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Citations de Gabriel Kevlec (33)


Je ne sais plus qui de nous deux a effacé les quelques centimètres nous séparant encore, mais l’instant d’après, ses lèvres étaient posées sur les miennes. Ni mordantes, ni dévorantes, ni même ouvertes, juste posées, présentes. Réelles. Il ne m’embrassait pas, il posait son sourire sur moi, avec cette rudesse de garçon, cette peau de garçon piquetée de virilité en germe, ces gerçures de garçon que l’air du dehors avait ouvertes, ce souffle de garçon venu du fond du ventre. L’instant d’après, j’étais devenu un homme.
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J’espère que la pipe c’est comme le vélo, sinon je plains le prochain !
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Les gouttes de pluie tombant sur le toit voisin emplissaient la pièce de battements sourds, semblables à ceux qui annonçaient le début d’une partie de Jumanji ; il lui fallait lancer les dés, ou tout enterrer sous la terre lourde des mensonges par omission.
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" Sans trembler, sans une once d'hésitation, je te fis face et tout mon corps t'appela. Je n'étais que persuasion. Mon royaume, ma vie entière pour te reprendre et créer avec toi une symphonie de notes olfactives qui ne serait qu'à nous. Notre parfum (...)
Les souvenirs déferlèrent dans mon esprit, et dans le tien aussi, j'espérais, et je parvins presque à y sentir la fraîcheur verte des matins à deux, mémoire ouverte sur le petit oranger que ma fenêtre (*) surplombait. Ce serait l'arôme de tête. (...)
Une peur profonde m'envahit, étrilla mon dos comme une épine de rose, là où coulait une goutte amère de sueur froide. Ce serait l'arôme de coeur. (...)
La vanille de tes cheveux, envoûtante, se diffusa dans ma tête. Ce serait l'arôme de fond. "

Pages 172-173. D'Andrew à Milton.

(*) l'oranger, ici élément narratif symbolique, devient central dans "le choix de l'oranger."
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— T’es avec un daddy, ça fait quoi ?
— Bah… Déjà, gay, t’imagines même pas ce qu’on se prend dans la gueule, parfois… alors avec un mec qui a deux fois mon âge…
— Oh là là, stop ! D’abord, il a pas deux fois ton âge. Bon sang, l’IUFM aurait jamais dû te donner l’autorisation d’enseigner les maths… Ensuite, c’est pas pour rien si le trip daddy/jeune est dans les premières recherches de porno hein ! C’est super excitant !
— Tu… tu mates du porno gay ?!
— Évidemment ! J’aime les hommes. J’aime voir de belles érections. Alors, le porno gay, c’est top ! Et puis, franchement, quelle femme tripe sur des ongles de cinq centimètres qui s’approchent d’une chatte ou sur des couinements super aigus et parfaitement calés sur le rythme de Stayin’ Alive ? Perso, les Bee Gees m’ont jamais fait mouiller, et si je veux me faire mettre le minou en charpie, je vais chez le gynéco me faire faire le frottis annuel avec son speculum toucher Black & Decker. Alors que des mecs qui bandent et qui grognent de plaisir en s’en prenant plein le cul… c’est super hot ! … Bah, fais pas cette tête, j’t’enverrai des liens si ça te branche !
Les deux mains sur la bouche, Cédric mime un profond malaise surjoué avant de pouffer.
— Okay… Donc ma sœur est une…
— Femme.
— J’allais plutôt dire…
— T’allais dire une connerie. Bon, bref, tu es donc avec un homme de cinquante ans. T’es heureux ?
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Le temps filait, hémorragique, emportant ma retenue, celle que l’on appelle souvent à tort dignité et qui n’est finalement qu’un masque de peur que l’on colle sur ce que l’on voudrait dire.
— C… On va se revoir ?
— Oui. On va se revoir, c’est obligé. Tu me dois une dernière danse.
La mélodie des Drifters s’extirpa du tréfonds de mes souvenirs. Je la murmurai sans y plaquer les accords, la transformant en prière.

