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Citations de Françoise Kermina (19)


Paysans d'abord, riches ensuite, chefs de parti enfin après la percée historique de leur ancêtre Sylvestre comme tribun populaire au XIVe siècle, les Médicis commençaient à figurer parmi les principales dynasties d'Italie. Une origine légendaire estompait ce passé mercantile, car ils se prétendaient issus d'un chevalier français, Everard compagnon de Charlemagne. Leurs armes commémoraient le combat mythique livré par ce preux contre un géant malfaisant, Mugello, dont le fouet, garni de six boules de fer, s'était imprimé par miracle sur son bouclier. On oubliait ainsi que le nom de Mugello désignait en réalité le village natal de la famille.
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Dès le lendemain, Henri IV jouait un méchant tour à sa femme. Il lui amenait Henriette d'Entragues. Plusieurs grandes dames s'étaient faites porter malades pour esquiver la corvée d'avoir à présenter la favorite à la reine. Mme de Nemours, nommée surintendante de sa maison à cause de sa parfaite connaissance de l'italien, ne put s'y refuser et y gagna une défaveur définitive. En présence des courtisans très embarrassés, le roi affichait une joviale désinvolture. "Celle-ci, dit-il à sa femme, a été ma maîtresse, et elle veut être désormais votre particulière servante." La marquise, au lieu de baiser le bas de la robe de Marie, lui effleura le genou et le roi, d'une bourrade, l'agenouilla de force. La reine parvint à rester impassible.
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Richelieu ne fut jamais un favori au sens convenu du mot, et tout d'abord parce qu'il ne plaisait pas au roi. Jusqu'à la fin de leur collaboration, en fait de leur vie, Louis eut à surmonter l'irritation, l'antipathie, la méfiance que lui inspirait son ministre. C'est ce qui permit à celui-ci de ne pas tomber dans le piège qui avait perdu ses devanciers. Jamais il ne s'abandonna à aucun triomphe. Il ne chercha pas la popularité. Il fut très riche mais n'éclipsa en rien le faste royal. Il fut génial sans effarer un esprit médiocre. Sa puissance fut dans tous les cas au deuxième rang.
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Ce palais du Luxembourg est l'aubaine des biographes de Marie de Médicis qui peuvent ainsi dénigrer tant qu'ils peuvent son action politique, puisqu'ils se rattraperont sur son mécénat... Esprit médiocre, recherche de ses aises, passion du luxe, ces traits qui la caractérisent, nous les voyons transposés dans sa régence en manœuvres sans envergure, pacifisme à tout prix, dissipation des fonds publics. Et nous les retrouvons dans ses rapports avec la vie artistique de son temps sous forme d'insignifiance créatrice corrigée par un goût sûr et une libéralité sans mesure.
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Richelieu recommanda à son ambassadeur dans les Pays-Bas de s'arranger, en la calomniant au besoin, pour la faire partir le plus vite possible.
Ce ne fut pas difficile. La reine Marie faisait tout ce qu'elle pouvait pour déplaire à ses nouveaux hôtes. Elle saluait le prince d'Orange sans ôter son masque et sans lui ouvrir la portière de son carrosse. Elle refusait d'embrasser sa femme. Le jour de son entrée à La Haye, elle ne priait pas les députés de se couvrir, bien qu'il plût à seaux. Elle recevait la reine de Bohème à la porte de son appartement et non au bas de l'escalier.
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Rubens était l'un des hommes les plus séduisants de son temps. Aux charmes de la culture et de l'esprit, il joignait une beauté athlétique. Diplomate d'occasion - il connaissait toutes les cours d'Europe -, il put exercer, sous la tyrannie obtuse de la reine, ses dons de conciliateur.
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Leonora Galigai et Concini n'avaient finalement en commun que le profit qu'ils tiraient de la reine, mais là encore ils se trouvaient en désaccord. Elle voulait l'argent, et lui les honneurs, elle la réalité, et lui l'apparence des choses.
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Cette fortune des grands-ducs de Toscane apparaît seulement, aujourd'hui, sous sa forme extérieure : les œuvres d'art qu'ils ont laissées. En leur temps, elle constituait l'un des principaux ressorts de la politique européenne. Les Médicis comptaient parce qu'ils pouvaient prêter, au bon moment, plus d'argent que les autres.
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Le siège de La Rochelle est le type même de ce que fut, tout au long, la vie de Richelieu, un noeud inextricable de grandes affaires et de soucis ineptes. Le siège lui-même était difficile, à certains moments presque sans espoir. Les troupes se débandaient, les munitions manquaient... Il fallait lutter contre tout, contre la fatigue, contre le défaitisme, contre les Anglais, contre la mer elle-même par où ils venaient... Et pourtant, ce qui harcelait le plus Richelieu, en ces journées fiévreuses, c'était la sombre mine du roi lorsqu'il l'avait quitté, et c'était de se demander pour quelle raison il était parti.
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A l'intérieur des salles, c'était un vrai capharnaüm : tiroirs éventrés, vitrines brisées, pierres arrachées de leur monture… Tous les outils de la cambriole s'y trouvaient également : vilebrequins, scies à découper, pinces de toutes sortes… Stupéfaits, les soldats découvrirent les vestiges d'un repas.
