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Critiques de François Mitterrand (51)
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Lettres à Anne - 1962-1995 : Choix

Été 1962, à 46 ans François Mitterrand rencontre à Hossegor une jeune fille de 19 ans, Anne Pingeot. Durant trente-quatre ans elle sera la femme de l’ombre. Et durant toute ces années François Mitterrand lui écrira plus de mille lettres. Ce sont ces lettres qui ont été réunies dans ce volume de 1000 pages et qui donnent un éclairage intéressant et très intime sur cet homme politique contemporain.



À travers ces lettres, le lecteur découvre un homme sensible et amoureux, une plume qui a le sens de la formule, un homme d’une grande culture. On oublie vite l’homme politique, habile bretteur face à ses adversaires, pour ne retenir que l’homme qui aime sans retenu, confessant son mal être lorsqu’il s’éloigne de la femme qu’il aime, lui relatant ses journée et ses rencontres lorsqu’ils sont séparés, s’épanouissant dans son rôle de père lorsque naît Mazarine.



C’est évidemment très intime mais sans que le lecteur ne se sente voyeur pour autant.



On comprend en creux (les lettres d’Anne ne sont pas reproduites) que la jeune fille de 19 ans devient peu à peu une femme qui s’impose, qui choisit, loin de la personne effacée qu’on pouvait imaginer tant sa discrétion l’a tenue éloignée de la lumière. Elle est au contraire tout en force et en détermination. Et comment faire autrement face à cet homme parfois un brin manipulateur, qui ne renonce à aucune de ses deux familles tout en poursuivant sa carrière politique ?



Ces lettres sont un passionnant voyage à la découverte d’une histoire d’amour hors du commun mais aussi à travers des paysages français ou étrangers et à travers une page d’histoire politique qui donne à voir toute la capacité d’analyse de François Mitterrand.



C’est émouvant, poétique, parfois très sensuel, habité par l’incandescence d’un amour absolu. Et surtout à l’ère du texto, quel plaisir que de redécouvrir la beauté de l’échange épistolaire !

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Lettres à Anne - 1962-1995 : Choix

1962 : François MITTERRAND a quarante six ans, il est sénateur de la Nièvre, marié, père de deux enfants. Il rencontre à Hossegor, Anne PINGEOT, dix neuf ans. C’est le début d’une histoire d’amour, dont le point d’orgue se prénomme Mazarine et qui ne finira que par la mort de l’homme illustre après quelques 1.200 lettres d’amour.



On parle d’un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître… celui de la correspondance, un temps désuet avec ses attentes, ses codes.

Je pense à la chanson de Liane FOLY « Au fur et à mesure »….

Un temps où, les amoureux prenaient le temps…ou malgré des fonctions prenantes et un emploi du temps harassant, MITTERRAND savait se poser pour écrire, se raconter, avoir de l’attention pour l’autre.

Une autre chanson me vient à l’esprit en miroir de l’époque actuelle : celle de Benjamin BIOLAY « Brandt Rhapsodie »



Nous avons tous en tête un François MITTERRAND, séducteur invétéré. Dans ces lettres, c’est un homme sincèrement amoureux, délicat, présent, romantique.



Anne est l’héroïne de ces lettres ; et pourtant son absence se fait sentir : ses réponses sont rares ; seulement des annotations relatives au contexte et aussi un projet de rupture… car cette histoire « interdite » n’est pas si rose et le lecteur ressent la souffrance qui a dû être celle d’Anne PINGEOT, qui a accepté l’inacceptable par amour.

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Lettres à Anne - 1962-1995 : Choix

Le bouquin du jour : Lettres à Anne, de François Mitterrand.



Je suis de la Génération Mitterrand. J'ai placé tellement d'espoir en cet homme lors de son élection en 1981, que j'ai eu du mal par la suite à lui pardonner ses erreurs, ses renoncements, ses échecs. Pourtant, je lui ai toujours gardé une certaine affection pour son intelligence, sa culture, et son humour.

C'est cet homme-là qui se dévoile à travers plus d'un millier de lettres à celle qui fut, malgré ses travers de séducteur invétéré, sans aucun doute l'amour de sa vie. Les mots qu'il lui adresse touchent parfois au sublime.



