Frank Giroud

Histoire assez classique mais solide qui raconte avec de multiples rebondissements la tentative d'extraction d'un président africain déchu mais qui a quelques petits secrets à négocier avec le pouvoir français.

Corruption, coups fourrés, action, cette première histoire en déborde.

Certains personnages sont foncièrement antipathiques et caricaturaux.

Un peu difficile de s'attacher au héros pour le moment.

A voir dans la suite.

A l'occasion du 80ème anniversaire de la création des Brigades Internationales, les Editions du Caïman s'associent aux Amis des Combattants en Espagne Républicaine (ACER) pour nous offrir un recueil de nouvelles noires, Brigadistes! préfacé par Cécile Rol-Tanguy. Le cahier des charges est le suivant: « L'angle des nouvelles est libre : univers violent de la Guerre d'Espagne, regard tragique et pessimiste, aspect politique, complexité, mais aussi solidarité Internationale, histoires d'amour, collectivisme, vie artistique... tout cela en lien avec les Brigades Internationales ». Les 20 collaborateurs, auteurs comme Patrick Bard, Didier Daeninckx, Michel Embarek, dessinateurs comme Bruno Loth, musiciens comme Cali, nous livrent des histoires personnelles ou non sur ces volontaires venus du monde entier se battre aux côtés des Républicains espagnols.

Brigadistes est un recueil homogène, riche de souvenirs de famille, de rencontres, d'amitiés, de lectures, qui fait revivre pour le lecteur le Bataillon Commune de Paris, le Winnipeg, la compagnie France Navigation, la Retirada…

Brigadistes!, en vingt nouvelles de qualité, rend un bel hommage aux 35.000 volontaires de 53 nationalités, dont beaucoup payèrent au prix fort leur engagement. Elles nous permettent aussi de faire connaissance avec des auteurs moins connus dont on a hâte de lire les ouvrages, je pense à Patrick Fort dont la nouvelle intitulée "Els ombres del coll dels Belistres" m'aura beaucoup touchée. On espère que cette belle initiative trouvera l'écho qu'elle mérite.

Les habitués du blog commencent à connaître le principe de cette collection, les autres pourront se reporter à ce que j’en disais au sujet de 50 ans après, des nouvelles de Mai 68 ou de C’est l’anarchie!. Côté auteurs et autrices… ah non, auteurs seulement! Bref, pas besoin de s’étendre, vous m’aurez compris. Côtés auteurs donc, on retrouve pas mal des habitués de la collection et donc de la première ligne de la littérature noire française actuelle. On retrouve surtout beaucoup de personnes qui ont déjà écrit sur la guerre d’Espagne (comme Maurice Gouiran, Ricardo Montserrat, Jean Ortiz, Philippe Pivion, les 3 Patrick: Amand, Bard, et Fort… ) mais qui ont aussi chanté à ce sujet (Pierre Domengès, Pascal Gabay, Tomas Jimenez, Serge Utgé-Royo, ou, peut-être plus inattendu ici, Cali, lui-même petit-fils de brigadiste) sans oublier les bédéistes Fabien Lacaf et Bruno Loth (qui sur notre sujet du jour est tout à la fois scénariste, illustrateur et éditeur de la série Ermo). Bref, des gens qui maitrisent un peu le sujet.



Brigadistes! n’a cependant pas vocation à être un ouvrage historique sur les Brigades Internationales. Il s’agit d’un recueil de nouvelles noires qui joue pleinement son rôle de nouvelle littérature réaliste qu’est la littérature noire. Ni historique ni hagiographique, le recueil donne au travers de différents parcours, différentes péripéties, un aperçu du vécu des brigadistes, de leurs souffrances, leurs espoirs et leurs désillusions, les solidarités et les divisions, les fidélités et trahisons…



Outre le plaisir de quelques textes à l’écriture particulièrement savoureuse, j’en garde le souvenir de quelques angles originaux comme Gilles Del Pappas qui nous narre une rocambolesque contribution de Marius Jacob au combat des brigadistes, la note punk 77 de Domengès, la touche sports populaires de Patrick Amand ou Roger Martin qui aborde la trop méconnue participation de noirs américains (et le soutien de certaines de leurs stars)…



Je n’en dirai pas plus car tout ce que je pourrais écrire sur le recueil sera moins intéressant à lire que le recueil lui-même. Fermez donc cette page et allez acquérir Brigadistes!.



