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Citations de Fritz Zorn (200)


“Je crois que si la volonté de ne pas déranger est si néfaste, c’est précisément parce qu’il est nécessaire de déranger. Il ne suffit pas d’exister il faut aussi attirer l’attention sur le fait qu’on existe (…) quiconque agit dérange.”
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A la sérénité du Bouddha l’agitation du monde paraît ridicule, car lui-même n’a plus rien à voir avec cela. Au cynique les sentiments du prochain paraissent ridicules parce que lui-même n’a plus de sentiments. A celui qui ne joue pas au football il paraît ridicule de courir pendant des heures après un petit ballon de cuir ; il ne se demande pas si ce jeu ne serait pas follement amusant, il ne voit que le côté ridicule de ces hommes adultes qui jouent comme de petits garçons. Sans doute celui qui fait quelque chose se rend-il toujours ridicule aux yeux de celui qui ne fait rien. Celui qui agit peut toujours prêter le flanc ; celui qui n’agit pas ne prend même pas ce risque. On pourrait dire que ce qui est vivant est toujours ridicule car seul ce qui est mort ne l’est pas du tout. […] Comme nous ne nous rendions jamais ridicules, nous étions tributaires des autres qui le faisaient à notre place et nous divertissaient de cette manière. Voilà pourquoi nous trouvions les clowns si sympathiques, les autres nous faisaient rire, ce dont nous étions par nous-mêmes incapables. Il va sans dire que nous n’étions pas en peine de trouver des ridicules dans notre entourage car plus on est soi-même un magasin de porcelaine, plus n’importe qui, venu de l’extérieur, y prend pour vous l’aspect d’un éléphant.»
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(...) j'avais grandi dans une maison où la vie n'était pas bien vue, car chez nous, on aimait être correct plutôt que vivant.
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Le médecin scolaire fît projeter sur le mur une série de schémas des organes génitaux des deux sexes et, pour couronner le tout, la reproduction gigantesque en couleurs atroces des parties sexuelles de la femme, puis il déclara d'une voix émue: Hélas oui, mes enfants, tel est en réalité l'horrible aspect de la femme; aucun de vous n'aura sans doute envie d'entrer là-dedans, pas vrai ?

note du lecteur: toutes récriminations devront être adressées au dénommé Fritz Zorn
( je suis en train de chercher son adresse).



