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Citations de Françoise Pitt-Rivers (15)


"Un portrait appartient à celui qui le regarde ."


Pierre Assouline.
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J'ai dû me tordre le cou pour revoir l'affiche tant j'avais de mal à croire à ce qu'elle m'annonçait: une exposition Sanyu au musée Guimet. Sanyu, ce peintre chinois resté très ignoré du monde de l'art, était-il enfin sur le point d'être reconnu par Paris où il avait vécu et travaillé quelque quatre-vingt ans plus tôt, et qui l'avait laissé sur le bord du chemin de la célébrité ? (...)
J'étais allée dès le lendemain à Guimet visiter l'exposition. Les salles où elle se tenait étaient presque désertes. La célébrité n'avait pas encore l'air d'être au rendez-vous pour Sanyu. Contemporain de Foujita dans le Montparnasse des années trente, ayant comme lui fait le choix de vivre en France, il était bien loin d'avoir atteint la renommée du Japonais(p. 13-14)
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Si, pendant la nuit, un des pitons vissés à l'épais cadre sculpté n'avait pas cédé, si le tableau ne s'était pas décroché et, tombant sur le bureau Louis XV, n'avait pas renversé le buste de l'oncle Le Picard, peut-être ne me serais-je jamais intéressée à l'histoire de Jean Lacoste. A quoi tiennent les choses?
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Je n'avais probablement pas lu, au moment de sa parution, il y avait quarante ans de cela, l'article de Roché sur sa "brave petite collection". l'aurais-je lu que j'aurais certainement oublié le passage où, pour évoquer celles de ses oeuvres qui n'avaient pas "atteint la gloire", il les compare amoureusement à des "Belles au bois dormant". Les tableaux de mes parents, les Serge Férat, les Prunat, les Sanyu, étaient justement de ces belles endormies que personne n'était venu réveiller. (p. 230)
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Les beaux jours arrivaient et Marie avait décidé d'emmener le petit Auguste à Châtenay pour lui faire profiter des bienfaits de l'air de la campagne. Elle était persuadée que "suivre le route de la nature" était la meilleure chose qui fût pour la santé de notre fils et même pour son éducation. J'avais beau parfois sourire de ses convictions nées de sa lecture des livres de Jean-Jacques Rousseau, je ne pouvais, dans l'ensemble et surtout en ce qui concerne la santé, que l'approuver.
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Depuis deux ou trois ans Roché s'intéressait à un jeune peintre, surnommé le "Matisse chinois". Né avec le siècle dans la province du Sichuan, Sanyu-tel était son nom-était arrivé à Paris il y avait une dizaine d'années dans le but de devenir peintre. A ses yeux, comme à ceux du monde entier, Paris et spécialement Montparnasse étaient le centre du monde de l'art. Après avoir étudié la calligraphie au Japon, c'était à la Grande Chaumière qu'il s'était inscrit pour recevoir une formation à l'art occidental et il appartenait maintenant à ce groupe cosmopolite de peintres qui constituaient dans les années trente l'école de Paris, dont l'autre membre asiatique était Foujita. (p. 141)
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Si le savant [M. Lavoisier] était admiré par ceux qui connaissaient ses travaux et voyaient dans l'aboutissement de ses recherches l'espoir de changements pour le bénéfice de l'humanité tout entière, le fermier général, lui, était unanimement détesté à Paris, en tant que responsable de la construction d'une muraille encerclant la ville, moyen qu'il avait trouvé pour imposer une taxe sur chaque marchandise qui la franchissait. Les Parisiens se plaignaient qu'on les enfermât comme dans une prison où l'air allait leur manquer, disaient-ils. Mais leur principale doléance demeurait de devoir payer des droits de douane qu'ils jugeaient intolérables. "Le mur murant Paris rend Paris murmurant" disait-on dans les cafés.
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Et pourtant cette fin d'après-midi de printemps de l'année 2004 reste pour moi inoubliable. Quand j'y repense aujourd'hui, je suis encore étonnée de l'importance de la place du hasard dans le cours d'une vie. Hasard, destin, providence ? Qui peut le dire ?
(...)
