Gilles Voirin

Le jour où l'on comprendra qu'une pensée sans langage existe chez les animaux, nous mourrons de honte de les avoir enfermés dans des zoos et de les avoir humiliés par nos rires.

J'ai accompli de délicieux voyages, embarqué sur un mot.

On devrait toujours être légèrement improbable.

L'habit ne fait peut-être pas le moine, mais il peut faire des amis, ou à l'inverse, ériger des barrières infranchissables.

On se remet de tout. Un peu de traviole, mais on repart.

"Une photo, pensait-il, même très esthétique, même retouchée,ne permettra jamais d'entendre le tintement des cloches du Monastère au fond du jardin, de se laisser enivrer par l'odeur de l'encens qui vient d'on ne sait où, ou encore de ressentir le contact très délicat du petit écureuil, qui est en train de passer furtivement sur ses pieds."

''C'est simple, durant toute sa vie, Owen pouvait être celui qu'il voulait tout en n'étant finalement personne."

Et quelles que soient nos trajectoires, nos fantasmes de vie et d’envies, nos hésitations, nos trouilles les plus profondes, nos coups de cœur, nos coups de queue, et nos fiertés les plus intimes aussi, il s’agit toujours au final, de défendre notre propre liberté, nos raisons d’être ou de ne plus vouloir être, pour ne plus prendre le risque d’avoir précisément à nous défendre encore et encore contre nous-mêmes...

Le Prince Charmant est une arnaque.

L'inconnu n'est pas forcément là où l'on croit, tant la vie réserve des surprises.

Owen ne vivait que par, dans et à travers les mots, ceux du dictionnaire, et également ceux qu'il inventait, lorsque le dictionnaire était à court d'imagination.

Une photo, pensait-il, même très esthétique, même retouchée,ne permettra jamais d'entendre le tintement des cloches du Monastère au fond du jardin, de se laisser enivrer par l'odeur de l'encens qui vient d'on ne sait où, ou encore de ressentir le contact très délicat du petit écureuil, qui est en train de passer furtivement sur ses pieds.

Il se sentait tellement singulier qu'il se plaisait à rêver qu'un jour il pourrait aller vivre ailleurs, dans un endroit qui lui ressemble.

Vivement que la Terre ferme, j'irai ailleurs.

"Le jeu de la vie: vous savez ce "jeu" complètement inutile où tout le monde meurt à la fin."

Il y a des fois dans la vie, où les " rêves " doivent être tentés, ou se taire à jamais, tant la frustration de ne même pas avoir essayé peut vous faire devenir fou.

Rien que d'imaginer, rétrospectivement qu'il aurait pu ne pas rencontrer Juliette en Première, lui parut, sur le champ, impensable et " impansable " à la fois.

De toute manière, ici ou ailleurs, quelle importance, puisque ailleurs est toujours l' ici de quelque part

Owen, lui, venait d’ailleurs : il observait silencieusement ses congénères en se posant une multitudes de questions, sur ce qui pouvait bien les animer, dans ce mimétisme grégaire, poussant certains à se mettre dans une colère noire lors d’un but manqué, à l’occasion d’une partie de foot improvisée à la récré. Comment pouvait-on se mettre dans un état pareil pour un simple ballon qui roule au mauvais endroit, alors qu’on a soi-même donné un coup de pied dedans ? Se questionnait Owen, qui se sentait juste totalement étranger à cela, et à ceux-là.

La vie n'est décidément pas un "long fleuve tranquille", et j'ai souvent failli me noyer alors même que je savais nager.