#FrançoisMitterrand #AnnePingeot #Lettre #Amour #Folio



Le quatrième de couverture :



«Je vous écris tandis que s’éteignent les dernières notes de notre "Alléluia". Souvent j’écoute ce chant. Il me parle de vous, Anne. Je pense qu’il vous ressemble, ou du moins, à une certaine Anne, la plus secrète, la plus vraie, la plus exigeante. J’aime que cette Anne-là existe. Pour l’atteindre il faut du silence et de la force. Ce n’est pas commode. Mais passionnant.»

En 1962, un homme politique français de quarante-six ans rencontre à Hossegor une jeune fille de dix-neuf ans. Il lui écrira, jusqu’à la veille de sa mort, plus de mille lettres témoignant d’un amour secret et indéfectible. Ce recueil nous dévoile des aspects totalement inconnus de celui qui fut deux fois président de la République.
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Lettres à Anne - 1962-1995 : Choix

Lettres à Anne 1962-1995 (François Mitterrand )



François Mitterrand rencontre Anne Pingeot en 1962. Il a alors quarante-six ans et elle dix-neuf. Elle devient presqu’aussitôt sa femme, celle de l’ombre mais celle à qui il écrira un millier de lettres de leur rencontre jusqu’à sa mort, trente-quatre ans plus tard.

Il faut sans doute une sorte de voyeurisme un peu malsain pour aller lire une correspondance intime. Ce serait comme fouiller dans des affaires privées, s’introduire illégitimement dans une chambre, violer l’intimité d’une personne et y prendre un plaisir un peu coupable. Je suis pourtant une inconditionnelle. De journaux intimes d’abord - Nin, Steinbeck, Green, ou encore Renard- ainsi que de correspondance - Van Gogh, Nin encore, Colette. C’est que j’y trouve ce que l’on ne trouve pas dans un essai ou un roman, dans lesquels l’écrivain s’efforce à produire le meilleur style et à y développer des idées élevées parce qu’il se figure, même en loin, au moment de l’écriture, déjà lu et jugé. On n’y trouve jamais cette sorte de relâchement tout naturel - et c’est tant mieux- que l’on peut lire dans des écrits privés. C’est comme voir un homme en public, apprêté, en tenue d’extérieur et posant : cela ne dit à peu près rien de comment il se tient dans l’intimité de son foyer. Voilà ce que je cherche et aime trouver dans les correspondances dévoilées : un homme qui ne pose pas, ou qui ne pose que pour une seul personne tout au plus. J’y lis aussi des fragilités indevinables, des faiblesses qu’il se sera efforcé de cacher au monde. Que dit plus d’un homme que l’un de ses écrits non destiné à être lu ?

Anne Pingeot, dans sa volonté de rendre publiques ces lettres, brandissant tout l’amour que lui portait Mitterrand à la face du monde comme une revendication, - j’y reviendrai- les a choisies néanmoins. On ne saura rien notamment des pensées de son amant quant à la mort De Gaulle, les lettres ayant soigneusement été évincées, tout comme celles, sans doute, faisant allusion à des événements politiques majeurs : les campagnes électorales, Chirac. D’ailleurs, les lettres se rarifient quand il devient président de la République. Ainsi, si Anne Pingeot avait voulu, comme elle l’a prétendu, publier ces lettres pour que le monde connaisse et voit Mitterrand différemment, afin de « révéler sa richesse », elle aurait tout laissé. Non, c’est bien pour elle qu’elle le fait. Elle dit ainsi : « Voyez tous comme il m’a aimée, voyez qui était sa femme, sa confidente, celle à qui il pensait sans cesse, qui l’influençait et le conseillait ». Cela sonne comme une revanche, une volonté de vérité qui éclate après trente-quatre années d’ombre. Anne Pingeot prouve, en quelque sorte, qu’elle fut la première dame, la première épouse, la première tout court.

Les lettres sont belles. Mitterrand ne se trimbalait donc pas en vulgaires fringues ni en pyjama dans l’intimité : aucune n’est médiocre. Le style ne se relâche presque jamais. L’homme se tient, même dans l’ombre. Il aime Anne mais il aime aussi la nature, la littérature, l’architecture et tous les arts. C’est aussi un fin stratège, un homme qui préparait ses interviews, ses débats et ses discours d’une manière que l’on devine méticuleuse et précise. Il évoque ce travail comme on se décharge un peu de ses tourments, preuve qu’il y songeait beaucoup, qu’il en était très préoccupé. Mitterrand est un collectionneur de belles éditions. Ses goûts sont snobs, il n’aime que le précieux, le rare, le beau. Rien n’est un jeu, tout est sérieux au point qu’il fait le reproche, dans l’une de ses lettres, de fautes d’orthographe que son amante a glissées dans son courrier. C’est un homme exigeant, pointilleux sur les détails.

Il aime Anne. Il lui écrit cet amour sous toutes les formes. Il aime son Anne, qu’il rebaptise au gré de ses envies, comme une possession. Et j’ai fort songé à Pygmalion. Il évoque même, et d’une manière très franche et décomplexée, une sorte d’inceste : il l’appelle parfois « Ma fille », et appelle dans une lettre Mazarine « ma petite-fille ». Outre l’écart d’âge qui peut expliquer cela en partie, il y a cette idée sans doute de l’avoir faite comme on élève un enfant, de l’avoir modelée, sculptée comme une œuvre. Anne a pourtant « du caractère » et est une femme intelligente. Il est snob, et c’est logiquement qu’il l’a choisie supérieure. Cependant il la possède autant qu’il la fabrique.

D’ailleurs, quelques lettre écrites par Anne Pingeot à Mitterrand sont données à lire également : le style est quasi le même, le ton aussi, tant qu’on pourrait penser que ces lettres sont écrites par Mitterrand lui-même : c’est une sorte de fusion, d’imprégnation à un point assez surprenant. Ils ne sont qu’un, en deux corps. Et sans doute pas comme on nous le vend dans les histoires mièvres : ils ne font qu’un parce que Mitterand a fait d’Anne une extension de lui-même, lui a transmis à la fois son savoir et ses valeurs afin d’en faire une femme à son image. Elle aime de surcroît les mêmes choses que lui : musées, architecture, littérature et nature. Rien d’étonnant, c’est prévisible, mais assez fascinant, au fond. Ils deviennent, à mesure des années, qu’une seule personne comme le suggère souvent Mitterrand, non parce qu’il le récite comme des paroles d’amour, mais parce qu’il l’a voulu et crée.

Et cet amour dure. Avec une belle intensité même passé le temps de la passion. Comment se détacher de ce que l’on a soi-même crée ? Mitterrand aime son œuvre, logiquement. C’est un amour entretenu aussi par une correspondance abondante, un amour de l’esprit, et une façon également, pour Mitterand du moins, d’avoir toujours une sorte de confidente pour s’épancher. La vie commune est quasiment exclue, de sorte qu’ils ne partagent ensemble que le meilleur, se voient dans des moments de plaisir, ne sont pas éreintés par un quotidien morne et plat. Tout est sérieux dans leurs rencontres : ils les attendent avec ferveur, vivent des éloignements qui créent et renouvellent le manque inépuisablement. Et voilà peut-être où Mitterrand a réussi : au-delà du fait que tout mariage leur fut « impossible », il aura préservé l’amour, peut-être, en sachant comme toute vie commune le ronge, l’entame, le dénature. Jamais ils n’auront eu à se disputer sur des sujets domestiques ou à supporter la mauvaise humeur ou les habitudes détestables de l’autre.

Anne se révolte pourtant, on le devine dans beaucoup de lettres de Mitterrand qui semblent tour à tour des lettres d’excuses, de justifications et parfois de supplications. On imagine - et même Mitterrand l’ecrit- le nombre incalculable de fois où une part d’elle s’est indignée, s’est révoltée fort et a voulu le quitter, peut-être plus pour le punir que parce qu’elle avait cessé de l’aimer. Anne n’aura rien d’une vie classique : ni mariage, ni vie commune à temps plein. Elle brise le lien bien des fois, refuse de lui parler, de lui ouvrir la porte quand il se présente chez elle. On devine ses colères et peines, ses sursauts de dignité. Mitterrand, lui, est d’une constance inébranlable. Il l’aime, la veut garder et ne rien changer. S’il fait des « efforts » c’est seulement en lui accordant plus de temps et d’attention quand elle menace de lui échapper, mais jamais au-delà. Il ne peut lui promettre un mariage évidemment, ni une vie de famille classique. Il lui consacre cependant tous ses Noël à partir de la naissance de Mazarine.

