Citations de Gayle Forman (710)
N'ayez aucun doute, elle vous entend, dit-elle. Elle se rend compte de tout ce qui se passe.
Dans l'ascenseur, l'assistante sociale tente de préparer mes grands-parents à ce qu'ils vont voir. Elle
explique que mes blessures apparentes sont impressionnantes, mais qu'on peut les soigner. Ce qui est préoccupant, ce sont mes blessures internes.
Il y a une telle atmosphère de gravité que je retourne dans le couloir pour me détendre un peu.
J'ai des questions à poser. Quel est cet état dans lequel je me trouve ? Comment vais-je sortir ?
Pourrais-je réintégrer mon corps ? Dois-je attendre que les médecins me réveillent ?
Est-ce que je suis morte ?
Je suis obligée de me poser la question.
Au début, je me dis que oui, c'est évident.
Que l'observation de mon propre corps était un épisode temporaire juste avant la fameuse lumière
éblouissante qui allait me conduire là où je devais aller.
la voiture a été pulvérisée. L'impact d'une camionnette percutant le côté passager à près de cent kilomètres-heure à arraché les portières, projeté le siège à travers la vitre latérale côté conducteur, ces traversées la route au châssis est éventrée le moteur. Les roues et les enjoliveurs ont volé jusque sous les sapins. Le réservoir commence à prendre feu et des flammèches lèchent la route mouillée.
Vous croyez que tout dépend des médecins, ou des infirmières, ou de cet équipement ? poursuit-elle en tendant la main vers le mur d’appareils médicaux. Eh bien, non. C’est elle qui mène le jeu. Alors, parlez-lui. Dites-lui qu’elle peut prendre tout le temps qu’elle veut, mais qu’elle revienne. Vous l’attendez.
J'arrête là. Me souvenir de mes multiples séjours chez les Garcia à regarder la télé sur leur canapé usé, à écrire des pièces et à forcer Scottie à jouer dedans, à veiller trop tard près du feu mourant quand nous campions, tout cela me réchauffe le cœur, mais... Il y a toujours ce mais. Ben me contemple comme s'il attendait que je continue.
_ Sauf que, je murmure, si la normalité implique de subir ce qu'ils viennent de subir, quel espoir restera-t-il aux gens comme nous?
Il secoue la tête. Lui non plus n'a pas de réponse à cette question.
_ Et tu t'appelles comment?
Mon nom lui dira-t-il quelque chose? Lui a-t-elle parlé de moi?
_ Cody.
_ Cody, Cody, Cody, égrène-t-il comme si mon prénom était une voiture qu'il soumettait à un essai sur route. Un vrai prénom de cavalière, ça. D'où viens-tu, Cavalière Cody?
_ Du pays des cavalières.
Demi-sourire. Il le rationne, ou quoi?
_ Un pays que j'aimerais beaucoup visiter. On pourrait s'offrir un rodéo, par exemple?
Regard appuyé, des fois que je n'aie pas pigé l'allusion.
_ Tu serais vite désarçonné.
ça, ça lui plaît drôlement. Il est persuadé que nous flirtons.
_ Ah bon?
_ Oui. Les chevaux hument la peur.
Il flanche. Rien qu'une seconde.
_ D'où tiens-tu que j'ai la frousse?
_ Les connards de la ville l'ont toujours.
_ Comment sais-tu que je suis un connard de la ville?
_ Eh bien, on est en ville, non? Et tu es un connard, non?
Pour le coup, désarçonné, il l'est.
Une fois découverts les Heavens to Betsy, Meg s'était donné pour mission de dénicher tous les morceaux existants sur les lucioles. A sa bonne habitude, elle en avait dresse la liste exhaustive en quelques semaines seulement.
_ As-tu déjà vu une luciole, au moins? m'étais-je moquée.
J'étais sûre que non. Comme moi, elle n'avait pas mis les pieds à l'est des Rocheuses.
_ J'ai le temps, avait-elle répondu en écartant les bras.
L'air de montrer qu'elle avait toute la vie devant elle.
"Ce qu'on ressent quand on éclaire le ciel, tu ne le sauras jamais. Ce qu'on ressent quand on est une luciole, tu ne le sauras jamais."
Puis nous redescendrons, dépasserons la fusée, irons au cimetière jusqu'à sa tombe, où l'épitaphe dira :
Megan Luisa Garcia.
- Il faut donc en conclure que son suicide n'est pas ta faute ni la mienne.
- Elle s'est tuée. Je ne prétends pas le contraire. Mais je tiens à ce que vous sachiez qu'elle était impliquée
dans un groupe.... Ils s'appellent "de soutien", alors que, en réalité, ils encouragent le suicide.
Je pleure sur Meg, que j'ai définitivement perdue. Je pleure sur les Garcia, que j'ai perdus aussi, c'est
envisageable.
Je me suis fait passer pour une personne suicidaire. J'ai endossé le rôle de la souris appétissante qui
s'offrait au serpent affamé.
- Bordel de Dieu ! Jure Ben. Tu es dingue ou quoi ?
- Comme Meg l'étais, tu veux dire ?
Voilà qui a le don de lui fermer son clapet.
Hier soir Harry m'a rappelée pour me donner toutes les informations dont il disposait sur Bradford Smith.
Ca correspond à son profil.
- Alors, ce serait lui ?
- Possible.
- Comment nous en assurer ?
- Tu reconnaîtrais sa voix ?
Nous avons eu qu'une conversation. Brève, mais indélébile.
- Je pense oui.
Qu'est-ce qui ouvre l'appétit de quelqu'un comme All BS ? Pourquoi a-t-il choisi d'aider Meg et pas,
disons, Sassafrants ou le garçon qui posait beaucoup de questions sur la mort aux rats ?
- Meg a nettoyé son historique mais n'a pas vidé l'anti-mémoire. C'est là que j'ai déniché Solution finale.