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Critiques de François Boucq (382)
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Bouche du diable

Hum, je suis un peu mitigé au final de cette lecture. Recommandée par beaucoup de monde, je n'ai pourtant pas été touché particulièrement par le récit.

C'est une lecture qui fut plaisante, indéniablement, le trait de Boucq faisant des merveilles dans les visages aussi bien que dans les décors, notamment la ville qu'il arrive à faire ressentir d'une excellente manière. J'ai bien aimé la façon dont il rend le côté froid et militaire de l'entrainement avec cette idée de masque, où le dynamisme des scènes d'actions.



Par contre, niveau scénario, j'ai plus tiqué. De nombreuses scènes semblaient, à mon goût, des facilités scénaristiques (et je pense à beaucoup de celles avec l'indien), mais j'ai également trouvé la fin trop rapidement expédiée. Plein de choses se déroulent en peu de temps, sans grande cohérence avec le reste, et le déclenchement du troisième acte me semblait un peu forcé. Du coup, je sors de l'histoire un peu frustré par la facilité et la rapidité de la fin. Surtout que l'histoire et le contexte auraient pu être exploité de bien des façons. Je rajouterais que le côté fantastique m'a semblé superflu : il n'intervient que très peu et ne sert que pas vraiment l'histoire. C'est dommage.



En résumé, ce n'est pas mauvais mais je n'ai pas trouvé cela excellent non plus. Un peu trop de choses à la fois, une dispersion dans les styles et dans la résolution, l'ensemble m'a moyennement convaincu. Mais je laisse la qualité du trait à Boucq, qui est décidément un virtuose de sa plume.
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Bouche du diable

Il n'a ni nom ni famille. D'une certaine manière, il n'a pas de chance non plus. Recueilli par une brave femme ukrainienne au cœur de l'hiver, Youri doit fuir son premier foyer à cause d'un parâtre brutal et cruel. Le jeune garçon, qui souffre d'une malformation buccale - un bec de lièvre - passe ensuite six années dans un orphelinat soviétique où brimades et violences rythment son quotidien. Mais, repéré par le colonel Stavroguine, du renseignement soviétique, Youri est amené à servir sa patrie. Envoyé aux États-Unis après une formation exigeante, Youri y découvre un monde nouveau et la possibilité d'un avenir personnel. Cependant, le bonheur n'est pas au programme des missions d'un espion du KGB. Porté par une ambiance esthétique absolument remarquable, la bande-dessinée de Boucq et Charyn jouent à la fois sur le thème de la Guerre froide et de la veine fantastique.



C'est bien autour du diable - cité dans le titre - que se nouent les grandes thématiques du livre. Le titre semble nous désigner Youri comme le réceptacle du diable, à cause de son bec de lièvre. Cette malformation physique est plutôt le prétexte tout trouvé pour ses camarades de l'orphelinat pour tourmenter Youri. En réalité, ce sont bien les autres personnages que croise Youri qui se révèlent diaboliques. Il y a d'abord le fermier que même les flammes ne parviennent pas à stopper dans sa haine meurtrière à l'encontre de Youri. Bien-sûr, Stavroguine n'est pas en reste, lui qui sacrifie même son frère pour son propre intérêt, bien qu'on ne sache pas s'il sert une carrière personnelle ou l'idéologie de son parti. Antéchrist véritable, Stavroguine a, pour appuyer sa triste réputation, le saccage d'un monastère et le massacre des moines pour fait d'armes. Au-delà de ces deux figures marquantes - notamment parce qu'elles apparaissent pour la naissance - littéraire - et pour la mort de Youri, d'autres personnages montrent un visage diabolique : les mauvais garçons de l'orphelinat, les sbires de Stavroguine ... Youri n'a de diabolique que la réputation, injustifiée par ailleurs ; il est plutôt angélique, attiré par les enseignements religieux de Grigori, un ancien moine qui forme les espions, et innocent : en témoignent l'histoire d'amour qu'il commence à vivre à New York, mais aussi le sauvetage d'un collègue qu'il opère alors qu'ils travaillent sur un chantier. Cette action lui vaudra d'être sauvé à son tour, comme une preuve du bon karma de Youri.



