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Citations de Gilles Ortlieb (12)


Entretien accordé par Henri Thomas à Jérôme Garcin dans les années 1970 intitulé "Profession traducteur" :
-- Une traduction ne peut jamais être définitive ?
-- Non. Je n'ai jamais été vraiment sûr de la musique d'une phrase. Le plus précieux, c'est ce qu'on ne peut rendre, c'est-à-dire l'inflexion.

-- Baudelaire, en ce sens aurait plutôt réussi...
-- Baudelaire, c'est un cas absolument extraordinaire. Il a toujours été trop fauché pour aller en Angleterre, il allait travailler dans les brasseries anglaises de la rue d'Amsterdam pour être dans le musée de la parole anglaise. Le résultat est stupéfiant, il est littéralement entré dans la langue, et l'a embellie.
-- Sans avoir été pourtant fidèle à l'original...
-- Il allait dans le sens de l'original, mais il le dépassait... Là où Poe dit "un ciel gris", Baudelaire dit "un ciel fuligineux" ! Il ajoute le mouvement, la cascade de fumée. p 102
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LES PARADOXES D'EMMANUEL BOVE
"... ce que, dans la zone interlope où se décide notre attitude au monde, chacun s'efforce le plus souvent de nier, de taire ou de camoufler plus ou moins décemment, Bove le pose en pleine lumière, l'envisage sous plusieurs angles et l'habille d'autant d'hypothèses, pas nécessairement flatteuses. Ce faisant, il désamorce l'échafaudage des précautions communes comme il le ferait d'une sorte de mikado mental dont il retirerait sous nos yeux, un à un, tous les jonchets, jusqu'à faire place nette. C'est même cet interstice variable, cet écart entre la conscience que les personnages ont d'eux-mêmes et l'image qu'ils voudraient en projeter, qui explique pour une bonne part leurs maladresses et leurs faux mouvements, leurs hésitations continuelles et leur aplomb, bref leur manque d'adhésion à ce qui les entoure et, en un mot, leur échec. Littérature captive et comique triste de personnages campant à vie dans une existence "qui ne peut plus durer". p 39
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"Publié en 2007 aux éditions Gallimard, "Des Orphelins" est un petit livre d'une profonde originalité. Gilles Ortlieb, son auteur, y retrace le parcours d'écrivains méconnus, de France, d'Allemagne, de Grèce même. Outre l'oubli dans lequel leur nom a sombré aux yeux du grand public, leur statut d'orphelin tient aussi au flou qui les entoure et, en quelque sorte, à la singularité de leurs destinées. Souvent, ces artistes ont vécu dans l'ombre d'auteurs devenus fameux, jouant parfois les précurseurs méconnus. Tout cela est décliné en sept récits.

"Nouvelles ou biographies? Le lecteur va s'interroger sur la véracité de ce qui est raconté dans l'ouvrage, sans aucun doute. L'auteur a-t-il inventé des détails biographiques, voire les écrivains évoqués eux-mêmes? Que nenni. Gilles Ortlieb est par exemple proche de Mikhaïl Mitsakis, "de tous le plus orphelin, sans doute", dont il a traduit certaines oeuvres, ce qui fait naître une parenté entre les deux personnes.

Ces récits sont nourris par des documents: extraits de correspondances, poèmes cités par bribes ou in extenso. En sa qualité de narrateur, l'auteur n'hésite pas à intervenir pour rappeler, par exemple, une trouvaille dans un village du livre français. Plus loin, ses évocations sont empreintes d'une certaine tendresse qui, pour un peu, rend le lecteur curieux et l'incite à en savoir plus - et à démêler le vrai et le faux, si faux il y a." [http://fattorius.over-blog.com/article-gilles-ortlieb-et-ses-ecrivains-orphelin0 ]

****autre lien à voir : http://pierreahnne.eklablog.fr/entretien-avec-gilles-ortlieb-a93206685
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Toujours dans la postface à -La Vallée de Misère-"Ce livre ne contient que les traces estompée d'un quotidien triste, ou merveilleusement ordinaire, les reliefs d'une existence banale, bancale, inquiète, exaltée, prisonnière. "Toutes epithetes qui pourraient aussi bien contribuer à définir la poésie-si l'on ne savait d'expérience qu'elle se méfie instinctivement de tous ceux qui prétendent la définir. (p.152)
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Voir, une façon d'être

