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Critiques de François Boucq (382)
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Un général, des généraux

Raconter un moment historique, mais en le traitant comme une comédie satirique. C'est ce que tente de faire Un général, des généraux. Pari risqué ? Certes. Mais pari réussi.
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La dérisoire effervescence des comprimés

Un recueil d’histoires courtes complètement absurdes et tellement drôles. Je ne vais pas vous faire le détail de chacune d’entre elles même si ça vaudrait le coup. Ça fourmille d’idées saugrenues qui trouvent une chute plutôt drôle le plus souvent.



Le titre est magnifique contrairement à la couve.

Le dessin est parfait se sont les personnages qui sont laids, aussi laids que leurs défauts.

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Le Tatouage mais avec humour

Club N°56 : BD non sélectionnée

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Retour au début des années 90 et puis flop, un peu comme la relecture d'un album enjolivé par la nostalgie...



Il aurait dû rester une madeleine sans être croquer...



Vincent

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Hyper décevant, ça reprends des vieilles histoires.



Pas très drôle.



Nol

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Un recueil de planches sur la BD : anecdotes divers, variées et inégales sur le sujet.



Virginie

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Un général, des généraux

Quel chaos que cette IVème République !



Le Front de Libération National (FLN) algérien se bat pour l'indépendance, ce qui n'est pas au goût des Pieds-Noirs, Français installés depuis longtemps sur le territoire, qui se révoltent eux pour que l'Algérie reste française. Au sommet, le président de l'Assemblée est complètement dépassé par la situation, et n'a de toute manière pas assez de pouvoir pour rétablir l'ordre. Des généraux sur place se lancent alors dans un coup que personne n'a vu venir : le putsch d'Alger du 13 mai 1958.



En parallèle de ce chaos ambiant, nous avons de temps en temps une planche sur la petite vie de de Gaulle qui profite de sa retraite tranquille : petit déjeuner en peignoir, ballades dans le jardin, lecture du journal... Le contraste est plus que flagrant. Sans un mot, il devient l'homme providentiel que tout le monde appellera pour sauver la situation. « Françaises, Français, je vous ai compris ! »



J'ai beaucoup appris sur ces événements grâce à cette BD. Je ne sais pas comment j'ai pu ignorer qu'il y avait eu un coup d'État si récemment ! La guerre d'indépendance de l'Algérie est une des lacunes en histoire que je dois le plus urgemment combler, et j'ai trouvé que cette BD était une excellente porte d'entrée.

Au début, ça a été assez dur de m'y retrouver, et c'est normal vu la complexité de la situation politique. Les gens de l'époque ne s'y retrouvaient sans doute pas non plus cela dit. Mais ce qui aide, c'est que toute cette succession d'événements est racontée avec beaucoup d'humour. Le style graphique rappelle d'ailleurs les caricatures de De Gaulle de ces années.



Concernant le fond, je n'arrive même pas à savoir qui est incompétent ou non, car dans une situation pareille, même en connaissant parfaitement le dossier, il est difficile d'éviter tous les faux pas pouvant envenimer encore plus la situation. Le président d'assemblée ne maîtrisait rien, et de ce que j'ai compris cela était dû à son statut trop faible pour lui permettre de gérer la crise. C'est grâce à ce contexte que De Gaulle obtient les pleins pouvoirs pendant six mois.

Y aurait-il eu d'autres alternatives pour mettre fin au chaos sans tomber dans la dictature ? Comment s'assure-t-on que ces pleins pouvoirs ne soient bien que temporaires ? Je m'interroge encore, et cela va nécessiter d'autres lectures.



Je recommande donc cette BD aux férus d'Histoire autant qu’aux néophytes ignares tels que moi !
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Bouncer, tome 1 : Un diamant pour l'au-delà

Perso, je ne boude pas mon plaisir avec Bounce. Un bon western gras et collant, suintant la sueur, le stupre et la morve. Evidemment, Boucq aux dessins, ce n'est déjà pas triste. Jodorowsky au scénario... c'est quitte ou double, ça passe ou ça casse. Ici, ça passe à mon avis, et haut les mains, ceci est un hold-up... euh non, haut la main.



