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Critiques de Gerry Duggan (115)
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Horizon infini

Choisi, reçu et lu dans le cadre de l’opération Masse Critique BD…mais hélas déçue par « Horizon infini », un roman graphique qui s’est révélé de faible amplitude malgré nos attentes.

La BD s’annonçait pourtant sous les meilleurs auspices. Revisiter l’Odyssée d’Homère à la sauce comics dans un futur proche du nôtre, l’idée était pour le moins alléchante mais le sujet, sans doute trop prometteur, ne nous a pas convaincu dans son traitement.

Ce n’est que difficilement et sans véritables émotions que nous nous sommes laissés transporter, cahin-caha, jusqu’au périmètre de sa dernière page, bien proche de nous enliser irrémédiablement dans l’œil vitreux du cyclope.

De Charybde en Scylla, en plein désenchantement et la main en visière, le désir nous venait de clamer en Chœur face à cet « horizon » qui pour le coup nous paraissait bel et bien « infini » :

« Ô Muse, conte-moi l’aventure de l’Inventif :

Celui qui pilla Troie, qui pendant des années erra,

Voyant beaucoup de villes, découvrant beaucoup d’usages,

Souffrant beaucoup d’angoisses dans son âme sur la mer

Pour défendre sa vie et le retour de ses marins. »…



Ici, les malédictions de nos époques contemporaines - terrorisme, guerres pétrolières, catastrophes, maladies, inondations - sont venues remplacer les imprécations des Dieux vengeurs de l’Antiquité mais rien de bien neuf n’émerge par ailleurs des aventures graphiques de notre Ulysse moderne. Rien que nous ne connaissons déjà. Toujours les mêmes épisodes ressassés à tour de bras, connus même de ceux qui n’ont pas lu Homère, venant jalonner le chemin semé d’embûches de notre super-tiède-héros, un soldat nommé Personne qui, après des années passées à guerroyer par devoir patriotique dans tous les pays pétrolifères de la planète, tente de rentrer chez lui aux Etats-Unis, où l’attend sa chère et tendre Pénélope. Celle-ci vit avec son fils dans une ferme du comté de New-York. Là-bas, l’eau potable est devenue si rare et si précieuse que les hommes sont prêts à tout pour en avoir. Pénélope, rare personne vivant encore sur une propriété irriguée d’eau pure, est menacée par des fermiers des alentours. Seule contre des hommes de plus en plus agressifs, elle résiste tant bien que mal à leurs tentatives d’intimidation, gardant l’espoir intact de revoir bientôt son mari. Mais le chemin du retour sera long et périlleux pour le soldat Personne qui devra franchir bien des obstacles avant de pouvoir retrouver sa famille.

Un périple qui reprend ainsi les grandes lignes de l’odyssée d’Ulysse avec quelques remaniements de circonstance : le cyclope s’est transformé en un robot russe géant à œil central, la sirène émet ses chants envoûtants sur des ondes radio, les brigands des mers sont devenus des pirates syriens…et Pénélope attend, l’arme au poing.



La seconde déception d’ « Horizon infini » vient des dessins de Phil Noto qui ne relèvent pas le scénario souvent confus et elliptique de Greg Duggan.

Les planches de comics compensent en général leur aspect un peu lisse par des couleurs flashes, un rythme énergique extrêmement soutenu, un lettrage explosif. A coup de « Bing » et de « Bang », les bulles des comics américains débordent du cadre de la BD pour nous sauter à la figure dans un déferlement de tons vifs et éclatants et des dessins expressifs. Las, « Horizon infini » n’a gardé des comics que le côté poli et léché tandis que son personnage principal reste terne et sans âme.

Un découpage classique, des planches glabres comme la poitrine d’un Monsieur Muscle, des décors pauvres quelquefois même à la limite de l’inexistence, des personnages peu marqués, font que l’on n’arrive à s’attacher à rien, ni à l’histoire, qui, même si elle reprend les grandes lignes de l’épopée homésienne, est souvent trop allusive dans sa construction et donne une impression de manque et d’incohérence ; ni aux dessins qui ne sont pas assez profonds ni accrocheurs pour nous faire oublier les faiblesses du scénario.



Merci aux éditions Panini Comics pour l’envoi de ce roman graphique même si, en fait « d’horizon », il ne dépassera guère le périmètre des rayons de notre bibliothèque et connaîtra de « l’infini » le temps où nous l’y laisserons désormais séjourner…



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Deadpool - Marvel Now, tome 1 : Dead Presid..

CHALLENGE PETITS PLAISIRS ( 7/40)



Dans le cadre de la relance "Marvel NOW", Brian Posehn, Gerry Duggan et Tony Moore jouent le jeu en proposant une approche un peu différente du personnage Deadpool, accessible aux nouveaux lecteurs, drôle, violente et gore, politiquement incorrecte, malgré un scénario assez simpliste.



Ce tome contient les épisodes 1 à 6 de la série commencée en 2013.



Le pitch est assez déjanté, comme toujours avec le personnage de Deadpool. Ici un nécromancien a décidé de ramener à la vie les présidents des États-Unis sous forme de zombies, pour qu'ils sauvent le pays de l'état de déchéance dans lequel il se trouve. Mais très vite la situation échappe au nécromancien qui se retrouve soumis aux anciens présidents, lesquels ont décidés que l'état de délinquance de la nation est imputable aux américains eux-mêmes, et décident donc d’éradiquer la population.



Un scénario assez simple mais qui offre ici une découverte, une nouvelle approche du personnage complexe qu’est Deadpool. les scénaristes ont choisi de conserver la composante d'ultraviolence, l'humour noir, l'action débridée et les remarques destinées au lecteur qui font la force de Deadpool.



Une chose à savoir si vous lisez Deadpool pour la première fois, oublier votre sérieux. Ici il faut accepter le pouvoir de récupération de Deadpool qui lui permet de récupérer de tout, à tel point qu'il saute d'un avion en plein vol sans parachute pour s'écraser au sol sachant qu'il aura regagné sa santé en 5 minutes, ou qu'un président mort lui tire une balle en pleine tête à bout portant, sans le tuer. Il faut parfois lâcher prise, ne pas chercher une logique dans certaines scènes. Certaines situations sont cocasses, délirantes, voir absurdes, mais c’est ça Deadpool.



Si vous voulez tenter l’aventure, ce premier tome de la collection Marvel Now ! est idéal.
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Deadpool 2013 13

Dans ce nouveau numéro de Deadpool, nous suivons notre héros favoris, en mode Zenpool après son récent changement suite au problème Axis. C’est toujours aussi marrant, ça part dans tous les sens, et voir Deadpool en donneur de leçons sous font de philosophe vaut son pesant d’or. L’intrigue par contre est un peu en dessous, on retrouve les X-mens piégés dans la salle des dangers, mais ce n’est pas très palpitant hormis les dernières pages qui lancent un affrontement entre Deadpool et Apocalypse pour le prochain numéro.



En bonus, nous avons par contre le droit à une courte histoire entre Deadpool et Captain América vieux, qui suite à la mort de Wolverine, doivent éliminer toute trace de lui afin d’éviter que quelqu’un ait la mauvaise idée de vouloir le faire revenir sous une forme quelconque. Cette petite histoire est vraiment bien fichue et montre cette relation spéciale qu’entretenaient les trois héros. De plus la scène finale mets Deadpool dans un situation conflictuelle qui laisse une énorme porte ouverte pour un éventuel futur rebondissement.
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Deadpool 2013 12

Pour ce douzième numéro, nous retrouvons Deadpool au centre d’Axis, et sa manière bien à lui de gérer la chose. Beaucoup d’humour et de références au cinema et à la musique, comme toujours.



Les deux autres chapitres se passent hors continuité et mettent en scène Deadpool et Spider-man dans une aventure bien déjanté ! Si vous aimez Deadpool, vous ne serez pas déçus !
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Captain America : Steve Rogers, tome 1

Captain America, je ne le connais que par les films de la Marvel. Steve Rogers, pour moi, c’est le bô gosse (Chris Evans) avec qui j’irais bien m’encanailler !



Ne connaissant pas l’ordre de lecture de la saga des Captain America, j’ai sans doute commencé par là où il ne fallait pas…



Le scénario est assez riche, comportant des flash-back dans les années 20 sur la jeunesse de Steve Rogers.



Le dessinateur utilisera alors des tons bruns/gris pour nous plonger dans l’atmosphère des années 20, utilisant du rouge lorsqu’il y a danger.



Une partie des personnages de l’écurie Marvel sont présent aussi et j’y ai croisé Iron Man, Doctor Strange, Deadpol, Captain Marvel, Thor, un Spiderman gamin et bien d’autres.



Grâce aux flash-back sur la jeunesse de Steve, le récit n’est en rien linéaire, mais les auteurs se sont permis aussi de faire des bons dans le temps afin de nous montrer les évènements qui ont eu lieu auparavant et éclairer ainsi notre lanterne. Bon, il ne faut pas s’y perdre.



L’intrigue est assez bien fournie, les réparties fusent et notre Captain America n’est pas le Gentil tout bon, tout lisse que l’on pourrait penser. Les scénaristes sont allés plus loin avec lui et je gage que cela a dû faire grincer des dents.



En tout cas, c’est audacieux et cela change de la vision que nous avons de lui, bien que, même ainsi, en quelque sorte, il reste un patriote, vu les discours que certains tiennent dans ce récit. Vérités ou manipulations ? Ça semble tout beau à les entendre, mais je reste méfiante des beaux discours.



Mélangeant habillement l’espionnage, le double jeu (ou le triple ?), le S.H.I.E.L.D qui veut prendre des mesures plus coercitives suite à la montée en puissance des suprématistes de l’Hydra, la démocratie qui pourrait être mise à mal puisque certaines mesures de surveillance donneraient à penser que la NSA a pris des amphètes !



Un comics très dense, avec beaucoup de détails dans les dessins ou les dialogues. Anybref, pas un comics qu’on lit en vitesse ! J’ai pris le temps de le découvrir (vierge de l’univers, quasi) et j’ai l’intention de poursuivre ma découverte des aventures du Cap et de voir comment ça va tourner dans la suite !


Lien : https://thecanniballecteur.w..
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The savage sword of Conan, tome 1 : Le cult..

En quatrième de couverture, on nous promet une "aventure du Cimmérien haute en couleur, bourrée d'action et magnifiquement illustrée".

Alors on a bien notre Cimmérien favori dans une aventure digne de ce qu'on connait de lui sauf qu'il manque le souffle épique que Robert E Howard avait insufflé à son héros. Il y a effectivement plein d'action comme on l'aime sauf qu'il y en a tellement qu'on a l'impression qu'il n'y a que cela et que l'intrigue passe à la trappe. On a là une histoire qui ne restera pas dans les mémoires même si on pourra lui reconnaître une certaine forme d'exotisme, une bonne réalisation et une présence quasi iconique du barbare. Mais c'est bien tout. On passera largement sur tous les autres personnages fort peu développés, si ce n'est inexistants. Le terrible sorcier Koga Thun brille par son inefficacité et son culte est tout juste cité. Dommage car il y avait de la bonne matière avec ces hommes serpents ..! Et puis c'est quoi cette histoire de troisième oeil bordel! !?...

Je n'ai pas apprécié particulièrement les graphismes. Conan est bien dessiné, les angles rugueux de son visage et de sa morphologie se prêtent bien a son tempérament et son aspect félin est bien rendu mais je pense que les graphismes sont mieux mis en valeur dans la version noire et blanc, que je n'ai pas. De mon avis, la couleur alourdit le tout...