Si j’ai déjà évoqué les « buts » de cette publication, qui seraient, officiellement, de connaître Mitterrand « autrement », qu’en est-il ? Je me figurais déjà l’homme exigeant, intransigeant, cultivé et sérieux. C’est bien l’image que j’en avais de lui, toute politique mise à part - ce n’est pas le sujet du livre et les lettres en font peu mention. J’avais, en revanche, imaginé leur amour d’une manière différente, et c’est peut-être aussi pour cela qu’Anne Pingeot a fait publier ces lettres : je m’étais figuré une femme follement amoureuse d’un homme qu’elle admirait, le retenant par toutes les manières, voulant absolument un enfant de lui. Si tout ceci est vrai, c’est à nuancer. Il semble en effet que Mitterrand ait peut-être eu plus besoin d’elle encore que l’inverse est vrai. Jamais, en trente-quatre ans, il ne songe un instant à la rupture, quand Anne la désire à plusieurs reprises. Sa constance à lui est inébranlable. Il a besoin d’elle et le lui dit, en toute sincérité et comme la chose la plus normale qui soit : il ne se sent fort que lorsqu’il est aimé d’elle. Il n’est efficace dans son travail et en homme politique que lorsque leur amour est serein. Et voilà sans doute la principale faiblesse dévoilée de cet homme : il n’existe que dans le regard d’une femme, ou du moins il ne se sent puissant que porté par cet amour. Qui aurait pu croire que son efficacité lors de débats ou de discours était en partie due à la sérénité ou non de cette relation de l’ombre ? N’importe, cela ne l’amoindrit pas. Qui ne se sent pas plus de vitalité et de puissance quand il se sait aimé ?
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Lettres à Anne - 1962-1995 : Choix

Loin de l'homme politique, médiatique, président élu 2 fois, sa fille Mazarine Pingeot nous offre un beau cadeau en acceptant de publier les lettres de ses parents entre 1962 et 1995. Ces lettres, cartes postales sont touchantes, magnifiques par endroit, bien douloureuses à d'autres en particulier quand François Mitterrand se sent vieux, perdu, abandonné par Anne, celle qui contre les conventions de l'époque (les années 60/70), l'éducation qu'elle a reçu aime un homme marié de 46 ans alors qu'elle en a 19, qu'elle devient fille-mére. Les lettres qu'elle reçoit de ses parents d'ailleurs quand ils apprennent sa grossesse sont incroyables !

La politique est quelque peu évoquée mais on affaire ici à un homme fou de littérature, fou d'amour, de nature, érudit.

On oublie le président et on plonge dans l'histoire de ce couple mais on ne peut s'empêcher de penser à Danielle...
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Lettres à Anne - 1962-1995 : Choix

"Anne au coeur donné et à l'âme fière. Tu es ma lumière, mais que t'ai-je donné, plus que tu dis, moins qu'il ne faut. Notre histoire est si difficile qu'elle a bien le droit d'être unique"



ce 6 novembre 2018---- quelques heures de lecture bouleversante et lumineuse , aux belles couleurs flamboyantes de l'automne: Bonheur, beauté , amour absolu et Mélancolie....réunis !...



Histoire d'amour unique; aucun doute là-dessus, ... mais en effet combien difficile. L'Amour fou, la complicité intellectuelle, mais aussi la solitude, les doutes , des périodes de chagrin immenses pour cette jeune femme,

courageuse,déterminée, exigeante, allant à l'encontre d'un chemin sentimental, hors des règles et conventions habituelles...de son milieu



Beaucoup d'hésitation à acquérir cette correspondance ...Le fait que cela soit l'intéressée , elle-même, qui a décidé de cette publication, ce qu'elle souhaitait faire lire à un lectorat anonyme, en choisissant , coupant des passages, ajoutant des précisions, des commentaires factuels, ainsi que quelques unes de ses propres réponses, sans omettre des lettres d'autres personnes, m'ont finalement convaincue...ou dédouanée en quelque sorte d'un sentiment ambivalent de voyeurisme... Mais j'assume !!! Comme j'aimerais un jour parcourir les lettres d'Albert Camus à Maria Casarès....tant j'ai une admiration sans nom pour ces belles personnalités, denses, exigeantes dans leur vie et leur Art ...





