AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Giorgio Vasta (7)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées
Le temps matériel

Trois jeunes garçons qui, en cette année 1978, vont à leur façon copier l'action des Brigades rouges. Plus parabolique que réaliste, le point de départ du roman de Giorgio Vasta interpelle quelque part. Mais où ? L'auteur épouse intimement les pensées, puis les actes, de ces siciliens en culottes courtes, qui vont devenir des délinquants révolutionnaires et nihilistes. Leur discours tient de l'idéologie, l'action qui en découle leur est toute naturelle et qu'importe si des "innocents" en paient le prix. Giorgio Vasta écrit dans une langue imagée, d'une grande richesse stylistique, et maîtrise son récit du début à la fin. Pas étonnant qu'il soit devenu un roman culte en Italie, alors même que le pays entier semble en pleine catharsis vis-à-vis de ces années de plomb. Le seul hic, de taille, est l'âge des héros du livre : 11 ans ! Vasta leur prête des raisonnements et des sentiments qui sont ceux d'adultes, et encore, d'hommes capables de comprendre le discours politique des Brigades rouges. Il met dans leur bouche des mots savants, leur fait échafauder des théories travaillées au corps, les fait passer à l'action directe. C'est là où se situe le malaise, dans cette rhétorique appliquée à des enfants, qui passe mal, même si l'on prend le parti d'accepter qu'il s'agit d'une fable cruelle et symbolique. Et si, d'emblée, on n'adhère pas à la méthode de Vasta, il est impossible de se passionner pour ce roman au goût métallique, bel édifice que l'on a le droit de rejeter sans autre forme de procès.
Commenter  J’apprécie          41
Le temps matériel

Girogio Vasta transpose la lutte politique des Brigades Rouges et la violence de leurs actions à hauteur d'enfant. Il n'est pas question pour ces jeunes protagonistes de se lancer dans un lutte sans y trouver un fondement idéologique, reprenant à leur compte les arguments des adultes. Faire exploser des bombes, enlever des personnes, les torturer trouvent une justification morale et nécessaire. Leur militantisme et leurs actions sont un véritable pouvoir créateur. Cela donne un roman d'autant plus cruel que ce sont évidemment des enfants.



C'est là que le talent littéraire opère : réussir à montrer de manière extrêmement intelligente les mécanismes et le processus par lequel ces enfants vont entrer. De manière paradoxale, la conscience de leur engagement et leur aveuglement déconcertant les emmènent dans un engrenage d'une rare violence. Des dégâts irréparables dans la tête d'enfants à l'âge de l'apprentissage de la vie.



Une histoire violente sans concession, une beauté littéraire.
Commenter  J’apprécie          30
Le temps matériel

Voici un livre qui m' a laissée à la fois admirative et perplexe. Quatre jeunes ados (onze ans), livrés à eux-mêmes, essaient de se réapproprier les techniques des brigades rouges. Jeu, initiation, l'aventure les emmènera au bout de leur logique et l'amour du héros pour une jeune créole ne le sauvera pas. Seule peut-être l'écriture le pourrait (" j'oeuvrais quant à moi de façon à pouvoir exiger à présent le statut de prisonnier mythopoïétique...Le plaisir d'exister dans les phrases.") L'auteur s'efforce de démonter les mécanismes qui peuvent conduire des jeunes au terrorisme et son propos est passionnant. Mais il le fait au moyen d'un langage poétique qui se veut sans affect, très cru et quelquefois à la limite du sordide. Du coup la réalité de ce qui est dit reste comme feutrée, en dépit d'images qui font mouche, et le mélange mal équilibré d'images et d'éléments descriptifs étouffe la narration et rend irréel ce qui se passe. De plus il fait tenir des propos d'adulte à un gamin (très mature certes, mais tout de même). On a parfois l'impression d'une brillante démonstration où l'action ne survient que pour rendre plus concrète une théorie un peu trop didactique en dépit d'une langue qui la transcende. Tout cela finit par lasser et nuire à l'ensemble. Dommage... Défaut de premier roman ? je lirai volontiers le suivant car j'ai beaucoup aimé l'écriture de Giorgio Vasta. Ames sensibles s'abstenir...
Commenter  J’apprécie          20
Le temps matériel

Un bijou.. Une véritable découverte. "du petit lait" à la lecture, on sourit, on pleure, on crie, on hurle, on essaie de comprendre la construction d'un enfant de 11 ans en Sicile, à Palerme, en 1978. "J'avais envie d'être coupable, il explique. C'est un mot qui me plaît. Coupable. Même si je n'ai jamais le courage de l'être. J'envie à Scarmiglia sa capacité à être coupable. Parce qu'il s'agit bien de cela, d'une capacité : tout le monde ne peut pas être coupable, c'est un destin et c'est une mission". Dommage que la presse n'ait pas donné un écho plus audacieux à ce livre.
Commenter  J’apprécie          20
Le temps matériel

Trois gamins de onze ans inventant leurs propres Brigades Rouges à Palerme en 1978.