Pourtant, cette répartition manichéenne entre bons et mauvais personnages s'efface devant l'ombre de la Guerre froide dans laquelle, chacun pensant poursuivre la bonne idéologie, tous les moyens sont mis en œuvre pour gagner. L'intérêt, ici, est que les auteurs mettent en scène des espions soviétiques aux États-Unis, et non l'inverse, comme bien souvent dans les productions culturelles. C'est en Youri que la Guerre froide est personnalisée. Alors qu'il a bénéficié d’une formation exigeante au sein du KGB, que l’État s'est occupé de lui durant son enfance - malgré des conditions très difficiles -, Youri découvre aux États-Unis la possibilité de vivre sa propre vie, loin des exigences du Parti. Les tensions entre l'individu et la collectivité, entre la liberté et la surveillance, font pencher Youri dans le camp libéral. Mais ce basculement n'est pas tant la preuve de la victoire d'un système sur un autre, que l'affirmation de l'importance de l'individu en tant que tel. La métaphore des ouvriers sur les gratte-ciel peut être lue ainsi : Youri se détache du sol, et des basses conditions tant matérielles que politiques pour être enfin lui-même. Cette affirmation de soi débouchera, ensuite, sur une accession à une forme de divin, sous la férule de Red Eagle, un Indien, lui aussi ouvrier sur les gratte-ciel, aussi habile tireur que puissant chaman.



Tout comme dans leur autre bande-dessinée, Little tulip, François Boucq et Jerome Charyn accordent une grande importance au fantastique dans leur récit. Dune part, on l'a dit, deux des principaux personnages secondaires, proches de Youri, sont des hommes de religion, au sens large du terme. Grigori est un ancien moine qui, pour survivre, a renié sa foi ; mais ce reniement est de façade, et Grigori continue de prier. Il dévoile ses icônes à Youri et lui fait entrevoir l'apaisement de la prière. Red Eagle, lui, initie Youri à une autre forme de spiritualité, non tournée vers une divinité unique, mais plutôt vers une nature déifiée. En un sens, Youri est prédestiné à être l'élève de ces deux hommes. En effet, le jeune homme dispose d’un pouvoir télépathique. Ainsi, ses rêves lui laissent entrevoir des événements récents qui, s'ils ne sont pas prémonitoires, lui permettent d'accéder à des informations qu'il n'aurait jamais reçues ; cette capacité lui fera aussi du tort. La part du fantastique est importante, car elle révèle la vérité. Le don télépathique de Youri est bien réel, contrairement à ses noms soviétique ou américain, car il n'est véritablement ni Youri ni Billy Budd. C'est par le rêve qu'il sait que Grigori a été assassiné, et c'est par le rêve qu'il accède à la personnalité du mystérieux Abel, dont l'ambition était justement de passer définitivement aux États-Unis. Le fantastique permet de dépasser les frontières idéologiques et politiques, et de révéler les individus à eux-mêmes et aux autres.



Bouche du diable, divisé en trois chapitres, souffre hélas d'un scénario inégal et d'une fin abrupte. La partie sur la jeunesse soviétique de Youri est très prenante, autant que les premiers pas de Youri sur le sol américain. Mais la dernière partie s'embourbe quelque peu, et certaines facilités narratives, comme l'apparition de Red Eagle dans les égouts interrogent le lecteur. Toutefois, la bande-dessinée entière est portée par le graphisme remarquable de François Boucq. Les décors sont saisissants, tant le baroque délabré des vieilles institutions soviétiques que les intérieurs miteux des appartements de la Grosse Pomme. Les visages sont remarquables par leurs expressions et par les traits très accentués, comme s'ils étaient burinés par le temps ou les épreuves. Le sens de la mise en page finit de rythmer la narration à la manière d'un film. L’ambiance graphique ciselée par François Boucq est particulièrement immersive, au point qu’il faudrait, sans doute, scruter tous les détails de chaque planche pour en admirer la richesse. Et pour s’assurer, au cas où, que le diable n’y ait pas trouvé cachette.
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Bouche du diable

Un jeune orphelin au bec-de-lièvre et du nom de Youri est recruté par les militaires russes afin de le former à devenir espion.