Là aussi, de façon autre... Rien de petit ni de médiocre. .. Les éblouissements et les chagrins extrêmes d'une grande histoire d'amour dans un contexte compliqué: celui d'un personnage public, de haute volée ,ambitieux , complexe et secret...





Un style densément fluide, loin des clichés... une poésie, une sensibilité extrême, l'amour partagé du Beau, de la culture comme celui de la Nature... Un homme politique encombré d'obligations et de responsabilités... qui sait aussi prendre le temps de fouiner, chiner chez les libraires d'ancien, comme de savourer un paysage, une belle architecture, une exposition...lire un texte à son Aimée...



Cette correspondance démarre en 1962, et F. M. recherche pour Anne un ouvrage épuisé qui lui tient à coeur, chez les bouquinistes et libraires d'ancien...

"19 octobre 1962

Voici, Chère Anne, le Socrate évoqué un soir à Hossegor. Edité en suisse je n'ai pu encore me procurer l'exemplaire promis. Je vous envoie donc le mien, qui m'a souvent accompagné dans mes voyages et qui est pour moi comme un vieil ami" (p. 14)





Ces Lettres sont à la fois un éblouissement et aussi une douleur... A lire et à apprécier lentement... Il reste que les heures de cette nuit d'insomnie, en "compagnie " de ces deux personnes de qualité, m'ont laissée tour à tour euphorique, emportée et bouleversée, la gorge "effroyablement" serrée !....



J'allais omettre , in-fine, un portrait irrésistible, ne manquant pas de malice de F.M. par sa fille, Mazarine, âgée seulement de 12 ans !!



Autre omission : la deuxième passion infinie de François Mitterrand: sa fille, Mazarine... des passages d'une émotion sans fard, immédiatement tangible...



" 6 août 1990 - Mon Anne chérie



[...] Depuis notre séparation de Louvet, vendredi, j'ai entrepris de refaire mes études, afin de n'être pas trop distancé par Mazarine, et je suis plongé dans-Les Rêveries du promeneur solitaire- que je redécouvre d'un tout autre regard qu'au temps de mon propre bac (...) Mais quel style ! (...) Nous trouverons là de beaux sujets de discussion. Sitôt finie cette lecture, j'attaquerai -Les Confessions-. Un enfant , et la vie recommence. (p. 937)



Je me suis beaucoup interrogée sur ma lecture et en fait la réponse vient d'une phrase de Anne Pingeot, lue dans ses entretiens avec Jean-Noël Jeanneney : "C'est un personnage qu'on ne peut pas cerner, conclut-elle. D'abord parce qu'il ne voulait pas. D'où peut-être la faute qu'est cette publication, parce que ça révèle beaucoup beaucoup de choses. Mais en même temps, ça révèle sa richesse."



Et plus encore, hormis la fascination éprouvée personnellement pour ce Président de la République ,[ dans les années 1980 et même bien avant] , Amoureux des Livres et homme de Lettres....je découvre "L'homme aux ciseaux" avec "Journal pour Anne "... facette touchante , entre amour-passion absolu, esprit d'enfance , de poésie, de fantaisie et d'humour !...Bien loin de l'homme public, et du Politique stratège !!....



[*voir https://www.liberation.fr/france/2018/08/22/francois-mitterrand-l-homme-aux-ciseaux_1673924 ]



***En complément indispensable, laissons la parole à Anne Pingeot [ juillet 2018]:

https://bibliobs.nouvelobs.com/l-humeur-de-jerome-garcin/20180730.OBS0322/anne-pingeot-passion-fixe-de-francois-mitterrand-sort-du-silence.html





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Lettres à Anne - 1962-1995 : Choix

J’ai beaucoup hésité…

J’ai toujours un malaise devant l’intimité dévoilée de contemporains.

Mais telle était la volonté d’Anne Pingeot : publier, choisir elle-même ce qui devait l’être et permettre à ce prodigieux amour de continuer à vivre et d’exister enfin pleinement au grand jour.

Les lettres sont très belles, un amour fou, profond, des déclarations bouleversantes, la recherche d’une profondeur d’âme, d’esprit, de beautés partagées.

La politique est juste évoquée (fait-elle partie des coupures effectuées par la destinataire?), un homme dont on ne connaît que le visage médiatisé apparaît dans sa vérité d’homme.

De 1962 à 1995, simples, vraies, amoureuses, avec des fulgurances dans l’art de vivre, avec des interrogations, des doutes, des regards complices sur la nature, des observations humaines et lucides, des descriptions de lieux et de voyages, ces centaines de lettres conduisent de la genèse à la fin d’un amour arrêté par la disparition de François Mitterand.

La durée… Le vrai et bel amour sans conditions, espéré et rencontré.

La langue est juste, envolée, parfois lyrique, souvent poétique avec de jolies métaphores.

Je ne doute pas que cet amour intense demeure profondément enfoui à jamais dans le coeur de la destinataire.

« Je crois aux forces de l’esprit » a déclaré François Mitterand. En voici une illustration.

Editées vingt ans après sa mort, elles contribuent à mieux entrevoir un des brillants esprits du XXème siècle.

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Lettres à Anne - 1962-1995 : Choix

En 1962, un homme politique français de quarante-six ans rencontre à Hossegor une jeune fille de dix-neuf ans. C’est ainsi que François Mitterrand, quadra flamboyant au parcours politique déjà riche et qui se rêve un destin national, tombe sous le charme de la discrète Anne Pingeot.

Jamais elle ne s’est racontée dans un livre. Pudique et réservée, jamais elle n’a exposé sa vie « cachée ». Elle a donc surpris le grand public en autorisant, l’année anniversaire du centenaire de la naissance de l’ancien Président, la publication de ces Lettres à Anne. Dans plus de mille deux cent lettres que François Mitterrand lui a écrites entre le 19 octobre 1962 et le 22 septembre 1995, le protagoniste de cette relation hors normes expose une correspondance assidue et enflammée. Petite histoire dans la grande, le récit de ces lettres est teinté des obstacles rencontrés, de la complexité de sa vie à lui, de la singularité de sa vie à elle.

Ces lettres pourraient être banales mais leur auteur les rend spéciales et leur destinataire les rend touchantes. Anne y est tour à tour discrète et insoumise : éprise d’un homme marié à qui elle n’a jamais sacrifié sa liberté, mère protectrice d’une fille dont elle a jalousement gardé l’existence secrète, Anne a mené sa carrière avec passion et indépendance. Le portrait qui est dressé d’elle dépeint une femme à contretemps, précurseur d’une certaine émancipation.

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Lettres à Anne - 1962-1995 : Choix

C'est curieux d'entrer dans cette histoire. Cette correspondance ou le chef d'état et l'amant se confondent, ou l'on devine la jeune fille qui devient femme et l'ambitieux qui réalise ses ambitions sont parfois touchantes, souvent répétitives, et nous invitent aussi à parcourir une époque révolue, ou la politique n'était pas une forme d'aristocratie.
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Lettres à Anne - 1962-1995 : Choix

Pas question de politique, mais d'amour, uniquement d'amour. Un amour fort, intense, puissant, bouleversant, fidèle. L'amour d'un homme pour une jeune fille. Il a conscience des difficultés causées par son métier, par la différence d'âge, par les convenances et conventions sociales. Mais une seule chose le guide, son amour inconditionnel pour Anne.

C'est magnifiquement écrit, d'une beauté à chaque mot.

"Si vous prenez un jour le chemin qui va vers moi la mort seule m'arrachera de vous. Si vous prenez un autre chemin, mon orgueil et ma joie, au beau milieu de ma douleur, seront d'avoir préservé l'intégrité de celle que j'aime."

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Lettres à Anne : 1962-1995

Je suis étonnée de ne pas lire plus de critique à propos de Lettres à Anne, et y ajoute donc ma plume. Vu les 1200 pages, j'ai pour le moment lu les trois premières années seulement. Faute de temps et aussi car cette œuvre se déguste lentement. Il faut en apprécié chaque mot.

Allons droit au but, ce sont pour ma part les plus lettres d’amour jamais lues en littérature jusqu’ici. Et les plus beaux mots d’amour. C’est sublime.

F. Mitterrand écrit l’amour fou, l’amour obstination (Anne Pingeot va se refuser longtemps à lui), l’amour absolu. Il est nourri par elle, par cet amour et vidé à la fois. Il a besoin de tout dire tout raconter, tout décrire, tout disséquer.