“But don't forget who's taking you home
And in whose arms you're gonna be
So darlin', save the last dance for me”

— Quand ?
— C’est sans doute mieux si on ne prévoit pas. Avec les prévisions, y a toujours le risque de se planter, et d’être déçu. Regarde, il était prévu qu’il fasse beau au-jourd’hui…
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Lorsqu’il s’assit dans l’herbe juste à côté de moi, son épaule frôla la mienne, juste un instant. Une seconde. Peut-être deux. Une éternité. Ce simple contact m’ouvrit la porte d’une prescience extraordinaire, et je sus.
Je sus l’odeur de sa sueur et la force de ses bras ; je sus la vigueur de ses reins et l’ambroisie de sa salive ; je sus le goût de ses cris et la douceur infinie qui serait mon royaume à l’orée des sylves érectiles, là, juste là, cette dizaine de centimètres carrés de peau où je me voyais déjà allonger mon corps et ma déraison le temps de quelques minutes, quelques siècles tout au plus.
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Ce prix à payer était immense, mais chaque fois que j’avais été prêt à renoncer, il m’avait cédé une autre miette, un sourire, un geste, jetant de l’huile sur mes flammes. Mon brasier s’appelait désormais addiction. Et j’étais encerclé.
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Le choix de l'oranger fait parti de ce genre de livre qui ne vous laissera pas indifférent, qui après l'avoir lu vous aura changé. Il aura prit un morceau de votre âme comme vous aurez prit un morceau de la sienne. Un échange.
Ce genre de livre qui vous arrache d'une facilité déconcertante des larmes, de joie, de rage, de tristesse et d'amour.
Ce genre de livre qui est une véritable ode à l'amour ! Qui vous dit : Tu vois ! C'est ça aimer !
L'amour, l'amour, ça en n'est remplis !
Gabriel Kevlec nous charme de ses mots, de sa poésie, il nous entraine dans son univers et nous englobe d'émotion, de sentiment.

Samaël est cassé, abimé par la vie, par la violence dont certains homme sont capable mais il veut s'en sortir et par dessus tout, il veut aimer et pourquoi pas être aimer en retour.

Ce livre est une pépite, coup de coeur, poignard foudre, tout ce que vous voulez!
Ce livre, c'est l'amour avec un grand A, c'est la beauté avec un grand B, c'est des couleurs, une couleur, leur couleur avec un grand C et c'est une reconstruction avec un grand R.
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Et puis, il est venu.

Avez-vous déjà ressenti l’amorce du soulèvement, l’aurore de cette première effervescence du monde ? Cette vibration, qui n’est encore qu’une ébauche de promesse, au seuil de l’extase infinie des possibles, comme dans l’œil du cyclone initial ?
N’avez-vous jamais éprouvé dans votre poitrine la germination imperceptible de cette graine, le frémissement infime, confus, ce presque rien qui bouleverse votre espace intérieur ?
Le chaos.
L’apnée.
Ses yeux…
Jamais je n’ai pu oublier cette sensation, celle d’avoir brusquement fusionné avec quelque chose de démesuré et d’indestructible, celle d’avoir été projeté hors du temps, à un endroit où les secondes se comptent en regards et où les heures se lisent sur les lèvres.
Un coup du sort.
Le coup de foudre.
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J’ai la tête pleine de ces mots, maintenant que je n’entends plus les siens…
« Le plus beau jour de ma vie ».
« L’amour de ma vie ».
« Pour la vie ».
Ces expressions existent dans toutes les langues du monde. Elles célèbrent l’amour, la réussite, l’engagement, avec pour toile de fond cette unité maîtresse de référence : la vie.
Une vie humaine. À peu près quatre-vingts ans pour un homme. Vingt-neuf mille deux cents jours. Et sur ces quelques dizaines de milliers de fois où le Soleil s’est levé au-dessus de nous, certaines journées s’ancrent dans la mémoire. Façonnent notre histoire. Font de nous ce que nous sommes. Nous bâtissent. Nous détruisent.
On ne sait jamais en se réveillant qu’aujourd’hui sera le jour le plus important de notre vie.
On n’en prend conscience que lorsque la nuit tombe, lorsque des dizaines, des centaines de nuits sont tombées, lorsque vient le temps du bilan, le moment de se raconter à quelqu’un ou au silence.

