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Citations de Germaine Acremant (15)


Faites ici, mon enfant, votre éducation ménagère… vous voyez, nous profitons des beaux jours de l’été. Le linge doit sécher rapidement pour ne pas s’abîmer et assez lentement pour ne pas durcir. Il faut savoir apprécier le juste milieu… À Paris, on n’a pas de linge. On a des chemises en toiles d’araignée ; des draps qui sont des mouchoirs de poche ; des mouchoirs de poche qui sont des dessous de carafes… On a douze serviettes, trois nappes… Tandis qu’en province… Ah ! En province, c’est autre chose… Nous pourrions rester vingt-quatre mois sans faire aucune lessive. Nous n’avons que des pures toiles inusables. À chaque génération, avec chaque héritage, notre lingerie s’augmente…
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Vieilles filles ? c'est certain que nous le sommes, vieilles filles ! mais pourquoi le sommes-nous, est-ce qu'on s'en inquiète ? (...) Il y a les femmes d'un seul amour, qui ont attendu d'un homme, qui ne leur a pas donné, l'aveu qu'une autre a reçu... Il y a les femmes de devoir, qui ont consacré leur jeunesse à des parents malades, à des enfants abandonnés, et qui se sont trouvées trop âgées pour en profiter, lorsque la liberté leur a été rendue... Il y a des femmes pauvres, dont le seul crime était de n'avoir pas de dot... Il y a... il y en a des quantités d'autres... mais surtout il y a le troupeau lamentable des femmes qui n'ont jamais été jolies. Peu importe qu'elles aient eu la bonté, l'éducation, l'intelligence, tout ce que la volonté personnelle peut acquérir ou développer. Les hommes sont passés, les dédaignant et ne disant : "Je vous aime" qu'aux créatures quelquefois sèches de coeur, mais riches d'une beauté qui n'a jamais dépendu d'elles... Vieilles filles ! on ne sait pas ce que cet état peut représenter de rancoeurs et de désillusions. On nous voit modestes et tranquilles. On ne cherche pas plus loin. Et pourtant nos coeurs ressemblent aux grands lacs au lendemain des tempêtes. Les eaux sont redevenues sereines, mais les berges sont ravagées...
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-- Comme vous arrivez tard !

Aussitôt Arlette a senti que Telcide est son ennemie.
Pas un mot de bienvenue ! Pas une phrase gentille ! Rien qu'un baiser, plus froid que la plus banale des accolades.
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– C’est du savon vert…
– Qu’à Paris on appelle du savon noir…
– Sans doute parce qu’il est jaune.. »
Des deux pavillons en brique qui sont dans la cour et que ces demoiselles Davernis appellent « leurs dépendances », des ballons de vapeur sortent. Une odeur se répand, faite de cent odeurs, de linge battu, de savon trempé, de sueur… Quatre femmes, le cou et les bras gonflés par la chaleur et l’effort, gesticulent dans cette atmosphère de buanderie en travail. Elles ont, pour jeter en monceau les toiles mouillées, le même geste que les pêcheurs lorsqu’ils jettent, avec un bruit de ventouse, les limandes, les soles et les grosses raies sur le carreau des halles.
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Mais les collégiens sont des cancres, des mauvais garnements, qui n'ont pour tout génie que celui du mal. Ils ne comprennent rien parce qu'ils ne veulent rien comprendre.

p. 101
(texte écrit en 1922!)
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Faites ici, mon enfant, votre éducation ménagère… vous voyez, nous profitons des beaux jours de l’été. Le linge doit sécher rapidement pour ne pas s’abîmer et assez lentement pour ne pas durcir. Il faut savoir apprécier le juste milieu… À Paris, on n’a pas de linge. On a des chemises en toiles d’araignée ; des draps qui sont des mouchoirs de poche ; des mouchoirs de poche qui sont des dessous de carafes… On a douze serviettes, trois nappes… Tandis qu’en province… Ah ! En province, c’est autre chose… Nous pourrions rester vingt-quatre mois sans faire aucune lessive. Nous n’avons que des pures toiles inusables. À chaque génération, avec chaque héritage, notre lingerie s’augmente…
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Un samedi jour de marché.