Alors au-delà de ses déclarations amoureuses sans cesse réinventées, c’est un homme qui se raconte entre 1962 et 1995, un homme simplement, un homme cultivé et érudit (ses sorties en librairie sont des moments de grande liberté pour lui), mais aussi un homme public et un homme d’état.

Le dévoilement est ainsi multiple et renforce la fascination pour ce livre. Ces lettres aujourd’hui rassemblées et publiées font de ce corpus, Lettres à Anne, un chef-d’œuvre littéraire et historique.

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Lettres à Anne : 1962-1995

Les lettres brûlantes de Mitterrand à Anne Pingeot.
Lien : http://www.lalibre.be/cultur..
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Lettres à Anne : 1962-1995

Avec ce recueil de lettres on se plonge dans une époque ou l'écriture était au centre de notre univers familier. Pas de téléphone, ni fixe ni portable. D'où cette abondance de lettres, parfois très longues. Il faut prévoir 6 mois pour déguster ce livre et en apprécier les finesses. Au début il manque un peu les réponses , puis on s'habitue. Bien sur le lecteur ne peut que entrevoir une des nombreuses faces d'un homme bien secret. Merci de nous avoir laisser ce beau patrimoine brut d'informations sur un homme qui aura marqué son siècle.
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Lettres à Anne : 1962-1995

Ce livre est une découverte et tout y est surprenant. Malgré les 1218 lettres, le personnage Mitterrand demeure pour moi un aussi grand mystère. On ne peut s'empêcher de se poser mille questions sur l'ambiance de son autre vie familiale officielle, entre autres...

J'ai beaucoup apprécié le premier tiers du livre, la belle écriture, les poèmes. Après je me suis lassée. Je pense qu'un tri de ces lettres aurait été bienvenu.

Je n'aimerais pas que mes lettres d'amour soient publiées après ma mort , qui plus est dans un contexte extra conjugal. Je me demande ce qui a motivé Anne et ce qu'en penserait l'homme politique écrivain...
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Lettres à Anne : 1962-1995

On se laisse emporter par le fleuve de ces lettres, qui ont une grande valeur littéraire et historique. Si elles révèlent sans doute beaucoup sur l'homme, celui-ci garde paradoxalement tout son mystère... Il est intéressant d'écouter, en complément de cette lecture, la série d'entretiens qu'Anne Pingeot a accordés dans le cadre de l'émission "A voix nue".

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Lettres à Anne : 1962-1995

Un aperçu inédit de la vie privée de François Mitterrand à travers sa correspondance et son journal destinés à sa maîtresse Anne Pingeot.
Lien : http://www.nonfiction.fr/art..
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Lettres à Anne : 1962-1995

On ne peut rester insensible à ces lettres qui traduisent cette belle passion pour Anne, écrites avec une plume d'une grande qualité littéraire.

Grâce à tous les lieux évoqués, les chemins empruntés, les rencontres, avec les livres et les oeuvres cités, le lecteur se replonge de 1962 à 1995 dans les souvenirs et c'est alors une incroyable promenade à travers ces années.
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Lettres à Anne : 1962-1995

J'ai mis deux ans avant de lire ce livre. C'était un vrai repoussoir pour moi cette histoire d'adultère avec une personne publique. J'étais choquée à la pensée de ce que Madame Mitterand avait dû ressentir à la publication de ce livre (après, je me suis rendue compte qu'elle était décédée en 2011 et ça m'a soulagée).

Bref, un jour, à la bibliothèque municipale, sur un mouvement impulsif, j'ai sauté sur cet énorme volume, sans réfléchir.

Petit à petit, au fur et à mesure que j'avançais dans sa lecture mon avis a changé.

Naturellement, en premier lieu, le style classique de François Mitterand m'a amadouée, moi qui suis allergique aux auteurs qui écrivent comme ils parlent (je ne cite pas de noms mais si vous insistez, je balancerai avec plaisir !).

Puis, moi qui ne suis pas la politique particulièrement, j'ai été intéressée par la description de la vie d'une homme politique. Cette description est faite par petites touches, presque diaphanes mais souvent souvent nettes et cinglantes. Que la vie qu'a menée François Mitterand était fatiguante ! On voit bien aux en-têtes des lettres et aux dates qu'il passait rarement deux jours de suite dans la même ville. Il a véritablement silloné son territoire - sans compter les pays étrangers !