J'ai voulu tenter l'expérience Conan à travers cette publication de Panini comics. Je suis loin d'être convaincu. Si vous voulez du Savage Sword of Conan, préférez plutôt les éditions Semic du barbare, en noir et blanc, avec des auteurs tels que Roy Thomas, Buscema ou Ernie Chan... Ça a quand même autrement plus de gueule!
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Horizon infini

Un capitaine de l’armée américaine enchaîne les missions et les combats dans les pays où les États-Unis ont décidé de lancer des offensives. « Je savais ce que nous étions venus faire en Afghanistan, mais je l’avais oublié une fois arrivé en Syrie. Mon pays était comme un joueur de poker qui doublait la mise alors qu’il n’avait pas de jeu. » Le soldat perd le sens du combat, mais continue d’obéir aux ordres. Et voilà qu’après des décennies de guerre, le conflit doit cesser par manque de pétrole. Retour au bercail pour les militaires, s’ils le peuvent… « Je suis prêt. J’irai en enfer pour te rejoindre, Pénélope. » Pour le capitaine et une poignée de ses hommes, le chemin du retour est semé d’embûches et de dangers, comme cet étrange cyclope russe et ces sirènes qui émettent sur une fréquence internationale pour inviter les survivants à les suivre. « Nous tournions le dos au chaos que nous avions provoqué pour rentrer chez nous, sans imaginer l’enfer qui nous attendait. » Pendant ce temps, à Catskill Mountains, dans l’état de New York, Pénélope attend son époux. Elle tente de protéger son fils et sa propriété des voisins mal intentionnés et peu reconnaissants de l’aide qui leur fut apportée par le passé. Les éleveurs craignent pour leurs terres si Pénélope décide de bloquer la source qui se trouve sur son terrain et ils sont prêts à tout pour mettre la main sur la propriété de celle qu’ils estiment veuve depuis bien longtemps. Mais c’est compter sans la ténacité du capitaine et sa volonté de retrouver les siens.



Dans cette odyssée moderne postapocalyptique où New York est envahie par les eaux, il n’y a plus de dieux querelleurs et revanchards, mais l’homme se débat toujours sous le joug d’une puissance supérieure et écrasante. « Nous ne choisissions plus notre destin, nous l’affrontions. » La transposition du mythe grec dans un univers moderne, voire futuriste, n’est pas inintéressante, mais elle n’apporte rien de nouveau à l’histoire. Les opposants, les adjuvants, les péripéties, tout se retrouve à la place attendue et l’histoire se clôt comme on l’espère. La vraie valeur ajoutée de cette œuvre, c’est le traitement du mythe sous la forme du comics. Tous les codes de cet art graphique sont respectés, qu’il s’agisse du pointillisme dans la couleur, du dynamisme des dessins ou des onomatopées qui prennent des cases entières. Dans des doubles pages et des pages très structurées, l’histoire se donne à voir plus qu’à lire, à tel point que le mythe, tellement connu et ancré dans l’imaginaire collectif, pourrait se passer du texte et laisser toute la place au trait et à la couleur. Horizon infini (The Infinite Horizon pour la version originale) porte bien son titre : levez les yeux du mythe et vivez autrement l’odyssée d’un Ulysse qui, quelle que soit l’époque où il évolue, reste l’archétype du héros valeureux.

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Empyre: X-Men

Cette histoire se déroule pendant Empyre (2020) d'Al Ewing, Dan Slott et Valerio Schiti. Il regroupe les 4 épisodes de la minisérie, initialement parue en 2020, écrite par Jonathan Hickam et Tini Howard pour l'épisode 1, Gerry Duggan, Benjamin Percy et Leah Wiliams pour l'épisode 2, Vita Ayala, Zeb Wells, et Ed Brisson pour l'épisode 3, Jonathan Hickman pour l'épisode 4. L'épisode 1 a été dessiné et encré par Matteo Buffagni, le 2 par Lucas Werneck, le 3 par Andrea Broccardo. L'épisode 4 a été dessiné par Jorge Molina & Lucas Werneck, et encré par Adriano Di Benedetto et Werneck. La mise en couleurs des 4 épisodes a été assurée par Nolan Woodard, avec l'aide de Rachelle Rosenberg pour l'épisode 4. Pour être complet, un autre affrontement entre les X-Men et les cotatis se déroule dans les épisodes 10 & 11 de X-Men by Jonathan Hickman Vol. 2 (épisodes 7 à 11).



Il y a un an de cela, Wanda Maximoff vient trouver Stephen Strange dans son sanctuaire pour lui demander conseil sur comment effacer son erreur qui a conduit à la mort d'un million de mutants à Genosha. Il lui répond que ça ne marche pas comme ça : on ne peut pas défaire un tel acte, il faut l'accepter et le compenser par un acte positif de plus grande envergure. Elle se lance alors dans des recherches pendant six mois, puis se met en quête des éléments dont elle a besoin pendant les trois mois suivants. Enfin elle se rend sur Genosha pour provoquer la résurrection des mutants qui y ont péri. Au temps présent, l'île de Genosha constitue un lieu stratégique pour les cotatis car il leur permet d'implanter une base à bonne distance du Wakanda où se trouve le précieux vibranium. Un vaisseau se pose et le commandant Quoi exige un rapport rapide de ses troupes à la fois sur le Wakanda, à la fois sur les individus présents sur l'île de Genosha. Un prisonnier est amené devant lui : il s'agit d'un zombie qui parle. Il l'interroge et l'individu se présente : son nom de mutant est Explodey Boy. Et il se fait exploser. Le commandant survit et le mutant zombie également. Un fort grondement se fait entendre. Les extraterrestres finissent par comprendre qu'il s'agit du bruit généré par une foule très nombreuse en marche. Non pas ramenés à la vie, mais tirés de leur repos et réanimés, les morts de Genosha arrivent en masse et deux millions d'entre eux étaient des végétariens.



En France à Val de Seine, Monet Saint Croix est en train de déguster sa salade sur un banc dans un parc, même si sa composition ne correspond pas exactement à ce qu'elle a demandé. Warren Worthington se permet de piquer deux feuilles de salades avec sa fourchette. Illyana Rasputin les interrompt car il est temps de se rendre à la réunion avec Noblesse Pharmaceuticals. Dans la salle de réunion, elle prend un donut et elle explique qu'en fait Charles Xavier les attend pour leur confier une mission. Ils acceptent de la suivre par un portail de Krakoa, et Illyana explique aux gardes du corps que la réunion est remise à plus tard. Sur Krakoa, Black Tom Cassidy est en train d'expliquer à Charles Xavier que les vignes des portes ne sont pas malades, et que c'est une source extérieure qui provoque leur dysfonctionnement. Xavier explique à M et à Angel qu'il a souhaité qu'ils reviennent car il manque d'agents expérimentés et que leurs compétences seront plus utiles pour aller enquêter sur Genosha. Magneto indique qu'en plus d'Illyana, ils peuvent être accompagnés d'un autre mutant : ils choisissent Jamie Madrox.



Le lecteur a toutes les raisons pour se tenir éloigné de cette minisérie. Pour commencer, le tome 2 de la série X-Men contient déjà un affrontement significatif contre les cotatis. Ensuite il s'agit d'une histoire dérivée de l'événement du moment, vite éclos, vite fané, généralement le genre de produit périssable et dispensable. Pour autant, le lecteur constate que l'épisode d'entrée est coécrit par Jonathan Hickman, l'architecte des séries des mutants à partir de 2019, et qu'il écrit le quatrième épisode. En outre, les autres épisodes sont coécrits par les scénaristes des séries mensuelles mutantes du moment, selon une forme qui fait également prendre du recul : 3 scénaristes pour l'épisode 2, 3 autres pour le 3. Toutefois passée la scène introductive avec Scarlet Witch, le lecteur découvre le titre du premier épisode : plantes extraterrestres contre mutants zombies, l'intention est claire. Ce n'est pas une histoire à prendre au sérieux, mais un défouloir. Effectivement, les mutants se trouvent pris entre les envahisseurs extraterrestres et des zombies en quête de cervelle fraîche, et personne ne se prend trop au sérieux. Il y a bien une intrigue : comment se débarrasser des envahisseurs sans qu'ils ne mettent en péril le fonctionnement des portails de Krakoa, sans qu'ils ne soient en mesure d'envahir Krakoa. Et comment se débarrasser de cette infestation de zombie ? Pour ce deuxième problème, le scénariste n'y va pas avec le dos de la cuillère en termes de coïncidence très opportune, à la minute près. Ce n'est pas l'arrivée de la cavalerie, mais c'est un deus ex machina énorme et assumé. En fonction de cet état d'esprit, le lecteur peur se sentir floué, ou trouver que ça colle bien avec la nature de presque parodique du récit.



De la même manière qu'il peut tiquer sur l'écriture à 16 mains de l'histoire, le lecteur peut également craindre une disparité dans les dessins, même si là il n'y a que 8 mains à l'œuvre et que le metteur en couleurs assure une unité sur l'ensemble des 4 épisodes. Le premier épisode n'est pas indigne. Buffagni connaît son affaire et les coscénaristes ont fait le nécessaire pour ménager sa peine. Certes il se retrouve avec un bon nombre de personnages différents à représenter : M, Angel, Magik, Multiple Man, Dotcor Strnge, Scarlet Witch, Black Tom Cassidy, Krakoa, Magneto, Professor X, Ru'tuh-baga, Quoi, Explodey Boy. Mais le dessinateur tient le choc et conserve une apparence distincte et reconnaissable à chaque personnage, ainsi qu'une conformité dans leur costume et leur visage. Le combat s'engage rapidement dans une plaine sans arrière-plan, soulevant des nuages de poussière qui viennent combler les fonds de case avec un travail minimal du coloriste pour un vague camaïeu afin qu'ils ne soient pas trop uniformes. Le dessinateur assure le minimum requis pour représenter l'intérieur du sanctuaire de Strange, l'entrée et la salle de réunion du siège social de l'entreprise pharmaceutique, ce qui permet de dire qu'il y a quelques pages avec un décor. De toute manière, le lecteur lui pardonne ce mode de représentation en reconnaissant sans difficulté Edith Scutch, Augusta Bromes, Opal Vetiver et Lily Leymus dans la dernière page.



S'il n'y prête pas attention, il n'est pas sûr que le lecteur se rende compte du changement de dessinateur pour l'épisode 2. Il met en œuvre la même technique d'évitement pour s'affranchir de dessiner quel que décor que ce soit, avec la même aide déterminante du coloriste, et une augmentation de nombre de cases par page ce qui laisse moins de place dans chacune d'entre elles, donc ce qui rend moins visible l'absence d'éléments en arrière-plan. Il réussit lui aussi très bien sa dernière page avec l'arrivée de 10 mutants supplémentaires, en renfort sur Genosha. Arrivé au troisième épisode, le lecteur n'attend plus grand-chose des dessins, si ce n'est de la clarté dans la mise en scène au vu du nombre de personnages impliqués, une identité visuelle forte pour chacun afin de pouvoir les distinguer les uns des autres et les identifier au premier coup d'œil, et un minimum d'entrain dans les affrontements. Broccardo remplit ces différents objectifs et il est temps de passer au dernier épisode, tout en souriant de bon cœur en voyant Madrox balancer la tête d'un de ses doubles à un groupe de zombie pour qu'ils puissent en manger la cervelle. La narration visuelle du dernier épisode est dans la droite lignée des 3 premiers, tout aussi fonctionnelle, avec un bon niveau de détails pour les personnages, des prises de vue claires et entraînantes.