Western... avec des méchants et des... euh, des méchants. Tout le monde est un peu (ou beaucoup) infréquentable. Certains plus que d'autres, mais ils ont des raisons. Enfin, ils pensent avoir des raisons.



Ce qui est très fort, de la part de Jodorowsky, c'est qu'on a une histoire de famille. It's all in the family, comme chante Korn. On s'entretue, mais en famille. On se décapite, mais en famille. On se viole mutuellement, mais en famille. Bref, tout va bien quoi !



Période fin de guerre de Sécession. Les troupes sudistes sont lâchées (ou se dispersent) dans la nature. Ranolf, officier sudiste, retourne chez son frère qui est devenu prêtre entre-temps et s'est marié à une indienne. Il a un fils, Seth. Ranolf veut savoir où se trouve un diamant (celui qui est sur la couverture). Cela se termine assez mal... Mais Seth réussit à s'enfuir et va trouver Bouncer à la ville voisine. Cette ville est un lieu de perdition comme les affectionne Jodorowsky. Sturpre et fornication à tous les étages, règlements de comptes et rapines si affinités. Le Bouncer, manchot, est aussi le frère de Ranolf, auquel il manque un oeil.



Les trois frères et leur mère sont représentés sur la couverture. Grand moment d'amour fraternel et maternel... autour d'un diamant volé (comment pourrait-il en être autrement). Les histoires de famille, c'est du pain béni (ou maudit) pour des auteurs comme Boucq et Jodorowsky.



Efficace, glaireux, collant, dur et impitoyable, visqueux... voilà un western comme je les aime. Un western tortillas et mezcal, qui sent sous les bras, avec les bonbons qui collent au fond du sachet. Miam.
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Superdupont, tome 1 : Renaissance

Totalement raté, à part le dessin de Boucq qui est toujours excellent (qu'est il allé faire dans cette galère ?).



L'humour est mauvais, le scénario inexistant, toutes les blagues tombent à plat, vous resterez de marbre du début à la fin. Ne vaut même pas le coup d'être lu même si vous tombez dessus à la bibliothèque.
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Le Tatouage mais avec humour

Pas évident de faire une chronique après une si belle présentation des éditions Fluide Glacial. Mais qu’à cela ne tienne ! Voici un album qui en dit long dès sa couverture, bien que celle-ci ne résume qu’une partie infime des pépites qui jalonnent ce tome retraçant l’histoire du tatouage et des anecdotes qui pourraient presque paraître réelles si elles n’étaient pas sorties de l’esprit des auteurs.

Un petit rictus amusé au coin des lèvres, on retrouve avec engouement certains personnages qui font la fierté des éditeurs, ainsi que des clichés qui ont la vie dure, mais qui sont le reflet des idées reçues sur le tatouage... et les tatoués ! Le petit Pape Pi 3,14 par exemple, de la plume du Boucq (oralement, ça fait bizarre de dire ça), Litteul Kevin de Coyote (mais y a que des animaux dans mes exemples, ou bien...), voire le couple dont je ne trouve plus les noms par Margerin & Cuadrado pour ne citer qu’eux.

C’est donc après un peu d’histoire, de l’origine du tatouage, de l’évolution en Occident (quand c’était bien vu, puis plus du tout pour enfin être dans la norme sociétale), sans oublier les bikers et les marins, qui sont quand même les fières et dignes représentants de cet art dans l’esprit de nombre de personnes ; après tout ça donc, on retrouve des aventures truculentes dans le digne esprit de Fluide Glacial, avec nombre de parodies comme celles de “Prison de Break” par Mo/CDM ou bien “Le Saigneur des Anneaux” de Coyote, qui font d’ailleurs partie de mon top 3 avec “Le tatoueur Royal” de Damien Geffroy.