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Je crois que ne-pas-vouloir-déranger est quelque chose de mauvais parce qu'il faut justement qu'on dérange. Il ne suffit pas d'exister; il faut aussi attirer l'attention sur le fait qu'on existe. Il ne suffit pas simplement d'être, on doit également agir. Mais qui agit dérange - au sens noble du terme.
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-" Quand il ne peut pas vivre son rêve, il rêve de sa vie".
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Sans doute considère-t-on toujours la mort comme une chose peu réjouissante. Toutefois, si l’on songe que même aujourd’hui, il y a encore des gens qui se glorifient de mourir pour Dieu, la patrie capitaliste et ses trusts, on ne peut qu’en venir à la conclusion qu’il y a des raisons de mourir plus bêtes que le manque d’amour.
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Pas besoin non plus de recourir à un professeur pour apprécier mon cas ; il suffit d’avoir le courage d’appeler un chat, un chat. Je suis malheureux parce que je ne fonctionne pas et que je n’ai jamais fonctionné. Dans ma jeunesse, je n’ai pas été jeune, à l’âge adulte, je n’ai pas été adulte, devenu un homme, je n’ai pas été un homme ; sur aucun plan, je n’ai fonctionné.
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Si l’on jette un coup d’œil sur ce qui a été écrit jusqu’ici, l’impression pourrait facilement se dégager que ce qui compte, pour moi, c’est uniquement de dénombrer avec malveillance les faiblesses de mes pauvres parents afin de les faire passer ensuite pour les méchants qui m’auraient détraqué et auxquels il faudrait donc attribuer tout mon malheur. Mais j’ai tendance à croire qu’il y a davantage, dans ce récit, que la simple intention de rendre mes parents responsables de ce que j’aurais dû mieux savoir et mieux faire. Aujourd’hui, mes parents sont beaucoup moins, à mes yeux, les « coupables » que les covictimes de la même situation faussée. Ils n’étaient pas les inventeurs de cette mauvaise façon de vivre ; ils étaient bien davantage –tout comme moi- dupes de cette vie mauvaise, acceptée sans esprit critique.
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... on considère généralement, à tort, que les bons élèves et les gens intelligents, c'est la même chose.
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[…] Beaucoup de mes camarades étaient déprimés parce qu’ils avaient raté un examen, mais moi, j’étais déprimé quoique j’eusse brillamment passé le même examen. Je ne voulais voir que ce que nous avions de commun, que chacun de nous était déprimé, je ne voulais pas voir la différence, à savoir que le chagrin de l’un avait un sens, et que le chagrin de l’autre en était dépourvu. Qu’on broie du noir parce qu’on a été collé à un examen qu’on a préparé très longtemps et à fond, c’est normal. Mais qu’on soit tout à fait incapable de se réjouir de l’avoir si bien réussi et qu’on passe la soirée assis sans rien faire, aussi déprimé que celui qui a échoué, n’est pas normal.
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Je n'ai pas encore vaincu ce que je combats ; mais je ne suis pas encore vaincu non plus et, ce qui est le plus important, je n'ai pas encore capitulé. Je me déclare en état de guerre totale.
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Je suis jeune, riche et cultivé ; et je suis malheureux, névrosé et seul. Je suis issu d'une des toutes meilleures familles de la rive droite du lac de Zurich, qu'on nomme aussi la Rive dorée. J'ai reçu une éducation bourgeoise et me suis montré sage toute ma vie. Ma famille est passablement dégénérée, aussi suis-je sans doute affligé de lourdes tarés héréditaires et détérioré par mon milieu. Bien entendu, j'ai aussi le cancer, ce qui découle logiquement de ce que je viens de vous dire.
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Chez mes parents, cela allait de soi qu’il était inadmissible de comparer la justice espagnole à la justice russe pour la bonne raison que les Russes étaient des communistes et c’était d’ailleurs pour cela que c’était mal de leur part de massacrer leurs compatriotes ; mais le gouvernement espagnol, lui, était contre les communistes, c’est pourquoi ce n’était pas mal à lui de persécuter ses compatriotes. Du reste, la terreur, au fond, c’était un bienfait pour les Espagnols puisqu’elle leur apportait « le calme et l’ordre ». (La comparaison subtile avec l’Union soviétique, qui est sans doute l’état où « le calme et l’ordre » règnent le plus, on ne la faisait pas.)
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De même qu'autrefois - et aujourd'hui encore, à l'opéra - on mourait d'amour, de même, aujourd'hui encore, on peut manifestement mourir du contraire, c'est-à-dire du manque d'amour. Je crois que ce n'est pas la pire cause de mort.
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Comme il est dit dans la fable du renard et des raisins : celui à qui il est trop difficile d'atteindre quelque chose dit volontiers qu'au fond il n'en a aucune envie.
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Alors l’Eternel répondit à Job du milieu de la tempête et dit :
N’ai-je pas crée le crocodile, qui dépasse tout le reste en abomination ? Le crocodile ne peut-il pas mordre, égorger, estropier, mutiler, anéantir ? Comment en viens-tu à douter de mon autorité, alors que je suis le maître des abominations ?
Alors Job répondit à l’Eternel et dit :
Tu as raison. Je reconnais que tu es le type le plus ignoble, le plus répugnant, le plus brutal, le plus pervers, le plus sadique et le plus écœurant du monde…
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Ce n’est pas très joli, toute sa vie durant, de ne faire que vomir son passé non digéré ; mais ne pas pouvoir vomir ce passé est encore pire. La sensation misérable qui précède le vomissement est toujours plus désagréable que le vomissement lui-même.
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Et puis la haine. Ce qui, malgré cette absence d’espoir, cette privation de sens, ce manque d’issue, griffe et mord encore et déteste comme un animal piétiné : cela aussi c’est moi-même. Je suis démoli mais je ne pactise pas avec ceux qui m’ont démoli.
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Personne n'en parle mais tout le monde le sait. Personne n'en parle et pourtant, depuis la nuit des temps, il n'et pas question d'autre chose : depuis que l'écriture a été inventée, la littérature ne connaitt pas d'autre thème que celui-là, que la sexualité compte plus que tout le reste. [...]
Pourtant ce n'est seulement moi, manifestement, qui ai refusé d'admettre cette antique vérité, toute la société se refuse à reconnaitre cette vérité. Au début du siècle, lorsque Freud rendit publique la théorie selon laquelle la vie entière n'est faite que de sexualité, tout le monde fut horrifié d'entendre énoncer ce fait, bien que tout le monde connût ce fait depuis longtemps déjà.
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