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Critiques de Françoise Kermina (10)
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Agnès Sorel : La première favorite

On a beaucoup répandu l'idée qu'Agnès Sorel qui avait environ 21 ans lorsque le roi Charles VII posa son regard sur elle en 1443 eut sur ce roi le pouvoir de le transfigurer. Si ce fut le cas, son influence s'exerça sur un laps de temps assez court, car elle mourut dès 1450,sans doute empoisonnée au mercure, comme cela semble maintenant être définitivement prouvé. Encore que cette mort brutale ne fut peut-être pas le résultat d'une action criminelle mais plutôt celui d'une utilisation à très haute dose dans la mesure où Agnès s'en servait elle-même apparemment pour traiter son ascaridiose. Mais l'on a vite fait d'imaginer derrière cette mort une main criminelle et la liste est longue de ceux qui auraient pu vouloir précipiter la mort de la Dame de Beauté, ainsi appelée parce qu'on l'avait mise en possession de ce château qui avait été une des demeures prisées par Charles V, grand-père de Charles VII.

On cite souvent le nom de Jacques Cœur, qui avait l'argentier de Charles VII et un protégé d'Agnès et dont l'étoile devait pâlir moins d'un an après la mort de la jeune femme et l'on dit parfois que sa déchéance et sa chute rapides ne seraient que la conséquence de certains soupçons du roi. L'envie et la jalousie devaient plutôt avoir joué un rôle dans l'histoire, mais les deux choses ne s'excluent peut-être pas. On ne sait s'il a réellement quelque chose à voir avec la mort étrange d'Agnès Sorel, laquelle ne soutenait pas moins que Yolande d'Aragon, duchesse d'Anjou et belle-mère de Charles VII, les projets de reconquête de ce dernier face à l'envahisseur anglais. Il ne faudrait cependant pas voir des complots partout, mais c'est un fait que le futur Louis XI qui ne supportait pas que Charles trompât son épouse, Marie d'Anjou, fille de Yolande, avec Agnès Sorel, détestait la jeune femme issue de l'entourage de l'épouse du Bon Roi René. Marie était en effet la mère de Louis et c'est vrai que ce dernier avait beaucoup de comptes à régler avec son père. De là à voir en lui le commanditaire d'un meurtre par empoisonnement, il y a un pas que nous nous garderons de trop vite franchir. Dernière personne sur qui planait un doute, la cousine germaine d'Agnès, Antoinette de Maignelais, tombait assez vite dans les bras du roi, quelques mois à peine après la mort de la favorite de Charles VII.

Quelle douleur éprouva ce dernier à cette occasion ? Il faudrait creuser la question à la suite de Georges Minois et de Philippe Contamine, grands biographes du cinquième souverain de la dynastie des Valois.

Françoise Kermina a tenté une synthèse équilibrée avec les données nouvelles dont elle disposait au moment d'ëcrire ce livre, agréable à lire.



François Sarindar, auteur de : Jeanne d'Arc, une mission inachevée (2015) et Charles V le Sage, Dauphin, duc et régent (2019)
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Jeanne d'Albret

Jeanne d'Albret était une Valois, élevée à la cour de France sous le règne de François Ier, tout en appartenant à la maison d'Albret, dont elle héritera de nombreux fiefs, du Béarn et de la Basse-Navarre qui étaient alors des états souverains. Sa mère, Marguerite d'Angoulême, contribua à répandre l'humanisme et les idées nouvelles. Jeanne ira plus loin en adoptant la religion de Jean Calvin, à laquelle elle restera toujours fidèle. Elle fut l'épouse d'Antoine de Bourbon et la mère de Henry IV. Cette biographie intéressante nous plonge dans une époque extrêmement troublée, où la violence atteignit des paroxysmes, aussi bien du côté des protestants que des catholiques.
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Marie de Médicis : Reine, régente et rebelle

Qu’elle l’ait voulu ou non, Françoise Kermina nous offre à travers sa biographie de Marie de Médicis un portrait de la médiocrité humaine. Personne ne sort par sa plume habillé d’un manteau de gloire.

Et pourtant l’auteur ne cherche pas à jouer les pamphlétaires. Elle est une vraie historienne qui respecte les règles de son métier. La médiocrité se dévoile comme, sous la lumière, un texte écrit au jus de citron. Le cynisme est discret, délicat. Il se fait tout petit mais fréquent et son accumulation laisse une trace sensible.



Henri IV était donc autant accroc aux femmes que Dominique Strauss Kahn. Sully, écarté du pouvoir à la mort de son roi, chercha constamment à retrouver sa place, du genre à lever le doigt en disant « Heu… je suis là si vous avez besoin ». Concini, un matamore qui ne pensait qu’à accumuler titre et charge ; un vrai paon tout en apparence. La Galigaï : une Harpagon complètement accroc aux richesses qu’elle aurait caché sous son matelas si cela n’avait pas élevé celui-ci jusqu’au plafond. Louis XIII : complètement dominé par sa mère, obstiné, cruel. Richelieu… ah là on admet le génie, mais aussi hypochondriaque, courtisan mielleux avant la Journée des Dupes, tyrannique après.

