AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Fyodor Sologoub (24)


- Toutes les Polonaises sont de bonnes maîtresses de maison, répliqua Martha.
- C'est à voir ! S'exclama Peredonov. Tout est propre à l'extérieur, mais les jupons sont sales. Je dois avouer, à votre avantage, que vous avez eu Mickiewicz. Il est au-dessus de notre Pouchkine. Son portrait est sur mon mur. Auparavant, c'était Pouchkine qui y figurait; je l'ai remisé dans les cabinets; en fait, ce n'était qu'un larbin.
- Vous êtes Russe, dit Vladia, alors que vous importe notre Mickiewicz ? Pouchkine est bon, et Mickiewicz est également bon !
- Il est au-dessus de Pouchkine, répéta Peredonov. Les Russes sont des crétins. Ils n'ont inventé que le samovar; rien d'autre.
Commenter  J’apprécie          295
Auparavant, Peredonov avait tenu à exposer ses livres comme pour témoigner de ses idées libérales. En fait, il n'avait ni idées ni même envie de réfléchir. Il gardait ces livres pour la façade, mais ne les lisait jamais. D'ailleurs, il y avait longtemps qu'il n'avait lu le moindre livre; il prétendait n'avoir pas le temps; il n'était abonné à aucun journal et ne se tenait au courant des événements que par les conversations. Il n'avait pas grand-chose à apprendre, car rien ne l'intéressait dans la vie, à part sa propre personne. Il allait même jusqu'à se moquer des abonnés aux journaux, leur reprochant de gaspiller leur argent et leur temps. Il faut croire que son temps lui paraissait éminemment précieux.
Commenter  J’apprécie          290
Dans la rue, tout parut hostile et menaçant à Peredonov. Un mouton se tenait au carrefour et le fixait avec obstination. Ce mouton ressemblait à Volodine; cette ressemblance épouvanta Peredonov. Il se dit que peut-être Volodine avait pris l'apparence d'un mouton pour mieux l'épier. "Que savons-nous ? C'est peut-être possible, pensa t-il. La science n'en est pas encore arrivée là, mais qui sait s'il n'existe pas des gens qui ont ce pouvoir ? Prenons les Français; ce sont des gens cultivés; or, chez eux, à Paris, on signale des mages et des faiseurs de miracles !"
Il eut peur.
Commenter  J’apprécie          280
les romans et les nouvelles ne contiennent que des sottises. (...) J'ai déjà lu tous les bons livres, affirma Peredonov. Je ne vais tout de même pas me mettre à lire tout ce qu'on invente actuellement.
Commenter  J’apprécie          104
Un bouc dans un potager ne fait que des désastres
Commenter  J’apprécie          70
Des ombres toujours, des ombres partout, ombres aux arêtes vives, découpées par les flammes du foyer ou la lumière de la lampe, ombres vagues, ombres troubles des dernières lueurs du jour, toutes s’entremêlant, s’enchevêtrant, l’enveloppant de leur indestructible réseau. Il en est d’incompréhensibles, d’énigmatiques ; il en est d’évocatrices qui font surgir de vagues formes on ne sait où entrevues ; il en est d’autres encore, bien connues, celles-là : ombres amies, ombres familières, chères à l’enfant qui les cherche et les reconnaît dans le désordre des ombres étrangères.
Commenter  J’apprécie          40
Malheureusement, le chaton et moi nous tînmes bon, mais pas le vieillard.
" Vraiment? me dis-je. Vraiment? Eh bien, si c'est comme ça, ça n'a plus d'importance!"
Et je courus vite en face: violer, de-ci, de-là et brûler par-ci, par-là.
Il est probable que le chaton ne survécut pas à cette épreuve.
Car s'il avait vécu, c'est lui qu'on aurait pendu le lendemain, et non pas moi. Il aurait pris tout cela sur lui.
Commenter  J’apprécie          30
Peredonov prenait les cartes et avec son canif tranchait la tête aux personnages. Aux dames surtout. En exécutant les rois, il regardait craintivement autour de lui, pour qu'on ne l'accusat pas de crime politique. Mais même ces châtiments sommaires l'aidaient peu. Les amis arrivaient, on achetait d'autres jeux et de nouveau, les malins espions se nichaient entre les cartes neuves.
Commenter  J’apprécie          20
Allons, en voilà assez ; asseyez-vous, stupide crétin !
Commenter  J’apprécie          20
On sait bien que, vous autres Polonais, vous vous apprêtez toujours à la révolte ; malheureusement, ça ne sert à rien.
Commenter  J’apprécie          20
... elle avait l'impression que les yeux de son enfant inexistant, aussi clairs que le soleil du paradis, étaient plongés dans les siens ; elle n'osait les ouvrir pour ne pas mourir en voyant ce qu'il n'est pas permis à l'homme de contempler.
