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EAN : 978B08P7M9QBN
J.-C. Lattès (06/01/2021)
3.73/5   32 notes
Résumé :
Pandorini, monstre sacré du cinéma français, vient de mourir. Le monde médiatique s'agite. Sur les plateaux télé, les commentateurs se succèdent, on raconte, on rend hommage. Une femme se souvient. L'acteur hante ses pensées depuis quatorze ans. Elle en avait dix-neuf, elle commençait sa vie d'adulte en douceur, portée par ses rêves. Pandorini lui en a vendu. Lui en a volé, aussi. Elle n'a jamais oublié.
Bientôt, les langues vont se délier et la jeune femme v... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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L'acteur Jean-Yves Pandorini est mort. L'émoi est national. Pendant des jours, la presse multiplie les nécrologies dithyrambiques. le monstre sacré du cinéma était aussi très investi dans la défense et la protection des femmes battues. Et puis paraît une tribune qui mentionne l'éléphant dans la pièce : et si Pandorini, au-delà de son charme et de ses innombrables conquêtes, était un homme dangereux ? Très vite, deux camps se forment : celles et ceux qui défendent la mémoire d'un homme d'exception et celles – surtout celles – qui osent enfin prendre la parole et dénoncer l'indicible. Les témoignages se recoupent, se complètent, se confortent. « Comme beaucoup de femmes, j'ai mis une éternité pour enfin oser ouvrir ma gueule. » (p. 115)

Parmi ces prises de parole, il y a celle de la narratrice, elle qui depuis le début s'adresse directement à Pandorini, dans une lettre destinée à l'outre-tombe. Elle raconte la jeune actrice de 19 ans qu'elle a été, la rencontre avec l'immense acteur. Puis la fascination et la dépendance. C'est un cri écrit que la narratrice envoie. « Pendant ces quelques années, j'ai fait des choses que je n'aurais jamais faites si j'avais été dans mon état normal, et que je ne ferais jamais plus. » (p. 133) Long a été le chemin pour qu'elle accepte que cette relation d'emprise était anormale et qu'elle a été victime d'un viol. Elle était une parfaite innocente, pétrie de romantisme, et un monstre lui a ravi ce qu'elle était prête à offrir. Des années après, le traumatisme est toujours profond, et le manque hurle encore. « J'ai peur. Peur de rallumer le silence en éteignant la télé, et d'avoir besoin que tu me prennes dans tes bras pour me consoler. » (p. 11)

La dédicace fend et touche au coeur : « à toutes celles qui, elles aussi ». Comment ne pas comprendre ce que cela dit ? Comment ne pas avoir envie de tout casser ? Florence Porcel décrit parfaitement le mécanisme médiatique qui se met en branle, avec des partisans acharnés du respect dû aux morts, dans des défenses écoeurantes de machisme et de misogynie. Pour écrire son roman, l'autrice s'est inspirée de sa propre histoire. Et là encore, comment ne pas compatir et ne pas vouloir hurler ? La démarche de Florence Porcel est puissante et vibrante. Et son texte donne une réponse intelligente à la sempiternelle question : peut-on séparer l'homme de l'artiste/personne publique ? Non seulement on ne le peut pas, mais on ne le doit pas ! Il ne faut jamais donner quitus de ses erreurs/fautes à une personne au motif qu'elle s'est illustrée par des engagements solidaires ou un talent quelconque.

Je vais beaucoup faire circuler ce livre dans mon entourage féminin. Et il trouvera évidemment sa place sur mon étagère féministe.
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Elle rêvait d'être comédienne, elle voulait faire du théâtre et a rencontré l'idole des foules, Pandorini, de plus de 30 ans son aîné et,  comme tous ceux mais surtout  toutes celles qui le côtoyaient, elle est sous son charme dans un premier temps puis en tombe amoureuse mais s'agit-il d'amour ou d'emprise car il apparaît très vite comme un être odieux et manipulateur.  Elle revient sur le long travail qu'elle a du faire  pour se détacher du pouvoir qu'il exerçait sur elle. Pendant quatorze ans elle est partagée entre répulsion et attirance, saisissant la moindre occasion de l'approcher malgré son dédain pour elle une fois arrivé à ses fins. Il faut la disparition de Pandorini pour quelle arrive à s'avouer ce que fut réellement leur relation basée de son côté sur une découverte du sentiment amoureux ou de ce qu'elle croit être l'amour et pour Pandorini sur une énième conquête brutale, forcée.

Elle se raconte, se ment parfois comme elle dissimule à ses amies la réalité de la relation parce qu'être l'élue de Pandorini représente tout pour elle, pour le devenir de sa carrière et elle devra payer le prix fort pour sortir de l'enfer dans lequel elle s'enferme.

