d'un hôpital labyrinthique, qui le ramènent, allez savoir pourquoi, à l'histoire tortueuse de son pays et à celle d'un ami kurde qu'il a aidé à obtenir l'asile en France. Puis, inévitablement, de retour à son appartement, il repense à Magalie, et espère. Qui sait, peut-être, un jour,...

Tout en sobriété, léger comme de l'ouate ou comme le coeur d'un amoureux, ou sombre comme un jour sans paix, "le Kurde qui regardait passer les nuages" rappelle le triste sort des habitants de cette région du monde, tyrannisés par les terroristes de l'Etat islamique et coincés entre leurs encombrants voisins turc et syrien, plus ou moins manipulés par leurs alliés respectifs. Ce texte très court, teinté d'humour, est pétri de nostalgie pour le pays, la jeunesse et l'amour perdus. Mais qu'importe la perte s'il y a le souvenir, et les nuages : "Sans regretter le moins du monde la "parenthèse" Magalie Tennenbaum, j'allais continuer à l'aimer et à regarder passer les nuages. Oh, la chance que j'avais ! Les quatre fenêtres de mon appartement du septième étage m'offraient une vue imprenable sur le vaste ciel, ses signes fébriles, et ses nuages sans fin."



En partenariat avec les Editions Zinédi via une opération Masse Critique de Babelio.
Lien : https://voyagesaufildespages..
Commenter  J’apprécie          582
Les sables de Mésopotamie

Tous les enfants du monde sont pareils, ils aiment jouer, apprendre, ils sont gourmands, ils aiment qu'on les aime, qu'on les cajole, mais pas qu'on les gronde injustement. L'insouciance les réunit, même entourés du malheur qui atteint davantage les adultes. D'ici ou d'ailleurs, ils sont tous des enfants, des êtres humains, qu'il convient de regarder comme tels. C'est ce dont nous parle Fawaz Hussain dans ce merveilleux livre "Les Sables de Mésopotamie". Il nous parle aussi de son pays, de sa culture, de ses traditions, de ses émotions, et de cet enfant qui grandit, devient adolescent, commence à comprendre le monde qui l'entoure, subit les injustices de la dictature et, malgré les embûches, parvient à s'adonner à son amour de la langue et de la littérature française.
Commenter  J’apprécie          30
Le Kurde qui regardait passer les nuages



Je remercie chaleureusement les Éditions Zinédi et Babelio pour l'envoi de ce livre dans le cadre d'une opération masse critique.



Fawaz Hussain est d'origine kurde, né en 1953 dans le nord-est de la Syrie. Il a obtenu un doctorat en langue et littérature française à la Sorbonne en 1988 et a enseigné le Français en Syrie, en Suède et en France. En Suède, il a été lié au fondateur du roman kurde moderne, Mehmed Uzun, né la même année que lui, mais décédé à l'âge de 54 ans d'un cancer. L'auteur de "La Poursuite de l'ombre" a été un écrivain prolifique. Fawaz Hussain, qui vit actuellement à Paris, a écrit en Kurde et en Français des romans, tels "Le Syrien du septième étage", "Les sables de Mésopotamie". Il a traduit en Kurde ses oeuvres favorites des auteurs français : "L'étranger" d'Albert Camus et de Saint-Exupéry "Le Petit Prince".



"Le Kurde qui regardait passer les nuages" est au choix un roman court ou une nouvelle plutôt longue de 115 pages. Il s'agit d'une histoire racontée à la première personne du singulier. Si ce "Je" représente l'auteur ou est le produit de son imagination, difficile à trancher. Pour les besoins de ma petite chronique, je l'ai baptisé Musa.



À mon avis, c'est avant tout une histoire d'amour, mais malheureusement seulement en sens unique !

En effet, lors d'une exposition à Paris, notre Musa, homme solitaire, rencontre l'artiste peintre Magalie Tenenbaum, d'origine russo-polonaise et juive qui fait des tableaux abstraits des baraquements des camps de concentration nazis. Magalie est une belle rouquine aux yeux verts, au corps svelte et à la démarche féline . Que le solitaire Musa en tombe éperdument amoureux, se comprend, bien entendu.



Au moment où le récit démarre, l'amourette est au point mort et Mussa va consulter son médecin traitant à cause de têtus maux de tête et un début de surdité de l'oreille gauche. Y a-t-il un lien de cause à effet ? Toujours est-il que son toubib lui pose invariablement les mêmes 2 questions : comment est la situation politique au Moyen-Orient et comment va Magalie ?



Pour des analyses approfondies, Musa se rend au service de la sommité médicale, le docteur Babo Bougival à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière, mais doit évidemment attendre les résultats de ces analyses. Hôpital que l'auteur qualifie de "sanctuaire dédié à la souffrance humaine et à son soulagement depuis le milieu du XVIIe siècle".



Musa, qui est à la retraite, s'il ne regarde pas passer les nuages à travers les grandes vitres de son HLM au 9e étage d'un quartier populaire du 20e arrondissement de Paris, suit les informations politiques à la télé sur les chaînes françaises et arabes, Al-Djazira et Al-Arabia.