Je dois avouer que j’ai quand même été directement séduite grâce à la planche de tattoo éphémères avec un personnage de L’Abbé en train de rire sur les WC (quand je vous disais que c’était un endroit où lire en s’amusant... XD)
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Bouche du diable

À mon sens, le tandem Boucq-Charyn aura été plus heureux que le binôme -pourtant prolifique - de Boucq-Jodorowsky.

Globalement, je n’apprécie pas l’œuvre du dessinateur, pour son mauvais goût outrancier, son surréalisme aberrant, son esthétique de la laideur, ses personnages grotesques et son humour épais...

Cet album-fleuve extraordinaire fait donc figure d’exception, et je lui attribue sans réserve 5 étoiles, tant au regard du travail de titan de Boucq que d’un scénario bien ficelé.

L’histoire se divise en plusieurs parties.

Elle retrace le parcours semé de drames d’un enfant de la guerre, qui sera par la suite choisi pour une formation dans une école d’espionnage.

Une œuvre dense et étirée dans le temps, un clin d’œil aussi aux Possédés de Dostoïevski (avec un Stavroguine très bien campé).

Au-delà d’un simple récit d’espionnage, il y a une réflexion approfondie sur la véritable nature du système Soviétique : on y voit la barbarie de la révolution de 1917 et l’entreprise communiste de destruction de toute vie spirituelle... menée au nom du sacro-saint matérialisme dialectique. Ce regard critique englobe toute la guerre froide, avec ses manipulations et son cynisme intrinsèque. Plusieurs grilles d’interprétation sont proposées au lecteur. Chacun est invité à se forger une opinion suivant ce qu’il aura ressenti. Mais l’album n’offre pas de prise à une approche purement formelle et logique, au vu de son évolution.

L’ambiance d’abord réaliste vire à l’onirisme, au fil d’une narration qui s’achève tel un maelström qui transcende nos sens. Ce glissement confère à l’œuvre quelque chose d’unique qu’il est malaisé de traduire en mots. Une sensation d’indicible en quelque sorte.
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Le Tatouage mais avec humour

Une balade multi-auteurs en planches ou histoires courtes, le Tatouage oui mais avec humour heureusement.
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Bouche du diable

Je le dis haut et fort, l’alliance de Boucq et Charyn, c’est de la dynamite ! Si j’avais follement apprécié Little Tulip et New-York Cannibals, je me suis dit qu’il pouvait en être de même pour Bouche du diable, que j’allais embarquer pour une centaine de pages de bonheur où le monde autour de moi continuerait de tourner mais sans moi !



Ici, le scénario nous propulse dans l’Union soviétique quelques temps après la seconde Guerre Mondiale. Manipulations, bourrage de crâne, endoctrinement, tout y passe pour former des jeunes gens à devenir de futurs espions, destinés à être envoyés sur le sol américain. Rien n’est laissé sous le tapis, on assiste à l’ensemble de la formation des futurs agents doubles et, croyez-moi, ça fait froid dans le dos ! Je ne peux que saluer le côté réaliste des faits que met en scène Jérôme Charyn, pour avoir lu de nombreux ouvrages sur cette période, tout colle et concorde !



Même si l’intrigue est quelque peu prévisible, et si j’ai repéré quelques ficelles que l’auteur déroulait, eh bien ça ne m’a pas gêné et ni même gâché mon plaisir !



Les illustrations de Boucq sont très réalistes, j’ai aimé les planches sans texte, qui permettent aux lecteurs de s’attarder sur les nombreux petits détails qui rendent unique les personnages de cette histoire. Et croyez-moi, le talent de Boucq c’est de fournir des dessins tellement réalistes qu’ils parlent d’eux mêmes !