Le lecteur en a donc pour son argent, et les auteurs font en sorte de combler son horizon d'attente qui n'était pas bien ambitieux. Il aura eu droit à une série d'affrontements entre cotatis et mutants, avec une horde de zombies anonymes en prime, et même une quatrième faction Hordeculture, toujours aussi décalée et amusante. Les nombreux scénaristes ont rempli leur mission de montrer le risque d'invasion des cotatis dans l'écosystème de Krakoa et le risque de disruption des portails végétaux par une race extraterrestre végétale. Le lecteur aura pu voir de nombreux mutants de premier plan et de second plan en action, Wolverine étant pour une fois absent, les Stepford Cuckoos étant au grand complet (Celeste, Esme, Mindee, Phoebe, Sophie), sans oublier un Qentin Quire toujours aussi de lui. En cours de route, Jonathan Hickman parvient à inclure plusieurs morceaux plus consistants, que ce soit l'obsession de Wanda Maximoff de se racheter, la Hordeculture, l'espionnage industriel réalisé par Beast (Hank McCoy), ou encore le dialogue très touchant d'Explodey Boy ressuscité sur Krakoa avec son moi zombie mort-vivant qui se demande ce qu'il lui est arrivé depuis qu'il est mort, prouvant que le scénariste sait écrire des moments personnels émouvants.
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Deadpool - Marvel Now, tome 1 : Dead Presid..

Je découvre Deadpool, un anti-héros de Marvel que je ne connaissais pas du tout !

Une bonne surprise que ce premier tome !

Un anti-héros très drôle et qui se fiche des conventions !



Ce premier tome est en effet rempli d'humour : les présidents des USA reviennent à la vie pour anéantir l'Amérique afin de la sauver !

Là, où je me déçois, c'est que je n'ai pas eu une connaissance suffisante de la culture américaine pour comprendre toutes les blagues car il y en a un sacré paquet !

Deadpool ouvre à chaque fois la bouche pour faire une blague, déplacée ou non, il s'en moque !



Certains scènes sont vraiment gores mais Deadpool a le don d'alléger le ton des évènements avec son humour.

Je ne fais aucunement référence à la scène de ce pauvre éléphant qui n'a rien demandé à personne :D



Dois-je vraiment parler des illustrations ? Juste... superbes !

J'adore les mangas et leur poésie que nous ne retrouvons pas dans les Comics mais le graphisme est incomparable !



Très belle découverte dans l'univers de Marvel !
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Chewbacca : Les mines d'Andelm

Vive Chewbacca ! Un énorme plaisir de le voir dans une série rien qu'à lui ! Un comics fun et qui rentre parfaitement dans la série Star Wars !

Encore des aventures de Chewbacca encore !
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Defenders : La meilleure défense

Ce tome regroupe 5 épisodes initialement parus en 2018. Il y a un épisode consacré à chacun des 4 superhéros (Hulk, Namor, Doctor Strange, Silver Surfer) et le dernier épisode met en scène les Defenders (équipe composée desdits 4 superhéros). Chaque épisode comporte 30 pages.



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Huk (scénario d'Al Ewing, dessins et encrage de Simone di Meo, couleurs de Dono Sánchez-Almara) - Dans une région désertique du Nouveau Mexique, Bruce Banner chemine à pied sur une route, en blouse blanche. Il a l'impression qu'une intuition le guide vers son but : la petite ville de Happy Trails. Personne dans les rues. Il se rend au bureau du shérif : personne. Il surprend un mouvement derrière une fenêtre. Il s'y rend, ouvre la porte et est accueilli par un homme braquant un revolver sur lui. Ailleurs dans un laboratoire souterrain, un individu encapuchonné plante son poignard dans un extraterrestre et le tue. Après s'être battu, Banner découvre un vagabond avec l'amulette de l'Œil d'Agamotto.



Régulièrement, les éditeurs Marvel demandent à des auteurs de remettre sur rail une nouvelle série consacrée aux Défenseurs, la première ayant totalisé 152 épisodes de 1977 à 1986, avec des scénaristes mémorables comme David Anthony Kraft, Steve Gerber et John-Marc DeMatteis. La seconde n'a compté que 12 épisodes en 2001, par Erik larsen & Kurt Busiek. La troisième Defenders: Indefensible fut une minisérie en 5 épisodes, placée sous le signe de l'humour par Keith Giffen, JM DeMatteis et Kevin Maguire, suivie par une en 6 épisodes The Last Defenders (2008, Joe Casey & Jim Muniz), puis une autre en 12 épisodes écrites par Matt Fraction. La dernière en date a duré 10 épisodes réalisés par Brian Michael Bendis et David Marquez, conforme à la série Netflix. Pour cette nouvelle itération, les responsables éditoriaux ont imaginé une structure de publication un peu différente. Ils sont repartis de l'équipe originelle : Hulk (Bruce Banner), Namor (Submariner), Doctor Strange (Stephen Strange) et Silver Surfer (Norrin Radd), et du principe qu'il s'agit d'une non-équipe, c’est-à-dire des personnages se retrouvant par hasard à faire équipe ensemble, mais sans structure formalisée. Ceci explique la collection de 4 épisodes, 1 consacré à chacun des 4 superhéros, et 1 épisode Defenders où ils se retrouvent à coopérer.



Le scénariste de l'épisode consacré à Hulk est également le scénariste de sa série mensuelle au même moment, très réussie. Le lecteur a donc entièrement confiance sur le fait que cet épisode va être raccord. Au bout de quelques pages, il se rend compte qu'il s'agit d'une intrigue décompressée : Bruce Banner cherche âme qui vive dans la bourgade, se heurte à un ou deux habitants et tombe sur le clochard avec l'amulette. Dans le même temps, Al Ewing développe mollement le thème de la peur, de la violence pour intimider, alors que la personnalité de Hulk se manifeste très progressivement. Finalement l'intérêt du lecteur se reporte vite sur les dessins. Les cases de Simone di Meo font penser aux dessins de Matteo Scalera, en un peu moins dynamique et avec un soupçon d'exagération de ci de là, ce qui donne une saveur un peu ironique. Le plus intéressant vient de l'intégration de quelques cases dessinées par Jack Kirby qui font écho à l'état d'esprit présent de Banner/Hulk dans le récit. 3 étoiles pour une histoire facile à lire et oubliée aussi vite.



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Namor (scénario de Chip Zdarsky, dessins et encrage de Carlos Magno, couleurs d'Ian Herring) - À Atlantis, Namor est en train d'argumenter avec 3 conseillers. À l'issue de l'échange, sa décision est prise : il va aller partir en quête des Vodani, une branche disparue des atlantes pour les rallier à Atlantis, dans le combat qui se prépare contre les habitants de la surface. Malgré la mort de la méduse phosphorescente qui le guidait, Namor se retrouve bel et bien au royaume des Vodani, mais pas le bienvenu pour le roi Okun qui ne reconnait en rien son autorité.



Le lecteur constate que cette histoire n'a rien à voir avec la première, sauf pour 2 éléments : Namor a été un des Défenseurs originels comme Hulk, et la silhouette encapuchonnée fait une apparition le temps d'une page pour poignarder une autre créature extraterrestre. Il se rend compte que cet épisode sert beaucoup plus de prologue à la série Invaders par Chip Zdarsky, Carlos Magno et Butch Guice, que de chapitre indispensable pour cette réunion des Défenseurs. Le scénariste mène bien son intrigue avec une branche oubliée des atlantes, et la volonté inflexible de Namor de se faire entendre et d'emporter le morceau, en faisant sa tête de lard. Il a intégré une épreuve avec un combat contre une créature sous-marine (pas forcément très originale : une grosse pieuvre) mais bien mené. Carlos Magno se démène pour réaliser des dessins descriptifs avec un bon niveau de détails, sans pouvoir échapper à la naïveté de la représentation d'un royaume sous-marin comme s'il s'agissait d'une cité terrestre, juste submergée. Ses personnages apparaissent vifs et décidés et le combat est impressionnant. Le lecteur suit l'évolution de l'enjeu politique avec curiosité, sans trop savoir quelle en sera l'issue. En la découvrant, il comprend que l'objectif de l'épisode est bien d'établir un début d'intrigue pouvant être repris par la suite dans une série mettant en scène Namor.3 étoiles pour un récit plus consistant que le premier, mais avec une ambiance moins prenante.



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Doctor Strange (scénario de Gerry Duggan, dessins, encrage et couleurs de Greg Smallwood) - Dans un futur indéterminé, Stephen Strange âgé (cheveux blancs et plus clairsemés) et en haillons progresse pied nu sur une terre désolé, avec des ruines de gratte-ciels dans le lointain. Il s'arrache l'œil gauche pour le sacrifier à l'Œil d'Agamotto afin qu'il l'éclaire. Il sait que le combat final se rapproche et que ses ennemis l'attaqueront au premier signe de faiblesse. Il porte une sacoche en bandoulière : de temps à autre une voix en sort pour s'adresser à lui de manière peu amène.



Pour le coup, le lecteur constate dès la première page que cet épisode se rattache à celui de Hulk, et pas simplement parce que Stephen Strange fut lui aussi un des Défenseurs originels, et que la silhouette encapuchonnée poignarde une autre victime. Le lecteur se sent tout de suite plus intéressé par ce qui a pu arriver à Doctor Strange et à la Terre pour qu'ils soient dans cet état, et pour découvrir qui est ce mystérieux ennemi. Greg Smallwood est en très grande forme pour créer des visuels intrigants et étranges pour cette histoire linéaire, et ainsi l'étoffer. Toute l'histoire est racontée avec des cases de la largeur de la page. Le dessinateur ne profite pas de cette mise en page pour dessiner moins d'éléments et aller plus vite, mais il met à profit l'impression de progression du personnage de gauche à droite, toujours en train d'avancer. Il utilise une palette de couleurs ternes pour bien imprégner la sensation de fin de monde, avec succès. Le lecteur regarde donc un monde désolé, un personnage fatigué avançant vers un dernier combat inéluctable. Il ressent l'appréhension de Strange lorsque les créatures commencent à se rapprocher de lui. Il sourit en découvrant l'arme que Strange sort de sa besace. Son sourire s'élargit encore devant le dessin final en double page, un bel hommage à Steve Ditko, sans être une pâle copie ou une illustration servile. 4 étoiles pour un récit prenant à la narration visuelle pertinente.



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Silver Surfer (scénario, dessins, encrage et couleurs de Jason Latour) - Au service de Galactus, Silver Surfer intervient sur une planète vouée à la destruction, parce que devant alimenter la chaudière d'un train cosmique. Il s'agit d'une tâche qui lui a été assignée par Galactus. Sur ladite planète, les habitants savent qu'ils doivent évacuer ou mourir.