-Jean-Luc Sarré :
" J'ai la passion de l'immobilité", "J'ai besoin de tout mon temps pour ne rien faire" (...), "J'aurai passé ma vie en repérages", "Je demande à mes notes de me rendre la vue", "Voir est la meilleure façon pour moi de tenir le coup" (p. 155-156)
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Jean Forton

L'Enfant roi (....)
À savoir le portrait lucide, terrifiant et parfois terrifié, d'une relation entre un fils et sa mère (....) qui absorbe tout sur son passage pour ne plus laisser subsister que la conscience d'une existence condamnée à survivre dans une dépendance délétère. (....)
"Souvent , je te mens...
Je te mens sans raison, par refus de te dire la vérité. Je te cache des choses, oh, trois fois rien, mais c'est une façon comme une autre de m'affirmer devant toi.Cela n'a rien de grave, vois-tu, mais c'est là ce qui m'aide à vivre, ces menus secrets que je me confectionne" (p.106-107)
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Brouillards journaliers

"...ou je me récite du Laforgue, en cédant sans scrupule à ce penchant qui exige qu'en toutes choses je mêle des bribes de littérature, comme on met du sucre dans son café" (p. 144) - J.C. Pirotte
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Brouillards journaliers

["Brouillard" ,dernier livre de Jean-Claude Pirotte]

Mon existence n'a jamais été qu'une suite de brouillons. On écrit, dit-on, toujours le même livre. Au déclin de l'âge, une ardeur suspecte s'empare de l'esprit, les péripéties du passé reviennent en foule et se bousculent dans l'espoir de réapparaître au dernier soleil. (p. 143)
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"Traduire pour le plaisir, avec le malheur qui l'accompagne..."
Phrase titre du texte sur Henri Thomas écrivain et traducteur :
"L'Angleterre a joué un très grand rôle. Elle m'a dépaysé de façon complète. Je lisais l'anglais mais je ne le parlais pas. J'étais obligé de travailler en anglais et, pour moi, ç'a été très difficile. Je m'en suis tiré par l'insouciance. Quand mon téléphone sonnait, je ne comprenais pas ce qu'on me disait, mais je répondais : "Monsieur Thomas n'est pas là, il reviendra dans dix minutes." Et pendant ces dix minutes, je réfléchissais à ce qu'on m'avait dit. Quand on rappelait, j'avais à peu près compris..."
Lorsqu'il a débarqué à Londres, le dernier jour de l'année 1946,Thomas ne possédait en effet de l'anglais qu'une connaissance purement livresque, remontant aux années de collège : "J'ai appris l'anglais dans la "Foire aux vanités" de Thackeray. Je cherchais chaque mot dans mon dictionnaire, mais je ne m'ennuyais pas, c'est comme si je grattais une couche de peinture sur un tableau. C'est le premier livre que je lisais en entier..."
.... "Les livres introduisaient une espèce de levain dans ce que j'écrivais. Il est sûr que la prosodie anglaise m'a aidé à briser la forme du poème français : j'ai commencé par écrire des vers réguliers, avec peut-être un petit déhanchement qui était à moi. Mais c'est le vers anglais qui m'a déshabitué du ronron de la poésie française." p 88-89
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[Pirotte --- "Brouillards journaliers" ]

"J'ai trouvé voici longtemps chez Joubert l'expression simple de mes goûts: " Si vous voulez bien penser, bien parler, bien écrire et bien agir, faîtes-vois d'abord des "lieux" de "vrais lieux". faute de quoi on place ses pensées hors du vrai jour" . " (p. 147)
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Dans ces villes en « ange » arpentées avec assiduité, il ne s'agit plus depuis longtemps d'organismes en train de s'étioler ou de lentement mourir, mais bien de l'apparence que peuvent prendre ou ont prise les corps défunts. Car ce ne sont plus des blessures à vif que l'on a sous les yeux, comme ce pouvait être le cas il y a un quart de siècle... mais des plaies plus ou moins adroitement refermées, des paysages cicatrisés de force et donc pacifiés. 
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Un vent aigre soufflant depuis les hauteurs pour se perdre dans une plaine incolore
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