Critique extraite d'un article publié sur le blog R2N2 à l'occasion de la mort de Josep Almudever Mateu, dernier membre encore en vie des Brigades Internationales.
Lien : https://romancerougenouvelle..

Brigadistes! Un magnifique recueil de nouvelles qui ont toutes un même objectif: rendre hommage à ces membres des Brigades Internationales qui voulaient, en dépit de leurs différences idéologiques, lutter contre le fascisme durant la Guerre D'Espagne. De très beaux textes et de belles pépites à découvrir aux Editions du Caïman!

20 nouvelles par des brigadistes, des historiens des romanciers sur les guerre d'Espagne et les brigades

Un récit intéressant inscrit dans une société qui s’apprête à prendre un virage majeur. Une histoire dans laquelle Winston Churchill est finalement accessoire, même si le livre porte son nom.
Lien : https://www.bdgest.com/chron..

Graphiquement, le travail d’Andrea Cucchi est de haute volée. Pour un premier album grand public (français), l’artiste nous offre une prestation réaliste qui évidemment a nécessité une recherche documentaire indéniable.
Lien : http://www.sceneario.com/bd_..

1894, Clementine Harper est amoureuse du jeune Winston Churchill, mais elle n'est pas du même rang que lui, alors pour réussir à l'intéresser et à se rapprocher de lui, elle décide de devenir journaliste.



Au départ, j'ai apprécié l'histoire, surtout la partie sur les problèmes que rencontre Clementine pour devenir journaliste, un métier interdit aux femmes comme encore beaucoup de chose à cette époque.

En revanche, la partie sur Churchill m'a moins emballé, on le montre vraiment comme un petit con, arrogant, qui profite des gens pour briller. Donc autant vous dire qu'en tant qu'admiratrice de Churchill, ce côté là ne m'a pas plu et pourtant j'essaie d'être objective un maximum.



Au niveau des dessins, pas fan non plus, on ne voit pas assez les expressions, il y a des coups de crayons sur les visages qui gâchent les traits.



J'ai quand même passé un moment sympa mais sans plus.

D'abord les critiques négatives afin d'évacuer vite ce qui ne va pas selon mon humble avis. Le traitement des personnages notamment de l'héroïne fait parfois trop cliché. J'avoue également que le dessin ne donne pas un rendu impeccable voir précis des visages des différents protagonistes.



Au rayon des bonnes nouvelles, j'accorde finalement un 4 étoiles car cette relation imaginée entre cette femme qui va devenir une journaliste reporter et le jeune Winston Churchill qui est entrain de construire sa légende en cette fin de l'ère victorienne m'a convaincu tout en me séduisant. Il n'en faut parfois pas plus.



J'ai également aimé la fin qui détruit un peu la légende de ce Winston qui est si souvent mis à l'honneur en oubliant ce qu'il a fait par exemple au Soudan. Après il sert de prétexte à nous montrer surtout une femme qui va se battre pour la cause féminine dans une Angleterre assez réfractaire. Pour autant, ce pays a accordé le droit de vote aux femmes en 1918 alors qu'il faudra attendre 1945 en France.



A noter qu'il s'agit de l'une des dernières oeuvres de Frank Giroud, ce scénariste prolifique, qui s'est malheureusement éteint durant l'été 2018. Il faisait parti de mes auteurs préférés car dans mon genre de lecture.

Une héroïne de fiction qui symbolise la condition des femmes en Angleterre à la fin du 19e siècle.



Clémentine Harper, fille d'un éleveur de chevaux, souhaite s'émanciper de sa condition à une époque où les femmes sont considérées comme des mineurs.



Le lecteur va vivre avec elle les nombreuses injustices qui en découlent.



Il sera question du droit de vote mais aussi de l'impossibilité de faire reconnaître son indépendance tant pour obtenir un logement qu'un compte en banque.



Il lui faudra se faire passer pour un homme pour faire reconnaître sa valeur comme journaliste.



Par ailleurs, Clémentine étant amoureuse du jeune Churchill, c'est le moyen pour l'auteur d'égratigner sa légende...



A découvrir !

