Les groupes de la race humaine qui occupaient les deux Amériques au temps de la découverte de ce nouveau monde par Colomb, et qui existent encore sur de vastes parties de ces régions, ont été dès lors appelés Indiens, et jusqu'à ce jour ont gardé cette qualification, due à l'étrange croyance où étaient les navigateurs espagnols et portugais que les terres américaines qu'ils venaient de découvrir faisaient partie des côtes de l'Inde, où ils espéraient atterrir en faisant voile à l'ouest, à travers l'Océan.
La condition sanitaire des races sauvages des deux Amériques présente — mon expérience me permet de d'affirmer — un contraste si saisissant avec celle des peuples civilisés que l'on en recherche naturellement la cause.
Le monde savant n'ignore pas que j'ai consacré la plus grande partie de ma vie a visiter les différentes races aborigènes des deux Amériques. En étudiant leurs moeurs, en observant la constitution. robuste et la perfection physique de ces peuples, dans leur état primitif, j'ai été frappé du contraste que présentent les nombreuses maladies et les difformités dans les communautés civilisées.
Après de patientes recherches je crois avoir découvert les causes principales qui provoquent des phénomènes si opposés.
Les statistiques de mortalité, annuellement publiées dans le monde civilisé, nous apprennent qu'à Londres et dans d'autres grandes villes d'Angleterre et du continent, la moitié de la race humaine succombe avant d'avoir atteint l'âge de 5 ans; la moitié de ce qui reste n'arrive pas à l'âge de 25 ans. de sorte qu'il ne se trouve qu'un homme sur 4 qui ait la chance de parvenir de 25 ans à la vieillesse.
Ce livre est écrit avec la douce pensée que la plupart des lecteurs y trouveront des indications de la plus haute importance pour l'embellissement et la prolongation de leur vie. Il paraîtra dès lors superflu de prouver l'utilité de la présente révélation.
J'ai consacré huit années de ma vie à visiter une cinquantaine de tribus de l'Amérique du Nord, et j'en ai rapporté une collection de plus de six cents tableaux à l'huile, faits d'après nature : paysages, scènes de moeurs, portraits, wigwams, peintures de chacun des objets qu'ils fabriquent, armes, costumes, etc. Ce musée .considérable a été exposé à la salle égyptienne de Londres durant plusieurs années, puis ensuite à Paris, dans une des salles du Louvre, sur l'invitation de Sa Majesté Louis-Philippe, qui a bien voulu l'honorer de plusieurs visites, en compagnie de la reine et des autres membres de la famille royale.