L’époque n’a plus besoin de génies, parce que ce serait jeter des perles aux cochons.
Il faut que le pire arrive, car il n’y a pas de meilleur moyen pour nous dégoûter de ce qui est.
La civilisation ne peut croître et fleurir que si elle s’enracine dans la vie.
Fermer les yeux sur bien des choses, s’abstenir de les écouter, ne pas les laisser venir à soi, c’est le premier commandement de la sagesse, la première façon de prouver qu’on n’est pas un hasard mais une nécessité. Le mot qu’on emploie couramment pour désigner cet instinct de défense c’est celui de « goût ». Son impératif ne commande pas seulement de dire « non » quand le « oui » serait une marque de « désintéressement », mais encore de dire « non » le moins souvent possible. Eloignons-nous, séparons-nous de ce qui nous obligerait à répéter le « non » sans cesse. Rien de plus raisonnable : car, si petites qu’elles soient, les dépenses de force défensives, quand elles deviennent la règle habituelle, amènent une pauvreté extrême et parfaitement superflue. Nos grandes dépenses sont faites de la répétitions des petites. La défensive, la faction constante constituent – qu’on ne s’y trompe pas – une vraie dilapidation, un vain gaspillage des forces. En prolongeant l’état précaire que représente la défensive on s’affaiblit facilement au point de ne plus savoir se défendre…
Car la vie à la chasse du gain contraint sans cesse à dépenser son esprit jusqu’à épuisement alors que l’on est constamment préoccupé de dissimuler, de ruser ou de prendre de l’avantage : l’essentielle vertu, à présent, c’est d’exécuter quelque chose en moins de temps que ne le ferait un autre. Et de la sorte, il ne reste que rarement des heures où la probité serait permise : mais à pareilles heures on se trouve las et l’on désire non seulement pouvoir « se laisser aller », mais aussi s’étendre largement et lourdement.
« Avez-vous du courage, ô mes frères ? Êtes-vous résolus ? Non pas du courage devant des témoins, mais du courage de solitaires, le courage des aigles dont aucun dieu n'est plus spectateur ? »
« Tu as fait du danger ton métier, il n'y a là rien de méprisable. »
Les théoriciens de l’existence ne veulent pas que l’on se moque de l’existence, pour eux, il faut croire en un but de l’existence. (…) Du coup, l’homme doit de temps en temps croire qu’il sait pourquoi il existe. (…) Ce sont les esprits les plus forts et les plus méchants qui ont le plus fait progresser l’humanité : ils n’ont cessé de rallumer les passions assoupies, d’éveiller le sens de la comparaison, de la contradiction, du plaisir pris à la nouveauté, aux entreprises risquées, jamais tentées.
Beaucoup parler de soi peut aussi être un moyen de se cacher
Il y a une exubérance de la bonté qui ressemble à la méchanceté