Clémentine Harper, jeune fille issue de la classe moyenne s'éprend du jeune Winston Churchill qui appartient à la fine fleur de l'aristocratie anglaise. Un monde les sépare. Dès lors elle n'aura de cesse d'attirer son attention, au péril de sa vie parfois, mais sans arriver à lui faire partager ses sentiments. Le système est plus fort que les individus, ce livre sympathique s'emploie à le démontrer. L'héroïne qui préfigure les suffragettes allie la détermination au charme et au talent. Si Winston Churchill n'en sort pas grandi, il ne fait que partager les préjugés de son époque, et reste en cela très humain. La description de la société anglaise de cette époque est bien rendue, les dialogues font mouche et le graphisme agréable. Un moment de lecture plaisant et instructif.

Quand Clémentine Harper s’éprend de Winston Churchill, elle ne peut imaginer toutes les mésaventures et les drames à venir. Pour attirer son attention de ce jeune aristocrate, elle, la fille de maquignon, va successivement briller dans les courses hippiques, devenir journaliste, s’embarquer dans les pires expériences à une époque où la femme était juste bonne à se marier et faire des enfants.

Débutant comme une simili bluette romantique entre deux personnes que tout oppose, cet album s’oriente très vite vers un récit d’émancipation dans une Angleterre victorienne tiraillée entre ses codes sociaux et les premiers assauts de combats féministes, maison aussi un Empire qui vacille face aux prémices de guerres d’indépendance.

Si le personnage de Clémentine reste fictif, la réalité politique et sociale est quant à elle bien réelle. C’est ce qui fait l’intérêt majeur de l’album que j’ai moins aimé sur sa partie graphique. Les traits bien trop expressionnistes et l’usage intensif de couleurs sépia, au lieu de renforcer le récit, auraient plutôt comme conséquence de l’affaiblir.

J'avais découvert Frank Giroud avec la série de bande dessinée Destins que j'aime beaucoup et quand j'ai vu ce roman graphique sur les tablettes de mon libraire je n'ai pas pu résister!

Churchill et moi est donc l'histoire fictive de Clémentine Harper, fille de maquignon, qui croise la route réel du jeune Winston Churchill dans son apprentissage pour devenir un bon cavalier et soldat. L'histoire réel et fictive se croise et décroise et seule les amateurs d'histoire sauront démêler le vrai du faux mais ce n'est pas vraiment ce qui est important dans ce roman graphisme. Ont y suit surtout la vie d'une femme forte et indépendante, qui refuse qu'ont la cantonne au rôle de femme au foyer que son époque lui suggère.

Je n'ai pas de mauvais commentaire a faire sur cet ouvrage. Roman graphique intéressant, parfois dur et qui initie de très belle facon la jeunesse a L Histoire. Très bel oeuvre que je suggère aux filles dés l'entrée au second palier scolaire (11-12 ans)

Bledon (Lancashire), 1894. Soutenue par son père et sa tante, Clémentine Harper se lance dans le journalisme dans l’espoir d’attirer l’attention de son voisin, le jeune Winston Churchill, sur sa plume et sur son audace, à défaut d’être de son rang. Après s’être infiltrée dans un asile d’aliénés dont elle réchappe de justesse, ce qui lui fera écrire son premier plus beau papier d’investigation, elle suit le brillant aristocrate en plein conflit en Afrique du Sud et en revient, plus que jamais révoltée...



La pertinence du titre plus accrocheur que le nom d’une illustre inconnue révèle à lui seul tout un pan de l’Histoire qu’il nous faudrait réécrire, une moitié de l’humanité réduite aux coulisses de la sphère publique. Las, depuis peu, les héroïnes sont tellement à la mode que ce sont les hommes qui en écrivent la biographie ! De quoi encore s’interroger... Cette fois, il s’agit d’une journaliste pré-suffragette méconnue qui se lance dans la presse d’investigation et qui finit par signer en tant que femme ses articles, au tout début d’un 20e siècle où ses pairs étaient encore assujetties à leur père ou mari pour se loger ou ouvrir un compte. Un dessin réaliste sert cette histoire dans l’Histoire d’une héroïne à laquelle on s’identifie sans peine.


Lien : http://carnetsdesel.fr/?p=12..

Une fiction, Clémentine n'a pas existé, avec un Churchill bien réel. Fin de siècle, le 19ième. Clémentine face à son destin, elle veut être libre, journaliste. Elle est amoureuse de Churchill, pas lui. Dessins sombres, couleurs gris marron. J'ai été emporté par l'histoire.