Le lecteur plonge à nouveau dans une histoire qui peut se lire de manière indépendante, sauf la page avec le meurtre au poignard. Jason Latour réussit à retrouver la fibre humaniste du Surfer et à la mettre en scène dans un récit qui fait sens, sans sensibilité larmoyante ou pleurnicharde. Le rendu de ses dessins oscille entre un détourage présentant des aspérités pour les séquences sur la planète, avec une approche plus libre et plus colorée pour les scènes dans l'espace. Le lecteur suit Silver Surfer dans ses questionnements sur la valeur d'une vie, sur le comportement de quelques individus sachant leur fin proche, et Latour introduit une forme de jeu dans la manière dont Galactus traite Silver Surfer avec une perversité incidente assez troublante. 4 étoiles pour une histoire de Silver Surfer servant toujours son maître Galactus, récit tirant un excellent parti de cette servitude, des valeurs morales de Silver Surfer, des possibilités cosmiques dans un récit dans l'espace.



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Defenders (scénario d'Al Ewing, dessins de Joe Bennet, encrage de Belardino Brabo, couleurs de Dono Sánchez-Almara) - La véritable menace est révélée : un train cosmique dont les wagons sont des planètes qui alimente la chaudière dont le conducteur est sous l'influence d'une entité maléfique bien connue des Défenseurs.



Al Ewing mène à son terme l'intrigue globale conçue avec Chip Zdarsky, Jason Latour et Gerry Duggan. Les 4 superhéros coopèrent de manière plus ou moins coordonnée, respectant ainsi le principe de non-équipe. Joe Bennet réalise des dessins de superhéros plus classiques, avec une belle emphase pour rendre compte de l'ampleur cosmique de la menace. La confrontation ne se limite pas à un combat contre le méchant, car celui-ci agit pour une raison assez originale, rappelant un des tous premiers épisodes de Hellblazer écrit par Jamie Delano. La narration visuelle est spectaculaire à souhait. Le lecteur en a pour son argent, en termes de divertissement. 4 étoiles.



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Au final, cette réunion des membres originels de la non-équipe est à l'image du concept même de non-équipe. Chaque scénariste raconte une histoire qui se suffit presque pour elle-même, consacrée à chaque superhéros, avec des dessins sympathiques pour la première, plus appliqués pour la seconde, très élégant pour la troisième, et plus organique pour la quatrième. Cela aboutit à une résolution grand spectacle, avec des interactions partielles entre les 4 superhéros, et une menace à la fois physique et à la fois spirituelle.
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Deadpool - Marvel now, tome 5 : Le mariage ..

Il y a du très bon et du moins bon dans ce deadpool, j'ai eu des sacrés éclats de rire mais certaines histoires ont échappé à ma compréhension car il faut connaitre très très bien l'univers de Deadpool.
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Deadpool : Flash-back

Si « Deadpool : Flash-back » partait d'un concept excitant et habile, sa réalisation inégale déroute.



Bien sur la créativité aussi bien d'un point de vue scénaristique que graphique est indéniable, mais disons le franchement la plupart des histoires sont absolument sans aucun intérêt et ne constituent qu'un vague prétexte pour voir Deadpool se déchainer...



Sur le plan graphique, Koblish réalise une performance peu commune, particulièrement dans la série année 60, sans doute la plus belle et la plus démesurément épique.



Mais au final on reste sur sa faim, avec la vague impression de s’être (encore) une fois bien fait arnaquer !



A quand de nouveaux super-héros réellement novateurs et charismatiques ? Quand finira le recyclage de personnages crées dans les années 60 ?

Il n'est pas interdit d'avoir du talent !
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Captain America : Steve Rogers, tome 1

La lecture n’a pas été très agréable mais je dois bien admettre que c’est plutôt bien réalisé et assez posé. Certes, il y a l’émergence de différents super-héros peu connus du grand public et d’autres qui le sont un peu plus comme Spider-Man à la toute fin de ce premier tome assez prometteur.



L’angle est assez intéressant puisque notre gentil Steve Rogers a rejoint l’Hydra du fameux crane rouge. Cependant, même au sein de cette organisation criminelle, il peut y avoir des dissensions. Captain America n’est pas le super-héros préféré des fans de la galaxie Marvel. N’a-t-il pas provoqué la civil war ? Bref, c’est une approche assez audacieuse donc intéressante sur le personnage qui a rajeuni terriblement.



Au niveau graphique, je n’ai rien à redire. C’est coloré mais bien dessiné comme il le faut. C’est au niveau de l’intrigue assez tortueuse qu’il faudra bien s’accrocher mais cela réserve quelques bonnes surprises. Alors, oui pourquoi pas ? On espère tout de même que Steve Rogers reviendra à des sentiments moins fascisants.
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Infinity Wars : Prélude

Comme son nom l'indique, ce tome est un prélude à l'événement crossover de l'été 2018 de l'éditeur Marvel : Infinity Wars de Gerry Duggan & Mike Deodato. Il contient les épisodes 1 à 5 de la minisérie, ainsi que Infinity Countdown Prime, Infinity Countdown Adam Warlock, et le Free Comic Book Day 2018 Guardians of the Galaxy, initialement parus en 2018, écrits par Gerry Duggan. L'épisode Adam Warlock a été dessiné et encré par Mike Allred avec une mise en couleurs de Laura Allred. L'épisode Prime a été dessiné et encré par Mike Deodato, avec une mise en couleurs de Frank Martin. Les épisodes 1 à 5 ont été dessinés et encrés par Aaron Kuder, avec la participation de Mike Hawthorne pour les séquences secondaires, et une mise en couleurs de Jordi Bellaire. Les couvertures ont été réalisées par Nick Bradshaw. Pour partie, ce récit continue celui de la série All-New Guardians of the Galaxy (Vol. 3) écrite par Gerry Duggan.



Infinity Countdown Adam Warlock - Adam Warlock vient de réussir à s'échapper du monde de la pierre de l'Âme, et il se retrouve face à Kang le conquérant. Celui-ci lui propose un marché : il peut l'aider à éviter le futur dont Warlock a eu des visions, mais en échange Warlock doit lui ramener la pierre du temps. Prime - Quelque part dans une zone sauvage du Canada, Logan doit se défendre contre une attaque de plusieurs Ultron. Loki apparaît pour lui proposer un marché. Logan commence par vérifier qu'il s'agit bien de Loki. À New York, Turk Barrett profite d'avoir une pierre de l'infini en sa possession. Gamora est toujours à la recherche de la pierre de l'âme. Sur une planète éloignée et désolée, Magus (l'une des personnalités d'Adam Warlock) prépare son retour en s'informant auprès de Contemplator.



Épisodes 1 à 5 - Quelque part dans un endroit éloigné de tout, un mystérieux individu a capturé un nain de Nidavellir pour qu'il lui forge un outil très spécial. Sur la planète Xitaung, Drax médite au sommet de la pierre de puissance. La commandante Bakian (enceinte et proche du terme) du corps des Nova l'informe que la flotte des Raptors vient d'envoyer es missiles vers la pierre d'infini. Sur la planète Telferina, les Gardiens de la Galaxie défendent la population contre des plantes animées par le Jardinier. L'équipe se compose de Rocket Raccoon, Groot, Gamora, Nova (Rich Rider), Ant-Man (Scott Lang), Starlord (Peter Quill). À Madripoor, Black Widow (Nataha Romanoff) s'est fait refiler un cadeau bien encombrant, laissé dans ses toilettes par Logan. Sur les conseils de Kang, Adam Warlock se rend sur la planète Saiph où il se retrouve face à un puissant ennemi qui n'est pas celui qu'il avait prévu. Free Comic Book Day - Un texte richement illustré retrace les événements survenus dans la série Gardiens de la Galaxie, puis rappelle l'histoire des gemmes de l'Infini et leur utilisation par Thanos pour conclure sur l'apparition des pierres de l'Infini, suite aux événements de Secret Wars (2015/2016) de Jonathan Hickman & Esad Ribic.



Pour le lecteur de passage ou novice, attaquer bille en tête par l'épisode consacré à Adam Warlock risque de représenter un défi à la compréhension. Il peut alors avantageusement commencer par le Free Comic Book Day qui lui permet de se familiariser avec la myriade de personnages, et de découvrir les différents concepts, à commencer par les pierres de l'Infini. Pour le lecteur chevronné, cela lui permet également de réviser utilement le lien entre les gemmes de l'Infini et les pierres de l'Infini, d'éviter ainsi une confusion gênante, et de constater comment Gerry Duggan a pu ainsi faire du neuf avec du vieux, sans pour autant mettre en œuvre un révisionnisme de mauvais aloi.



Il est alors temps de revenir au premier épisode, celui consacré à Adam Warlock. Là encore, Gerry Duggan se montre assez habile en mettant à profit le fait que ce personnage subit une réjuvénation à chaque fois qu'il passe par une phase de régénération dont il sort transformé de son cocon. Ainsi il est normal que le nouvel Adam Warlock ne soit pas identique en tout point à sa version précédente, ou à la version révisée conçue par Jim Starlin. Au cours de l'histoire, un autre personnage lui fait même remarquer qu'il préférait un de ses costumes précédents, comme une forme de reconnaissance envers la version originale. Comme à son habitude, Mike Allred réalise des dessins faussement naïfs et rétros, particulièrement adaptés pour mettre en scène les concepts délirants et parfois encore un peu enfantins, comme le voyage dans le temps, ou un individu qui s'habille en pharaon. Arrivé à la fin de l'épisode, le lecteur a passé un bon moment empreint de nostalgie pour des histoires de superhéros plus naïves, mais aussi plus poétiques, tout en ayant conscience qu'il ne s'agissait pour le scénariste de placer un pion qui servira de grain de sable par la suite, en l'occurrence Kang le conquérant et les paradoxes générés par ses voyages dans le temps.



L'épisode Prime bénéficie des dessins plus réalistes et plus descriptifs de Mike Deodato. Les personnages gagnent en charisme et en potentiel dramatique. Le lecteur attentif sourit devant la double page avec les différentes versions de Captain Marvel, y compris un clin d'œil à Billy Batson de la Distinguée Concurrence. Il sourit également en voyant que les suspects habituels sont de la partie : Thanos ou encore Magus, avec la participation pas si inattendue que ça d'Ultron. Il apprécie l'effet choc de la griffe de Wolverine au travers de l'œil de son opposant. Côté histoire, Gerry Duggan utilise cet épisode comme un prologue à la minisérie Countdown qui est elle-même un prologue à la série Infinity Wars. Il s'agit donc de faire apparaître sur la scène les principaux protagonistes d'Infinity Wars, avant de passer à Countdown où tous n'apparaissent pas. Le lecteur peut être sensible à l'inclusion de cet épisode dans la mesure où il dispose ainsi de l'intégralité du prologue ; il peut se retrouver un peu dubitatif quant à son caractère indispensable.



Le temps est venu de passer au plat de résistance, à savoir la réintroduction partielle d'une partie des pierres de l'Infini. Gerry Duggan a fort à faire car la distribution de personnages est pléthorique : les Gardiens de la Galaxie bien sûr, Adam Warlock qui croise le chemin d'un autre superhéros cosmique, quelques membres du Corps des Nova, les Raptors, et une ou deux apparitions aussi brèves qu'inopinées d'une poignée d'autres superhéros. Effectivement, pour avoir l'histoire complète et comprendre d'où ils sortent et ce qui leur arrive après, il faut également avoir lu Infinity Countdown Companion. Dans un premier temps, le lecteur se laisse prendre au jeu de savoir ce qu'il va advenir de la pierre de Puissance au vu de sa taille inattendue. Il regarde la pierre de l'Espace changer de main. Il se demande où se trouve la pierre de l'Âme que convoite Gamora pour une raison assez logique découlant de son histoire personnelle. Il prend conscience que chaque épisode compte 32 pages ce qui offre assez de place au scénariste, à la fois pour faire avancer l'intrigue de manière significative, à la fois pour ménager de belles plages d'action. Pour peu qu'il connaisse un peu les personnages, il observe Groot évoluer à nouveau, et il se demande comment va se passer le retour de Robbie Rider, ainsi que l'accouchement de Bakian.



