C’est après avoir vu le film de Clouzot, datant de 1952, que j’ai eu envie de découvrir l’œuvre originale. Pour le coup, je ne sais trop si j’ai eu raison, car le roman ne m’a pas apporté grand chose de plus, tant les images du film étaient encore fraîches dans ma mémoire.
Vous ne le connaissez pas ? Laissez-moi vous en parler …
Le texte est inspiré d’un voyage de George Arnaud, pseudonyme du journaliste d’investigation Henri Girard, fait en Amérique du Sud. Effectivement, les descriptions de l’ambiance, de la chaleur, et des modes de vie sont particulièrement réussies et parlantes. L’histoire est simple : un incendie se déclenche dans un puits de pétrole au milieu du désert. Pour l’éteindre, une seule solution : combler le puits en utilisant de la nitroglycérine. Ce qui implique le transport de ce liquide ultra-dangereux sur des dizaines de kilomètres. Et le risque de sauter à tout moment.
« Sauter, sauter, le maître mot. Le courage consiste à continuer, quand on commence à se rendre compte. Là est la différence entre les deux hommes. »
Quatre hommes se proposent finalement pour ce travail, avec pour seule motivation l’énorme salaire qui leur sera versé. Un salaire censé compenser la peur de mourir à toute seconde. Mais surtout un salaire qui leur permettra de s’échapper de l’enfer dans lequel chacun s’est retrouvé coincé, dans un petit village sans envergure et sans avenir …
« On ne prend pas l’avion sans argent. Il n’y a pas d’argent sans travail. Il n’y a pas de travail. On ne prend pas l’avion sans argent. »
Ainsi …
« Le choix pour eux était bien simple : partir ou crever. Ils ne pouvaient partir, ils refusaient absolument de crever. Les mains crispées, les dents serrées, ils arpentaient avec rage le piège à hommes où ils étaient tombés. »
C’est un roman qui fonctionne sur la tension et la peur, que le lecteur finit même par ressentir au fil des pages ..
« De quelle couleur est donc la peur ? Sûrement pas bleue, toujours. Blanche ? Grise ? Chinée rose et vert ? La peur est un liquide incolore, inodore et insipide. »
Un texte agréable à lire, mais qui ne m’a finalement pas transcendé.
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