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Citations de Georges Daniel Rebillard (27)


Georges Daniel Rebillard
― Vous êtes attendu immédiatement dans le bureau de

M. Mastauld, le directeur du personnel.

― Que me veut-il ?

Jean le connaissait à peine. Ils se saluaient au restaurant d’entreprise ou se serraient la main lors d’une ou deux réunions de recrutement auxquelles Jean avait été convié...

c’est tout.

― Il paraît que c’est urgent !

Jean prend l’ascenseur et monte au 6e, l’étage des directeurs. Le PDG, lui, est au dernier étage le 7e.

Modestement "manager", Jean a son bureau au 5e.

Jean s’annonce à la secrétaire de M. Mastauld qui le fait entrer.

Le directeur a l’air sévère. Pas un sourire pour accueillir

Jean.

― Bonjour Jean. Assieds-toi !

Jean est encore en pilote automatique, après sa nuit horrible.

Il s’assoit face à Antony Mastauld,

― Antony, que se passe-t-il ?

― Voilà une feuille, un stylo : écris ta démission. Je te dicte...

Jean toujours hébété bafouille :

― Pardon ? C’est une erreur, je n’ai pas la moindre intention de démissionner !

― Jean, c’est mieux pour toi de ne pas faire d’histoires. Tu sais très bien pourquoi !

Nous sommes au courant de tout !

― Tout quoi ? Explique-toi !

― Moi, je n’y suis pour rien, c’est au siège de Chicago qu’ils ont décidé. Je cherche à t’épargner des ennuis. Tu ferais mieux de signer !

― Je n’ai aucune raison de démissionner : tout le monde dans la boîte est enchanté de mon travail !

― Tant pis pour toi, je t’aurai prévenu.

Il appuie sur un bouton sur son bureau : deux vigiles entrent. Jean les connaît, ils surveillent le garage et l’accès des visiteurs.

― Suivez-nous sans histoire !

Jean se croit plongé dans un film noir américain.

Sans brutalité, il doit le reconnaître, les deux "gorilles" le conduisent dans une petite salle de réunion où il n’était jamais venu. Il veut encore se rassurer :

"Ce n’est quand même pas une salle de torture !"

Même dans ces circonstances dramatiques, Jean s’identifie une seconde à Dustin Hoffman, le héros du film de John

Schlesinger, Marathon Man, à Henry Fonda dans Le Faux

Coupable d’Alfred Hitchcock...

La pièce est vide, juste une table, assis d’un côté, un homme qu’il ne connaît pas, de l’autre une chaise vide.

Sans un mot, l’homme lui fait signe de s’asseoir.

― Jackson Hunter, I am Security Group Manager from the

Head Office.

"Une sorte de vigile en chef ", a le temps de penser Jean.

Plutôt, le "Spécialiste International des Licenciements

Violents", comprendra-t-il rapidement.
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Georges Daniel Rebillard
Le site est grandiose, les arches se découpent sur le bleu de la mer. Une légère brume adoucit le paysage.

Une promenade sur les hauteurs des falaises leur permet de contempler des perspectives inoubliables : la Grande Arche, l'Aiguille Creuse...

Jean, à son habitude, devrait évoquer Arsène Lupin, Maurice Leblanc, voir, en superposition, les tableaux de Gustave Courbet, Eugène Boudin ou Claude Monet.

Il est silencieux, concentré.

Ils marchent côte à côte sans dire un mot, essoufflés par leur escalade.

Tôt le matin, pas un chat. Jean regarde bien à droite, à gauche, en bas. Pas âme qui vive.

Madison et lui ne se sont pas parlé.

― Viens voir Madison, là il y a une vue superbe... approche, n'aie pas peur !

Ils avancent sur le bord de la falaise. Il y a un à-pic impressionnant de 80 mètres !

Madison s'approche du bord.

Il n'y avait pas alors de protection de balustrade.

Le fameux principe de précaution est venu bien plus tard. À cette époque, on se suicide toujours du haut de la Tour Eiffel ou du haut des Falaises d'Etretat.

Jean, soudain, la pousse avec ses deux bras de toutes ses forces.

Elle tombe.

La chute paraît durer une éternité. Au cinéma, si je réalise le film, je traiterai cette séquence au ralenti, comme l'accident de voiture dans les "Choses de la Vie".

Jean se dédouble toujours en cinéaste, cinéaste raté à cause d'elle.

Mais là ce n'est pas du cinéma.

Elle s'écrase sur la plage après une chute vertigineuse.
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Georges Daniel Rebillard
Extraits : début du livre
"Le 20 juin 1975, Jean et Madison Tolbiac partent passer deux jours à Étretat. Jean a chargé les bagages dans la DS 19."
C'est ainsi que commençait un roman que Jean avait écrit dans sa jeunesse.
Il s'appelait "Les Falaises d'Étretat". C’était un Roman Policier sentimental !
Il était inspiré d'un épisode important de sa vie.