L'épisode 1 est entièrement dessiné et encré par Aaron Kuder qui réalise des cases descriptives, avec une approche réaliste de la représentation des personnages. Ses dessins sont un peu épurés ce qui facilite une lecture rapide. Il arrondit un peu les contours rendant les dessins très agréables à la vue. Il n'hésite pas à exagérer les expressions des visages pour les rendre plus parlants, parfois avec un effet dramatique, parfois avec une touche comique bienvenue. Lorsque le lecteur découvre l'arbre humanoïde géant que les gardiens doivent affronter, il prend conscience de l'apport de Jordie Bellaire à la consistance des dessins, du point de vue de la texture, ainsi que de couleurs spectaculaires, et de l'accentuation des reliefs. Néanmoins à partir de l'épisode 2, il constate que les délais de production pèsent lourdement sur Kuder, et que celui-ci s'affranchit de représenter les décors chaque fois que c'est possible, c’est-à-dire dans plus de 80% des cases. Il découvre également les dessins de Mike Hawthorne qui présentent une apparence plus fruste, moins agréable à l'œil, avec une densité d'information visuelle assez faible, et le même niveau de décor. Il comprend bien que les artistes ont fort à faire pour représenter tous les personnages en respectant leurs costumes bariolés, ainsi que les principales caractéristiques physiques, mais l'immersion s'en trouve fortement diminuée.



Dans le même temps, le lecteur s'aperçoit que ces épisodes de 32 pages se lisent aussi rapidement qu'un épisode standard de 20 pages. S'il se livre à l'exercice de résumer dans sa tête les événements survenus au cours d'un épisode, il fait le constat d'une décompression narrative avérée, bien maîtrisée par Gerry Duggan qui sait donner l'impression de raconter quelque chose, alors qu'en réalité les dialogues sont assez légers, et les dessins ne racontent pas grand-chose. D'un côté, le lecteur éprouve la sensation plaisante de progresser rapidement dans l'histoire ; de l'autre côté il se dit qu'il n'y avait pas besoin d'autant de pages et que la quantité ne remplace pas la qualité. Arrivé à la fin tome, il a passé un bon moment, mais il a déjà oublié les 2 tiers des péripéties car elles ne servaient effectivement que d'amuse-bouche pour placer les pions en attendant le vrai crossover.



La composition de ce tome constitue une bonne (re)mise en selle pour un lecteur occasionnel de l'univers partagé Marvel, avec le Free Comic Book Day. Les auteurs racontent une histoire cosmique riche en personnages, facile à lire du fait d'une décompression narrative assumée. Ils n'arrivent pas à impliquer totalement le lecteur du fait d'un récit plus focalisé sur les événements que sur les personnages, et de dessins plus fonctionnels que surprenants ou spectaculaires.
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Dead eyes, tome 1

Ce tome est le premier d'une série indépendante de toute autre. Il comprend les épisodes 1 à 4, initialement parus en 2019, écrits par Gerry Duggan, dessinés et encrés par John McCrea, mis en couleurs par Mike Spicer.



Une émission de télé effectue une rétrospective sur la carrière du bandit Dead Eyes : un individu normal portant un masque intégral avec une croix rouge à l'emplacement des yeux. Il était spécialisé dans les casses, pour récupérer de l'agent liquide, dérobant de l'argent aussi bien dans les banques que chez les trafiquants de drogue, dans la ville de Boston. Don Digirolamo regarde l'émission et rectifie à haute voix le montant du dernier casse : pas 10 millions, mais 12 millions de dollars, les siens. Le reporter indique que personne ne sait si Dead Eyes a pris sa retraite, s'il a été abattu, ou autre chose. Dans un modeste pavillon de Boston, Megan Dobbs raille son mari en indiquant que l'émission s'apparente à Que sont-ils devenus ? Martin Dobbs est nu dans la salle de bain en s'arcboutant pour s'essuyer, sans se faire trop mal avec ses hémorroïdes. Megan augmente le son pour que Martin entende, et celui-ci raille le ton du commentaire qui donne la sensation que ces casses étaient beaucoup plus fun qu'ils ne l'étaient en réalité. Il se remémore un moment en particulier un soir où il avait poursuivi un individu dans des rues désertes de Boston pour le tabasser. Un peu plus tard, Martin Dobbs est en train de donner à manger à Megan qui est dans son fauteuil roulant et qui râle sur le fait qu'il s'agit encore de légumes réchauffés, et que Martin est un mauvais cuisinier. Elle lui indique qu'elle mangera plus tard et qu'il peut partir. Il ouvre le placard et prend son sac de golf avec ses clubs. Il sort et met son sac dans son coffre, en saluant son voisin qui est en train de déblayer le peu de neige qu'il reste dans son allée.



Martin Dobbs s'est rendu à l'hypermarché où il travaille comme agent d'accueil orientant les clients vers les produits qu'ils recherchent. Il ne peut pas s'empêcher de remarquer le contenu d'un caddy d'un client chauve : le parfait nécessaire pour faire disparaître un cadavre, tous les produits qu'on peut trouver quand on fait une recherche sur internet. Il est distrait par une dame qui demande où se trouve le rayon des ventouses à toilettes. Il lui répond rapidement et se dirige vers la caisse qu'a choisie le client au contenu de caddy louche. Il indique à la caissière qu'il prend sa place parce qu'elle est convoquée immédiatement par le patron. Il fait passer les achats du chauve, ce dernier indique qu'il règle en liquide. Dobbs lui explique qu'il ne peut encaisser qu'en carte parce que ce n'est pas sa caisse et qu'il lui faut une preuve d'identité. Le chauve commence à lui tendre sa carte d'identité, mais se ravise dans son geste et indique que finalement il ne veut pas utiliser sa carte bleue. Dobbs répond que la caissière Mary sera vite de retour et pourra l'encaisser. Le client laisse tomber et s'en va. Finalement il n'est pas aussi idiot que Dobbs l'avait supposé, mais il a quand même eu le temps de voir son adresse. Le soir, il se rend en voiture à proximité de sa maison isolée et se change en prenant son masque dans son sac de golf. Dead Eyes pénètre dans le pavillon qui semble vide.



Il s'agit de la deuxième série de Gerry Duggan dont il conserve la propriété intellectuelle. Analog: A Cyber-Dystopian Noir Volume 1: Death by Algorithm (2018, avec David O'Sullivan) s'était avérée assez fade, et il n'est pas sûr que le lecteur ait envie de découvrir la deuxième, s'il n'a pas lu une bonne critique entre temps. Pour cette nouvelle série (initialement titrée Dead Rabbit), Gerry Duggan change pour partie de registre : il s'agit toujours d'un individu se livrant à des activités louches, franchement illégales, mais cette fois-ci au temps présent, et pas dans un futur d'anticipation. Martin Dobbs est un individu d'un certain âge, en bonne santé, et avec des capacités physiques en rien diminuées. Certes, la première fois qu'il le voit, le lecteur découvre un individu en proie à une crise d'hémorroïdes, mais par la suite, il n'en est plus question et Dobbs fait montre des capacités physiques d'un homme en bonne santé, et bien entretenu. McCrea prend soin de rester dans un registre graphique plausible, sans prouesse physique hors du commun, juste des coups portés avec une efficacité immédiate, et sans esbroufe. En outre, Dead Eyes revêt un costume cravate chaque fois qu'il intervient, avec un sens certain de la posture stylée. Le lecteur oublie bien vite l'âge qu'il est supposé avoir (entre 40 et 50 ans) pour voir un monsieur avec une réelle expérience : il frappe pour neutraliser son assaillant, ou pour faire mal tout de suite, sans chercher à épater la galerie. Lorsqu'il est en civil, les dessins montrent un individu possédant une assurance que donnent les années d'expérience, quand il trouve une excuse pour prendre la place de la caissière, ou quand il se fait passer pour un inspecteur des services de l'hygiène.



Au fil des séquences, le lecteur se rend compte que Gerry Duggan a effectivement travaillé la personnalité de Martin Dobbs. Une fois passée la scène choc de la salle de bains, le lecteur peut le voir donner à manger à sa femme qui est lourdement handicapée. Il sourit en voyant la manière dont il manipule le client chauve au contenue de caddy louche. Il est en pleine empathie quand Dobbs fait un geste désintéressé pour aider la voisine de chambre de sa femme à l'hôpital. Il relâche la pression avec Dobbs dans sa voiture, après un coup particulièrement délicat. Il se rend compte qu'il est attendri par la réelle complicité entre Megan Dobbs et son mari, complicité qui s'exprime par des détails discrets, plutôt que par de grandes effusions sentimentales. Le scénariste a bien conçu son personnage et son caractère transparaît dans chaque scène, qu'il soit en civil ou qu'il porte son masque : il n'y a pas de différence de psychologie entre les deux. La direction d'acteur de John McCrea est en phase avec cette personnalité, à la fois dans les gestes de Martin Dobbs, à la fois dans les expressions de son visage. Le lecteur éprouve vite une solide empathie envers cet adulte, ce personnage principal qui n'est pas entièrement un héros du fait d'actes moralement répréhensibles (par exemple abattre un individu à bout portant). La narration (intrigue, dialogues, dessins) est véritablement adulte, sans être racoleuse.



Conquis par les personnages, le lecteur suit donc Martin Dobbs, contraint malgré lui de reprendre les affaires. Le premier épisode fait office d'introduction : qui est Martin Dobbs, et pourquoi doit-il réendosser son masque de Dead Eyes ? Une fois que la situation est établie et que le processus est enclenché, Martin Dobbs va devoir échapper aux hommes de main de Don Digirolamo (persuadé qu'il lui a barboté 12 millions de dollars lors de son dernier casse) tout en poursuivant ses propres objectifs. Gerry Duggan étonne le lecteur à plusieurs reprises par sa science du bon dosage. Il découvre à la fois des scènes d'action, à la fois des situations qui relève d'un éclairage social ne se limitant pas à un simple cliché. Certes il est facile de s'attendre à ce que Martin Dobbs doive faire face aux coûts des soins pour sa femme qui est hospitalisée, et que cela l'oblige à se remettre aux casses. Mais le scénariste ne se contente pas d'utiliser les inégalités du système de soins aux États-Unis comme ressort d'intrigue, il montre également des malades autres que la femme de Martin Dobbs. Un peu plus loin, le lecteur découvre que Wheels, le conducteur de la voiture de fuite pendant les casses, lutte lui aussi contre ses propres démons, sans misérabilisme dans l'écriture, et sans excuse non plus. Dans le quatrième épisode, Martin Dobbs se fait passer pour un inspecteur du service de l'hygiène dans un immeuble de bon standing, et la réaction de deux personnes âgées est à nouveau extrêmement bien dosée, entre caricature comique, et justesse ordinaire.



