AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

3.17/5 (sur 8 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Laissey , 1871
Mort(e) à : Gevrey-Chambertin , 1946
Biographie :

Gaston Roupnel (Louis Gaston Félicien Roupnel) est un romancier et historien français.
Très attaché à sa Bourgogne natale, il l'a décrite avec amour dans des romans pleins d'odeurs et de couleurs terriennes: Nono ( pour lequel, en 1910, il rata le prix Goncourt, d'une voix, au profit de Louis Pergaud "De Goupil à Margot"), Le vieux Garain, avant de s'en faire l'historien dans "Bourgogne, types et coutumes", ce qui l'a conduit à des travaux historiques plus généraux, mais cependant axés sur la continuité de l'effort paysan à travers les âges: l'Histoire de la campagne française (Grasset, 1932) dédicacé à son père Auguste Roupnel, et "Histoire et destin (942). Ce sont de grands et beaux livres où il fait œuvre de philosophe autant que d'historien.
Il fut l'ami cher entre tous de Gaston Bachelard, son collègue à la Faculté de Dijon.
+ Voir plus
Source : Wikipedia
Ajouter des informations
Bibliographie de Gaston Roupnel   (4)Voir plus

étiquettes
Video et interviews (1) Voir plusAjouter une vidéo

Emmanuel LE ROY LADURIE Histoire de la campagne française
Emmanuel LE ROY LADURIE présente le livre Histoire de la Campagne, écrit par Gaston ROUPNEL.

Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
La cause de cette précoce sédentarité, ce qui fixa l'homme, ce qui l'attacha au sol, ce n'est pas une décision ou une direction qu'il puisait dans son génie propre. La puissance fixatrice, elle siège en chaque coin de cette future France. Elle est la grâce autoritaire de cette nature. Chaque lieu est un territoire complet où l'homme trouve, au raccourci de ses moyens, tout l'Univers nécessaire, toutes les formes du relief, les sous-sols variés, les aptitudes qui se complètent. Partout, ce sont les mêmes doux mouvements du sol coupés de hardis traits brefs. Partout, la terre est à la mesure et à la convenance de nos besoins et de nos goûts, et non moins adaptée aux troublants calculs de nos intérêts qu'à la douceur et aux tourments de nos rêves.
Commenter  J’apprécie          40
C'est donc dans la sensation instantanée et le sentiment fulgurant du présent que nous percevons notre unité fonctionnelle. Cette sensation, c'est celle même de la vie ; ce sentiment, c'est celui-là même de l'existence. Nous les saisissons chaque fois comme le passage de l'éclair ; ils nous assaillent ; nous les recevons ; nous les voulons arrêter et fixer ; et déjà ils ne sont plus que du temps mort, un souvenir entré dans le passé, et
qui appartient déjà à ses ténèbres de néant. A
chaque instant nous renouvelons l'impossible
effort ; et chaque instant qui vient nous arrache celui qui s'en va. Nous aurons vécu toute une vie en n'ayant jamais à nous qu'un instant seulement.
Notre âme, qui ne connaît du Temps que cet incessant départ au Néant, appelle cela « vivre » ; et elle croit « mourir » quand le tourment s'assoupit.
Instant : durée vague, sensation confuse, direz-
vous !... Non pas !... Mais seule durée qui nous
soit connaissable !...
Ah ! contemplez-le, cet instant, ce présent qui
est notre seul bien sur terre !... C'est sur cet
instant présent que nous vivons et siégeons. Nous y sommes sur une cime vertigineuse qui se déplace en entraînant à ses versants des gouffres engloutissants. Tout autour régnent les solitudes et l'horreur du non-être. De chaque côté de cet instant se creuse le double abîme d'où émerge
un avenir épouvanté comme un ressuscité, où le passé repose dans un néant sans ancienneté et sans âge qui réunit dans la même mort tous les instants détruits.
Commenter  J’apprécie          30
Nous ne saisissons de la substance que les apparences. Nous ne pouvons rien connaître de la réalité ; et nous ne pouvons avoir sur elle aucune certitude, sinon celle de notre impuissance à l'apercevoir et à la comprendre.
Commenter  J’apprécie          40
Dans la ville, [...] c'est la facilité et la qualité des communications générales qui ont suscité le développement de la cité. Celle-ci reçoit sa fortune et ses destinées du fonds des grandes routes et du lointain des horizons.
Le village, lui, ne grandit que des choses dont il est né. Il reçoit de la terre voisine sa substance et sa couleur. La maison, la rue et les âmes sont façonnées sur place et aux matériaux des lieux.
Commenter  J’apprécie          30
Nous avons beau accumuler ainsi toutes les informations : ce qu'on ignore du passé reste toujours infiniment plus vaste que ce qu'on sait. Et nul n'en sait jamais assez pour savoir vraiment quelque chose. Plus on apprend, moins on connaît ; car notre connaissance n'est guère que la reconnaissance de nos ignorances. Aussi, l'érudition sérieuse est-elle moins une recherche qu'une police. Elle se propose moins de découvrir la vérité — ce qu'elle sait difficile — que de rectifier l'erreur — ce qui est moins malaisé. Sa bienfaisance est presque toujours de nous ramener à de fermes et initiales incertitudes.
Commenter  J’apprécie          21
À vrai dire, en effet, il nous est impossible de concevoir la campagne agricole sous un autre régime que celui de la propriété individuelle. Or, ce régime actuel comporte la libre disposition individuelle des terres et du sol. En tout pays, à tout moment, nous voyons la fantaisie d'un propriétaire introduire la modification, changer l'aspect des lieux, transformer une exploitation. L'un plante un verger; l'autre met en culture une pâture; un tel arrache sa vigne; un tel autre la plante. Celui-ci reboise; celui-là défriche. Partout, sous nos yeux, nous voyons sur le finage d'incessantes transformations que déterminent les volontés des propriétaires : calculs prévoyants ou soucis d'épargne, erreurs ou négligences, fantaisies imprévues ou intentions raisonnées. Pas d'autre loi que celle de l'individu. Pas d'autre règle que celle de l'humeur. Sur cette terre lacérée par les droits de l'individu, déchiquetée de lanières particulières, chacun est à chaque pas un propriétaire, maître d'un coin de sol, despote d'un peu de glèbe, souverain d'un peu de terre et de poussière. Et il en fait à son gré du blé, du vin ou des ronces.
Commenter  J’apprécie          10
La vie, sortie de la matière, née des entrailles d'argile de l'astre, monte progressivement à travers la chaîne des êtres, y réaliser l'être conscient. À travers la succession des espèces et des générations, la vie s'élève sans cesse vers les formes d'une organisation supérieure, y prendre de plus en plus sa charge de richesse mentale, son poids nouveau de responsabilité, sa valeur accrue de conscience. Le Monde, en mouvement depuis bien avant les premiers assemblages moléculaires, marche vers un sommet dont l'humanité pensante réalise la pointe percutante qui déchire peu à peu le voile dont s'enveloppait l'apparence des choses et le mystère de l'Etre. Car ce sommet ne cesse de surgir et d'émerger des nappes de la vie, et le Monde, portant en haut la provision de l'esprit et poussant son troupeau de tourmentés, ascensionne vers une spiritualisation croissante et indestructible. C'est vers une conscience sans cesse accrue qu'évolue le système terrestre.
Commenter  J’apprécie          10
C'est facile d'accuser les gens !... On a vu mes soûleries, mais on n'a pas vu mes soifs. Car j'ai été facteur pendant dix ans ; et j'y ai eu pour ennemis trois terribles coquins : d'abord le soleil qui grille ; puis le poussier qui étouffe ; enfin la route, la gueuse de route, qui vous broie les jarrets avec des kilomètres de plus en plus féroces à mesure qu'on avance. Or, de ces trois coquins-là, personne ne souffle mot. et c’est moi seul qu'on accuse. C'est comme pour le travail ; j'ai été un des forts ouvriers du pays.
J'ai travaillé comme il le faut faire sur terre quand il y a des frères et des sœurs jeunets à nourrir, ou des petiots à élever. En ce temps-là, je faisais trente journaux de la charrue, et cinq journaux de la pioche... J'ai fait les journées à 14 heures de fessoû !... Eh bien !... personne n'en parle ; mais tout le monde se rappelle les jours où je n'ai rien fait.
Commenter  J’apprécie          10
Les Garain, dont je fais partie, ne sont pas de la poussière de grenier. N'appréciez pas en effet la famille d'après les Garain abâtardis que vous trouverez de-ci de-là, à travers le Pays-Bas, se ]mêlant d'élever un bétail qui les vaut. Que voulez-vous ?... La race a dégénéré entre les mains d'une foule de bousillous qui ont épousé, par-ci par-là, au hasard de l'amour, des filles de pas grand chose. Je ne veux pas dire qu'il faille, quand on se marie, être trop difficile, exiger de la vertu jusqu'entre les cuisses, et de l'argent plein les mains. Mais il ne faut pas non plus être trop accommodant. En choisissant sa femme, il faut être attentif, presque autant qu'en achetant une vache. On a même plus de chances d'être volé. »
Commenter  J’apprécie          11
L'âme rurale a en elle toutes les fondations ; elle est riche de toutes les succession. Elle accumule sans détruire jamais. Elle contient toutes les origines et tous les résultats. Elle siège au-dessus de cet entassement de dépôts sacrés ; et c'est du sommet de cette colline qu'elle contemple les voies nouvelles.
Commenter  J’apprécie          10

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Gaston Roupnel (22)Voir plus

Quiz Voir plus

Tonton Tata, Papa Maman, Cousin Cousine, frères et soeurs

Régis Franc est connu pour sa BD sociale ..........?............. je sais ça vole pas haut

Tonton Marcel
Tata Marcelle

10 questions
4 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *}