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Citations de François Sarano (41)


François Sarano
Une rencontre avec un animal sauvage, c’est quelque chose de viscéral, de primal, ça se vit avec le cœur, les yeux dans les yeux ; cela s’éprouve avec tous ses sens. Ça vient du fond du corps. Ce n’est pas quelque chose de cérébral ou d’intellectuel. On est à la merci de l’animal, c’est lui qui décide de vous accorder ou pas son attention, une « audience ». On est à la merci de sa fuite. Il faut être humble, bienveillant, respectueux. Il faut savoir recevoir. C’est lui qui octroie le bonheur du moment. La rencontre est authentique ou elle n’est pas. On ne peut pas tricher, négocier, louvoyer. Voilà pourquoi c’est bouleversant.

Source : https://www.lemonde.fr/series-d-ete/article/2021/07/27/francois-sarano-le-monde-est-beaucoup-plus-vaste-que-ce-que-nos-sens-apprecient_6089605_3451060.html
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In-différent

Nous, les humains, avons effacé ou poussé au bord de l'extinction tant d'espèces que, malheureusement, nous avons le recul nécessaire pour dire que le monde sans elles n'est pas très différent. Reclus dans nos cités, "hors sol", égarés dans nos nouveaux mondes virtuels, nous n'avons pas vu les bouleversements écologiques que ces disparitions ont entraînés. Nous ne nous plaignons même pas de l'extrême pauvreté des mono cultures que nous appelons "nature" ! Nous avons exterminé les espèces jusque dans nos pensées. Elles étaient pinson, bergeronnette, chardonneret, rousserolle effarvatte, pouillot véloce..., il n'y a plus qu'oiseau". Elles étaient goujon, vairon, ombre, rotengle, tanche..., il n'y a plus que "poisson". Elles étaient des millions, toutes différentes, elles se résument au décor "nature-soleil" dans lequel passer des vacances Elles ne sont plus que des images dans les livres pour enfants. Nous sommes des Mowgli égarés dans des mégapoles, orphelins de Bagheera et de Shere Khan. Nous sommes Romain Gary dont la lettre est revenue avec la mention "pas d'éléphant à l'adresse indiquée. Nous sommes le Petit Prince sans le renard. Nous ne connaissons du dodo, du loup de Tasmanie, du grand pingouin que leurs effigies au verso de pièces de monnaie. Bientôt, nos enfants se demanderont dans quel imaginaire insensé les dessinateurs du film d'animation Le Roi lion ont puisé leur bestiaire extraordinaire.
Malheureusement, nous vivons déjà sans eux ! Comme nous pourrions très bien vivre sans les peintures de la grotte Chauvet et sans les chefs-d'œuvre du musée du Louvre. Comme nous sommes totalement indifférents au sort des fresques préhistoriques du Messak Setaffet ou à celui du temple d'Apollonia soumis aux ravages de la guerre en Libye.
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Ce n'est pas faire de l'anthropomorphisme que d'avoir un regard bienveillant et de reconnaître l'identité de chaque être vivant.
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..parce qu'ils n'accumulent pas de biens ,les animaux ont beaucoup de temps libre.Et ils ne font rien.Les animaux n'ont pas besoin d'occuper leur temps,de justifier, d'analyser,de qualifier le temps qui passe:ils sont et cela leur suffit .
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L'autre raison de l'importance exagérée que nous accordons aux requins dans l'écosystème est sémantique : la confusion des mots "rôle" et "place". Le choix du mot "rôle" par les auteurs introduit un biais : il focalise la recherche sur l'impact "descendant" du prédateur sur les autres espèces, négligeant l'impact de ces dernières sur le requin. Pis, le scientifique essaie de mettre en évidence plus encore qu'une fonction, une "mission" au service d'un "projet". (...) Résultat : sur le terrain, l'observateur veut absolument montrer comment le requin, super-prédateur, exerce son "métier" de régulateur de l'équilibre et de "garant" de la bonne santé de l'écosystème. Il lui attribue l'objectif d'éliminer les malades, les nuisibles et les surnuméraires s'aveuglant lui-même sur les relations réciproques qui se nouent en réalité entre les espèces. Cette vision finaliste de la nature répond à une culture judéo-chrétienne omnipotente, qui est d'autant moins remise en question qu'elle justifie la hiérarchie de notre société construite sur la primauté du plus fort.
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Les femelles [dauphins] adultes ont tendance à être des innovatrices, comme chez les primates
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Trente huit millions de requins sont massacrés chaque année pour leurs ailerons.
Et ces nageoires qui n'ont aucun goût ne servent même pas à nourrir les gens, mais à donner de la texture au potage.