Cette attention aux détails et qualité sociale élèvent le récit au-dessus d'une simple histoire de criminels se tirant dans les pattes, pour s'inscrire dans un registre de polar léger, avec ses drames, mais aussi avec un ton optimiste très agréable. De son côté, John McCrea se retient de verser dans la caricature, comme il a pu le faire pour une série comme Dicks (écrite par Garth Ennis). Il reste dans un registre plus réaliste, avec un investissement dans les décors supérieur à son habitude, à la fois dans la régularité de leur représentation, à la fois dans le niveau de détails. Ses individus sont réalistes et immédiatement crédibles avec une personnalité visuelle qui apporte des éléments sur l'état d'esprit, les émotions, la classe sociale (la prise de conscience progressive du client chauve qu'il prend des risques à laisser des traces en payant). Le lecteur se rend compte que discrètement de temps à autre, McCrea augmente l'expressivité d'un visage, pour une légère touche comique (l'effet du protoxyde d'azote par exemple). Il réalise de nombreuses cases et séquences mémorables : Martin nourrissant tout naturellement Megan, le naturel avec lequel Carol présente les factures aux clients de l'hôpital, la classe de Dead Eyes quand il se tient devant Wheels pour lui proposer un nouveau coup, le piège dans le laboratoire des IRM, les yeux inexpressifs de Dead Eyes assis tranquillement devant un homme de main qui sait qu'il ne va pas en réchapper, l'horrible sectionnement de doigts avec une scie sauteuse.



Alors qu'il peut ne pas être très enthousiaste à l'idée d'une nouvelle tentative de série indépendante par Gerry Duggan, le lecteur se rend vite compte qu'il est tout acquis aux personnages, que l'intrigue de bandits tient la route et réserve des surprises, que les remarques en passant brossent un portrait nuancé des personnages et des contraintes sociales qui pèsent sur eux, que John McCrea a adapté sa façon de dessiner à la nature du récit, avec une sensibilité en phase. Un excellent premier tome pour lui-même donnant envie d'un deuxième.
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Captain America : Steve Rogers, tome 1

Il s'agit du premier tome d'une série consacrée à Steve Rogers, mais il vaut mieux avoir lu Captain America: Sam Wilson Vol. 2: Standoff avant. Il comprend les épisodes 1 à 6, ainsi que les 10 pages du Free Comic Book Day 2016, initialement parus en 2016, tous écrits par Nick Spencer qui est également le scénariste de la série concomitante consacrée à Sam Wilson. Le Free Comic Book Day et les épisodes 1 à 3 sont dessinés, encrés et mis en couleurs par Jesús Saiz. Les épisodes 4 à 6 sont dessinés et encrés par Javier Pina, avec l'aide de Miguel Sepulveda pour l'épisode 4. La mise en couleurs des épisodes 4 à 6 est réalisée par Rachelle Rosenberg. Le tome comprend également les couvertures variantes réalisées par John Tyler Christopher, Paul Renaud, Steve Epting, Jim Steranko, Skottie Young, Greg Hildebrandt (*2), Jeffrey Veregge, Mark Bagley, Aaron Kuder, Joe Madureira, Kevin Wada, Helen Chen, Gerald Parel.



Sharon Carter, responsable par intérim de l'organisation de contre-espionnage du SHIELD, rend compte devant un comité spécial de la dernière intervention de Captain America (Steve Rogers) à Graz en Autriche, pour déterminer le site d'une attaque terroriste perpétrée par l'organisation criminelle HYDRA. Ailleurs, Red Skull (Johann Schmidt) suit l'intervention de Captain America à la télé, en compagnie de sa fille Synthia Schmidt (Sin). Puis le récit revient en 1926, pour un passage méconnu de la vie du petit Steve Rogers. Alors que son père Joseph Rogers vient d'en retourner une à Sarah (sa femme) en pleine rue, Elisa Sinclair (une jeune femme de la haute société) est intervenue, a projeté Joseph Rogers à terre et a aidé Sarah à se relever, tout ça sous les yeux du petit Steve.



De nos jours, Captain America (Steve Rogers) intervient à bord d'un train pour désarmer le terroriste (Robbie Dean Tomlin) qui s'apprête à le faire exploser. En même temps, Jack Flag (Jack Harrison) et Free Spirit (Catherine Webster) interviennent dans la base d'HYDRA pour neutraliser la cellule responsable de l'organisation de ce sabotage. Après la mission, Jack Harrison et Catherine Webster descendent quelques bières, en échangeant des anecdotes sur Steve Rogers, avec Rick Jones, maintenant expert en piratage informatique pour le SHIELD. Par la suite, sur les conseils de Maria Hill, Sharon Carter envoie Captain America (Steve Rogers), Jack Flag et Free Spirit dans la ville nation de Bagalia (tenue par des supercriminels) pour récupérer Kobik et arrêter Baron Zemo (Heinrich Zemo). Il apparaît au cours de cette mission que Steve Rogers travaille pour HYDRA.



En 2014, Rick Remender met Steve Rogers sur la touche, dans The Tomorrow Soldier. Les responsables éditoriaux de Marvel décident de mettre à sa place un noir, en cela très en retard sur l'élection de Barack Obama en 2008. Ils réussissent à trouver un scénariste capable de transmettre la bonne sensibilité pour cette nouvelle itération, Sam Wilson étant légitime, sans être une pâle copie. Néanmoins l'anniversaire des 75 ans d'existence du personnage Steve Rogers survenant en 2016, il fallait le réinstituer dans son costume de superhéros. Fort heureusement, la série Ant-Man s'étant arrêtée au tome 3 The trial of Ant-Man, Nick Spencer dispose du temps nécessaire pour s'occuper de cette série dédiée à Steve Rogers, et ainsi assurer une bonne coordination avec celle dédiée à Sam Wilson qu'il écrit également.



Lors de la parution initiale du premier épisode, les lecteurs de comics se sont insurgés contre le fait que Steve Rogers y dévoile son allégeance à HYDRA, comme si c'était la première fois qu'un superhéros passait du côté obscur, où qu'une intrigue y fasse croire avec une plus ou moins bonne explication à la clé. Effectivement, Nick Spencer montre dès le premier épisode qu'il a des idées originales pour donner un ton particulier à cette nouvelle itération de ce personnage ayant 75 ans d'aventures derrière lui. Lecteur retrouve bien les caractéristiques d'écriture de Nick Spencer. Il pioche dans la riche mythologie de l'univers partagé Marvel pour alimenter son récit, tout en en y intégrant les éléments attendus. Il y a donc Sharon Carter, mais elle se retrouve à être physiquement plus vieille que Steve Rogers, une situation vaguement perverse et inversée par rapport à l'habitude. Il y a bien Red Skull (Johann Schmidt), mais il se retrouve dans une position véritablement dominante, à nouveau un peu perverse, et inversée par rapport à d'habitude. Le lecteur sourit en voyant que ce supercriminel a la main sur les événements (il a d'ailleurs conservé ses capacités télépathiques acquises dans The Red Shadow, d'une manière assez capilotractée) et qu'il doit faire un effort pour trouver comment passer sur le gril son ennemi de toujours.



Nick Spencer rapatrie également la fille de Red Skull, et en profite pour lui faire un lifting bien pratique, assez artificiel. Mais il continue plein d'entrain à innover avec les ingrédients classiques de la série, avec par exemple un cube cosmique sous une forme inattendue, avec des effets inattendus. Il intègre aussi quelques questionnements sur la démocratie, la liberté et le gouvernement. Il ne le fait pas de la même manière que dans la série consacrée à Sam Wilson, et il le fait avec plus de légèreté et une pointe d'humour concernant l'absence de loi et d'autorité à Bagalia (une île-état) gérée par et pour des supercriminels. Il sous-entend en particulier que l'absence de loi est relative et que ces individus sont aussi prisonniers du système capitaliste que le commun des mortels dans un pays réel. D'un point politique, la partie la plus subversive se trouve dans les souvenirs du passé, dans les années 1920 où Sarah Rogers (la mère de Steve Rogers) participe à une association de citoyens d'un genre un peu particulier. En jouant avec le cube cosmique, Nick Spencer met en avant la possibilité pour les citoyens d'être actifs dans leur démocratie (surtout aux États-Unis), tout en rappelant que cette possibilité d'action peut être pervertie comme toutes les autres.



Ce scénariste n'est pas adepte de la narration décompressée et l'intrigue est dense, avec quelques dialogues bien fournis, sans en devenir artificiels ou indigestes. Il sait s'arranger avec le crossover du moment pour que les interférences avec Civil War II de Brian Michael Bendis & David Marquez restent minimes. Cette histoire à l'échelle de l'univers partagé vient même nourrir sa propre intrigue plutôt qu'elle ne s'en retrouve phagocytée, ce qui atteste de la dextérité du scénariste. Le lecteur plonge donc dans une intrigue bien fournie, avec des retournements de situation bien agencés, un parfum d'espionnage discret, surtout du fait d'agents doubles ou triples, et des hommages sympathiques aux grands moments de la vie de Captain America comme sa mort sur les marches du Capitol à Washington, rappelant The death of Captain America d'Ed Brubaker & Steve Epting.



Comme à son habitude, Nick Spencer sait raconter tout ça, en conservant la personnalité de ses protagonistes. Les séquences dans les années 1920 fournissent un éclairage édifiant sur la formation des convictions de Steve Rogers à partir de l'exemple donné par sa mère, et le mauvais exemple donné par d'autres adultes. Il ne se contente pas dérouler le cliché relatif au père brutal, car il montre en plus les actions de la mère et l'œil observateur de l'enfant. Il sait apporter un peu plus qu'un minimum de personnalité à Sharon Carter (avec un face-à-face savoureux entre elle et Maria Hill), ainsi qu'à l'enfant Kobik. Ces personnages sont d'autant plus convaincants que Jesús Saiz est très fortement investi dans ses planches. Il dessine de manière descriptive et détaillée, tout en restant facilement lisible. Sa mise en couleurs est naturaliste, avec de légers dégradés pour ajouter du volume aux formes, et quelques éclairages colorés quand l'environnement le justifie, ce qui a pour effet d'accentuer la dramatisation au bon moment (par exemple avec du rouge pour souligner le danger ou la colère). Il se sert également de la couleur pour représenter les bandes et les motifs sur le costume de Captain America. Il réalise des traits de contours très légèrement arrondis pour rendre ses dessins plus agréables à l'œil. Les personnages disposent de postures naturelles pendant les moments de dialogues ou de déplacement. Dans les années 1920, Steve Rogers a vraiment une morphologie d'enfant, et Sharon carter a vraiment un visage marqué par les rides. Les superhéros et les supercriminels disposent d'une musculature parfaite d'individus qui l'entretiennent, les civils disposent d'une morphologie normale.



Jesús Saiz utilise également la couleur pour montrer que les scènes de 1920 se déroulent dans le passé, avec des teintes plus foncées essentiellement brunes et grises, avec quelques objets rouges pour insister sur leur symbolisme. Il prend soin de montrer régulièrement les lieux où se déroule l'action, un peu plus que dans un comics ordinaire, avec un niveau de détails qui les rend uniques et crédibles. Son approche minutieuse donne corps à ces aventures et les ancre dans une réalité concrète permettant au lecteur de pouvoir y croire. Javier Pina s'applique à reproduire l'apparence des dessins de Jesús Saiz. Il y est bien aidé par Rachelle Rosenberg qui reproduit à l'identique la palette de couleurs utilisées par Saiz. Les pages de Pina présentent une densité d'informations visuelles un peu inférieure à celle de Saiz, avec moins de cases par page et des dessins avec moins d'éléments. Pour le reste il conserve l'apparence des séquences des années 1920, les morphologies des personnages. Il transcrit dans le détail le costume de chaque superhéros qui apparaît, et il y en a beaucoup à l'occasion de Civil War II. Le lecteur peut donc ressentir la baisse de densité dans les dessins, mais cela n'engendre pas un hiatus propre à le faire sortir de son immersion.