Sur mon blog : https://charybde2.wordpress.com/2016/08/16/note-de-lecture-le-temps-materiel-giorgio-vasta/


Lien : http://charybde2.wordpress.c..
Commenter  J’apprécie          10
Le temps matériel

Un premier roman italien dont l’histoire se déroule à Palerme durant la fatidique année 1978, celle des Brigades rouges et de l’assassinat d’Aldo Moro qui a fortement ébranlé tout le pays.

On suit les jeux cruels de trois enfants de onze ans qui parlent et résonnent mieux que bien des adultes. Ils admirent et veulent imiter les Brigatistes dont ils entendent tellement parler à la télévision. Ils s’inventent un nouveau langage, créent leur bande et entrent dans une spirale d’actes de plus en plus violents. Sans véritable éducation et laissés à eux-mêmes, ils absorbent comme des éponges ce que les médias dévident à outrance : des discours et des cris de haine, des images de morts dans les rues, des explosions dans les lieux publics, des crimes politiques. Ils font comme tous les enfants du monde: ils veulent imiter leurs héros: ceux dont on parle partout.



Voici les premières impressions du jeune narrateur à son arrivée à Rome qu'il voit pour la première fois.

Certains ont crié au chef d’œuvre. J’y ai cru mais j'ai très vite compris que je n’aimerais pas ce récit malgré le style particulièrement recherché et imagé. La séance de torture des chats vagabonds en ouverture du livre me l’a immédiatement laissé supposer et c’est bien ce qui est arrivé. J’ai fini par laisser tomber cette lecture à la page 112. Cette plongée vertigineuse dans une violence sans fin magnifiée par des enfants me laissait un trop grand malaise insuffisamment compensé par mon admiration pour l'écriture. La vie est trop courte pour se l’empoisonner ainsi.
Lien : http://liratouva2.blogspot.f..
Commenter  J’apprécie          10
Le temps matériel

Ou on adhère d'emblée au livre ou quasiment jamais.



Il débute lorsque le Fil et Nimbe vont nourrir les chats, passage qui se termine sur la scène d'un chat malade que Nimbe torture.

Vous l'aurez compris, je n'ai pas adhéré !



Les parents de Nimbe sont le Fil (mère) et la Pierre (père), le Coton son frère : le ton est donné !

Nimbe, Envol, et Rayon -- leurs noms de guerre-- sont 3 jeunes gamins de 11 ans à peine, mais qui parlent, réfléchissent, et agissent avec des propos et des actions d'adultes, allant même jusqu'à créer leur propre langage.



Récit sur l'adolescence ? Les gamins portent des idéologies d'adultes.

Plutôt une fable cruelle par le biais de laquelle l'auteur décrit l'Italie de la période des Brigades Rouges; brigades auxquelles s'identifient les 3 jeunes, recréant leurs liens, leur hiérarchie, reproduisant leurs décisions et actions.



Montée en puissance qui pourrait être admissible s'il s'agissait de personnes embrigadées; mais incompréhensible chez des enfants libres.

---La torture du chat pourrait à la limite être celle pratiquée par un gamin immature ? Cependant antinomique, les garçons dont il est question ayant des comportements adultes. Les suivantes, non ! L'immaturité n'est pas la base---



Si oui, l'auteur décrirait la radicalisation encadrée, confer celles des Khmers rouges, de Daesh; ce qui n'est pas le cas : les enfants se construisent seuls, hors des yeux et des directives adultes.

Dès lors, embrigadés ? Certes ! Mais, hors éducation, hors contrôle parental, ce ne serait alors que l'œuvre des médias. Pré-ados qui s'imaginent adultes, sans aucune idée du cheminement-apprentissage qui en est le passage incontournable.



Qu'un des gamins soit dépravé au point de commettre violences et atrocités, ok !

Que leur jeune âge et leur immaturité ne leur permettent pas de comprendre les conséquences de leurs actes, ok !

Mais qu'aucun d'eux, après interventions poussées des adultes, ne réagisse ? Non !

Le postulat de la fable resurgit.



Heureusement tout n'est peut-être pas si hermétiquement opaque ……

Commenter  J’apprécie          00


Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Giorgio Vasta (36)Voir plus


{* *}