Pour moi, l’heure est venue.
Puisque vous êtes là, puisque nous sommes seuls, et même si je n’ai pas révolutionné le monde ni fait d’immenses découvertes, même si je n’ai pas marqué la grande Histoire des hommes, j’aimerais vous confier mes souvenirs. Me raconter à vous. Vous conter, moi aussi, le plus beau jour de ma vie, l’amour de ma vie. Implacable, le temps pille mes souvenirs, mais je ferai de mon mieux pour ne rien oublier. C’est si fragile au fond, la mémoire…

Toute histoire a un début. Une naissance. Un incipit. Je vais donc, si vous le permettez, commencer par le commencement.

Je m’appelle Thomas Alderson, et le 14 novembre 1965, aux alentours de treize heures, je suis mort.
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Lorsque Samaël fit mine de se dégager pour revenir plus fort, le pénétrant jusqu’au poignet, Ferréol sentit se contracter chacun de ses organes ; une vague le submergea et le souleva au-dessus de lui-même. Une demi-seconde de vitesse changée en immobile, de cri transformé en silence, avant qu’une onde électrique ne se dilate dans ses entrailles et dans sa tête. Univers de plaisir en expansion, il déborda des limites de son corps, sueur, sperme et salive émergeant de lui comme une marée vive.
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Sous la dentelle, sous les paillettes, et sous la cicatrice, je fais bander les hommes et mouiller les femmes, et puis mouiller les hommes et bander les femmes. Je suis l’Hermaphrodite du mythe, le mélange parfait, absolu.
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Loin, si loin dans sa tête, depuis une cellule aménagée dans les tréfonds de son inconscient, Samaël entendit son prénom.
Il avait un prénom. Il était quelqu’un. Une personne. Un homme. Pas juste une chose. Pas juste un corps avec lequel on s’amuse jusqu’à se sentir fort, pas juste une carcasse à malmener, à souiller, à remplir parce que c’est si facile, parce que c’est si vide à l’intérieur…
Il avait un prénom.
Il était quelqu’un.
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L’homme de pixels était d’une fabuleuse beauté. Sa description aurait été digne de s’étendre dans plusieurs dimensions de rêve. Loin de ces mannequins artificiels à la chair remodelée au bistouri et aux stéroïdes, il avait l’esthétique de la douceur cousue main. Samaël tomba dans son regard comme on plonge dans les abysses, en apnée, avec la certitude de ne jamais refaire surface.
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Ce bleu-là.
Celui qu’il admirait à l’écran, une aura fantomatique poudroyant autour de la minuscule photo de profil. Un bleu de mer des tropiques. Un bleu vif, vivant, vibrant ; un bleu qui donnait envie de plonger. Une nuance fantasque qui lui avait sauté à la rétine. Homme céleste aux yeux de faon. Garçon azur.
Ce fut cette couleur qui le décida. Cette couleur qui bouleversa sa vie.
Le battement d’ailes. La tornade.
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Le besoin viscéral de te déguster me submergea. Serai-je seulement un jour repu de toi ? Cette simple idée était ridicule, insensée. La famine qui me creusait et me poussait à rester accroché à ta chemise était un gouffre sans fond dans lequel tu m'avais plongé il y a quinze ans. J'étais perdu dans l'obscurité, aveugle et moribond, depuis que je t'avais dévoré du regard dans cette infirmerie, depuis que je t'avais pour la première fois senti sous mes lèvres. La causticité de ta voix, le velours de ta peau, étaient devenus ma drogue, terrifiante et indispensable. Ta simple présence faisait couler l'hydromel dans mes veines. Chaque baiser était devenu fade dès lors que j'avais connu le tien.
Depuis que tu étais parti, tout ce qui m'entourait avait la saveur âcre de la solitude et toutes les personnes qui n'étaient pas toi avaient l'arrière-goût terne de la banalité.
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— Il t’aime.

— Il me baise. Nuance.

— Et tu l’aimes.

— Et j’suis baisé. Dans tous les sens du terme.
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Et dans ce laps de temps infime entre le cliquetis de la notification et l’apparition du message l’ayant déclenchée, je m’autorisais toujours ce rêve imbécile de cet homme qui me contacterait pour me connaître. On se rencontrerait, on se raconterait, et on ferait sortir quelque chose de ce charnier.
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"Tout le monde a l'impression d'être compliqué. C'est le principe même de l'homme. On a tous cette impression mais..."
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