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4.44/5 (sur 48 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Francis Joannès est professeur émérite d'Histoire, civilisation, archéologie et art des mondes anciens et médiévaux à l’Université Paris 1 Panthéon Sorbonne.


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Bertrand Lafont & Francis Joannès - La Mésopotamie : de Gilgamesh à Artaban : 3300-120 av. J.-C.


Citations et extraits (72) Voir plus Ajouter une citation
Les excédents agricoles qu'Uruk a été capable de dégager à un moment donné et qui ont permis son soudain "décollage" ont été la conséquence directe de la mise en place de nouvelles techniques d'irrigation, telles qu'on les repère déjà dans les plus anciens textes cunéiformes.
Ces techniques semblent avoir reposé sur l'instauration progressive, dans la plaine, de réseaux de canaux raccordés aux fleuves, le long desquels ont été mises en culture des séries de champs de forme allongée. C'est ce procédé que l'on rencontre encore parfois aujourd'hui dans le sud de l'Irak où l'on voit de grands blocs de champs allongés disposés en arête de poisson de part et d'autre d'un canal d'irrigation.
("Uruk et la révolution urbaine")
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Le plus vraisemblable, en définitive, est que la façon dont les chroniqueurs postérieurs ont accablé Naram-Sîn révèle le besoin d'expliquer ce qu'ils considéraient comme une catastrophe absolue et inconcevable : la chute de l'empire akkadien, intervenue par la suite. Il n'est pas impossible que celle-ci ait laissé dans les esprits une lourde trace, "quelque chose de sans doute comparable à la fin de l'empire romain dans la mémoire européenne" (Seege Cleuziou)
("Akkad, l'empire charismatique")
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La géographie physique et les conditions environnementales conduisent à diviser cet ensemble en deux grands secteurs, la césure se situant grosso modo au niveau de la zone où les deux fleuves (le Tigre et l'Euphrate) se rapprochent le plus l'un de l'autre, à peu près à la hauteur de l'actuelle Bagdad : au nord, s'étend une région de bas plateaux, souvent arides, que les fleuves entaillent ; c'est là que se développera l'Assyrie, ouverte sur le monde de la Méditerranée et de l'Anatolie. Au sud, se déploie une plaine alluviale large et plate, où le cours des fleuves divague et se divise en différents bras : elle circonscrit le domainie de la future Babylonie, davantage tournée vers l'Iran méridional et les régions du golfe arabo-persique.
("L'aube de l'Histoire")
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Lorsque les troupes de Cyrus prirent possession de Babylone le 12 octobre 539, ce n'était ni la première, ni la dernière fois que la ville tombait aux mains d'un roi étranger : le hittite Mursili Ier en 1595, l'assyrien Tukulti-Ninurta Ier vers 1225 l'avaient déjà prise et pillée. En 690, le roi d'Assyrie Sennachérib l'avait forcée à se rendre après un siège de quinze mois et se vantait de l'avoir détruite de fond en comble.
Mais Babylone s'était toujours relevée de ses ruines, et la dynastie de Nabopolassar et de Nabuchodonosor II en avait même fait une capitale impériale. Après Cyrus en 539, la ville allait se donner à Alexandre le Grand en 331, puis être férocement disputée entre deux de ses successeurs, Antigone le Borgne et Séleucos Ier en 311-309. L'histoire de Babylone était donc loin d'être achevée.
Ce qui prend fin cependant en octobre 539 c'est la position de maîtresse de l'Orient que Babylone avait assumée avec superbe. Désormais et pour deux siècles, le centre du pouvoir politique est en Perse.
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Entreprise en 1926 par l'archéologue anglais L. Woolley, la fouille de centaines de tombes du cimetière de la ville d'Ur, datant de l'époque des dynasties archaïques (vers 2600-2500 av. J.-C.), a produit des résultats qui ont fait sensation. Seize puits funéraires se sont révélés d'une incroyable richesse (d'où leur qualificatif de "royales")...

Deux raisons au moins expliquent le grand retentissement qu'ont pu avoir ces découvertes spectaculaires : elles ont révélé d'une part la pratique d'un rituel funéraire étonnant et macabre, où serviteurs, musiciens et proches du défunt devaient apparemment accompagner celui-ci dans la mort, mais sans que l'on puisse déterminer leur éventuelle part de volontarisme ou de soumission... Elles ont livré d'autre part un matériel archéologique d'une richesse inouïe, constitué de splendides objets en or, lapis-lazuli, bronze, etc...