Commenter  J’apprécie          20
Pavel Vassilievitch Volodine entra en riant à gorge déployée; c'était un jeune homme dont le visage et le comportement évoquaient infailliblement l'image d'un mouton: des cheveux pareils à la toison d'un mouton, des yeux exorbités et stupides, semblables à ceux d'un mouton. Ce garçon manifestement imbécile était un ancien menuisier. Il avait fait des études dans une école professionnelle et enseignait actuellement à l'école municipale.
Commenter  J’apprécie          20
Et c'est nous qui sommes supposés être soumis à la cruelle loi du capital, intrigants au service du seul profit ?
Quand comprendront-ils qu'ils ne sont pas les victimes, mais les responsables de leur propre sort ? Comme les autres, plutôt que de se changer lui, il a voulu tordre la réalité, la compresser, pour qu'elle cadre avec l'étroitesse de sa vision. Écraser l'autre pour se grandir, c'est le plus sûr moyen de perdre tout sens des proportions... Alors j'ai vendu.
Commenter  J’apprécie          10
Elle ignorait encore que l'amour est parfois trahi et que, issu d'une bouche qu'on embrasse, le mensonge prend l'accent de la vérité.
Commenter  J’apprécie          10
Le matin, durant de tristes séances d'introspection, elle observait son âme et n'y trouvait que vide, inanité, absence de but. Sa vie n'était une triste succession d'ombres qui se fondaient dans un crépuscule grandissant.
Commenter  J’apprécie          10
Varvara Dmitrievna Malochina, la maîtresse de Peredonov, l'attendait dans une tenue négligée, mais le visage soigneusement fardé et poudré. Elle était en train de préparer pour le déjeuner des gâteaux aux confitures que Peredonov affectionnait. Juchée sur de hauts talons, Varvara s'affairait dans la cuisine, se hâtant de tout préparer avant son retour. De plus, elle avait à surveiller la servante, la grosse Nathalie, au visage grêlé, toujours prête à dérober un gâteau, sinon plus. C'est pourquoi elle ne sortait pas de la cuisine et passait son temps à gourmander la grosse fille. Son visage ridé, qui conservait des traces d'une certaine beauté, reflétait constamment un sentiment de cupidité hargneuse.
Commenter  J’apprécie          10
Après la messe dominicale, les fidèles se dispersaient, chacun rentrant chez soi. Certains s'attardaient dans l'enceinte de l'église; derrière les murs de pierre blanche, à l'ombre des vieux tilleuls et érables du jardin, ils bavardaient paisiblement. Vêtus de leurs habits du dimanche, ils se dévisageaient amicalement; à les voir ainsi, on aurait pu croire que les citoyens de la petite ville vivaient dans la concorde et l'affection, voire dans la félicité. or, ce n'était qu'une apparence.
Le professeur du collège, Peredonov, se tenait au milieu d'un groupe d'amis; de ses yeux petits, mornes, profondément enfoncés, dissimulés derrière des lunettes à monture d'or, il les examinait furtivement, tout en discourant.
Commenter  J’apprécie          10
Les petits hommes peuvent parler, mais leurs paroles ne sont pas audibles pour les gens plus grands, ni pour Aglaïa, ni pour Strigal, ni pour toute sa compagnie.
Commenter  J’apprécie          00
Les larmes impuissantes et le désespoir de Saranine, que représentent-ils donc pour
Strigal & Cie. ?
Ils ont payé. Ils sont dans leur droit.
Sous la loi cruelle du capital, notre conseiller de cour et chevalier de Sainte-Anne occupe une position qui correspond parfaitement à ses dimensions et nullement à son orgueil.
Commenter  J’apprécie          00
- Il faut réprimer vos instincts! Mettant à profit votre petite taille, vous pouvez facilement vous glisser sous les jupes des dames. Cela ne saurait être toléré.
- Je n'ai jamais fait une chose pareille, glapit Saranine.
Le directeur ne l'écoutait pas. Il poursuivit :
- J'ai même entendu dire que vous faisiez cela par solidarité avec les Japonais. Cependant, il y a des bornes à tout !
Commenter  J’apprécie          00



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Fyodor Sologoub (65)Voir plus

Quiz Voir plus

Chaos ou Karma ?

Rouge XXX Jean-Christophe Grangé

chaos
karma

12 questions
80 lecteurs ont répondu
Thèmes : romans policiers et polars , humour , chaos , karmaCréer un quiz sur cet auteur

{* *}