Ce que j’aime avec ce duo c’est que soit dans l’histoire soit dans les illustrations, c’est cru et très violent. Effusion de sang, des coups qui pleuvent, des disparitions étranges, tout est très noir, on n’est pas loin de la barbarie ! Ne cherchez pas un brin d’humour, ici, on est dans du glauque, du très glauque…



Si vous ne connaissez pas encore ce duo, pensez à ajouter leurs albums sur votre liste de cadeaux de Noël, car ils sont vraiment sensationnels !
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Un général, des généraux

C'est une courte phrase, sibylline, qui est entrée dans l'Histoire. Un "Je vous ai compris" qui a retenti autant pour bâtir la légende d'un homme, général anonyme au début des années 1940 en qui s'est incarnée une nation, que pour donner une impulsion nouvelle à un conflit de décolonisation dans lequel la France était enlisée. Le moment historique auquel cette phrase intervient est décisif : depuis le début du mois de mai, les généraux en poste en Algérie se sont mis en mouvement pour initier un putsch qui aurait pour but de sauver l'Algérie française et, selon leurs dires, la République française. Quatrième du nom, celle-ci est un système parlementaire dans lequel, en un rythme effréné, les oppositions défont les gouvernements pour, elles-mêmes, tenter (sans succès, évidemment), de diriger un pays ingouvernable. Et, dans un climat de crise comme celui de mai 1958, cela n'arrange rien, et laisse à l'Histoire les mains libres pour écrire une page des plus étonnantes et des plus comiques, si l'on peut dire. De ces événements extrêmement confus, François Boucq et Nicolas Juncker tirent un récit enlevé, qu'ils placent dans le registre de la farce. Cependant, la lecture se double d'une dimension politique qui nous parle évidemment, pourtant plus de soixante ans après que ces événements se soient déroulés.



Les auteurs, il faut le noter, ont fait le choix de la confiance à leurs lecteurs. Ainsi le récit débute in media res, sns un mot ou presque pour les quatre années de conflit qui ont précédé. De la même façon, aucun personnage ne viendra résumer les faits dans une sorte de monologue incongru à destination essentiellement du lecteur. A la place, Junker et Boucq déroulent leur narration sur un rythme élevé, passant de Paris à Alger, du gouvernorat général à l'Assemblé Nationale ou aux palais parisiens de la République, ou encore à une petite propriété haut-marnaise sans répit pour le lecteur. Du rythme, il en faut pour caser ce mois agité qui fit vaciller la République. Il fallait aussi un dessin à la hauteur de l'ambition, ce qu'apporte - c'est une heureuse habitude pour lui - François Boucq, qui a l'art de donner une grande apparence de réalisme à ses scènes, tout en croquant les gueules de ses personnages à qui il sait donner à qui la bêtise, à qui une envergure démesurée, a qui l'outrance de la colère. Sans verser dans la caricature, Boucq réussit néanmoins à donner à ses personnages un caractère théâtral, qui colle parfaitement avec le ton de l'album : tout ceci n'est qu'une farce.