Les requins disparaîtront-ils avant même d'avoir été compris ?
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Personne ne sait ce qu’est l’océan. On n’a pas les mots, les comparaisons, pour embrasser un monde si vaste qu’il pourrait engloutir toutes les terres émergées, un monde peuplé de millions de créatures qui grouillent dans toute l ’épaisseur liquide, depuis la surface jusqu’au plus profond de l’abîme. On ne l’a pas exploré, donc on ne connaît rien !
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Ce n’est pas faire de l’anthropomorphisme que d’avoir un regard bienveillant et de reconnaître l’identité de chaque être vivant. La poésie ne nie pas la rigueur du regard scientifique, elle l’humanise
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Rien de tel qu'aller à la rencontre pour faire tomber les a priori et découvrir toute la richesse de la diversité culturelle et biologique de notre terre.
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Ces adaptations paraissent d'autant plus surprenantes que l'ancêtre du cachalot était un quadrupède terrestre de la taille d'un chien.
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Un hologramme sonore... une perception du monde que nous avons peine à nous représenter tant elle est différente de la nôtre. De même que, là où nous ne voyons que du vide, le chien perçoit des nébuleuses d'odeurs aussi visibles que des nuages, le cachalot voit avec ses oreilles, là où nos yeux ne distinguent rien. Nous devons garder à l'esprit que nos sens ne nous permettent d'appréhender qu'une petite partie du monde réel qui nous entoure.
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En allant à la rencontre des crocodiles et des requins, de tous les mal-aimés de la mer, nous avons compris que ce n'était pas eux les monstres, mais que l'avenir sans eux pourrait être monstrueux.
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Est-il légitime d'exiger l'élimination des requins pour que nous, les humains, puissions satisfaire, en toute inconscience et sans contraintes, nos caprices ludiques ?
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La réponse varie non pas en fonction du nombre de requins et d'accidents, mais en fonction de l'idée que la société se fait de la responsabilité/liberté individuelle ou, au contraire, de sa déresponsabilisation au profit de l’État providence.
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Dès les années 50, l'animal "chosifié" n'est plus qu'une ressource à exploiter, comme le pétrole ou le charbon ...
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L'erreur, toujours l'erreur. L'erreur est le moteur de l'évolution. (...) Le couple reproduction-erreur de copie est dont essentiel à la diversification du vivant qui assoit la vie sur Terre. Car c'est sur la diversité des espèces que la vie s'appuie pour se maintenir, lorsque le milieu physique change. (...) La différence, c'est l'atout maître de la vie.
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Certains oiseaux sont capables de produire jusqu’à 600 notes différentes avec un débit de 200… notes à la seconde.
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La nature est paresseuse, elle ne sélectionne pas caractère par caractère, mais opère sur l'équipe "morphologie-physiologie-comportement". C'est cet ensemble qui est testé au filtre de la reproduction. Si cette équipe se reproduit la nature le conserve. Et peu importe si toutes les composantes de l'équipe, prises une à une, ne sont pas les meilleures. (page 89)
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Nécessaire imprévisibilité de la vie sauvage

La prise de contrôle de l'homme sur le monde rétrécit son univers. Que serait un monde qui ne serait peuplé que d'espèces élevées, contrôlées, engraissées, dépendantes, asservies. Où est la magie? Que serait un monde dont les créatures qui nous dérangent seraient supprimées? Souhaitons-nous une Terre où des représentants de chaque espèce, autrefois libre, seraient conservés pour mémoire dans des aquariums géants et des zoos, arches de Noé pathétiques et dérisoires ? Cette prise de contrôle nous emprisonne en nous sécurisant, Elle referme notre espace de liberté. Quels choix, quelles responsabilités, quelle liberté, dans un parc d'attractions? En souhaitant échapper à l'imprévisibilité des requins et à celle de tous ceux qui nous échappent, nous construisons les remparts qui nous enferment. En revanche, l'imprévisibilité créatures qui ne répondent pas à nos règles élargit notre horizon, c'est une fenêtre sur le rêve, la surprise, le merveilleux. C'est une école de la rencontre, où l'on apprend patiemment la distance juste pour apprivoiser l'"Autre", celui qui est irréductible.
Quel monde voulons-nous offrir à nos enfants? Des monocultures, des fermes d'aquaculture, des lieux de production de protéines? Je serais malheureux d'avouer à mes enfants et petits-enfants: "Quand j'étais sur la Calypso, j'ai profité des derniers grands animaux sauvages. Ils m'ont offert des joies immenses, des moments de plénitude. Mais je n'ai pas su vous les transmettre." Pis: "Je savais. Tout le monde savait. Les scientifiques avaient tiré le signal d'alarme. Tous les gouvernements du monde avaient signé l'appel de Rio en 1992. Nous étions abreuvés de chiffres qui mesuraient, pas à pas, la dégradation de la biodiversité. Nous avions des statistiques qui nous offraient des prospectives sans ambiguïté... et je n'ai rien fait pour vous offrir des requins dans un monde sauvage."
Certains, oubliant que nous sommes parcelles de vivant, irrémédiablement liés à tous les êtres vivants, passent les espèces au filtre de l'utilité. Ils séparent ainsi le bon grain de l'ivraie, les bons poissons des requins, les utiles des nuisibles. Si nous utilisons le filtre de la rentabilité pour juger de ce qui doit être conservé ou pas, qui retiendrons-nous, tant les normes varient avec les époques, les territoires, les traditions, les cultures, les philosophies? Suis-je utile ? Serais-je conservé ? En revanche, si nous savons faire de la place aux encombrants et aux insignifiants, nous saurons faire de la place à chacun d'entre nous, humains et non-humains, avec ses différences et sa singularité.
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