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Citations de Gerard Donovan (72)


Trop et trop peu n'est pas mesure, disait mon père.
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POurquoi s'était-elle égarée là et non ailleurs? Je n'ai pas osé poser la question, étant donné qu'elle devait avoir ses raisons, puisqu'en général on choisit le lieu où l'on se perd.
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Moi, je m'appelle Claire, a-t-elle dit.
L'avantage quand on entend un nom, c'est qu'il rend la personne familière, évoque un être en particulier, même la première fois.
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Mon père était si avare de ses mots qu'il fallait leur ajouter de l'eau pour les faire gonfler afin qu'ils deviennent une phrase compréhensible.
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J'ai du mal à croire à la malchance qu'a eue ton grand-père d'être ainsi rattrapé, m'avait dit mon père.
Rattrapé? avais-je répété.
Oui. Ils (les nombreux soldats sur lesquels il avait tiré en tant que tireur d'élite) l'ont rattrapé. Ca arrive après la bataille.
Voilà. Un fusil quitte le champ de bataille chargé de morts. Ton grand-père avait dû souvent voir leur visage dans la lunette de visée, la mine surprise de l'homme touché, qui se demande pourquoi c'est lui qui a été blessé et non pas son voisin ou un homme à l'autre bout du rang, voire un soldat sur un autre champ de bataille.
Ils avaient été tellement stupéfaits, ces hommes, qu'ils ont rampé sur les mains durant 20 ans, et quand ils ont fini par l'atteindre il dormait dans son lit. Ils ont alors appuyé le bout de leurs doigts sur ses rêves et les ont crevés comme si c'était de la gelée, y ont pénétré, puis se sont redressés. Il les a vus dans cette gelée, absolument tous, vêtus de leur uniforme, les pieds en capilotade dans leurs brodequins, après le long voyage pour envahir ses rêves. Ils ont pointé un doigt sur lui en disant : Tu te souviens de moi? Tu m'as tué.
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« Et je l’ai perdue à l’instant même. Je ne savais pas qui était l’autre type, mais j’ai eu l’impression qu’elle l’avait en fait fréquenté tout ce temps et qu’entre elle et moi c’était fini. Tout cela s’est passé il y a des années, mais aujourd’hui encore je garde un œil sur les arbres, parfois blancs, parfois verts, dans l’espoir qu’un beau soir elle va émerger pour me rejoindre, et puis je comprends que ce n’est qu’un rêve et que de toute façon je serais incapable de l’accueillir à nouveau. Elle a choisi sa vie, le moindre détail, la moindre parcelle. Peut-être que les évènements n’ont pas de cause, que les choses se passent ainsi uniquement parce que les gens les font.
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Si je devais en une phrase résumer ma vie jusque-là, je dirais qu’à un certain moment j’ai vécu dans un chalet durant cinquante et un ans.
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J'ai fait flamber le feu très fort en y jetant de nouvelles bûches puis, une grande tasse de thé à la main, je me suis installé devant le poêle pour regarder les flammes rugir à travers le verre trempé.A ce moment-là,c'est-à-dire avant que je me mette à lire, le silence s'emparait parfois de moi.
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[...] la vie des chiens étant brève, ils jouissent intensément de chaque instant qui passe. Ils mangent de tout coeur, jouent de tout coeur et dorment de tout coeur.
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le Maine, étoile blanche qui scintille à partir de novembre et domine un coin de ciel glacial. Seules les phrases courtes et les longues pensées peuvent survivre en ce lieu. Si vous n’êtes pas septentrional des pieds à la tête et habitué à passer de longs moments tout seul, ne vous aventurez plus alors dans cette contrée. Les distances s’effondrent, le temps vole en éclats. Les enfants inscrivent leur nom en patinant sur les lacs, des luges tirent des chiens devant elles. On combat l’hiver en lisant toute la nuit, tournant les pages cent fois plus vite que tournent les aiguilles, de petites roues en actionnant une plus grande pendant tous ces mois. Un hiver dure cinquante livres et vous fixe au silence tel un insecte épinglé, vos phrases se replient en un seul mot, le temps suspend son vol, midi ou minuit c’est bonnet blanc et blanc bonnet. Chaque pas s’enfonce vers le nord. Voilà l’heure du Maine, l’heure blanche.”
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« Novembre arrive dans le Maine du nord porté par un vent cinglant qui souffle du Canada. Il traverse sans entrave la forêt clairsemée, drape de neige les berges des rivières et les flancs des coteaux. Le lieu est solitaire, non seulement en automne et en hiver, mais d’un bout de l’année à l’autre. Le temps est gris et rude, les espaces sont vastes et désolés, et le vent du nord balaie tout sans pitié, vous arrachant même parfois certaines syllabes de la bouche ».

« je n’attendais rien et rien n’est arrivé. Une épaisse couche de glace s’est glissée dans mon coeur. Je l’ai sentie s’installer, gripper les soupapes et apaiser le vent qui soufflait dans ma carcasse. je l’ai entendue se plaquer sur mes os, insérant du silence dans les endroits fragiles, dans tout ce qui était brisé. Mon coeur a alors connu la paix du froid ».
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