L’histoire prenante d’un jeune paysan qui n’est pas gâté par la nature et par le destin, et qui cherche une échappatoire à sa vie. Il croira d’abord la trouver dans l’armée russe, qui lui offre une idéologie, tout en le formant intellectuellement. D’autres portes plus larges s’ouvriront ensuite à lui à travers un ancien prêtre orthodoxe ou un chaman indien.



On suit donc le développement psychologique et le destin passionnant de ce Youri dans un univers d’espionnage en pleine guerre froide. Le dessin de François Boucq, Grand prix de la ville d’Angoulême en 1998 et que j’avais déjà adoré dans Bouncer, est merveilleux.



Le scénario est prenant et vient petit à petit ajouter une touche de fantastique/spiritualisme à cette histoire d’espionnage. L’échappatoire de Youri en fin de tome peu laisser dubitatif, mais n’enlève rien au plaisir que m’a procuré ce one-shot.
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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Bouche du diable

L'URSS post seconde guerre mondiale, la guerre froide, des histoires d'espionnages, ou tout simple des histoires d'hommes fanatisés.

J'ai aimé cette histoire, on y suit la progression d'un orphelin "sauver" par le régime... mais à quel prix ? On y découvre toute les dérives, toutes les horreurs possibles. Mais il y a aussi un fond d'espoir et d'humanité grâce à certains personnages un peu illuminé peut-être.

Ce fut une bonne lecture, peut être un peu rude parfois plaisante.
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Bouche du diable

Youri est un jeune garçon retrouvé dans les décombres de la guerre de 1970, en Ukraine. Accueilli dans un orphelinat, il va rapidement être la victime de la vindicte et des insultes des autres orphelins qui le surnomment alors "bouche du diable" à cause de son bec de lièvre. Mais bientôt, une nouvelle vie va se proposer au jeune Youri en la personne du Colonel Stravoguine, un militaire russe qui va le former intellectuellement, physiquement et idéologiquement. Dans l'orphelinat où Youri se trouve, il va aussi rencontrer un vieil homme, Grigori, son professeur, qui va lui faire découvrir de nombreuses choses comme un code rudimentaire avec des allumettes par exemple ; il va aussi le faire réagir sur les limites des idées nouvellement acquises par Youri et imposées par le Colonel Stravoguine. Ce dernier va l'envoyer aux USA pour mener une enquête en tant qu'espion. A l'occasion de son parcours, Youri va vite se rendre compte que son colonel ne se sert de lui que pour une raison, un don hors du commun qui fait de lui un être à part. Lorsque tout est remis en question dans votre vie, sur qui pouvez-vous désormais compter ?
Lien : http://littsoc.over-blog.com..
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Bouche du diable

Un one shot décrivant le destin d’un espion soviétique durant la guerre froide qui passe à l’Ouest. La fin de ce récit m’a laissé « bouche bée » sans vouloir faire un méchant « jeu de mot »…



C’est dommage car il y a incontestablement de la qualité dans le dessin très précis. Les vues des buildings new-yorkais sont tout simplement grandioses. Par ailleurs, nous avons véritablement droit à un scénario travaillé tout en finesse. Il n’y a point d’anticommunisme primaire par exemple.



Il est vrai que j'ai nettement préféré la première partie du récit à la seconde qui s'essouffle. J’ai bien aimé la formation pour devenir espion.



Je ne sais pas pourquoi mais ce titre m’a rappelé incontestablement le célèbre film oscarisé « le silence des agneaux » et on s’imagine que l’histoire sera sur ce thème. Fort heureusement, il n’en n’est rien ! Le héros à la mâchoire déformée est plutôt très sympathique. Bon, c’est sans doute la couverture qui m’a donné cette impression de terreur non justifiée.



Note Dessin : 3.75/5 – Note Scénario : 3.75/5 – Note Globale : 3.75/5
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Bouche du diable

Boucq, servi par le texte somptueux de Charyn, nous emmène dans une histoire aux relents de Russie soviétique et de guerre froide.