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On ne sait pas grand-chose de ce personnage [le baron d'Alopens, ministre de Russie à Berlin], sinon deux détails piquants. Le premier est sa manie de se croire adoré des femmes. "Ma foi, je ne sais ce que j'ai, disait-il, partout où je vais, les femmes me suivent." L'autre anecdote concerne ses rapports avec lord Castelreagh, ministre des Affaires étrangères anglais. Comme celui-ci ne parlait ni le russe ni le français et qu'Alopens ne connaissait pas un mot d'anglais, ils avaient décidé de s'entretenir en latin, comme au Moyen Age, mais ils y étaient aussi nuls l'un que l'autre, si bien que leurs échanges humanistes étaient un dialogue de sourds.
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On connaît le mot si souvent répété du prince de Ligne : "le congrès ne marche pas, il danse", mot qui irrita tant le tsar que le prince dut s'en excuser, sans doute par un autre mot.
Il serait plus vrai de dire que la danse est la façon de marcher du congrès. Napoléon avait été un souverain profondément déroutant, prolongeant en fait, bien que couronné, la sévérité du monde révolutionnaire. Les fêtes de l'Empire, nombreuses et suprêmement fastueuses, étaient aussi peu joyeuses que les anciennes fêtes stéréotypées de la Révolution. C'étaient des fêtes à système, à message, qui voulaient enseigner quelque chose. Celles de Vienne sont tout le contraire, un tourbillon d'individualités rendues à la paix, au plaisir de vivre, à la légèreté des anciens temps.
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Elle [Mme de Lieven] a choisi le seul rôle qui, en son temps, convienne à une femme ; elle n'agit pas, elle inspire ceux qui agissent ; elle ne fait pas de politique, elle s'arrange pour que la politique se fasse sous ses yeux, et grâce à elle. Dans son salon, elle règne et ne gouverne pas.
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Ce prototype de l'aristocrate autrichien n'est pas autrichien mais rhénan, d'une illustre maison westphalienne remontant à l'époque carolingienne. c'est de ces temps reculés que date son nom, selon une légende sans doute fabriquée de toutes pièces. Alors qu'on dénonçait à Charlemagne, comme traître, un certain Metter, l'empereur se serait écrié : "Metter ? non, je n'y croirai jamais, Metter...nicht !"
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On a expliqué leur désastreuse mésentente tout d'abord pour les raisons les plus simples. Antoine ne cessa que très peu de temps d'être l'homme de sa nature réelle, un libertin. Il aima d'abord sincèrement sa petite épouse ardente, puis ses exigences, ses jalousies, son goût bizarre de l'absolu le lassèrent. On a dit aussi que leurs convictions religieuses différentes les éloignèrent l'un de l'autre, mais comme nous le verrons, c'est plutôt leur animosité grandissante qui les porta à embrasser avec fureur des fois opposées. [...] Le drame de la reine, après tant d'euphorie aveugle, ce fut de devoir admettre la faiblesse de caractère irrémédiable d'Antoine, faiblesse longtemps camouflée par sa réelle bravoure physique. L'image qu'il lui avait d'abord proposée d'un hardi chef de guerre, modèle de virilité pour toutes les jeunes filles, se ternit bientôt. Ce héros séduisant, beau parleur, galant, se révéla un brouillon sans énergie, sans persévérance, sans projet, girouette tournant au moindre vent, n'ayant aucune des qualités requises pour s'imposer comme ce roi de Navarre qu'il avait exigé d'être. Ce genre de désillusion, pour une femme d'un caractère aussi entier que Jeanne, ne pouvait se pardonner. Ce fut une tragédie intime assez brève, qui se termina par la catastrophe nécessaire, la mort d'Antoine.
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Restout : simple peintre du roi avant le 10 août, il était devenu, à soixante ans, inspecteur général du Mobilier national, grâce à son protecteur, le citoyen Roland, ministre de l'Intérieur.
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La Sainte-Alliance était un projet un peu fou, un peu hypocrite, mais c'est la dernière manifestation de ce qu'on appelait autrefois la chrétienté, et elle connaîtra le même déclin. Elle n'aura aucun commencement d'exécution et se transformera vite, de l'aveu même du tsar, en arme de combat contre les aspirations libérales des peuples. Elle n'en est pas moins l'embryon d'une entente inetrnationale dont nous verrons les avatars jusqu'à nos jours.
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De grandes fêtes se préparaient à la Cour pour un double mariage, décidé en conclusion du traité, celui du roi d'Espagne avec Élizabeth, la fille aînée de Henri II et celui de Marguerite, sa sœur avec le duc de Savoie. Un jour que Monluc se trouvait à Nérac, chez le roi de Navarre, celui-ci lui montra une lettre qu'il venait de recevoir du duc de Guise qui lui donnait le programme des joutes où le roi devait prendre part.
Page 120
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Mû par cette incantation, un petit garçon était apparu, le moins "rechigneux" qui fût jamais. Le roi, poursuivant sa mise en scène, s'en empara prestement après avoir accroché au cou de sa fille la chaîne d'or.
Page 83
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