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Critiques de Georges Arnaud (70)
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Capharnaüm, n°1

Le figaro littéraire et le Cahier livres de Libé en parlent tous les 2 aujourd'hui
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La plus grande pente

Le texte est court comme souvent chez Georges Arnaud. Pas de bons sentiments inutiles et hypocrites. Chaque mot compte pour décrire un bonheur fugace, la souffrance et la dureté de la vie et de l'aventure. Ce roman est prenant et peut-être lu partout et n'importe quand.
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La plus grande pente

Au Vénézuéla, un Français a investi toutes ses économies et au delà pour s'acheter un gros camion Mack qui doit lui permettre de gagner sa vie en transportant du fret entre la ville de Caracas et le port de La Guayra distant de seulement 40 km. Mais il s'agit de parcourir une route pentue, pleine de lacets (pas moins de 233 virages sur une si courte distance) et si dangereuse que de nombreux poids lourds finissent leur course au fond des ravins.Donc tout sauf une sinécure, d'autant plus qu'il y a du chômage technique en raison d'interruptions d'approvisionnement et pire encore avec l'arrivée d'une importante bande de camionneurs italiens fascistes qui mettent en place une concurrence aussi déloyale que violente... Un huissier découvre avec ses mots à lui le canal de Panama et les villes de Mexico, Lima ou Iquique... Jacques, un serveur de café, rêve de s'acheter un bateau et de parcourir le monde pour courir l'aventure. Quelques-uns de ses faux amis lui jouent un très mauvais tour en le lançant dans une course au trésor bidon... Le narrateur retrouve à Aubervilliers le père de son vieil ami, Jimmy le menteur, et découvre à quel point celui-ci est un mythomane de la pire espèce... Andréas a exercé des dizaines de métiers. Bon à tout ou bon à rien, il galère pour se faire embaucher. En désespoir de cause, il décide de devenir écrivain... Un comptable s'entiche d'une prostituée et attrape une MST qu'il arrive à soigner. La fille l'entraîne dans des nuits d'ivresse dans tous les coins à la mode du Paris branché... Les Indiens Tungura forment une tribu si primitive qu'ils ne connaissent ni l'argent, ni le salariat, ni aucun des aspects de la vie moderne. Un jour, des Blancs les embauchent pour exploiter une mine. Pour leur permettre d'utiliser l'argent qu'ils gagnent, ils leur proposent de les emmener une fois l'an en ville. Mais sept années s'écoulent et toutes sortes d'impondérables empêchent que ce projet se réalise. Quand les Blancs abandonnent la mine, les Indiens décident d'entreprendre eux-mêmes le fameux voyage...

« La plus grande pente » est un recueil composé de sept nouvelles dans le domaine du voyage et de l'aventure; à vrai dire de six nouvelles et d'une novella vu que la première, au titre éponyme, a presque la taille d'un roman et reste dans la lignée du « Salaire de la peur » ou des « Oreilles dans le dos ». On y retrouve tous les ingrédients des romans de Georges Arnaud : les camions, les mauvais garçons plus ou moins rangés des voitures, la violence, le drame et les grands espaces de l'Amérique du Sud. Il n'en est pas de même pour deux nouvelles qui ont pour cadre Paris et tiennent plus de l'anecdote. « Une heure avec Andréas Aalborg » et « Les nuits d'un chef comptable » sont d'un niveau inférieur aux cinq autres qui rivalisent d'ironie, de cruauté et d'agressivité virile. La préférence du lecteur ira au « Voyage en ville » ne serait-ce que pour la charmante naïveté de ces Indiens Tungara (on sent qu'Arnaud a dû les fréquenter et si ce n'est eux exactement, au moins d'autres qui ne devaient pas en être loin) et pour un essai assez convaincant d'incursion dans un registre différent de l'habituel, celui de l'étrange et du fantastique. Un ensemble à la fois intéressant et dépaysant.
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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Le salaire de la peur

J'ai lu ce livre en trois jours, poussée par l'angoisse de la chute. Je n'ai pas vu le film et ne le verrai sans doute pas. L'angoisse est tellement prégnante au travers la lecture... Je n'imaginais pas que l'on puisse écrire une telle histoire et générer tant d'émotions. Georges Arnaud nous emmène dans sa course folle au volant de ce camion diabolique.
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Le salaire de la peur

Attention : ne pas confondre Georges Arnaud, l’auteur du « Salaire de la peur », avec Georges J. Arnaud, l’auteur de la « Compagnie des glaces » ! Mise à part leur quasi-homonymie, ces deux écrivains n’ont rien en commun : le premier (1917-1987) écrit des romans de littérature générale, souvent tirés de ses expériences. Il mène parallèlement une carrière de journaliste d’information et de grand reporter. Le second (1928-2020) écrit des romans policiers, des romans d’espionnage ou de science-fiction, et même des romans érotiques.