Et Marie.

Indolente, dépensière, jalouse (pas sans raison) ; Françoise Kermina ose même le mot « sotte ». Soutenant ses favoris – la Galigaï et Concini surtout – jusqu’à l’aveuglement. Mais malgré ces petites médiocrités, l’auteur la décharge de la responsabilité dans l’assassinat de son roi de mari. Elle lui accorde une politique de maintien de la paix pendant sa régence, et surtout met en avant son soutien des arts et de la culture. Son portrait échappe à la légende noire qui a servi de fond historique par exemple à la série BD « Les 7 vies de l’Épervier ».



La médiocrité de la vie de cour serait presque risible si l’auteur n’avait pas établi un contraste aveuglant avec le sort réservé au peuple. Le « jeu de la cour » comme Françoise Kermina le nomme, se fait aux dépends de ceux d’en bas, essorés par l’impôt, maltraités par les armées qui font semblant de vouloir s’affronter, écrasés en cas de révolte. une vision en creux qui justifie pleinement la Révolution, le régime démocratique et l’égalité de droit.



D’un style agréable et enlevé, cette biographie se lit presque comme un roman. De nombreux extraits de lettres émaillent un texte qui fait peu appel aux notes de bas de page.

Une vraie biographie pour grand public.

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Où sont les diamants du Roi ?

Décliné habilement sous forme de roman policier, l'histoire du vol du Garde-Meuble en septembre 1792.

En mêlant personnes historiques (Restout, Danton, Roland, Carra, Gorsas, Pétion, Fabre d'Eglantine, Santerre, Fouquier-Tinville) et personnages fictifs ( le couple Heuchet, Letellier, Morel…) on assiste à l'enquête.



Le sous-titre du roman "Enquête à Rouen sous la terreur" est trompeur, car l'action se déroule à Paris en 1792...



Le 11 septembre 1792, Alcide et Louise Heuchet, des rentiers habitant à Sotteville, près de Rouen, viennent à Paris pour la première fois et attendent leur cousin Restout devant le Garde-Meuble, place de la Révolution à Paris.



Jean-Bernard Restout, directeur du Garde-Meuble de la Couronne fait visiter le bâtiment et les trésors qu'il contient à ses cousins ; hélas, enfermés dans une commode dans des tiroirs secrets, ils ne sont pas visibles aux visiteurs et sont décrits par Restout : le Diamant bleu, le Sancy et le Régent qui ornent la Toison d'or.



Un peu dépités, ils regagnent leur logement et apprennent quelques jours plus tard le vol du Garde-Meuble.

On suit alors l'enquête du commissaire Letellier et les rocambolesques découvertes jusqu'en 1806.



Si le mélange d'intrigue policière et de vérités historiques est bien réalisé, le nombre de personnages nuit au suivi de l'enquête, malgré le Répertoire des noms inséré en fin d'ouvrage.



Cet évènement historique "Le Vol du Garde-Meuble" a eu effectivement lieu à l'hôtel du Garde-Meuble (aujourd'hui l'hôtel de la Marine, place de la Concorde à Paris).

9 000 pierres précieuses soit l'équivalent de sept tonnes d'or, de bijoux, orfèvrerie et pierreries furent dérobées pendant cinq nuits par une trentaine de brigands qui, bien renseignés, ne fracturent que les armoires principales qui contiennent les oeuvres majeures de la réserve.

Certains des voleurs arrêtés le dernier soir et sur dénonciation sont guillotinés ou emprisonnés, dont Restout, le directeur., qui fut libéré en 1794 et disparait en 1798...

On retrouva certains diamants chez les Depeyron, mais les plus beaux diamants dont le Diamant Bleu, jamais…

Vingt ans après, le 19 septembre 1812, un diamant bleu de 45,5 carats et de forme ovale apparaît outre-Manche. Cette « apparition » correspond exactement à vingt ans et deux jours après le sac du Garde-Meuble, c'est-à-dire deux jours après la prescription légale du vol de 20 ans.



Mais on ne trouva (chercha ?) jamais les commanditaires et certains des bijoux.

On soupçonna Danton et Roland afin de corrompre l'ennemi (le duc de Brunswick) et gagner Valmy…



Je vous laisse découvrir et approfondir cet évènement sur les sites de Wikipédia et Hérodote, ou Historia.



Une sacrée histoire !
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Les dames de Courlande : Egéries russes au XI..