Une farce historique, donc, dont le cadre tragique est bien celui d'une guerre de décolonisation, dans une ville - Alger - dans laquelle, durant plusieurs mois, les parachutistes du général Massu ont mené une opération de tentative de liquidation du FLN, usant d'assassinats arbitraires et d'actes de torture. A la lecture, cependant, on comprend le choix d'un tel ton par les auteurs. En effet, sans revenir ici ni sur l'exhaustivité, ni sur la chronologie des événements qui auront conduit le général de Gaulle à revenir au pouvoir, on conviendra aisément de leur caractère farfelu, en décalage manifeste avec, d'une part, leur traitement médiatique contemporain, d'autre part avec les conséquences politiques majeures qu'ils auront eues. La pièce se joue en deux lieux. A Alger d'abord, autour du général Salan, un vent d'insurrection souffle, consécutif à la rumeur de la nomination de Pierre Pfimlin comme président du Conseil - le chef de gouvernement, dépositaire du pouvoir exécutif dans cette IVème République -, lequel pourrait entamer des négociations avec le FLN. Les négociations signifient, pour eux, la fin de l'Algérie française, ce qui est inacceptable. Très vite, dans le huis-clos du gouvernorat général, les esprits s'échauffent, militaires et civils rêvent d'un coup de force sur Paris, Massu tient prêt ses paras, cependant que Salan, obstinément loyal à la République, refuse de donner le feu vert à toute opération. Mais les signaux envoyés par Paris finissent par le précipiter dans le camp des putschistes, dans le but de sauver et l'Algérie française, et la République. Tout semble être un gigantesque quiproquo, une mosaïque de malentendus et d'attentes infondées ou déçues. A Paris, Pfimlin est investi comme président du Conseil, et doit à la fois assumer les décisions prises par l'ancien président du Conseil, Félix Gaillard, et à la fois faire face à un manque d'information criant, quant aux résolutions des putschistes. A un tel niveau de pouvoir, on attendrait mieux. D'autant que, à force de vouloir ménager la chèvre et le chou, à ne vouloir mécontenter ni les politiques français ni les généraux d'Algérie, Pfimlin finit par tous se les aliéner. Les rares hommes qui l'approchent lui apportent une aide que ne renieraient pas ses pires ennemis. Ainsi Guy Mollet, ancien président du Conseil et socialiste, lui obtient le soutien des communistes (un comble dans cette période de Guerre Froide !) et appelle même, dans un geste de défi autant ridicule que dérisoire, le général de Gaulle au pouvoir. Le reste de la troupe est au diapason : depuis les civils comme Delbecque et Lagaillarde qui aiment à jouer aux petits soldats jusqu'à Massu, peint en un idiot de moins en moins utile à ceux qu'il sert (on le voit répéter, tel un perroquet, les propos de Salan ou balancer à tout bout de champ un "Vive de Gaulle" qui finit par faire croire en l'implication de ce dernier dans les événements), en passant par la poignée de militaires jurant de prendre la préfecture de la Loire en faisant croire à la presse à un soulèvement de quinze mille soldats, ou par une opération grotesque en Corse, rien n'est bien sérieux, et pourtant cela fonctionne. Presse à l'appui qui théâtralise, dans des unes grandiloquentes, des non-événements, associée à un climat social très tendu à Paris et à Alger, voilà une idée de putsch qui devient réalité.



Tout ceci pourrait tenir de la simple farce, de la fable plaisante, quoique historique, comme une manière de regarder avec un dédain amusé les déboires de nos ancêtres. Hélas, ou plutôt, fort heureusement, l'album possède une autre vertu, qui est de parler aussi de notre époque. Car, rappelons-le, De Gaulle qui arrive en 1958 au pouvoir mettra au point, avec Michel Debré, la Constitution de la Vème République ... Constitution dont notre système politique actuel dépend encore, et qui a substitué au système parlementaire un système présidentiel, basé sur la notion d'homme providentiel, le Président de la République, censé incarner la Nation. Que De Gaulle ait pu, aux heures les plus sombres de la France, en pleine Seconde guerre mondiale, personnifier la Nation, cela peut s'entendre, et c'est là le rôle des historiens de le dire. Il n'en demeure pas moins qu'aujourd'hui encore, l'idée dune rencontre entre un homme (ou une femme) et son peuple domine très largement la vie politique française. On constatera aussi que ce système est directement héritier de deux périodes, relatives à des crises politiques majeures : la guerre d'Algérie, en premier lieu, la Seconde guerre mondiale en second lieu, qui a donné une envergure nationale à un général anonyme exilé à Londres. L'intermède de la IVème République doit être évacué : système honni par de Gaulle, il explique la retraite paisible du général à Colombey. Son ombre plane durant une grande partie de l'album, la tranquillité de la vie quotidienne du général (la visite du tailleur, la promenade du chien, le souper ...) contrastant avec l'agitation politico-militaire. De notre époque, comme de toutes les époque, l'album raconte aussi que la politique est affaire humaine. Quoique grotesque que nous apparaisse certaines situations décrites dans l'album, le plus saisissant est peut-être que les personnages gardent, chacun, une cohérence qui détermine leurs actions. Ainsi de Pfimlin, qui confirme les pleins pouvoirs à Salan, car il le croit l'homme de la situation pour calmer les ardeurs algéroises, et qui confirme le blocus pour rassurer Paris. Tout ceci démontre que la politique, par nature, est chose fragile. Les systèmes les plus solides en apparence peuvent donc, par des concours de circonstance, par un ensemble de décisions individuelles, par un manque de communication ou par l'absence de compréhension, par le soutien, enfin, de forces inhérentes au système (les médias, notamment), dangereusement vaciller, voire s'effondrer. Au-delà de la farce, nous voilà prévenus.
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Les pionniers de l'aventure humaine