Cette mise au point effectuée, arrêtons-nous un instant sur « Le salaire de la peur ». Nous avons tous en tête les images du film de Henri-Georges Clouzot (1950) avec Yves Montand et Charles Vanel : c’est à la fois l’avantage et l’inconvénient des adaptations. Si la vision du réalisateur colle avec celle qui était la vôtre quand vous avez lu le bouquin, tout va bien. Si elle diffère, ben, il y a un gros risque de déception ; lequel peut être minimisé si vous acceptez qu’il puisse exister plusieurs interprétations d’une même œuvre. Cela dit, le film est un chef d’œuvre. Le roman aussi.

L’histoire se passe quelque part en Amérique centrale, pas très loin du Guatemala. L’auteur a pris soin, en exergue, de préciser : « Qu’on ne cherche pas dans ce livre cette exactitude géographique qui n’est jamais qu’un leurre : le Guatemala, par exemple, n’existe pas. Je le sais, j’y ai vécu ».

Le titre « Le salaire de la peur » aurait tout aussi bien s’écrire « Le sale air de la peur ». Car tel est bien le sujet du livre : « la tragédie se noue entre l’homme et sa peur que, fuyant sa prison, il emmène avec lui ». La peur dont il s’agit n’est pas seulement la peur physique devant un danger, elle est un tête-à-tête avec la mort : le salaire de la peur, c’est le coût du risque ; tout ce qu’on peut gagner, c’est la mort, ou un sursis.

Dans ce patelin qui n’existe pas mais où des gens ont vécu, une poignée de personnages au bout du rouleau, aventuriers, alcooliques, drogués, ayant perdu toutes leurs illusions, mais espérant une rédemption, attendent l’occasion de sortir de ce trou. Gérard Sturmer et ses copains vont tenter cette mission : convoyer un tank chargé de nitroglycérine sur une piste impraticable, pour aller éteindre un incendie dans un champ pétrolifère. La peur, la vraie peur, ils vont la connaître intimement et longuement : c’est une agonie qui se répète de minute en minute.

L’auteur raconte ce roman à la façon des romanciers américains : sans fioriture, le langage est cru, les situations souvent paroxystiques, pas beaucoup de grands moments de méditation ou de réflexion, c’est l’action en cours, pas plus. Et pas moins non plus, parce que c’est de ce terreau que naît le suspense, le rythme de l’histoire. Et c’est également de ce matériau que naît le sens de l’aventure : ici, l’homme est tout nu devant la peur de sa mort, il se révèle dans toute sa vérité, dans la grandeur comme dans la médiocrité.

Le film a pris quelques libertés avec le roman, mais en a gardé l’essentiel, même s’il appuie un peu sur le côté « hitchcockien » de l’aventure, en jouant avec les nerfs du spectateur autant qu’avec ceux des personnages. Le livre fait également participer le lecteur, mais de façon plus profonde : au cinéma, la peur est un phénomène physique, un élément de scénario, on a peu de recul pour en déterminer les conséquences morales, encore moins métaphysiques. Dans le roman, elle incarne un critère existentiel du combat de l’homme avec lui-même, qui plus est pour sa propre survie.



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Le salaire de la peur

Avant d'être un film qui marqua l'histoire du cinéma, ce fût un roman lui-même mémorable.



Un récit brut et brutal, qui dit la vie inévitablement tragique de ces aventuriers dont l'Amérique du Sud fût - et reste probablement aujourd'hui- un terrain "de jeu" privilégié.



Georges Arnaud renonça au confort de sa naissance pour être de ceux-ci, complètement et véritablement, et vivre son absolu.



Son écriture est ainsi pleine de son vécu, dans le fond comme dans la forme, ce qui en fait toute la force.



C'est facile à lire, et ça se dévore d'une traite, sans fioritures.
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Le salaire de la peur

Le salaire de la peur, c'est un livre de bonhomme, de mec viril. C'est un roman testosteroné qui se lit d'une traite, mâchoires serrées. L'histoire on la connaît, le camion, la nitroglycérine, une mission suicide, des hommes déterminés, engagés dans un baroud d'honneur contre la vie. Quoi d'autre à perdre. Pour ce qu'elle vaut. Un roman sans fioriture, à l'ambiance poisseuse, intense, puissante, qui se lit comme vivent ces hommes, avec l'énergie du désespoir. Incontournable.
Lien : https://touchezmonblog.blogs..
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Le salaire de la peur

Voici un de ces livres d'aventure "éclair", dont la noirceur luit sous le soleil sud-américain.