Clementine est tombée amoureuse de son voisin, Winston de son petit nom. Un jeune homme au sale caractère qui ne l'apprécie pas réellement, donc pour le conquérir elle va tenter de devenir quelqu'un et découvrir le féminisme et le journalisme. La mention de Churchill n'est finalement qu'anecdotique, il s'agit de l'histoire d'une jeune fille au début du XXeme qui va tenter, tout comme Nelly Bly (dont s'inspirent ses reportages) de montrer qu'elle a sa place dans le journalisme et dans la vie. C'est enlevée, trépident et intéressant.

Malgré le titre, le héros n’est pas Churchill, qui est plutôt désagréable, mais la jeune femme qui en est amoureuse. Pour qu’il la remarque, elle participera aux concours hippiques puis deviendra la première journaliste de cette Angleterre d’avant 1900. Intéressant pour le côté des femmes qui veulent le même droit que les hommes : vote, logement, compte en banque, travail, etc. J’ai trouvé que cette bd partait un peu trop dans tous les sens. Asile psychiatrique, reportage historique un peu confus. Police de caractère trop petite, graphisme terne, trop long. Dans l’ensemble aurait été encore plus intéressant si plus concis.

Autant de qualités qui aboutissent en un très bel album à retenir parmi les titres de cette année 2018 !




Lien : http://www.auracan.com/album..

La vie est faite de choix et les choix que l’on fait peuvent changer toute une vie…a moins que notre destin ne soit de toute façon déjà écrit… cette série se base là-dessus.



Elle nous fait vivre toutes les possibilités qui s’offre à l’héroïne. L’histoire commence au premier tome et se divise en deux, suivant le choix fait par le personnage principal et ainsi de suite. Cela crée un « arbre des possibles » du destin du personnage. Une idée fort intéressante. Je n’ai encore lu que les quatre premiers tomes et ça démarre plutôt bien.



Le plus déstabilisant étant de passer d’un dessinateur à l’autre à chaque tome. Passer de Michel Durand (dessin fort réaliste) à Daphné Collignon (dessins plus « poétiques » aux couleurs très douces) n’est pas très « facile ».



Cependant j’aime le concept, on dirait aussi qu’à la fin tout va se rejoindre et donc Franck Giroud essaierait peut-être de nous faire croire que quelque soient nos choix notre destin est tout tracé… En tous cas je suis curieuse de savoir comment cela va se passer et surtout comment cela va finir.



J’était contente aussi de retrouver les dessins angoissants et un tantinet glauques de Hulet (dessinateur de « l’état morbide ») et je penses bien que je vais tenter de rassembler chez moi toute son oeuvre… l’univers particulier de ce dessinateur m’intrigue de plus en plus.



Les dessins de Daphné Collignon m’ont donné aussi envie d’observer de plus près son travail que je trouve remarquable (ses dessins dans « destins » on vraiment la douceur d’un poème). Elle n’a pas encore publié beaucoup de bandes dessinées pour le moment mais je lui souhaite de continuer encore longtemps !



cette note n’est pas finie… je la terminerais quand j’aurais lu la suite… et la fin…

Début d’une vaste série de 14 tomes, basée sur un postulat somme toute banal : comment un choix peut-il à un moment donné changer le cours des choses et de la vie ? A quoi aurait pu ressembler une vie si une autre voie avait été préférée ? Certes, ce procédé n’est pas à proprement nouveau. Il a été expérimenté à plusieurs reprises dans la littérature ou le cinéma. Cependant, il s’accompagne ici d’une dimension supplémentaire. Chaque opus est porté par un dessinateur et un scénariste différents. Du coup, il est intriguant d’observer la manière dont les créateurs s’emparent d’un même scénario et de personnages identiques, les font évoluer, avant de les abandonner à d’autres confrères. Intéressant aussi pour nous lecteur d’expérimenter la façon dont on arrive (ou pas) à suivre des personnages graphiquement différents d’un épisode à l’autre ainsi que la manière dont on aborde cette fiction : linéaire en suivant un seul et unique choix, qu’il soit moral ou radical ? Va-t-on opter pour une lecture alternée, histoire de mieux mesurer l’ambiguïté que comporte toute décision ?

Pour l’instant, les tomes lus valent plus pour l’intérêt de cette construction que pour les dessins un peu trop classique à mon goût.