Un opus très sympa. Je me suis décidé à me lancer dans les Boucq et j'ai donc raisonnablement commencé par un ouvrage moyen, gardant les meilleurs comme dessert.



J'avoue que le dessin a de quoi charmer, pas mal fait du tout et la colorisation est très efficace. Boucq a un sacré talent pour croquer des visages et des situations déjantés. Un très bon point.



En revanche, les histoires ne sont pas terribles. Non pas qu'elles soient mauvaises, mais j'ai trouvé qu'elles se lisaient vite, et malgré le talent de narration et les chutes bien trouvées, je ne les ai pas toutes trouvées extraordinaires. Bien trouvées, certes, mais pas extraordinaires.



Il faut cependant reconnaitre à Boucq un talent manifeste dans l'art de décrypter la société avec un talent et un œil acerbes. Les portraits sont faits au vitriol, mais j'ai trouvé que l'ensemble était trop rapide. Plaisant, mais pas inoubliable.



Du coup 2.5/5 mais achat conseillé, ça reste de bonne facture.
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Bouche du diable

Hum, je suis un peu mitigé au final de cette lecture. Recommandée par beaucoup de monde, je n'ai pourtant pas été touché particulièrement par le récit.

C'est une lecture qui fut plaisante, indéniablement, le trait de Boucq faisant des merveilles dans les visages aussi bien que dans les décors, notamment la ville qu'il arrive à faire ressentir d'une excellente manière. J'ai bien aimé la façon dont il rend le côté froid et militaire de l'entrainement avec cette idée de masque, où le dynamisme des scènes d'actions.



Par contre, niveau scénario, j'ai plus tiqué. De nombreuses scènes semblaient, à mon goût, des facilités scénaristiques (et je pense à beaucoup de celles avec l'indien), mais j'ai également trouvé la fin trop rapidement expédiée. Plein de choses se déroulent en peu de temps, sans grande cohérence avec le reste, et le déclenchement du troisième acte me semblait un peu forcé. Du coup, je sors de l'histoire un peu frustré par la facilité et la rapidité de la fin. Surtout que l'histoire et le contexte auraient pu être exploité de bien des façons. Je rajouterais que le côté fantastique m'a semblé superflu : il n'intervient que très peu et ne sert que pas vraiment l'histoire. C'est dommage.



En résumé, ce n'est pas mauvais mais je n'ai pas trouvé cela excellent non plus. Un peu trop de choses à la fois, une dispersion dans les styles et dans la résolution, l'ensemble m'a moyennement convaincu. Mais je laisse la qualité du trait à Boucq, qui est décidément un virtuose de sa plume.
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Little Tulip

J'ai beaucoup envie de lire New York cannibals de Boucq, mais je me devais de lire au préalable ce tome qui le précédait. Et je ressors de ce tome avec une impression de Déjà-vu par rapport à une autre histoire de Boucq : Bouche du diable. Sans dire que c'est identique, on retrouve beaucoup de points communs : enfance en Russie soviétique dans un endroit où le personnage est violentée, arrivée en Amérique, retrouvaille avec des bribes du passé qui obligent à affronter des nouveaux les mêmes personnes côtoyées précédemment, le tout alternant les flashbacks et une enquête sur le présent. Avec en prime, l'incursion du fantastique dans le dernier moment du récit. Ça ressemble quand même beaucoup en terme de trame.