Une confession entrecoupée des révélations et des mécanismes qui se font jour après le décès de l'acteur, les prises de conscience que la parole libère mais avec également les soutiens, les détracteurs, les journalistes, les réseaux sociaux qui vont faire émerger un autre visage de celui que tout le monde adulait.

L'auteure a mis beaucoup d'elle-même dans ce roman (il ne s'agit pas d'un récit autobiographique mais inspiré d'un épisode de sa propre vie) et quel que soit le milieu artistique (cinéma, théâtre, chanson, danse) on sait désormais qu'au-delà des apparences, sous les fards et les flashs, il y a et il y a eu (et j'espère qu'il n'y aura plus) en coulisse des attitudes, des abus, des violences faites, tues et qui peu à peu se révèlent grâce au mouvement #METOO entre autres.

Florence Porcel décortique le mécanisme d'emprise mais avec le parti pris de la fascination qu'exerce le prédateur sur sa victime, celle-ci reconnaissant et criant même son amour pour lui, certes parce qu'il s'agissait d'un premier amour ayant été "corsetée" jusqu'à l'âge adulte, mais aussi parce qu'il était l'emblème charismatique du monde dans lequel elle voulait avoir sa place et qu'il exerçait sur elle une fascination qui se révélera malsaine et destructrice.

On peut avoir du mal parfois à comprendre comment des êtres peuvent tomber dans le piège tendu par des personnalités souvent narcissiques, usant de leur position ou de leurs aura et pouvoir pour parvenir à leurs fins et Florence Porcel le fait avec efficacité, mettant son héroïne parfois face à ses contradictions, entre fascination et dégoût sur le long chemin de réconciliation avec elle-même. 

Un roman que j'ai aimé, partagée entre révolte, répulsion même si ce n'est pas un domaine que j'apprécie particulièrement mais qu'il est nécessaire d'aborder pour livrer des témoignages sur une réalité et qui peuvent aider d'autres à ne pas tomber dans le même piège ou dénoncer ce qui n'est pas acceptable, quel que soit le milieu où cela se produit mais il m'a manqué quelque chose que j'ai du mal à définir pour être en empathie avec le personnage.
Lien : https://mumudanslebocage.wor..
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une femme revient sur sa rencontre avec le monstre sacré du cinéma français qu'est Pandorini. Elle a alors dix-neuf ans, étudie le théâtre dans une école à Paris. Lors d'un cours elle est castée et va devenir figurante dans le prochain où houe Pandorini. Elle dépose une vidéo d'elle déclamant un texte. Pandorini l'appellera quelques semaines plus tard et lui donne rendez-vous pour qu'elle puisse assister à l'a fin d'une journée sur un plateau de cinéma et ensuite un tête à tête avec lui dans son bureau. Ce qu'elle pensait être la chance de sa vie et pour sa carrière va se transformer en un guet apens très bien rodé par un prédateur. Elle est jeune, belle et pour elle se sera sa première expérience sexuelle. Pour ne pas s'effondrer, elle va s'inventer une relation amoureuse avec lui même si ses amies essaient de lui faire entendre raison. A la mort de Pandorini, elle explique tout cela, dans ce livre que nous lisons. Elle se confie à nous. Ce livre confession alterne aussi avec de faux articles de presse qui certains sont révoltants ou donnent envie de vomir (comme celui de la page 142-146) car aujourd'hui encore certains de ces propos pourraient encore être écrit. Ce grand nom du cinéma qui a tant aidé les femmes battues comme sa mère ne peut être un prédateur sexuel, voilà la raison invoquée même devant tant de témoignages.

J'ai lu ce livre d'un seul souffle, parfois avec colère ou dégoût, parfois révoltée, parfois avec l'envie de secouer cette jeune femme pour qu'elle ouvre les yeux. Cette double page avec ces noms (fictifs) porte au coeur. Un roman qui fait réagir à sa lecture.
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[ Pandorini ]
de Florence Porcel .
La Grenade . Éditions JC Lattès
.
[ Pandorini est Mort ]
[ je pleure, j𠆚i peur. T’étais beau, putain ]
[ une femme se souvient, l�teur hante ses pensées depuis quatorze ans. Elle en avait dix neuf, elle commençait sa vie d�ulte en douceur, portée par ses rêves. Pandorini lui en a vendu. Lui en a volé, aussi. Elle n𠆚 jamais oublié...]
.
[ Pandorini , ange ou démon ?...]
[ j𠆚vais peur, j𠆚vais peur de toi et j𠆚vais peur de te perdre ]
Une présence qui impose le silence . Les vagues d𠆚ngoisse, en vertiges. le stress, anormal. le cœur qui s𠆞mballe, en craintes.
Comme un piège, qui emporte tout.
Des émotions intenses. Les douleurs vives, le manque cruel. Les colères douloureuses .
.
[ il n𠆚vait pas le droit. C𠆞st lui le coupable. Si vous pouvez / voulez témoignez #pandorini ]
[ le lundi 22 Mars 2004, ma vie a basculé sans bruit. Et je devais garder ça pour moi... ]
.
Ce premier roman n𠆞st pas une histoire d𠆚mour. C𠆞st une histoire révoltante , scandaleuse . Un témoignage mise à nu . Triste réalité .
Pandorini, vicieux, pervers, obsédé, lâche .
Tout en Abus de pouvoirs . Agressions . Souffrance .
Une écriture tranchante, sincère, à vif .
Merci .
.
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le grand comédien Pandorini, grand défenseur des violences faites aux femmes, vient de mourir. Elle se souvient …Elle n'avait pas 20 ans, elle était encore vierge et rêvait d'une carrière sur les planches. Quand ce grand acteur lui avait proposé de l'aider, elle l'avait suivi dans son bureau. Sans se méfier. Et sa vie a basculé.

J'ai beaucoup aimé ce livre. C'est difficile de parler « littérature » avec un tel témoignage, mais je me lance : la structure est solide, à la fois dans l'alternance des chapitres où la jeune femme se raconte et ceux où les pro-Pandorini s'expriment (les femmes de sa vie, ses amis, d'autres comédiens…) ; mais aussi dans la progressive prise de conscience de la jeune actrice : elle s'était imaginée amoureuse pour mieux accepter ce qui s'était passé et la « scène du bureau » n'est présentée comme elle s'était réellement passée, que dans les dernières pages. Les mécanismes de défense des victimes est bien expliqué. Ce qui fait froid aussi dans le dos, c'est que les défenseurs de Pandorini utilisent les mêmes arguments que ceux qui se font entendre depuis la parution du livre. Si les Médias en effet ne s'étaient pas emparé du livre, je n'aurais pas compris qu'il s'agissait de l'ancien journaliste de TF1. En effet, même s'il y a quelques allusions parfois, le nom de P. Poivre d 'Arvor n'est jamais évoqué explicitement. L'aurais-je acheté si elle n'évoquait pas PPDA ? Oui, car la couverture (très expressive) m'avait attiré l'oeil et je trouve important d'accorder une oreille attentive aux voix qui ont le courage de parler.
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critiques presse (2)
LeSoir
22 février 2021
Quelques semaines avant de déposer plainte contre Patrick Poivre d’Arvor, Florence Porcel avait publié « Pandorini.
Lire la critique sur le site : LeSoir
LeParisienPresse
19 février 2021
Dans son premier roman, Florence Porcel raconte l’histoire d’une jeune femme de 19 ans tombée sous l’emprise d’une star de cinéma.
Lire la critique sur le site : LeParisienPresse
Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
« À l'époque, il n'y en avait que pour le sida. Rien sur la contraception. Rien sur le consentement, sur les émotions, sur le respects, sur le désir, sur le fonctionnement de nos corps, sur les différents types de sexualité.
Heureusement qu'internet n'était pas entré dans les foyers et que nous n'avions pas accès à la pornographie pour répondre à nos questions... »
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« J’ai voulu me relever mais mon corps n’était pas d’accord. Seul le cycle du souffle persistait. Et les larmes qui coulaient, jusque dans me oreilles, en filets. Je suis restée en position foetale, terrassée par le chagrin. Après un long moment, j’ai fini par me hisser.
J’ai posé mon corps, courbaturé, sonné, sur mon canapé. »
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C’est un cercle vicieux. Impunité et pouvoir se nourrissent l’un de l’autre, ce sont les deux faces d’une même pièce. Dans un monde idéal, l’impunité pourrait être brisée par des décisions de justice. C’est trop rarement le cas et ça alimente le cercle vicieux.
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Surtout, ce qui faisait l'unanimité c'était ta "présence", ton "aura", ton "magnétisme". Comment pouvait-on être magnétique ? Je n'avais jamais été confrontée à quelqu'un de charismatique et j'avais du mal à me le figurer.
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« J'étais libre. Libre de mes mouvements, libre de choisir mes vêtements, de me plier, de me pencher et même de danser. J'étais plus libre qu'avec mon bac en poche ou que lorsque j'avais emménagé à Paris quelques mois plus tôt avec Soline, Mouskeba et Louison en colocation, plus libre encore que ma première fois sur scène lors d'un cours de théâtre. »
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