L'absence de tout texte accompagnant ces trouvailles les laisse en grande partie nimbée de mystère.
("Les cités-états archaïques")
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Un destin décidé par les grands dieux ne peut être modifié, qui pourrait bien l'altérer ? Qui pourrait s'opposer aux ordres d'An et d'Enlil ?
An frappa de crainte Sumer dans leurs demeures, le peuple eut peur.
Enlil fit s'écouler des jours malsains, ils plongèrent la ville dans le silence.
Nintur verrouilla les greniers du pays.
Enki lia les eaux du Tigre et de l'Euphrate.
Utu arracha les bouches la justice et les paroles dignes de confiance.
Innana remit à des pays en révolte tout ce qui touche à la bataille et aux combats.
et Ningirsu répandit Sumer devant des chiens comme si c'était du lait.
Sur le pays s'abattit un désespoir comme on n'avait jamais connu ni vu, une chose ineffable et insaisissable.
("La Lamentation sur Sumer et Ur" - Ur, l'empire gestionnaire)
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Un temple babylonien n'est jamais conçu comme un lieu de prière ouvert à la collectivité. Il est, fondamentalement, la résidence personnelle d'une grande divinité, qui s'y incarne sous la forme d'une statue de culte et dont le personnel du temple, considéré comme les gens de sa maison, assure l'entretien. Le dieu ou la déesse est rarement seul, surtout quand il occupe une place éminente dans le panthéon babylonien ; il est entouré d'une cour divine, comprenant son conjoint (sauf pour Ištar, qui jouit d'un statut particulier au milieu d'un cercle de déesses amies : Nanaia, Usur-amassu, Bêltu-ša-Reš, Urkayitu), de son vizir, et de divinités secondaires. Toutes ces statues de culte doivent être habillées, parées et surtout nourries. On leur présente donc chaque jour plusieurs repas d'offrandes, qui sont préparés par un personnel spécialisé, chargé d'assurer la qualité et la pureté de cette nourriture.
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(fin de la dynastie d'Ur III, 2000 av. J.C.)
Avec la chute de l'empire d'Ur III, les Sumériens ont disparu définitivement de la scène historique. La "mort" du sumérien en tant que langue vivante demeure une question débattue, mais on peut considérer que le constat en fut dressé à ce moment-là, même si le sumérien allait dès lors, et pour de nombreux siècles, continuer à jouer le rôle de langue de culture, un peu à l'image du latin en Europe occidentale à partir du Moyen-Age.

p. 248
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Malgré le grand nombre de cités mésopotamiennes dont les noms nous sont connus par les textes cunéiformes, les vestiges de ces villes, construites en briques crues, ont disparu depuis de nombreux siècles, ne laissant au mieux émerger au regard des voyageurs que des tells, ces collines artificielles résultant de l'accumulation des vestiges érodés ... On connaît donc bien davantage l'histoire de ces cités par les tablettes d'argile qui nous parlent d'elles, que par les autres traces qu'elles ont laissées, qu'essayent patiemment de redécouvrir les archéologues. Là réside sans doute une grande différence avec la civilisation - quasi contemporaine - de l'Egypte, dont de nombreux monuments et constructions de pierre, aux dimensions parfois colossales, ont traversé les siècles, mais qui n'a livré, en comparaison, qu'assez peu de textes.

Légende p. 117 de la photo de Tell Brak, en Mésopotamie du Nord.
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(Fin définitive de Sumer, avec la dernière révolte , sous le roi babylonien Samsu-Iluna, 1749-1712 av.J.C.) Samsu-Iluna parvint cependant à bout de tous ces adversaires, notamment de Rim-Sîn II après trois ou quatre ans d'une lutte acharnée, mais au prix d'un coup d'arrêt donné au développement du Sud (sumérien). En effet ... toutes les vénérables cités de Mésopotamie méridionale, Uruk, Ur, Larsa, etc, furent peu à peu entraînées dans un irrésistible mouvement de démantèlement de leur infrastructure, pourtant si caractéristique de cette région depuis plus d'un millénaire. (...) Le résultat fut en tous cas l'exil massif des populations de l'ancien pays de Sumer vers le nord de la Babylonie.

Le délaissement des villes du sud sous Samsu-Iluna a réellement marqué la fin de la survie locale de la vieille culture sumérienne qui avait pu être préservée jusqu'alors. Cet événement a eu de grandes conséquences sur la transmission jusqu'à nous de la tradition écrite de cette culture, que continuaient à se léguer les lettrés, de génération en génération, depuis des siècles. Beaucoup de copies de textes sumériens retrouvées à Larsa, Nippur ou Ur datent de cette époque qui a juste précédé l'arrêt de l'activité des scribes et l'abandon de leurs villes. Ceux-ci ont en outre souvent emporté avec eux, en exil, leurs manuscrits, permettant ainsi de sauver des pans entiers du corpus de la littérature sumérienne, retrouvés dès lors dans certaines villes du nord.

A partir de 1738, débuta une seconde phase du règne, mais sans que cesse une situation de crise socio-économique latente, augmentée sans doute par l'afflux de réfugiés, amenant la poursuite des révoltes ici ou là, ainsi que la nécessité de nouvelles mesures d'abolition des dettes : une troisième "misharum" (remise intégrale des dettes) fut proclamée en 1733, une autre encore en 1722 ! Crise des réfugiés et crise de la dette ... : osera-t-on insister ici sur l'impact historique de tels périls ?

p. 350
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