Ensuite, c'est un formidable portrait de l'auteur par lui-même et là, c'est poignant. Il se torturera jusqu'aux derniers moments d'avoir mal aimé Anne Pingeot, il voudra toujours l'aimer d'avantage et il souffrira de la faire souffrir.

Car en effet, même si ce n'est pas une correspondance dans la mesure où nous n'avons pas les réponses à ses lettres, un portrait "en creux" d'Anne Pingeot se dessine.

On lit entre les lignes sa souffrance de concubine cachée, de devoir toujours se plier à l'emploi du temps de François Mitterand (on s'aperçoit vite que c'est toujours lui qui décide, il ne fait jamais de proposition). Et puis, en tant que croyante, cet amour interdit a dû être un crève-coeur. Sans compter le contexte social de l'époque. On mesure le sacrifice qu'a signifié ce lien (relation, histoire ne me paraissent pas des mots adaptés).

J'ai vraiment eu de la peine hier soir en lisant les derniers mois de François Mitterand. Même si on sent le temps qui a passé, la nature même de son amour est resté le même jusqu'à son dernier souffle ... comme il l'avait écrit dans ses premières lettres.

Oui, c'était un grand amour, un amour passion et ce livre vaut vraiment la peine d'être lu.
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Lettres à Anne : 1962-1995

Faute de temps moi aussi, je n'ai pas encore tout lu et vu l'épaisseur de l'ouvrage, difficile de le prendre dans son sac pour le lire dans le bus.

Ce que je peux en dire déjà, c'est... quelle poésie!

Peu importe l'homme politique, on peut dire que François Mitterand était un grand poète quand il parlait de l'amour.

C'est vraiment beau et, pour reprendre une autre critique, ça se déguste lentement.
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Lettres à Anne : 1962-1995

Le début du livre est formidable, on lit les lettres d'un amour naissant et ces lettres sont très bien écrites (et on voit qu'en plus d'être un bon écrivain, François Mitterrand a des talents de poète). Après cela, le quotidien s'installe sûrement entre eux et cela se ressent dans les lettres. François Mitterrand alors évoque ses parties de golf, les gens qu'ils voient, la famille d'Anne, ses lectures... et j'ai commencé à m'ennuyer. Après la naissance de Mazarine (la grossesse est d'ailleurs très peu abordée), les lettres se raréfient et gagnent en intensité.



Il est important de noter que le lecteur intéressé par l'homme politique plus que par cette relation amoureuse va énormément s'ennuyer... En effet, on ne lira aucun commentaire sur Mai 1968 par exemple, ces rencontres avec Fidel Castro ou Salvador Allende sont évacuées très rapidement...



Par ailleurs, le livre est très déséquilibré. L'année 1964 et l'année 1971 forment plus d'un tiers du livre et les années 1980 à 1995 tiennent sur 100 pages.



On pourra aussi regretter le peu de notes ou de lettres ajoutées par Anne Pingeot. Surtout quand on remarque qu'elle indique une chronologie pas forcément indispensable (par exemple, elle indique la date du premier pas de l'homme sur la Lune, qui n'a pas d'incidence dans le livre) et que les commentaires qu'elle fait à la fin du livre n'apportent pas grand chose. On lit parfois les lettres d'un homme angoissé par une rupture possible mais n'ayant aucune information de la part d'Anne Pingeot, on a du mal à juger ces lettres.



Autre remarque importante, une fois le Journal pour Anne (1964 - 1970) achevé, je pense qu'il cherche à compenser dans ces lettres. En effet de début 1971 à début 1972, il écrit (au minimum !) un courrier par jour à Anne Pingeot ! Et ces courriers ne sont pas intéressants (sauf ses voyages en Inde et au Chili) car il s'agit de petites cartes postales où il indique ce qu'il fait sans aucun commentaire (et beaucoup moins de style...).



Aussi incroyable que cela puisse paraître, Danielle Mitterrand n'est pas évoquée une seule fois...



Finalement, je pense que toutes les lettres n'étaient pas forcément nécessaires, un tri parmi ce courrier aurait permis de mieux apprécier l'écrivain et surtout une véritable correspondance aurait permis juger un peu mieux cette relation (que j'ai toujours du mal à appréhender...)
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