En ce 20 juin 1975, Jean conduit vers l'autoroute de l'Ouest. Madison, sa femme depuis quatre ans, est à ses côtés.
Ils n'avaient pas passé de week-ends en amoureux depuis plusieurs mois… enfin... amoureux !
― Chérie, on n'a rien oublié ?
Jean embrasse Madison dans le cou, tout en conduisant.
― Un collègue m'a parlé d'un charmant hôtel à Étretat, tu sais, Fleurat, nous l'avons rencontré la semaine dernière, quand j'ai eu ma promotion. J'ai réservé cet après-midi.
― Pourquoi m'appelles-tu toujours "chérie" ? C'est générique ! Tu as peur de te tromper… J'ai un prénom !
Comme toujours elle démarre sur les chapeaux de roue.
― Madison chérie... ça te va ?
Pause pendant ce week-end ! "Please" !
Je suis crevé !
Ce n'est pas toi qui as des journées de dix heures. Il faut que je m'affirme dans la boîte.
Jean avait intégré une multinationale américaine Sachert & Price, après des tentatives plutôt vaines dans le cinéma.
Objectif : la direction du Service Films Publicitaires de la Société en France. La télévision Française ouvrait ses écrans à la publicité.
Avant tout, il doit perfectionner son anglais trop scolaire, se former aux procédures de la multinationale, s'initier aux techniques publicitaires.
Pas évident ! Il n'a fait qu'une école de Cinéma. Ses collègues sortent tous de HEC, Centrale ou Polytechnique.
Que des jeunes loups aux dents longues ! Sans pitié !
Il est naïf, vulnérable, trop gentil pour ce milieu !
Il doit s'accrocher et on ne peut pas dire que Madison lui facilite la tâche. Elle est futile, désinvolte, dépensière...
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Georges Daniel Rebillard
Fatima, comme dans un rêve, se met à le chevaucher. Ses seins, qu'Alain adore, balancent harmonieusement au gré de ses allers-retours. Elle le domine. C'est elle qui lui fait l'amour...Alain et Fatima jouissent dans un immense orgasme simultané. Ils ont oublié les spectateurs, les caméras, le film. Ils sont secoués l'un et l'autre de contractions musculaires incontrôlables et délicieuses, parcourus de frissons divins. Ils éprouvent un sentiment de bien-être inégalé, absolu. L'endorphine, l'hormone de l'amour, la molécule du bonheur, a envahi leurs corps.

Osmose totale !

Souvenir inoubliable de ce film dont ils étaient metteurs en scène et acteurs, de ces instants de sexe transcendé par l'Amour.

La littérature et le cinéma ont abusé de ce procédé : à l'instant de la mort, le héros revoit en quelques minutes tous les événements clés de sa vie. La référence absolue, c'est "Les Choses de la Vie" un film qu'Alain a vu des dizaines de fois et cite à tout propos.

Alain va-t-il mourir ? Un ultime flash-back !
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Georges Daniel Rebillard
Prise de conscience brutale d'Alain. Fatima est-elle embrigadée ? radicalisée ? Elle est candidement sincère, pourtant ce pourrait être une chaîne de manipulations. L'Imam de Lunel manipule le frère de Fatima, qui manipule Fatima sans le réaliser, qui elle-même influence inconsciemment Alain à la soumission. Lui se croyait imperméable à tout endoctrinement.
Il réalise qu'il a accepté de se remarier selon le rite musulman, de se convertir à l'Islam, de laisser pousser sa barbe !
Il a un frisson.
"Ce n'est pas possible ! Fatima douce et gentille ! Pas elle ! " Alain rejette ces idées de lavage de cerveau. "Je divague !"
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Georges Daniel Rebillard
Alain murmure :
– Viens sur moi, chérie !
Fatima, comme dans un rêve, se met à le chevaucher. Ses seins, qu'Alain adore, balancent harmonieusement au gré de ses allers-retours. Elle le domine. C'est elle qui lui fait l'amour. Alain se laisse baiser, passif, esclave volontaire d'un instant. C'est une adulation fusionnelle....Alain et Fatima jouissent dans un immense orgasme simultané. Ils ont oublié les spectateurs, les caméras, le film. Ils sont secoués l'un et l'autre de contractions musculaires incontrôlables et délicieuses, parcourus de frissons divins. Ils éprouvent un sentiment de bien-être inégalé, absolu. L'endorphine, l'hormone de l'amour, la molécule du bonheur, a envahi leurs corps.
Osmose totale !
Souvenir inoubliable de ce film dont ils étaient metteurs en scène et acteurs, de ces instants de sexe transcendé par l'Amour.
La littérature et le cinéma ont abusé de ce procédé : à l'instant de la mort, le héros revoit en quelques minutes tous les événements clés de sa vie. La référence absolue, c'est "Les Choses de la Vie" un film qu'Alain a vu des dizaines de fois et cite à tout propos.
Alain va-t-il mourir ? Un ultime flash-back !
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Je suis l'auteur. J'envisageais d'écrire un livre un peu culturel et romantique sur Aix-en-Provence, Cézanne, Zola.
Je pensais appeler ce roman "La Montagne Sainte Victoire" ou "Les Fontaines d'Aix-en-Provence ». Au fur et à mesure que j'écrivais, mon personnage commençait à évoluer par lui-même.
Il me semblait que je ne pouvais plus le contrôler.
J'ai donné un autre nom à mon héros. Je l'ai rajeuni. Je l'ai laissé se comporter à son gré.
Ces circonstances étranges m'ont contraint à changer le titre, le style, le thème du livre en cours d'écriture.
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