Le grand comédien Pandorini, grand défenseur des violences faites aux femmes, vient de mourir. Elle se souvient …Elle n’avait pas 20 ans, elle était encore vierge et rêvait d’une carrière sur les planches. Quand ce grand acteur lui avait proposé de l’aider, elle l’avait suivi dans son bureau. Sans se méfier. Et sa vie a basculé.
J’ai beaucoup aimé ce livre. C’est difficile de parler « littérature » avec un tel témoignage, mais je me lance : la structure est solide, à la fois dans l’alternance des chapitres où la jeune femme se raconte et ceux où les pro-Pandorini s’expriment (les femmes de sa vie, ses amis, d’autres comédiens…) ; mais aussi dans la progressive prise de conscience de la jeune actrice : elle s’était imaginée amoureuse pour mieux accepter ce qui s’était passé et la « scène du bureau » n’est présentée comme elle s’était réellement passée, que dans les dernières pages. Les mécanismes de défense des victimes est bien expliqué. Ce qui fait froid aussi dans le dos, c’est que les défenseurs de Pandorini utilisent les mêmes arguments que ceux qui se font entendre depuis la parution du livre. Si les Médias en effet ne s’étaient pas emparé du livre, je n’aurais pas compris qu’il s’agissait de l’ancien journaliste de TF1. En effet, même s’il y a quelques allusions parfois, le nom de P. Poivre d ’Arvor n’est jamais évoqué explicitement. L’aurais-je acheté si elle n’évoquait pas PPDA ? Oui, car la couverture (très expressive) m’avait attiré l’œil et je trouve important d’accorder une oreille attentive aux voix qui ont le courage de parler.
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Pandorini n’est pas un monstre, c’est un prédateur sexuel. Il vous charme et vous fait croire qu’il peut vous aider dans votre carrière avant de vous anéantir en forçant votre consentement. Maintenant qu’on sait de qui parle Florence Porcel, on est tenté de lire entre les lignes, c’est assez normal, mais ce n’est pas pour autant un livre sur PPDA. Nourri d’articles fictifs de journaux, de retranscriptions de débats et de threads Twitter - et c’est ce qui fait sa grande originalité - ce roman est avant tout celui de ces femmes qui dénoncent, de ces femmes qui se lèvent et se cassent, de celles dont on a volé l’histoire et qui tentent de se reconstruire. Il est toujours difficile de juger une histoire dont on connaît la portée médiatique, politique et juridicaire, mais d’un point de vue littéraire, ce cri du coeur au rythme très bien ciselé est pour moi une vraie réussite.
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Une histoire qui raconte la perversité, l'abus de pouvoir d'un homme malade de dominer, de baiser, de violer. Une histoire qui raconte la soumission d'une jeune fille qui sent bien qu'il y a là l'affront d'une féminité en construction, mais qui malgré les alertes de ses amis, veut croire qu'il s'agit d'amour.
Ce livre est très fin. L'auteur raconte avec beaucoup de précision la subtilité du piège.
Le chasseur est habile et la proie ne le comprend que petit à petit. Mais le mal est fait et la proie est gravement blessée.
A l'heure où de nouveaux et nouvelles blessé-e-s se révèle-ent très courageusement dans les médias, ce livre nous apprend beaucoup sur la dangerosité de la domination d'une moitié de l'humanité sur l'autre, il faut le lire et le faire lire.
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