Une bande dessinée à garder dans sa bibliothèque et à relire.
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Bouche du diable

Encore avec Boucq et Charyn !Pour une histoire d'espionnage cette fois ci.

Un petit garçon perdu, est recueilli par une paysanne ukrainienne. Elle le ramène chez elle et le prénomme Youri. Son mari est féroce avec l'enfant .Youri lui échappera , laissant la maison à feu et à sang..



Il est alors placé en orphelinat où il subit les pires représailles de la part ses congénères.Il devient "bouche du diable "à cause de son bec de lièvre .



Cet enfant sans passé ni mémoire est recruté par un colonel du NKVD. Il est la cible parfaite pour être formé et instruit, avant d'être infiltré aux USA.

Il apprendra à mâcher un chewing-gum comme un américain, et tout ce qui va avec...



A vous de découvrir la suite de ses (mes)aventures...



Toujours aussi sensible au réalisme du dessin de Boucq , je suis moins fana du scénario. L'espionnage ne m'a jamais intéressée , cette dernière tentative fait encore chou blanc.

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Bouche du diable

J'ai aimé le côté cru de la BD. Ces dessins forts, empreints d'une violence, celle de la société, du milieu, de l'environnement, bien davantage que celle des protagonistes. Même s'il faut bien avouer que cela dézingue et explose façon puzzle, selon l'expression consacrée.



J'ai aimé l'absence d'humour, le portrait d'un paumé déraciné à qui on fournit une nouvelle identité. Une "légende", pour l'infiltration de ces maudits capitalistes.



J'ai aimé les personnages, les tronches, les caractères saisis par Boucq en quelques cases, grâce à une vision de l'intrigue. J'ai adoré les cases sans texte qui racontent bien plus que les plus longs discours. Boucq a ce talent que peu d'autres dessinateurs possèdent. Celui de raconter par le seul dessin des choses que d'autres ne peuvent raconter qu'avec force dialogues et "voix off". Il y a du Hermann chez Boucq (et je ne peux faire de meilleur compliment).



J'ai moins apprécié le côté prévisible de l'intrigue. Ce basculement d'un agent communiste infiltré à New York... ce n'est même pas du spoiler, c'est inscrit dès le départ.



J'ai très peu adhéré à l'onirisme, à la touche fantasque et fantastique qui vient polluer (à mon avis) un roman qui aurait pu, qui aurait dû, être noir de noir. Je reste donc un peu sur ma faim, mais j'ai découvert (à ma grande honte, je l'avoue) un dessinateur.
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Bouche du diable

Après avoir découvert « Little Tulip », j’avais envie de partir en quête d’autres ouvrages du duo formé par Jérôme Charyn (au scénario) et François Boucq (au dessin). C’est chose faite avec « Bouche du diable », paru 25 ans plus tôt et abordant plus ou moins le même thème : à savoir l’histoire des exilés soviétiques aux Etats-Unis d’Amérique. Le bouquin était préalablement édité aux éditions Casterman avant multiples rééditions.



« Bouche du diable » narre l’histoire de Youri, un jeune orphelin ukrainien retrouvé dans un champ au milieu des corbeaux. Persécuté toute sa jeunesse par sa famille, puis dans l’orphelinat, il sera repéré afin d’être formé comme agent dormant en URSS.



Jérôme Charyn écrit l’histoire d’un homme, de sa découverte jusqu’à ce qui nous intéresse en soit : son action en tant qu’espion. Ainsi, la bande dessinée aborde de nombreux thèmes : le polar, l’espionnage bien sûr, mais également toute une description de l’URSS et de l’embrigadement. Les auteurs ne nous font pas de cadeaux : l’histoire est rude et la vie n’épargne par Youri.



Le bouquin est parfaitement rythmé, alternant les chapitres efficacement. Chaque partie de la vie de Youri est bien dosée et apporte son lot d’avancées dans l’histoire. La partie new-yorkaise reste moins prenante, car moins exotique, mais elle propose plus d’actions. On ne s’ennuie pas le long des 110 planches qui parsèment l’ouvrage, scotchés par l’existence de fantôme de Youri.



Le mélange des genres fait clairement le point fort de l’ouvrage, même s’il laisserait peut-être de côté certains lecteurs. En effet, le fantastique s’intègre rapidement dans l’ouvrage. Lointain et peu mis en avant, il reste en filigrane et enrichit l’histoire.



L’ensemble est parfaitement mis en scène et en images par François Boucq dont le talent n’est plus à représenter. J’ai juste regretté des couleurs un peu trop légères (la cause à l’édition ?). Le couple dessin/couleur est en effet bien ancré dans son époque, ce qui n’enlève rien au trait de Boucq. Sa capacité à tout représenter, de la campagne ukrainienne à New York avec maestria force le respect.



« Bouche du diable » est un ouvrage prenant et puissant. Ancré dans son époque (on est en 1990), il garde un côté plus désuet qu’un « Little Tulip » plus récent, basé sur des thèmes similaires. Voilà de la très bonne bande dessinée, construite sur un scénario efficace et un dessin parfaitement maîtrisé !


Lien : http://blogbrother.fr/bouche..
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Bouche du diable

Comme pour little tulip, le duo Boucq/Charyn réalise une oeuvre de qualité, de la grande bande dessinée. Issue de l'excellente revue A suivre et datant des années 1990, elle n'a pas vieilli. Youri nous plonge dans un univers à la John Le Carré ou dans l'ambiance d'un film comme "Red Sparrow". Le dessin comme le scénario captivent le lecteur du début à la fin.
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Bouche du diable

Je le dis haut et fort, l’alliance de Boucq et Charyn, c’est de la dynamite ! Si j’avais follement apprécié Little Tulip et New-York Cannibals, je me suis dit qu’il pouvait en être de même pour Bouche du diable, que j’allais embarquer pour une centaine de pages de bonheur où le monde autour de moi continuerait de tourner mais sans moi !



Ici, le scénario nous propulse dans l’Union soviétique quelques temps après la seconde Guerre Mondiale. Manipulations, bourrage de crâne, endoctrinement, tout y passe pour former des jeunes gens à devenir de futurs espions, destinés à être envoyés sur le sol américain. Rien n’est laissé sous le tapis, on assiste à l’ensemble de la formation des futurs agents doubles et, croyez-moi, ça fait froid dans le dos ! Je ne peux que saluer le côté réaliste des faits que met en scène Jérôme Charyn, pour avoir lu de nombreux ouvrages sur cette période, tout colle et concorde !



Même si l’intrigue est quelque peu prévisible, et si j’ai repéré quelques ficelles que l’auteur déroulait, eh bien ça ne m’a pas gêné et ni même gâché mon plaisir !



Les illustrations de Boucq sont très réalistes, j’ai aimé les planches sans texte, qui permettent aux lecteurs de s’attarder sur les nombreux petits détails qui rendent unique les personnages de cette histoire. Et croyez-moi, le talent de Boucq c’est de fournir des dessins tellement réalistes qu’ils parlent d’eux mêmes !



Ce que j’aime avec ce duo c’est que soit dans l’histoire soit dans les illustrations, c’est cru et très violent. Effusion de sang, des coups qui pleuvent, des disparitions étranges, tout est très noir, on n’est pas loin de la barbarie ! Ne cherchez pas un brin d’humour, ici, on est dans du glauque, du très glauque…



Si vous ne connaissez pas encore ce duo, pensez à ajouter leurs albums sur votre liste de cadeaux de Noël, car ils sont vraiment sensationnels !
Lien : https://ogrimoire.com/2022/1..
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Bouche du diable

Superbe et flamboyante BD qui débute dans la boue d'un champ d'Ukraine envahi de corbeaux, s'élève jusqu'aux poutres metalliques des gratte-cielset se termine dans le maitre vitail de la Basilique St Patrick.