Après, ce n'est pas du tout la même chose dans le fond et l'histoire, bien sur. Ici c'est une question de tatouage et de l'importance de ces clans qui existent dans les goulags ou les bas-fonds New-Yorkais. A ce niveau, l'histoire fait une part belle au dessin, celui des tatouages mais aussi le dessin de manière générale. On sent que Boucq se fait plaisir niveau représentation de ceux-ci, de même qu'il apprécie visiblement la représentation de "trogne" au niveau des personnages.

Niveau histoire, la violence est assez présente, une violence qui semble venir de loin dans le temps et l'espace, mais se perpétue dans les milieux des années 80, une violence qui frappe toujours les femmes d'ailleurs. C'est assez ancré dans l'insécurité des grandes agglomérations de cette époque, je me demande comment il poursuit cette histoire ! Parce qu'au sortir de ce tome, dont je n'ai pas grand chose à dire de plus que mon avis sur Bouche du diable qui a beaucoup de points communs, je suis surtout intéressé par la façon dont il a poursuivit cette histoire. Pour le reste, je ne peux toujours pas me déclarer fan de Boucq, étant toujours sur un ressenti de "pas mal sans plus". Je ne pense pas que c'est un auteur que j'adulerais, je trouve juste son travail sympa. Mais c'est déjà très bien !
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Point de fuite pour les braves

Décidément, j'ai du mal avec Boucq. Je ne sais pas trop à quoi c'est dû, et cet album n'est sans doute pas le meilleur de son cru, mais je n'ai ni souri ni ri tout au long de ma lecture, globalement étonné de voir les chutes qui n'en sont souvent pas.



Je crois que j'ai une incompatibilité avec Boucq. Ce n'est clairement pas au niveau de son dessin, que j'apprécie plutôt, mais au niveau de ses scénarios. Il collabore avec bon nombre d'artistes divers, mais à chaque fois je vois l'ensemble comme trop rapide, facile. C'est souvent des histoires où j'attends une chute après la fin. Ici, c'est arrivé à chaque fois ou presque. Ça sent la compilation d'histoires parues dans divers magazines, et franchement c'est très peu intéressant. Il y a quelques idées qui paraissent intéressantes mais que je trouve franchement mal exploitées.



En fin de compte, cet opus marque sans doute la rupture entre moi et l'auteur. Je n'arrive pas avec lui, je ne suis pas intéressé et je ne vais pas continuer à me forcer. Tant pis, j'ai mieux à lire et je laisse ça aux fans !
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Little Tulip

Encore raté.

Dès que je vois le nom de Boucq sur la couv d'une BD, je prends sans réfléchir.

Et cette fois encore, c'est la grosse déception.

Mais que va faire François Boucq dans cette galère ?

Little Tulip est une BD au scénario trash dans laquelle l'horreur est en surenchère.

C'est lourdingue et tellement faux que ça en deviendrait pathétique.

Alors oui je date, mais Boucq c'était l'absurde lié la subtilité.

Il n'y avait pas d'autre dessinateur pour proposer un univers aussi étonnant et personnel.

Alors je persévère en espérant retrouver l'imaginaire de la femme du magicien, de Jérôme Moucherot ou de la pédagogie du trottoir.

Boucq était mon préféré.

Difficile de se résoudre à tourner la page.
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Le Feu

Version BD de l'ouvrage de Barbusse.



Boucq va s'approprier le texte d'Henri Barbusse en illustrant le propos de l'auteur primé au Goncourt 1916. Boucq va ajouter des photos au texte et dessiner sa version de la photo, comme un contrepoint fictionnel à une réalité insupportable.



On passe des sourires de poilus qui prennent le train à des paysages dévastés. Des barbelés font écho au ronronnement des avions. Un éclat de shrapnel et c'est un poilu qui retient ses intestins qui se font la malle. Ou un peu de cervelle.



On connaît le talent de Boucq, et son sens du réel. Il n'a pas à forcer son talent pour saisir d'effroi le lecteur qui penserait qu'une BD a moins d'impact qu'une photo, même en noir et blanc.