Il n'offre pas une théorie politique d'ensemble, mais lance des pointes à des personnages qu'il a dans le collimateur, tels l'autoproclamé calife Abou Bakr al-Bagdadi de Daech, le sultan Erdoğan de Turquie, Poutine qui défend "bec et ongles" son allié Bachar al-Assad, les Américains en qui on ne peut sûrement pas avoir confiance.



Musa réfléchit que son pays se trouve en plein conflit depuis mars 2011 et que le nombre colossal de réfugiés politiques donne le vertige. Rien qu'en France il y en ait un quart de million de Kurdes (chiffre pour mai 2016). Il sait que les spécialistes pensent qu'il faudrait 25 à 30 ans pour que "le pays panse ses plaies, répare ses infrastructures... et surtout se défasse des haines accumulées".

Musa n'est pas très optimiste et est convaincu que dans cette partie du globe "quand un problème survenait, il ne rencontrait jamais de solution. Il s'aggravait, se compliquait, s'envenimait et s'ajoutait aux autres déjà imbriqués, un vrai casse-tête oriental".



Fawaz Hussain se fait un plaisir de répondre à plusieurs de vos questions :

- pourra Musa un jour rentrer chez lui, au Kurdistan syrien ?

- quel sera le verdict de l'éminent docteur Babo Bougival ?

- est-ce que sa liaison avec Magalie connaîtra une renaissance ?

- ou devra-t-il essayer de gagner le coeur d'une "Marie-Chantal de La Rochefoucauld, Catherine de Montespan, Cécile de la Boétie" ou se contenter d'une Fatima, Aïcha ou Tassadit "vivant dans des trous perdus" ?

- ou tout simplement rester seul ?



Je termine où l'auteur avait commencé, chez le grand poète maudit Charles Baudelaire en 1869 et une partie de ses "Petits poèmes en prose" :

- Eh ! qu'aimes-tu donc, extraordinaire étranger ?

- J'aime les nuages... les nuages qui passent... là-bas... les merveilleux nuages !"

Commenter  J’apprécie          668
Le Syrien du septième étage

J'ai reçu ce livre à l'occasion d'une masse critique. C'est un roman très mélancolique, très triste, très désespéré. le narrateur est syrien et vit au 7e étage d'un HLM à la périphérie de Paris. Venu à Paris pour ses études dans les années 70, il était prof dans un lycée, il aimait la vie, avait une compagne japonaise. Mais depuis le début de la guerre en Syrie, le Syrien du 7e étage déprime, il s'est esseulé et éloigné des gens qu'il connaissait et aimait. Sa famille est restée là-bas, sa mère est âgée, il ne peut plus aller lui rendre visite et passe ses journées à regarder la guerre en direct à la télévision. Il s'inquiète, il pense à son pays, il est désœuvré. Sa vie part en déliquescence comme son HLM et son pays. Le narrateur nous fait partager son errance. Il se promène dans les mêmes endroits, croise les mêmes personnes, ressasse les mêmes pensées, les mêmes colères. Il fait la chronique de son immeuble et de son voisinage, il raconte ce qu'il voit, ce qui se passe.



Ce roman donne la parole aux exilés, à la souffrance et la peur que peut apporter la guerre.

Commenter  J’apprécie          60
Le Syrien du septième étage

Dans ce roman, c’est le Syrien du septième qui nous raconte sa vie, et la vie des habitants de son HLM en général. Quasiment aucun n’a de nom. Il y a les français du quatrième, la russe du premier et sa fille… Car quand on croise ses voisins, tout juste leur dit-on bonjour. Souvent, c’est juste un regard, un silence échangé. Par l’apparence et les habitudes, on sait d’où les gens viennent, et c’est comme ça qu’on se connait, dans le HLM du Syrien. Parfois, au hasard d’un trop plein de solitude, un des habitants peut se confier à un autre, comme la Tamoule, qui, un jour, s’est épanchée auprès du Syrien sur sa fille…

Tout au long du livre, on découvre les voisins, des confettis de leur vie, celle dans les couloirs ou le hall de l’immeuble. On passe rarement le seuil des appartements. Mis à part celui du Syrien, où l’on partage son quotidien, sa solitude. La nostalgie de son pays natal, qu’il n’a pas revu depuis des années, à cause de la guerre. Il n’a pas revu sa mère non plus, et ça lui pèse de la savoir vieillir loin de lui…

Le mot clé de ce roman est je pense échange. Echange de regards, de tranches de vies, de silences. Le Syrien nous livre sa vie sans fard, brute, et nous emmène au cœur de son HLM, microcosme de la société française et de sa tradition d’accueil. Ou du moins d’une partie de cette société. Comme le dit si justement l’auteur, « On ne peut pas parler de la tour de Babel des nations puisque les riches étrangers choisissent les quartiers chics, de l’autre côté ou au centre de la capitale, comme l’île Saint-Louis. »

Fawaz Hussain dresse ici le portrait d’une tour de Babel des pauvres, des oubliés, de la majorité silencieuse. J’ai apprécié cette lecture, toute en tendresse vis à vis des habitants, même si j’ai parfois décroché au quotidien du Syrien, notamment quand il part un peu trop loin dans ses rêveries… Le quotidien de l’immeuble, ce patchwork de vies entrecroisées, m’a par contre vraiment passionnée...
Lien : https://leslecturesdesophieb..
Commenter  J’apprécie          40




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Fawaz Hussain (77)Voir plus


{* *}