La grande et la petite place sont bruyantes et
tumultueuses. Les appels des marchandes, les discus-
sions des ménagères se mêlent aux cris des canards,
aux gloussements des poules, aux hennissements des
chevaux. Des charlatans installent., aux carrefours,
des voitures coloriées et, montés sur le siège comme
dans une chaire, entreprennent de démontrer aux
foules que la pâte « Triplepâte » est capable à la fois
de combattre la migraine, de chasser les cors aux
pieds et de faire briller les métaux.
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Un éteignoir... deux éteignoirs... trois éteignoirs...
Par une porte basse, ouverte dans un des côtés de la cathédrale, trois ombres, en forme d'éteignoirs, sortent. Ce sont Telcide, Rosalie et Jeanne Davernis, qui, vêtues de leurs houppelandes, modèle cloche, sont coiffées de capotes à brides.
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- (...) La vie qui va vous emporter, est la vraie vie...
- Mais celle que nous menions...
- Elle ne l'est pas. Elle est calme, elle est ordonnée, elle n'est pas humaine. Nous n'y connaissons aucune joie, aucune souffrance, car nous ne participons à rien des joies et des souffrances universelles. Nous ressemblons à des lampes qu'on a mises au rancart, qui n'éclairent plus personne et qui s'éteignent peu à peu...
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L'après-midi elle conquiert sa liberté en annonçant
son intention d'entretenir des résultats de la tombola
M. le Grand Doyen. Mensonge pieux! Si elle veut voir
M. Hyacinthe, il faut qu'elle soit chez lui dès une
heure et demie, sa classe commençant à deux heures.
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Pauvre M. Hyacinthe! Il essaie de se raccrocher, il
bafouille, il bredouille, il clapote, il barbote, mais il
chavire. Avec le bois de son crayon, il se gratte si
fort la tête que des sillons rougissent son crâne. Il
ne sait pas encore de quelle attaque il va être l'objet,
mais il sent si bien qu'il sera sans défense qu'il a
peur. Ariette a d'ailleurs toutes raisons de ne plus
vouloir aucun atermoiement. Sa pose à la fenêtre est
fort incommode. Elle doit se hausser sur le bout des
pieds. Ses genoux appuient durement contre le mur.
Et la mousse de la pierre se colle à ses coudes.
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Le repas de midi s’achève chaque jour par du tilleul pour Rosalie, par du café léger pour ses soeurs. C’est leur moment d’observation aux fenêtres de la salle à manger. Elles guettent les passants qui, souvent, ne passent pas.
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M. HYACINTHE : Ernestine ?
ARLETTE : C'est la bonne !... Vous lui direz : " Je vous prie de demander à Mlle Telcide Davernis si elle veut bien me faire l'honneur de me recevoir... "
M. HYACINTHE : L'honneur !... Parfait !... Et ensuite ?
ARLETTE : Ensuite, vous entrerez dans le salon. Ma cousine Telcide, majestueuse, vous dira : " Prenez la peine de vous asseoir, monsieur " Vous obéirez on n'obéirez pas. C'est ad libitum. Il y a deux écoles !
M. HYACINTHE : J'obéirai. J'obéis toujours.
ARLETTE : E t vous commencerez : " Mademoiselle, je m'adresse à vous comme la représentante la plus qualifiée de la famille Davernis que je vénère et que je respecte... "
M. HYACINTHE, répétant pour retenir. : Que je vénère et que je respecte !
ARLETTE : J'ai l'honneur de solliciter de vous la main de votre charmante soeur Mlle Marie.
M. HYACINTHE : Mon Dieu, que je serai ému !
ARLETTE : A ces mots, comme le corbeau de la fable, ma cousine Telcide ne se tiendra plus de joie. Elle ouvrira un large bec et tombera faible. Vous la rappellerez à elle... et à vous. Dans un joli sourire elle s'éveillera pour vous dire : " Je vous la donne ! "
M. HYACINTHE, baissant les mains d' Arlette. : Ah ! merci ! merci !
( Extrait de la scène 6, acte 2).
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Qu'est-ce que c'est que le professeur, sinon le semeur d'idées? ... La graine que vous jetez peut être longue à germer. Le moment vient toujours de la moisson radieuse. Un homme accomplît-il une action d'éclat, qui sait si ce n'est pas parce qu'à cette minute-là fleurit une des semences que l'éducateur a déposées en lui alors qu'il n'était qu'un tout petit enfant? ...
p. 100
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Jamais elle ne formule une critique. Elle est toujours de l'avis de son interlocuteur, car, en fait d'opinion, elle estime que la meilleure, c'est de ne pas en avoir. En tout cas c'est la moins fatigante !
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