Ce premier tome est dans la droite lignée de la série Captain America: Sam Wilson, avec autant d'action, de personnages attachants, et des réflexions inattendues sur l'exemple et l'action citoyenne. Jesús Saiz réalise 3 épisodes aux dessins léchés et denses, suivis par Javier Pina dont les planches sont en phase avec l'approche graphique de Saiz, mais moins peaufinées. Nick Spencer raconte une histoire prenante, sur la base d'une intrigue retorse, avec l'art et la manière d'utiliser les éléments iconiques de la série, en les regardant sous un angle original. Il sait utiliser les ressources infinies de l'univers partagé Marvel pour nourrir son récit, sans en être l'esclave. Le lecteur apprécie qu'il sache utiliser Civil War II à bon escient, sans s'y soumettre. Le lecteur occasionnel pourra se sentir un peu largué à une ou deux reprises. Par exemple la page consacrée à Avril Kincaid lui semblera arriver comme un cheveu sur la soupe s'il n'a pas lu Stand Off. Ce premier tome prouve sans conteste que l'univers Marvel peut supporter 2 séries concomitantes consacrées à Captain America, et que Nick Spencer est un scénariste de talent.
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Deadpool - Marvel Now, tome 1 : Dead Presid..

J’avoue, je n’ai jamais lu de Comics de Deadpool auparavant, et tout ce que je connaissais de lui se résumaient dans les deux premiers films consacrés. C’est un peu dans cet esprit que j’ai ouvert ce livre, et je n’ai pas été déçu ! Je ne sais pas s’il était possible de faire plus irrévérencieux comme sujet pour une publication aux USA, puisqu’il s’agit quand-même de décimer l’ensemble des présidents des États-Unis ! Pas besoin d’avoir une grande connaissance politique pour apprécier ce livre, tellement les présidents mis en avant sont connus ne serait-ce que de nom (Lincoln, Washington, Nixon, JFK, voire Ford, Reagan et Roosevelt).

C’est bien dessiné, bien mené, amusant, l’histoire avance à un rythme effréné, bref, j’ai passé un très bon moment de lecture, et j’ai hâte de pouvoir lire la suite des aventures !

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Infinity wars

Ce tome fait suite à Infinity Countdown qui contient les épisodes 1 à 5 de la minisérie, ainsi que Infinity Countdown Prime, Infinity Countdown Adam Warlock, et le Free Comic Book Day 2018 Guardians of the Galaxy. Ce tome-ci contient lnfinity Wars Prime 1, Infinity Wars 1 à 6, Infinity Wars Fallen Guardian 1, Infinity Wars Infinity 1, Thanos Legacy 1, initialement parus en 2018, écrits par Gerry Duggan. Les 6 épisodes de la minisérie et l'épisode Prime ont été dessinés et encrés par Mike Deodato, avec une mise en couleurs de Frank Martin. L'épisode Fallen Guardian a été dessiné et encré par Andy MacDonald, et mis en couleurs par Chris O'Halloran. L'épisode Infinity a été dessiné par Mark Bagley, encré Andrew Hennessy et mis en couleurs par le studio Guru-eFX. L'épisode Thanos Legacy a été dessiné et encré par Cory Smith, et mis en couleurs par Ruth Redmond.



Dans la Cité de l'Omnipotence, Loki est en train de consulter des tomes anciens dans la Grande Librairie. Il ne comprend pas pourquoi il n'est jamais le héros de ces histoires. Il soupçonne l'agissement d'un individu dans l'ombre qui oriente sa destinée. Il se fait rappeler à l'ordre par Flowa, la déesse bibliothécaire qui lui indique que l'établissement va fermer. Suite à son insistance, elle lui explique la raison pour laquelle Freyja a ordonné la construction de la Bibliothèque dans laquelle ont été placées des copies des ouvrages d'Asgard. Flowa a retrouvé l'ouvrage susceptible d'intéresser Loki sur sa destinée, mais des pages ont été arrachées. Elle lui indique qu'elle se souvient que le récit évoquait la Carrière des Dieux, situé aux confins de l'espace, gardée par des sorcières. Loki décide de s'y rendre et Flowa accepte de l'accompagner. Pendant ce temps-là, Adam Warlock arrive chez Stephen Strange et lui demande s'il a la pierre du temps. Il parle également de la corruption du monde de la pierre de l'âme. Ils se rendent dans ledit monde et se heurtent à un énorme monstre appelé Devondra. Sur la planète Chitauri Prime (le siège du pouvoir de Thanos), un individu appelé Requiem apparaît, transperce le torse de Thanos de son épée, puis le décapite.



Dans une taverne, Gamora aborde Peter Quill et lui demande son aide pour utiliser la pierre de puissance afin de pénétrer dans le monde de la pierre de l'âme, et d'y récupérer le morceau d'elle qui s'y trouve. Peter Quill ne donne pas suite à sa demande. Gamora l'embrasse à pleine bouche et s'en va. Groot et Rocket Raccoon arrivent et s'enquièrent de ce qui vient de se passer ; Peter Quill leur rappelle que l'équipe des Gardiens de la Galaxie est dissoute et n'existe plus. Sur Terre, Drax, Iron Man et Adam Warlock se rendent à un rendez-vous fixé par Doctor Strange au château du Belvédère à Central Park. Sur place se réunissent Doctor Strange, Captain Marvel (Carol Danvers), Groot, Iron Man (Tony Stark), Peter Quill, Drax, Adam Warlock, Turk Barrett, Spot (Johnny Ohnn), Typhoid Mary (Mary Walker), Bullseye (Lester), Sandman (Flint Marko), Tombstone (Lonnie Lincoln), et en protection Black Widow (Natasha Romanoff). La question est de savoir comment s'assurer que les pierres de l'infini ne pourront plus être rassemblées par un individu unique. Au cours de la discussion, une image surgit montrant Thanos mort, décapité. Pendant ce temps-là, Loki et Flowa poursuivent leur voyage vers la Carrière des Dieux.



En s'embarquant dans cette histoire, le lecteur sait qu'il s'agit d'une forme de récit très contraint, un crossover dont l'éditeur Marvel entend bien tirer le maximum de bénéfices, à commencer par Infinity Countdown, un prologue de plus de 200 pages, sans oublier les tomes satellites comme Infinity Warps: Two-in-One,Infinity Countdown: Darkhawk, ou encore Infinity Countdown Companion. Il sait aussi qu'il s'agit de l'aboutissement de plusieurs intrigues secondaires patiemment développées par Gerry Duggan dans la série Gardians of the Galaxy. La tentation est donc forte de connaître leur aboutissement. En outre, ce tome est bien conçu, pouvant être lu sans lire les autres, mêmes le prologue. Il commence par un trombinoscope des principaux personnages (au nombre de 19), une page de présentation des pierres de l'infini et de leurs interactions, indiquant également qui en est porteur. À la fin, le lecteur trouve un texte illustré de 9 pages passant en revue l'historique des gemmes de l'infini, ainsi que leur transformation au stade de pierres de l'infini, permettant de comprendre ce dont il s'agit pour les lecteurs de passage. Enfin, le lecteur retrouve toutes les couvertures alternatives au nombre de 20, ainsi que 3 épilogues, l'un consacré à Arthur Douglas, un autre à Hector Bautista, l'autre à la relation entre Thanos et Gamora. Ainsi accompagné dans sa découverte de ce récit d'une solide pagination (presque tous les épisodes sont doubles), le lecteur se lance à la découverte des nouvelles guerres de l'infini au titre évoquant celle de 1992 Inifinity War par Jim Starlin & Ron Lim, elle-même faisant référence au Gant de l'infini (1991) par Starlin, George Perez, Lim.



Très rapidement, le lecteur constate que Gerry Duggan ne se sent pas prisonnier de l'original de Starlin et qu'il dispose des coudées franches pour développer une intrigue originale. Le lecteur ne doit donc pas s'attendre à trouver Magus, ou la déesse. En prime, le scénariste commence fort, que ce soit par l'inclusion de Loki dont le lecteur se demande bien ce qu'il vient faire là, ou par l'assassinat de Thanos, assez bien agencé pour qu'il puisse y croire au moins le temps du récit. La réunion des porteurs de pierre de l'infini se déroule d'une manière qui défie les attentes (sans parler de la présence de Turk Barrett), et le mystère du monstre dans le monde de la pierre de l'âme est intriguant. En plus, Duggan évite d'étirer le suspense quant à l'identité de Requiem, ce qui permet de passer rapidement à la suite. Le lecteur apprécie également que les épisodes essentiels du récit (les 6 de la minisérie + le prologue Prime) soient dessinés par un seul et unique artiste. Mike Deodato est plutôt en bonne forme au début. Il est visible qu'il s'économise sur les décors, passé la première moitié du récit.



Dès l'épisode prologue Prime, le lecteur retrouve le tic de mise en page de l'artiste qui consiste à découper un dessin de la taille des 2 tiers de la page, un dessin en pleine page, ou même en double page, en des rectangles plus petits en superposant une grille à base de lignes blanches qui séparent artificiellement un même dessin. Le systématisme de ce dispositif visuel peut agacer, mais parfois Deodato l'utilise de manière plus pertinente pour substituer une partie du dessin (un rectangle) par un autre dessin qui se trouve ainsi en insertion, créant un rapprochement spatial, ou une concomitance temporelle intéressant. L'artiste dessine toujours de manière descriptive et réaliste, gérant avec une facilité épatante la multitude de personnages, et chacune des particularités de leur costume. Il fait l'effort de représenter des silhouettes différentes pour les personnages féminins, de la morphologie adolescente de Miss Marvel, à la silhouette plus accorte d'Emma Frost, en passant par le corps peu sexué de Gamora. De la même manière, les personnages masculins n'ont pas tous la même corpulence, depuis la silhouette massive de Thanos, à celle plus élancée de Loki.



Mike Deodato est un dessinateur confirmé de superhéros, maniant les conventions visuelles associées avec dextérité. Il sait concevoir une mise en scène de telle sorte que les individus ne se marchent pas sur les pieds même quand ils sont nombreux. Il maîtrise les postures en position de combats physiques, que ce soit les attaques à mains nues, ou les démonstrations de superpouvoir, avec une mise en couleurs complémentaires et enrichissantes de Frank Martin. Au fil des séquences, certaines images restent en tête par leur puissance spectaculaire, ou leur côté incongru : Loki en train de se faire mettre à la porte de la bibliothèque, la première apparition de Devondra (avec des relents de Cthulhu), le dessin en pleine page de la décapitation de Thanos, l'arrivée de Requiem sur Terre avec la tête de Thanos à la main, l'allure finalement très réussie des amalgames de 2 superhéros, Loki en passager sur une grosse cylindrée conduite par Emma Frost, Adam Warlock faisant léviter les 6 pierres au-dessus sa paume, etc. Finalement le lecteur se laisse entraîner dans cette histoire sans prétention philosophique ou psychologique, mais avec une intrigue de grande ampleur et des surprises régulières.



