La Romance Adolescente - CJ Daugherty et Simone Elkeles [Salon du Livre de Paris 2014]
- Est-ce que nous nous sommes embrassés, hier soir ?
- Oui.
- Eh bien, ça n'avait rien de mémorable ; je ne m'en rappelle absolument pas.
Alex éclate de rire.
- Je rigole. Non, on ne s'est pas embrassés. Quand on le fera, tu t'en rappelleras. Toujours.

- Je ne sais pas quand ni même pourquoi j'ai commencé à craquer pour toi , Alex. Mais c'est arrivé. Depuis que j'ai failli renverser ta moto, le jour de la rentrée, je n'ai jamais arreté d'imaginer une vie ensemble, toi et moi. Et ce baiser... Mon Dieu ! je te jure que je n'ai jamais rien ressenti d'aussi fort dans ma vie. Oui, il signifiait bien quelque chose. Je sais que c'est fou ; nous sommes si différents. Et puis sil se passe quelque chose entre nous , je n'ai pas envie que tout le lycée soit au courant. Tu n'accpeteras probablement pas une relation secrète entre nous mais je dois au moins prendre le risque de savoir si c'est possible. J'ai rompu avec Colin, avec qui j'ai vécu une histoire particulièrement publique. Désormais, je suis prête pour une vie pmoins exposée. Privée et vrai. Je me rends bien compte que je bafouille comme une idiote mais si tu ne dis rien rapidement, je vais...
- Répète.
- Tout ?
[...]
- Non, la partie où tu craques pour moi.
- Depuis quand est-c que tu te soucies du règlement ? dis-je, main sur la hanche, regard rivé sur Alex.
- Depuis que tu es ma binôme. En dehors du cours de chimie, tu es à lui. Pendant la chimie, tu es à moi.
La frontière est mince entre l'amour et la haine
Alex est allongé sur un vieux canapé, vêtu de son seul pantalon. Il a les yeux ouverts mais rougis et vitreux à cause de la fatigue.
- Salut me dit-il amicalement en s'étirant.
Mon Dieu ! Je suis dans de sales draps : je n'arrête pas de le fixer. Je ne peux pas m'empêcher d'admirer ses muscles saillants, ses biceps, ses triceps, et tous ses autres "eps" possibles.
- Tu n'as jamais vu de garçon torse nu ?
- Ha, ha. Très drôle. Crois-moi, il n'y a rien chez toi que je n'ai déjà vu avant.
- Tu veux parier ?
- Sois honnête, Alex. Colin Adams est mignon, c'est le capitaine de l'équipe de football et le héros de Fairfield. Toi, tu te prends pour Danny Zuko dans Grease. Tu fumes, tu fais partie d'un gang et tu es sorti avec les pires tigresses du coin. Brittany, elle, ressemble à Sandy... une Sandy qui ne se montrera jamais au lycée en veste de cuir noir, avec une clope au bec. Oublie ce fantasme.
-Hein ! C'est quoi ton sport préféré ?
Carlos pose sa fourchette. Oh non ! Il a cette lueur rebelle dans le regard.
-Le tango horizontal, répond-il.
Maman et Brittany manquent de s'étouffer.
-Carlos... lance papa sur le ton qu'il réserve aux cas extrêmes.
-La danse c'est pas vraiment du sport, affirme Brandon, sans se rendre compte que le reste de la tablée est en état de choc.
-Avec moi, si ! répond Carlos.
Malheureusement, je ne peux pas m'enfuir loin de mon coeur. Il me fait si mal.
Il tient ma main de telle sorte que nos paumes se touchent. Ses doigts rugueux contre mes ongles vernis, pense-t-il à notre différence de couleur de peau?
- D’une certaine façon, nous sommes si opposés, finit-il par ajouter.
Je croise mes doigts entre les siens.
- Oui mais d’une autre façon, nous nous ressemblons tellement.