L'auteur raconte à partir de carnets retrouvés après la mort de son grand-père, le vécu de son aïeul soldat de l'armée française en 1939, puis prisonnier de guerre en Allemagne jusqu'à la libération. Un témoignage poignant servi par des dessins réalistes qui alternent entre les tons sépia pour le passé, et les couleurs pastels pour le temps présent qui rend compte des recherches menées par Florent Silloray sur les traces de son grand-père.
Commenter  J’apprécie         10 ![Le carnet de Roger par Silloray Le carnet de Roger](/couv/sm_cvt_Le-Carnet-de-Roger_3199.jpg)
Florent Silloray n'ignorait pas que son grand-père avait été prisonnier en Allemagne de 1940 à 1945. Mais comme la plupart des descendants de ces détenus, il n'en savait guère davantage. C'est après le décès du vieil homme que l'auteur a pris connaissance de ses conditions de vie en Stalag, grâce à un carnet.
Silloray a travaillé cinq années pour transposer ces notes en image. Rien n'a été laissé au hasard, à l'approximation : il a effectué des recherches dans les archives, et un périple dans les pas de ce grand-père, de l'est de la France au stalag en question, situé à Leipzig.
Chaque dessin est minutieux, travaillé, riche de détails. Et le récit lui-même reste très fidèle aux écrits du jeune prisonnier d'alors : départ de Nantes, trajet en train puis à pied, travail harassant dans des mines à ciel ouvert, températures extrême, faim, rationnement et censure des échanges postaux avec la famille. Pas d'exécutions comme dans les camps nazis d'extermination, mais beaucoup de décès dûs à l'épuisement et aux épidémies.
Ce témoignage est émouvant et bien sûr instructif. Il m'a d'autant plus touchée que l'auteur restitue minutieusement les lieux - le quartier dans lequel je vis actuellement et Nantes. Et que mon grand-père, né la même année, est parti en même temps de la commune voisine.
Lors de l'entretien auquel j'ai assisté récemment, Silloray a expliqué que le tabou sur cet épisode de la seconde guerre mondiale est levé depuis peu, bien que ce sort ait été subi par 1,8 millions de jeunes Français nés au début du XXe siècle.
On peut supposer que suivront des témoignages de ce style sur la Guerre d'Algérie.
Sur le même sujet, "Moi, René Tardi, prisonnier de guerre au Stalag IIB" de Tardi, publié un an après cet album de Silloray. Jean-Luc Seigle évoque également ce sujet, et explique les raisons de ce long silence dans un superbe roman : 'En vieillissant, les hommes pleurent'.
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Plus qu'un BD, mieux qu'un documentaire !
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Florent découvre le carnet de guerre de son grand-père qui vient de décéder. Il décide de partir sur les traces du passé avec ce carnet.
Cela nous permet de découvrir un épisode méconnu de l'histoire : la déportation des prisonniers de guerre français dans les camps de travail.
Les retours en arrière sont bien amenés. L’illustration est agréable sans aucune agression
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Je ne peux vous que vous conseiller de lire le remarquable ouvrage de mon ami Florent Silloray qui, après deux ans de recherches et de travail nous offre un magnifique hommage à tous les oubliés de cette triste époque.
Bravo Florent !!!
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A la mort de son grand-père Roger, Florent Silloray a voulu à nouveau marcher à ses côtés en évoquant la période noire de prisonnier de guerre que ce dernier avait toujours tue.
Ce sont les carnets de son Papy,écrits au jour le jour à la mine de plomb que le jeune dessinateur a illustrés.
Véritable témoignage sur l'absurdité de la guerre qui transporte un simple maraicher pacifiste breton dans la tourmente du front, dans l'horreur du stalag IV B de Mühlberg puis dans la mine Louise de Domsdorf.
Peur au ventre sous les bombardements,conditions de vie déplorables, désespoir, les pages, au tracé réaliste, colorées d'un marron boueux rendent très bien l'ambiance morbide de ces cinq ans passés loin de sa famille et de sa fiancée.
Chassé croisé entre passé et présent, puisque Florent Silloray incorpore en teintes plus claires ses propres recherches, déplacements sur les lieux traversés jadis et sa rencontre avec un traducteur allemand sympathique.
"J'ai l'impression d'évoluer sur les pages d'un manuel d'histoire du lycée" affirme l'auteur au cours de son périple de fourmi laborieuse, mais c'est tout à fait ça: Le carnet de Roger, document unique, est la traduction en images de tout un pan d'histoire que les jeunes mémoires doivent garder à l'esprit et bien sûr un hommage émouvant d'un petit fils à son grand père (héros bien malgré lui).
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« Tout Froissé » est né dans une corbeille à papier. Personne n’avait jamais vu ça. On lui fait subir tout un tas de tests. Désemparé, le docteur qui ne savait pas comment guérir un enfant en papier, le jeta dans sa corbeille. De nouveau, abandonné dans une poubelle, il fit une fabuleuse rencontre… Un album drôle et plein d’imagination pour les enfants de 4 à 6 ans.
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