A la désespérance qui suinte du début du bouquin (ces "tramps" qui végètent dans un bourbier vénézuélien, voie de garage des perdants européens), succède l'atroce et épouvantable voyage avec ces deux camions chargés du pire des explosifs: la nitroglycérine.

La maîtresse de ce récit hallucinant, comme hypnotique, c'est cette peur que le lecteur ressent, vissé sur le siège du conducteur de ces bombes roulantes... Cette infecte trouille, qui emplit les protagonistes et les transforme, les réduit...



j'ai vu le film d' Henri-Georges Clouzot, bien après avoir lu le livre. l'adaptation est saisissante, avec les rôles-phare d'Yves Montant et Charles Vanel.



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Le salaire de la peur

Lu à l'adolescence, ce récit haletant m'avait particulièrement marquée. Une atmosphère pesante, une chaleur écrasante, la peur vissée au creux de l'estomac au fil des pages.

Très beau film tiré de cet ouvrage qui a su restituer cet atmosphère si particulière.
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Le salaire de la peur

« Le Salaire de la peur » reparaît en poche. C’est l’occasion de palpiter avec ce roman noir tant vanté par Philippe Jaenada dans « La Serpe ».




Lien : https://www.lemonde.fr/livre..
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Le salaire de la peur

Une réussite captant parfaitement le contenu médiocre et crasseux d'un site misérable pourvu d'une poubelle humaine en fin de parcours attendant sous une chaleur accablante l'apparition d'une opportunité.



Une condamnation éternelle à tuer le temps dans un espace gigantesque, sans barreaux complètement démuni avec la faim, la lèpre, et les fièvres comme relationnel quotidien.



Constat alarmant sur un état dont l'occasion de l'anéantir s'avère encore plus négatif.



On quitte la perversité et l'oisiveté pour la lâcheté et la terreur sans espoir de découvrir la fin des tourments.



La misère intellectuelle et les incontournables transformations caractérielles d'esprits déchus de toute luminosité se débattant furieusement dans des évasions impossibles.

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Le salaire de la peur

Las Piedras en Amérique du Sud est un endroit où pour quelques dollars, des hommes perdus, échoués là diront nous,

sont prêts à tout ou presque comme affronter des kilomètres de pistes impraticables, au volant d'un camion en piteux état, pour convoyer de la nitroglycérine.

Oui, vous avez bien lu, de la nitroglycérine ! Qui au moindre écart, au moindre choc, vous offre un billet sans retour pour la mort. C'est donc la peur au ventre que les personnages arpentent les chemins peu praticables.

Une peur que le lecteur ressent lui aussi à la lecture de ce roman excitant et palpitant, tout comme la moiteur, l'atmosphère étouffante, la chaleur de la route mais aussi la crasse de ses personnages (on sent le livre coller sous ses doigts).

Une belle lecture, une belle aventure avec un goût de "oh non le roman est déjà fini ?"
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Le salaire de la peur

Un port sur la côte pacifique de l’Amérique centrale à l’atmosphère collante de chaleur et de saleté, où se côtoient autochtones misérables et aventuriers ruinés. A l’intérieur des terres, les Yankees exploitent sans partage la seule richesse locale : le pétrole. Lorsqu’un puits prend accidentellement feu, il leur faut pourtant trouver au port quelques hommes à la fois suffisamment courageux et désespérés pour convoyer la nitroglycérine dont seul le souffle de l’explosion, dévastateur, peut éteindre l’incendie. Appâtés par la promesse de gains conséquents, deux équipages s’élancent au volant de lourds camions sur une piste qui leur réserve les pires cauchemars, car chaque cahot peut entraîner une explosion fatale.

Chaleur torride, gémissements et défaillances des engins, peurs incontrôlables derrière les visages tannés de soleil et de poussière, épuisement et hallucinations, suspense insoutenable… Un excellent thriller à la mode des années 1950.
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Le salaire de la peur

C’est après avoir vu le film de Clouzot, datant de 1952, que j’ai eu envie de découvrir l’œuvre originale. Pour le coup, je ne sais trop si j’ai eu raison, car le roman ne m’a pas apporté grand chose de plus, tant les images du film étaient encore fraîches dans ma mémoire.