La Courlande, où est-ce me direz-vous ? Réalité ou nom mythique d'un pays légendaire ? En réalité La Courlande est le nom ancien -et fort joli- de notre actuelle Lettonie. Née à l'époque des peuplades barbares des Kours, elle fut tantôt allemande et tantôt russe avant de devenir elle-même. Des hommes la dirigèrent, mais ce sont surtout des femmes dont on se souvient, ces "dames de Courlande" qui jouèrent un rôle prépondérant dans les affaires comme on appelait au XIXème siècle la politique. Maîtresses ou égéries, le plus souvent les deux, elles jouèrent un rôle occulte mais non négligeable surtout après la chute de Napoléon de par leur influence , leurs relations, leurs salons, leurs lettres et leurs conseils à ceux qui faisaient et défaisaient les frontières de l'époque. Maîtresses de Metternich (la comtesse de Lievent, la duchesse de Courlande et la duchesse de Sagan, fille de la précédente, précisons) ou de Talleyrand (la duchesse de Dino fille et soeur des précédentes, on faisait les choses en famille à cette époque...), sans oublier une aventurière mystique et soi-disant voyante, la baronne de Krüdener, qui influença le tsar Alexandre et parraina la Sainte-Alliance, toutes ces femmes, souvent rivales se servirent de leurs amours pour déployer leurs ambitions, utilisant plus souvent leurs amants qu'étant utilisées par eux, tout en les aidant de manière à se rendre indispensables.

Plus concrètes que des légendes elles laissèrent leurs traces dans l'histoire, s'appropriant ainsi un monde essentiellement dévolu aux hommes.

Ce livre de Françoise Kermina est autant une biographie de ces dames qu'un essai sur la période allant de la chute de Napoléon Ier à Napoléon III. Le sujet est vaste, on le voit ; s'il récapitule beaucoup de ce qui a déjà été dit, il apporte des éclairages nouveaux et des mises au point intéressantes sur le rôle des grandes dames de cette période, à travers l'évolution de la société.

Bien écrit, bien documenté ce livre sérieux sans ennui et relativement facile d'accès interessera les passionnés du XIX ème siècle, et les féministes que les femmes de toutes époques n'ont du reste point attendues pour prouver leur valeur. Promotion canapé me direz-vous ? Erreur ! le plumard était plutôt à l'époque la récompense des bons amants que le moyen de parvenir. Avis aux amatrices...
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Jeanne d'Albret

Jeanne d'Albret fut bien plus que la mère d'Henri IV, rôle auquel l'histoire a tendance à la réduire parfois. Elle fut une princesse de France, une souveraine, héritière en son nom propre de la Navarre, une ardente réformée, une femme amoureuse et trahie, un caractère fort dans un corps qui l'était bien moins. Dotée d'une force de caractère bien supérieure à celle d'Antoine de Bourbon son volage époux, volage autant côté femme que côté religion, elle ne cessa jamais de lutter, pour la Réforme, pour ses États, pour son fils, et forme une figure vraiment fascinante.

Cette biographie a en plus l'intérêt de revenir un peu sur l'histoire de la Navarre, ce petit royaume bien mal coincé entre deux puissants voisins, et sur les débuts de la Réforme en France.

Très intéressant!
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On a volé les joyaux de la couronne

LES ÉNIGMES POLICIÈRES DE L’HISTOIRE : Une collection qui raconte des histoires vraies, faits divers ou drames, qui ont à leur époque défrayé la chronique. ..

Dans la nuit du 11 au 12 septembre 1792, un vol audacieux est perpétré au Garde-meuble, place de la Révolution : les plus beaux diamants du trésor royal ont disparu. Qui a fait le coup ? On parle aussi bien des partisans de Marie-Antoinette que de Danton. Tous les partis se soupçonnent. On perquisitionne dans les bas-fonds, on lance des policiers aux trousses de Brunswick, le général prussien collectionneur de pierres précieuses. Et les arrestations, elles, se multiplient...
Lien : https://books.google.fr/book..
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Agnès Sorel : La première favorite

Un livre très bien documenté sur la vie d'Agnès Sorel.
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Marie de Médicis : Reine, régente et rebelle

Très belle biographie sur Marie de Médicis. D'abord, elle est facile à lire. Ensuite, elle met en exergue autant les défauts de la reine puis régente (défauts notables qui ont tout de même entraîné des conflits intérieurs) que ce qu'elle a pu apporter (ses cercles, les arts).
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Marie de Médicis : Reine, régente et rebelle

Françoise Kermina nous livre un portrait qui, tout en n'occultant pas les faiblesses et les médiocrités du personnage, n'est pas pour autant un blâme au vitriol comme on en lit si souvent sur cette reine et régente florentine. Une écriture claire tout en étant plus sophistiquée que les biographies de Simone Bertière et Michel Carmona, un emploi des citations tout en douceur, ni trop opulent, ni trop absent. Et surtout: FORCE DÉTAILS!
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