Une paysane ramasse dans un champ couvert de neige un enfant affligé d'un bec de liévre, souffre-douleur qui sera recueilli, embrigadé dans les services secrets de l'URSS et instrumentalisé. Mais il est aimé des oiseaux, et trouvera sur son chemin deux hommes qui réveilleront en lui sa spriritualité.



Scénario intelligent qui nous parle de liberté, d'humanité, sans aucun temps mort dans cette ascension vers la lumière, servi par un trait flamboyant aussi bien dans la crasse et la force de l'eau des égouts, celle de la pluie qui déferle sur le toit de la basilique, et que la fange et la cruauté de la violence.
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Bouche du diable

À mon sens, le tandem Boucq-Charyn aura été plus heureux que le binôme -pourtant prolifique - de Boucq-Jodorowsky.

Globalement, je n’apprécie pas l’œuvre du dessinateur, pour son mauvais goût outrancier, son surréalisme aberrant, son esthétique de la laideur, ses personnages grotesques et son humour épais...

Cet album-fleuve extraordinaire fait donc figure d’exception, et je lui attribue sans réserve 5 étoiles, tant au regard du travail de titan de Boucq que d’un scénario bien ficelé.

L’histoire se divise en plusieurs parties.

Elle retrace le parcours semé de drames d’un enfant de la guerre, qui sera par la suite choisi pour une formation dans une école d’espionnage.

Une œuvre dense et étirée dans le temps, un clin d’œil aussi aux Possédés de Dostoïevski (avec un Stavroguine très bien campé).

Au-delà d’un simple récit d’espionnage, il y a une réflexion approfondie sur la véritable nature du système Soviétique : on y voit la barbarie de la révolution de 1917 et l’entreprise communiste de destruction de toute vie spirituelle... menée au nom du sacro-saint matérialisme dialectique. Ce regard critique englobe toute la guerre froide, avec ses manipulations et son cynisme intrinsèque. Plusieurs grilles d’interprétation sont proposées au lecteur. Chacun est invité à se forger une opinion suivant ce qu’il aura ressenti. Mais l’album n’offre pas de prise à une approche purement formelle et logique, au vu de son évolution.

L’ambiance d’abord réaliste vire à l’onirisme, au fil d’une narration qui s’achève tel un maelström qui transcende nos sens. Ce glissement confère à l’œuvre quelque chose d’unique qu’il est malaisé de traduire en mots. Une sensation d’indicible en quelque sorte.
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Bouncer - Intégrale, tome 1

Tous les ingrédients figurent dans ce Western haut en couleur, sans concession écrit par Boucq et dessiné par Jodorowsky. Les figures féminines sont très présentes, Bouncer les aime toutes à un moment ou à un autre, et toutes sont aussi ambigües que la majorité des personnages masculins souvent estropiés physiquement ou psychologiquement et qui se battent pour des terres, de l'argent ou du pouvoir. Pitié ou douceur n'ont que peu de place dans ce monde de la frontière. La mère de Bouncer et de ses deux frères n'a éprouvé de sentiments que pour le père de Bouncer, un Indien qu'elle a sauvé de la mort. Noémie, alors qu'elle est prête à épouser Bouncer, retrouve Tom son amour d'enfance, mais sera condamnée avec lui. Sans oublier Antoine Grant, femme bourreau de père en fille, l’institutrice et la richissime veuve Carolyne Harten qui semble tirer bien des ficelles. Reste la jeune chinoise Yin-Li qui sera peut-être la seule à aimer Bouncer alors qu'il devient le gardien des territoires hérités des Indiens.
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Bouncer, tome 1 : Un diamant pour l'au-delà

Un très bon premier tome d'une longue série que je commence. J'avais découvert le talent de François Boucq avec Little Tulip et New York Canibals, je ne suis pas déçu par Bouncer, qui est plus ancien. Le scénario semble tenir la route, et les destins sont au moins aussi fracassés que lors deux opus sus-cités, ce qui est de très bon augure.
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Bouncer, tome 1 : Un diamant pour l'au-delà

L'univers de Bouncer démarre à la fin de la guerre de sécession et témoigne d'une époque très sombre de l'histoire des états-unis.