Vous ne le connaissez pas ? Laissez-moi vous en parler …



Le texte est inspiré d’un voyage de George Arnaud, pseudonyme du journaliste d’investigation Henri Girard, fait en Amérique du Sud. Effectivement, les descriptions de l’ambiance, de la chaleur, et des modes de vie sont particulièrement réussies et parlantes. L’histoire est simple : un incendie se déclenche dans un puits de pétrole au milieu du désert. Pour l’éteindre, une seule solution : combler le puits en utilisant de la nitroglycérine. Ce qui implique le transport de ce liquide ultra-dangereux sur des dizaines de kilomètres. Et le risque de sauter à tout moment.



« Sauter, sauter, le maître mot. Le courage consiste à continuer, quand on commence à se rendre compte. Là est la différence entre les deux hommes. »



Quatre hommes se proposent finalement pour ce travail, avec pour seule motivation l’énorme salaire qui leur sera versé. Un salaire censé compenser la peur de mourir à toute seconde. Mais surtout un salaire qui leur permettra de s’échapper de l’enfer dans lequel chacun s’est retrouvé coincé, dans un petit village sans envergure et sans avenir …



« On ne prend pas l’avion sans argent. Il n’y a pas d’argent sans travail. Il n’y a pas de travail. On ne prend pas l’avion sans argent. »



Ainsi …



« Le choix pour eux était bien simple : partir ou crever. Ils ne pouvaient partir, ils refusaient absolument de crever. Les mains crispées, les dents serrées, ils arpentaient avec rage le piège à hommes où ils étaient tombés. »



C’est un roman qui fonctionne sur la tension et la peur, que le lecteur finit même par ressentir au fil des pages ..



« De quelle couleur est donc la peur ? Sûrement pas bleue, toujours. Blanche ? Grise ? Chinée rose et vert ? La peur est un liquide incolore, inodore et insipide. »



Un texte agréable à lire, mais qui ne m’a finalement pas transcendé.
Lien : http://missbouquinaix.wordpr..
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Le salaire de la peur

Au Guatemala, des hommes aux profils tous différents, sont engagés pour convoyer de la nitroglycérine.

▪️

C'est un roman sur la survie où les hommes sont prêts à accepter n'importe quel travail, au péril de leurs vies, pour échapper à leur conditions.

Ils vivent dans des conditions misérables : ils manquent d'argent et passent leurs journées à se saouler et à aller voir des péripatéticiennes, tant il y a peu de travail.

C'est sombre, j'ai ressenti leurs peurs avec eux.

C'est un #livre de "mecs" (parle surtout de machines et de camions). Les femmes sont peu présentes et quand c'est le cas, elles ne sont pas sous leurs meilleurs jours (prostituées ou femmes de ménage).

J'ai déjà vu le film plusieurs fois et j'ai bien ressenti, dans ma lecture, cette atmosphère lourde et pesante.

▪️

Bref, j'ai beaucoup aimé !
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Le salaire de la peur

On sort littéralement épuisé de ce bouquin, surtout si on l'a lu d'une traite, tant l'auteur nous fait vivre au plus près du volant cet incroyable voyage au bout de l'enfer, à bord d'un camion chargé de nitroglycérine sur les routes cahoteuses du Guatemala. J'ai vu deux adaptations ciné, la plus connue avec Montand et Vanel, mais aussi Sorcerer de Friedkin ; à mon humble avis rien ne vaut le style d'Arnaud pour ressentir l'angoisse de ces hommes qui risquent leur peau pour une poignée de dollars, en essayant de ne pas renoncer à toute humanité. C'est à la fois très prenant et très beau. Merci à Jaenada, dont "La serpe" m'a donné envie de lire Girard alias Arnaud.
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Le salaire de la peur



Entre un homme et son camion, c'est physique. Pour arriver au bout du voyage, il caresse le volant, effleure les pédales, les pétrit de plus en plus fort, empoigne le frein à main,... L'homme tente d'amadouer la bête, à force de chuchotements et de cris... La sueur perle, coule, les battements de cœur s'accélèrent, la respiration se fait sifflante, la température monte, l'homme frôle la mort à chaque virage, il espère le paradis au bout du chemin...



Coincé dans la cabine d'un gros camion rouge, aux amortisseurs faiblards, sur les routes défoncées d'une quelconque contrée perdue du sud de l'Amérique, des kilos de nitroglycérine dans le dos, le lecteur se cramponne au bouquin. L'objectif est simple: penser à respirer pour ne pas défaillir avant d'être arrivé au bout du périple.