Et à chaque fois, quelques petites phrases tirée du livre de Barbusse ponctuent le trait aquarellé de Boucq. Celui-ci promène son lecteur sur le champ de bataille et quand la guerre s'enlise, il fait paraître le facteur et les 4 millions de lettres envoyées du front. On pense respirer, et la page suivant nous présente au symbole indétrônable de la Grande Guerre... la gueule cassée. Et pour peindre des gueules cassées, Boucq n'a pas son pareil.



L'évocation du texte Le Feu est magistrale.
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Un général, des généraux

BD sympathique qui nous fait découvrir un côté peu connu de l'histoire. le dessin et les couleurs sont de qualité. Les personnages sont très semblables aux personnages historiques. le rythme du scénario est très soutenu, ce qui fait qu'on a du mal à suivre quelquefois. J'ai apprécié l'explication historique à la fin de l'album et la peinture d'un général De Gaulle pas si lisse que cela. La critique de la 5ème république, construite pour faire du général De Gaulle un homme de pouvoir qui foule l'assemblée, est terriblement d'actualité.

Deuxième lecture : avis confirmé
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La femme du magicien

Edmond, Rita et sa mère font le tour du monde avec des représentations de magie, mais Rita n'est pas heureuse car sous l'influence d'Edmond elle se transforme en monstre.

Revenue seule à New-York elle essaye d'oublier mais le passé la rattrappe et tout semble recommencer.

De belles illustrations complètent un scénario de Jérôme Charyn , connu des Bédeistes.
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Bouncer, tome 11 : L'échine du dragon

Nous retrouvons notre Bouncer et ses compagnons dans le désert du Sonora, cherchant le canyon du fou. Le trésor serait enfoui au pied de l’échine du dragon… Moi, je n’ai pas envie d’aller me brûler la couenne dans cet endroit, même pour un trésor !



Après avoir fait un tour dans les geôles mexicaines et hérité d’une mission en sus, notre manchot va tenter de sauver la petite Panchita de ses ravisseurs, tout en survivant à cette course-poursuite et en trouvant le bon endroit pour le trésor ! Non, la vie n’est pas simple pour le Bouncer.



Ce dernier arc (pas d’albums publiés depuis) est génial, tout en étant classique : la recherche d’un trésor, une carte inscrite sur un papier peu ordinaire, un désert diabolique, des chemins impossibles et comme GPS, une chèvre !



D’ailleurs, mention spéciale à la chèvre et au cheval de Bouncer, Onagro. Lui, sans animaux, il serait perdu ! Déjà que le chien Mocho a fait plus que sa part dans les albums précédents…



L’album est épais, le scénario est dense et je suis contente que les auteurs ne l’aient pas coupé en deux afin de faire du chiffre.



À propos de couper en morceaux, voilà une tribu de femmes qui n’aiment pas trop les hommes et qui adorent les découper en petits morceaux, après les avoir chevauchés…



Personne n’a envie de croiser ces amazones cruelles, mais vous penser bien que notre Bouncer va les croiser, sinon, ce n’est pas amusant ! Éloignez les enfants de certaines pages, d’ailleurs, tenez-les éloignés de cette série western. C’est une série pour les adultes.



Bon, le Mexique, avec Bouncer, ce n’est pas une destination rêvée pour passer des vacances. D’ailleurs, avec lui, aucun endroit n’est rêvé, il attire les emmerdes et les salopards comme le miel attire les mouches. Mais au moins, quel divertissement !



Mon seul bémol sera pour la scène sur l’arche de pierre, qui est un peu surréaliste et inutile, mais cela ajoute du suspense et de l’adrénaline.



Voilà, j’ai terminé la saga de Bouncer et j’ai un goût de trop peu dans la bouche. Dire que j’ai attendu avant de lire le tome 3 et les suivants. Imbécile !



Bouncer, une série western qui pulse, violente, sanglante, pas du niveau de Blueberry ou de Durango (pas tous les albums), mais dans leur sillage. Ma foi, cela reste tout de même un signe de qualité.



Une belle découverte et un final d’album plus calme, qui laisse présager quelques moments de calme et de tranquillité.

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