Personne ne m'avait parlé d'une exposition Sanyu, Sanyu dont, depuis la mort de mon frère, je possédais les deux tableaux qui lui venaient de nos parents. Il faut dire qu'elle n'avait pas fait grand bruit à Paris, cette exposition. Au reste qui aurait pu m'en parler ?
Personne autour de moi ne savait qui était ce peintre . Ni les amateurs d'art, ni ceux qui ne l'étaient pas. (p. 229)
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Parmi ces membres fondateurs, il y avait deux femmes, Angelica Kauffmann et Mary Moser, toutes deux fort bien en vue à la cour. [...]N'en concluons pas trop hâtivement à une attitude spécialement libérale des Anglais vis-à-vis des femmes artistes. Au contraire, il faudra en effet attendre un siècle et demi pour qu'une troisième femme soit admise à pénétrer dans cette illustre assemblée.
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Se séparer de sa librairie, voilà le sacrifice qui va lui être imposé.
(...) C'est à celle qui l'a si bien conseillée au moment de sa création que Von cède alors sa librairie. Sous la nouvelle direction de Madeleine Feuchtwanger, désormais la Librairie Yvonne Vierne va changer son nom pour celui de la Porte étroite, ce que ma mère n'a pas eu le temps de faire, faute d'avoir pu rencontrer André Gide.
De toute façon, il valait mieux pour elle ne pas parler de Gide rue de l'Université, le "Familles, je vous hais!" des -Nourritures terrestres -aurait été trop difficile à expliquer.
Rien ne s'opposait plus au mariage de mes parents, bientôt célébré à Saint-Thomas d'Aquin, en la chapelle Saint-Louis, le 21 mars, jour du printemps de l'année 1924. (p. 126)
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La route traversait des pâtures et notre chevauchée dérangeait les troupeaux de moutons qui fuyaient à notre passage, taches blanches sur l'herbe encore verte du printemps qui filaient comme des nuages dans le vent.
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Plus tard, sans doute, relira-t-elle ce beau texte que Roché vient d'écrire , entre manifeste et testament, sur les tableaux et les peintres qu'il a suivis et aimés toute sa vie, sur les choix qu'il a faits dans leurs oeuvres. Aujourd'hui, c'est avec mon père qu'elle voudrait en parler; depuis qu'il n'est plus là, elle a l'impression que personne autour d'elle, si ce n'est ses enfants, n'apprécie vraiment ces tableaux qu'ils ont achetés ensemble et qui, tous, viennent de Roché. Au mieux sont-ils regardés, dans la famille, comme des curiosités. Il est vrai que depuis qu'on a rendu le Picasso, il n'y a pas un nom connu dans le lot. Alors... (p. 214)
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Mais la maison, elle, est bien réelle, qui me vient de mon père mais aussi de ma mère puisque sans elle je n'aurais pu la garder. Cette histoire valait bien d'être racontée, je crois, ne serait-ce que pour la remercier.
Pour la remercier d'avoir eu si bon goût dans tous les domaines, l'art comme les hommes, de n'avoir pas épousé l'étudiant en médecine binoclard de sa jeunesse, ni le bel américain de Boston, mais mon père, pour la remercier surtout, et c'est bien sûr l'essentiel, de ne pas m'en avoir voulu de l'évidence préférence que j'ai toujours eue pour lui.
Il était naturel que, de tout cela, même tardivement, j'aie voulu faire un livre, un livre pour elle, la petite libraire qui ne le lira pas.
Paris, 2021 [p. 237]
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C'est en effet comme un peintre installé devant le panorama du monde qu'il ( Balzac ) se voit, et s'il aiguise avec plus de précision son regard sur la société de notre temps, il est conscient de posséder ce génie de l'observation qui, selon ses propres termes, est "presque tout le génie humain". - 11 -
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Sans en avoir fait l'étude, Mme de B. avait un goût éclairé dans les arts. Je lui dois donc d'aimer la peinture, qu'elle m'a fait découvrir...
-Aucun de nous n'a la même sensibilité, me disait-elle en analysant, après m'en avoir laissé parler, le même tableau que moi. L'enthousiaste, l'homme sensible, l'esprit chaud ou le froid esprit critique, chacun a sa vision propre et telle ou telle oeuvre. M. Diderot, qui est un homme d'esprit et de sens, l'un des plus éclairés de notre temps, le pense et l'écrit.
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