500 kilomètres qui s'avalent aussi vite que le camion est lent, 500 kilomètres d'angoisse à se demander si on sera seul à l'arrivée.



Georges Arnaud ne laisse pas de place pour d'autres émotions que la peur sous la chaleur écrasante d'un soleil de plomb qui pourrait bien tout faire péter. L'auteur qui s'est réfugié quelques temps dans cette Amérique aride et rocailleuse, distille cette peur, qu'il a sans doute lui-même bien ressentie à deux doigts de la condamnation à mort, à coup de phrases courtes, sèches, crues,... Ce fut assez pour attirer le regard du dieu cinéma qui a même, avec le temps, éclipsé le roman.
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Le salaire de la peur

On est souvent déçus quand on lit un roman ayant servi au scénario d'un film, les images desservant l'imaginaire de la lecture.

Et bien, si le film est un grand classique des films d'aventures, le roman décoiffe. Les personnages relégués dans un far west guatémaltèque, la touffeur, les bas-fonds, la condition des indigènes, les compagnies pétrolières dont la seule foi est le profit du crude...tous les ingrédients y sont pour une mayonnaise qui prend bien aux tripes. En route pour une mission impossible au volant d'un truck chargé de nitro lançé sur un route de tôle ondulée!
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Le salaire de la peur

Evidemment, je connais trop le film. Vu et revu étant jeune, faisant partie de ces films marquants, j'ai une vision sans doute un peu déformée du livre. Mais au final le roman se suffit à lui-même. Le film est dans une autre dimension, celle des acteurs.



Livre de "mec", d'aventure, mais de l'aventure adulte, réaliste, n'échappant pas aux contradictions, évitant tout romantisme du héros indéfectible et imbattable. Malgré les performances de Montand et Vanel, le film n'arrive pas à se défaire d'une certaine image noble de ces aventuriers. Alors que Le salaire de la peur est également un roman social, égratignant les grandes sociétés, les états impérialistes et la religion, par quelques scènes très drôles. Livre de mec, mais également un livre étrangement poétique, au langage précieux, au verbe haut, bien loin du Guatemala et de la misère qu'il décrit. Ce décalage est bienvenu et participe énormément au plaisir de lire, mais surtout aux états d'une population qui survit.



Mais le gros morceau de bravoure tient dans la tension de cette route interminable couverte d'embûche. J'ai eu peur à chaque paragraphe, j'ai frissonné à chaque coup d'accélerateur, j'avais le coeur dans le rouge à chaque virage. Ce court roman de 180 pages, étonnant et prenant, est parfait pour les abribus et les longs voyages.
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Le salaire de la peur

Georges Arnaud - Le Salaire de la peur - 1950 : Une question se pose, pourquoi lire ce livre alors que tout le monde connaît quasiment le film par coeur ? Parce que mon général ! Plus sérieusement ce roman d'aventures s'hérissait de morceaux de bravoure et de dialogues débités avec une telle urgence qu'il amenait certains lecteurs à souffrir d'emphysème à force de retenir leur respiration. Ce court roman était serré comme un café amazonien. D'ailleurs en reprenant le scripte Clouzot avait ventilé certaines scènes de peur qu'un partie de son public ne meurt d'un infarctus au cours de la projection. Doit on rappeler cette histoire qui voyait quelques rebus de la société coincé sous un quelconque soleil sud-américain devenir les héros d'un road movie qui les voyait traverser des paysages inhospitalier avec plusieurs centaines de litres de nitroglycérine aux fesses. Face au danger s'exprimait alors une palette de sentiments humains qui du courage à la lâcheté définissaient son homme. Le lecteur par la grâce de cette écriture nerveuse et incisive avait l'impression d'être poster lui aussi dans la cabine et de ressentir la peur généré par le moindre obstacle sur la chaussée ou par la plus petite déformation de la route. Car cet explosif extrêmement instable attendait son heure tapis dans la benne des camions pour satelliser a la moindre erreur les chauffeurs exténués par des heures de conduite en pleine chaleur. Un équipage pourtant arrivait à destination et permettait d’étendre l’incendie pétrolifère pour lequel étaient destinés les explosifs. Apres tant de tension la fin tombait comme un impensable coup du sort qui donnait raison a ceux qui pensent que le destin est écrit et qu'on ne peut pas y échapper... chef d'oeuvre
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