Dans la première moitié du récit, Gerry Duggan emmène le lecteur dans une intrigue originale, refusant la redite avec les sagas originelles de Jim Starlin, impliquant de nombreux personnages, mais sans perdre le lecteur, jouant avec ses attentes, pour mieux le surprendre. Le lecteur oublie rapidement la participation incongrue de Turk Barrett ou l'apparition éclair de Spider-Man en tant qu'obligation éditoriale. Même l'idée a priori idiote de fusionner deux personnages en 1 (par exemple Captain America avec Doctor Strange) ne semble pas si incongrue, pas si opportuniste (pour vendre des miniséries associées) que ça. Mais à partir de l'épisode 4, Gerry Duggan semble changer de registre de narration pour revenir à un récit de superhéros beaucoup plus classique, où les personnages se lancent dans une bataille après l'autre, pour triompher par la force et la volonté, supplantant ainsi la dimension mythologique du récit pour revenir à une succession de combats basiques. Le lecteur attend que ça se passe, en profitant des effets pyrotechniques de Deodato & Martin, mais le récit ne redécolle plus. L'histoire principale s'achemine ainsi vers sa conclusion sans retrouver son souffle épique. L'épisode consacré à Art Douglas est plutôt convenu, et il réussit à arracher un maigre sourire quand le lecteur découvre l'hélicoptère de Thanos. L'épisode consacré à Hector Bautista confirme que les auteurs sont décidés à confier les pierres de l'infini à n'importe qui, en dépit de leur mythologie. Le demi épisode consacré à Thanos & Gamora n'est intéressant que parce qu'il est dépourvu de phylactère et de cartouche.



La constitution de ce recueil atteste d'un soin particulier pour que le lecteur dispose de tout le nécessaire pour apprécier l'histoire. La première moitié de la minisérie principale montre que Gerry Duggan sait utiliser à bon escient les ressources de l'univers partagé Marvel, et que Mike Deodato donne l'impression de facilité à mettre en scène autant de personnages. Dans la deuxième moitié, le soufflé retombe mollement, dans un registre superhéros manquant d'ampleur et d'ambition.
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Uncanny Avengers All-new All-different, tom..

Ce tome est le premier d'une nouvelle série, débutée après Secret Wars (2015) de Jonathan Hickman & Esad Ribic. Il comprend les épisodes 1 à 6, ainsi que 8 pages extraites de Avengers 0, initialement parus en 2016, écrits par Gerry Duggan. Les épisodes 0 à 4 ont été dessinés et encrés par Ryan Stegman, avec une mise en couleurs de Richard Isanove, Les épisodes 5 & 6 ont été dessinés par Carlos Pacheco, avec un encrage réalisé par Scott Hanna, David Meikis et Mariano Taibo, avec une mise en couleurs de Richard Isanove assisté par Antonio Fabela. Pour comprendre le positionnement de Deadpool en tant que héros adoubé par Captain America, il faut lire la série Deadpool également écrite par Gerry Duggan, et dessinée par Mike Hawthorne.



Avengers 0 - Deadpool s'infiltre dans une base bien gardée pour dérober un conteneur de Metamucil qu'il va livrer à titre gracieux à Steve Rogers (à l'époque un vieillard). Ce dernier lui exprime sa confiance et ses remerciements en lui remettant une carte de membre des Avengers. Épisodes 1 à 4 - Quelque part aux États-Unis dans une zone rurale, un homme crache une substance noire dans la paume de sa main. Quelques temps plus tard, Ivan Guerrero s'extirpe de son cocon d'inhumain et décide de se servir de son pouvoir pour faire entendre des revendications écologiques. 8 mois après Secret Wars, l'équipe de Uncanny Avengers (aussi appelée Escadron Unité) intervient pour neutraliser le SuperAdaptoïd. L'équipe se compose de Deadpool (Wade Wilson), Doctor Voodoo (Jericho Drumm), Spider-Man (Peter Parker), Steve Rogers (âgé), Human Torch (Johnny Storm), Rogue (Anna Marie Raven) et Synapse (Emily Guerrero).



Après la défaite de leur ennemi, Spider-Man indique à Steve Rogers qu'il refuse de travailler dans la même équipe que Deadpool. Il quitte l'équipe, mais Deadpool le poursuivra de ses assiduités dans Spider-Man/Deadpool. Quand Shredded Man fait son apparition à Boston, l'escadron Unité fait appel à un nouveau membre : Quicksilver (Pietro Maximoff). Épisode 5 - L'équipe est à la recherche du Red Skull qui dispose toujours d'une partie des pouvoirs de Charles Xavier. Ils se rendent dans l'état de Bagalia pour y perpétrer un cambriolage afin de trouver des informations. L'équipe se compose de Rogue, Human Torch et Deadpool. Épisode 6 - Il est temps pour Synapse de rencontrer la royauté des Inhumains, à savoir Medusa, Karnak et Triton. Pendant ce temps-là, Deadpool et Quicksilver se rendent à l'ancien manoir des Avengers pour y mettre fin aux destructions causées par Wrecker (Dick Garthwaite).



En 2015, l'omni-crossover Secret Wars s'impose à toutes les séries de Marvel, qui recommencent avec un numéro 1 après. Chaque histoire commence 8 mois après la fin de Secret Wars. Ainsi le lecteur découvre des situations nouvelles dont les explications pourront être développées dans les numéros suivants par les auteurs. Par exemple, il découvre que Deadpool est maintenant reconnu comme un superhéros bon teint, ou peu s'en faut. Il découvre également l'existence d'une nouvelle superhéroïne : Synergy. Par contre, il n'a aucune idée des informations ou des situations qui ont convaincu Steve Rogers de faire confiance à Deadpool. Le texte en introduction explique que la mission de cette équipe des Avengers reste inchangée : montrer que les humains et les mutants peuvent coexister au sein d'une même équipe. Du fait de l'évolution de l'univers partagé Marvel, l'équipe intègre également une Inhumaine. Ce premier tome baigne donc la continuité de l'univers partagé, et il vaut mieux que le lecteur ait suivi les conséquences de l'existence d'un nuage de brume terrigène dérivant au gré des vents, de par le globe.



Après une introduction qui permet de comprendre que Rogue souffre de la maladie provoquée par la brume terrigène, le lecteur regarde un affrontement qui ne sert qu'à présenter l'équipe, contre un supercriminel dépourvu de tout intérêt et de toute personnalité. Cette séquence se termine aussi en montrant pourquoi Spider-Man refuse de travailler avec Deadpool. Le lecteur découvre également la composition de l'équipe, sans explication de comment ont été choisis ses membres, si ce n'est un vestige de l'itération précédente écrite par Rick Remender, et s'étant achevée avec Counter-Evolutionary. Il se rend compte au cours de ces épisodes, que Gerry Duggan prend soin d'assurer la continuité avec la version précédente, reprenant même une intrigue perdue en cours de route, à savoir ce qu'est devenu Red Skull. Il reste à voir si cela sera compatible avec ce qui lui arrive dans la série Captain America: Steve Rogers. La première histoire repose sur une trame classique pour un récit de superhéros : un supercriminel s'est manifesté au travers des destructions qu'il cause, et il faut l'arrêter. Le scénariste se sert de l'émergence d'Inhumains pour créer un criminel de toutes pièces, avec une motivation acceptable (sauver l'écologie). Ce criminel a des liens avec l'un des membres de l'équipe, ce qui rend la mission un peu plus personnelle. Il a pour objectif d'éliminer la vie humaine sur terre, ce qui justifie l'intervention d'une équipe aussi puissante que celle des Avengers.



Ryan Stegman bénéficie de la savante mise en couleurs de Richard Isanove. Ce dernier compose des camaïeux de toute beauté, pour habiller les fonds de case. Il réalise une mise en couleurs qui augmente discrètement le relief de chaque surface. Il utilise les effets spéciaux à bon escient pour augmenter le spectaculaire de l'utilisation des superpouvoirs et des décharges d'énergie. Le dessinateur maîtrise bien les conventions visuelles propres aux comics de superhéros. Ses personnages souffrent du jeunisme habituel dans ces histoires, sauf Steve Rogers dont le visage est manifestement ridé (mais dont le corps est aussi musculeux que celui d'un homme de 30 ans). Il s'investit régulièrement dans les décors, même s'il s'affranchit de les dessiner lors des scènes d'affrontement comme il est de coutume dans les comics de superhéros. Le lecteur peut détailler la collection de produits dérivés Deadpool dans son quartier général, la façade d'un bâtiment du MIT, ou encore les rues de Boston. Mais il s'agit plus de simples toiles de fond que d'environnements avec lesquels les personnages interagiraient.



Ryan Stegman s'implique beaucoup plus pour dessiner les personnages et insuffler du mouvement dans ses cases. Il n'hésite pas à varier le nombre de cases par page régulièrement pour accélérer certaines séquences. Il compose des visuels spectaculaires régulièrement : un impressionnant envol de pigeons (sérieusement), 3 diners successifs en une page pour Pietro, un nourrisson infecté par Shredded Man, un superhéros utilisant une arme à ultrasons, Quicksilver courant pour apporter un antidote, ou encore le retour d'un superhéros dans l'espace. Le lecteur reçoit donc la dose de spectaculaire qu'il est venu chercher dans un comics de superhéros. Le scénariste et le dessinateur travaillent en bonne intelligence, réussissant quelques moments comiques ironiques. Par exemple, Deadpool saute d'un quinjet en ayant enfourché une moto qui s'écrase dès qu'il atterrit brutalement sur un toit. La case montre l'idiotie d'une telle manœuvre, pendant que les 2 autres superhéros présents demandent pourquoi Deadpool se livre à une manœuvre.



Carlos Pacheco continue dans la même veine visuelle, avec des décors un peu plus présents que ceux de Stegman, mais avec moins de détails. Sa mise en scène libère moins d'énergie que celle de Stegman, mais elle porte la veine comique avec plus de conviction, en particulier pour les étranges occupations des clients de la demeure abritant autrefois le quartier général des Avengers. Les personnages gagnent une demi-douzaine d'années supplémentaires, ce qui les rend plus adultes, et la narration est moins tape-à-l'œil, tout en conservant une dimension spectaculaire. Gerry Duggan prend le lecteur un peu au dépourvu avec ce cambriolage inattendu, l'interférence d'un autre superhéros et le subterfuge utilisé par le supercriminel. L'histoire se lit facilement, avec un sentiment d'interlude pour que le scénariste puisse introduire sa nouvelle intrigue principale. Dans l'épisode 6, Duggan sacrifie à la contrainte éditoriale que la nouvelle doive rencontrer la royauté des inhumaines, avec un quota d'action fourni par un autre supercriminel (Hellion) se révélant aussi être un inhumain, et l'intervention de Quicksilver et Deadpool dans l'ancien QG des Avengers. À nouveau l'épisode est agréable, mais aussi un autre interlude, le temps de montrer les Inhumains.



Ce premier tome de la deuxième itération des Uncanny Avengers constitue une lecture agréable, mais un peu frustrante. Ryan Stegman en met plein la vue, sans se lâcher complètement. Carlos Pacheco est minutieux et plus consistant, un peu trop sage. Gerry Duggan réintroduit l'équipe Unité, en expliquant à quoi elle sert, en l'immergeant dans la continuité Marvel du moment, et en la rattachant à la précédente itération, mais ce tome se lit plus comme une introduction qu'une aventure ambitieuse.
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