Les personnages ont eu une vie très tourmentée et certains ont commis des exactions difficilement soutenables...



Trois frères se battent pour un trésor et sont les fils d'une femme ayant beaucoup souffert.



Le côté le plus sombre de l'humanité atteint son paroxysme avec ce premier tome, la suite laisse envisager le pire !
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Bouncer, tome 1 : Un diamant pour l'au-delà

L'alliance de Boucq et Jorodowsky nous fournit un western de qualité et sans concessions. Le récit commence à la fin de la guerre de sécession, lorsqu'une troupe de confédérés affamés et sanguinaires se livrent au pillage avant de démanteler leur groupe. "Bouncer" veut dire "videur", et cet autre personnage nous mène vers la découverte d'une famille peu ordinaire engendrée dans la violence et la naissance du nouveau monde. Tout ce monde brutal va se croiser, se retrouver et bien sur comme l'indique le titre, un diamant va semer le trouble sur cette gentille société...

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Bouncer, tome 1 : Un diamant pour l'au-delà

*Voix de Jacques Martin*

— Bonjour, tu aimes La Petite Maison Dans La Prairie ? Les Bisounours ? Mon Petit Poney ? Lucky Luke ? Bref, toutes ces choses pleines de gentillesse, de bons sentiments où les Gentils sont très gentils, les Méchants très drôles et un peu cons et où les Bons gagnent toujours ??

— Oh oui, j’aime ça *voix enfantine*

— Et bien alors ne lis pas cette bédé !!



Avec Alejandro Jodorowsky au scénario, il ne faut pas s’attendre à du western gentillet à la Lucky Luke mais à quelque chose d’ultra violent dépassant même la série Durango.



Niveau violences, je pense que Jodorowsky a fait le tour : viols, pillages, incendies, décapitations, tortures, assassinats, pédophilie, prostitution et un personnage fouillera même les entrailles de sa mère morte…



Ma foi, on a fait le tour de ce qui était le plus abject, dans cette bédé western. Comme si l’auteur avait décidé d’y incorporer toute l’horreur dont sont capables des êtres humains quand ils se comportent de la pire des manières.



Là, le glauque dépasse l’entendement et perd de son charme.



Certes, l’Ouest, juste après la guerre de Sécession, ce n’était pas Le Manège Enchanté, mais tout de même… L’impression est qu’on a noyé le scénario dans de l’ultra violence (sérieusement, Durango, à côté, c’est pour les p’t’its z’enfants).



J’ai lu sur Babelio que Jodorowsky et Boucq ont inventé un genre nouveau : le "western shakespearien". Sanguinolent à mort et, en trame de fond, on a une histoire ultra conventionnelle de vengeance, de trésor perdu et de Confédérés qui ne veulent pas se rendre.



Les dessins m’ont énormément gênés tant ils sont moches au niveau des visages, les chevaux donnent l’impression d’être démesurés en longueur… Par contre, les paysages étaient bien faits, ça compense un peu.



Malgré l’ultra violence exagérée et le scénario conventionnel, j’ai été happée par le récit, me demandant jusqu’où les auteurs allaient aller (sont allés trèèèès loin) et par le personnage énigmatique du Bouncer.



Les flash-back sont insérés aux bons endroits, ils permettent d’éclairer les personnages, de leur donner de l’épaisseur, un passé et d’expliquer le pourquoi du comment, le Grand Méchant Sudiste Ralton, a décidé de flinguer, torturer et plus si affinités.



J’ai beau être un peu mitigée, ma curiosité est titillée et comme on m’a prêté la série, je ne vais pas me gêner pour la lire et voir les tomes suivants sont toujours dans cette violence extrême. J’espère que non car cela fout souvent en l’air des scénarios.


Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Bouncer, tome 1 : Un diamant pour l'au-delà

Un western sombre et sanglant servi par un dessin solide et fouillé. Nous voilà tout de suite plongé dans une histoire violente où trois frères s’opposent autour d’un diamant. Vengeance, rivalité, un cocktail prenant d’autant plus que Jodorowsky est aux commandes. Un bon début.
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