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Citations de Giulia Caminito (135)


Si tu comprends pas, on lira ensemble, je t'aiderai pour les devoirs, il faut qu'on y arrive, il faut absolument qu'on y arrive (...). Ce "on" me cerne comme une prison, personne ne m'a demandé si je voulais habiter dans ce "on".
J'ai choisi un lycée pour riches, c'est un acte punitif, une incision profonde, une strangulation. J'ai choisi un établissement d'excellence, où l'on enseigne les langues mortes que personne n'utilise et je me dis que je l'ai fait pour mes copines, elles vont aller là-bas et moi aussi, mais la vérité c'est que j'abrite quelque chose de minuscule, un gland, un insecte, et cette chose c'est la voix de ma mère, à qui je dois démontrer que je suis quelqu'un.
Je suis régentée par ce "on", qui rôde, invisible, et construit pour moi des plans sur la comète et des marécages.
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Notre trio d'amies est une structure bancale qui me rend soupçonneuse.
En outre, je ne suis pas faite pour les amitiés, je ne comprends pas leurs dynamiques, leurs malentendus, je ne sais pas quand il faut répondre, quand rester à l'écart, je ne peux pas les inviter chez moi, personne ne peut me déposer chez elles, ma mère dit qu'elle ne m'autorisera pas à sortir l'après-midi avant l'année prochaine, je ne suis pas séduisante, je n'ai rien de nouveau à apporter, je n'ai pas de jeux, pas de maquillage, pas de robes à prêter, je ne peux partager que les sweats de mon frère, les couches des jumeaux, le fauteuil roulant de mon père.
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Et comme cela m'est déjà arrivé par le passé, les images des efforts et des disputes défilent dans ma tête, celles de mes désespoirs et de mes ambitions, ce qu'on ne respecte ni ne comprend jamais chez moi, la bibliothèque et les menaces (...), la liste des livres sans lesquels tu n'es rien, tout ce que j'ai dû lire en laissant à d'autres les lectures pour se balader, se distraire, rigoler, les heures de révisions et les cris de mon père et de ma mère qui se bagarrent, les livres sur mes genoux dans le train et aux toilettes, le soleil qui se couche sans que je sois sortie et mes notent qui montent, descendent, me jugent. Mes pensées font enfler une soif de guerre et de vengeance, le temps où j'étais sans défense est révolu, depuis j'ai compris beaucoup de choses : je sais tirer, je sais frapper, je sais maltraiter, je sais embrasser. (p. 113)
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Rapidement, des rumeurs commencent à circuler sur le compte de Carlotta, des accusations, des mensonges, des murmures. Les prénoms de ceux avec qui elle a partagé son corps, ceux des attouchements, des mains entre les cuisses, des braguettes ouvertes, des mets-toi à genoux se sont multipliés, de deux ils ont dû passer à vingt, trente, on dirait que tous les garçons d'ici l'ont vue nue, à chacun elle a donné du plaisir, pour chacun elle a été une satisfaction.

Page 99
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On t’a gâté, voilà pourquoi tu es devenu comme ça, aussi inutile qu’un fils de prince. Les gens qui doivent travailler on pas le temps d’avoir peur, s’ils s’activent pas ils crèvent de faim.
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Sœur Clara avait étudié ce visage d’une beauté pure, doux, cette peau tiède, ces pommettes de lait, ces lèvres de pastèque, ces cheveux de fumée.
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Ils nous font payer le paradis, ils demandent de l’argent à ceux qui n’en ont pas pour quelque chose que personne n’a jamais vu.
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Il resta debout derrière lui, faillit lui dire je me suis trompé, pardonne-moi, viens dormir avec moi, tu es à moi, on ne sera jamais adultes et on ne nous séparera jamais, mais il n’en fit rien et se coucha sur son matelas.
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Il les conduirait sur l’Olympe, en ferait des hommes glorieux, gravés en colonne sur des plaques de marbre des places, admirés de tous, on déposerait des couronnes de fleurs en leur mémoire les jours de fête, on lirait leurs noms en passant distraitement, date de naissance et de mort, Carmine, Francesco, Augusto.
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Son Excellence, nous sommes en pleine guerre, ce village et les villages alentour se trouvent dans une situation terrible, les femmes, les jeunes gens, les invalides, les enfants, les personnes âgées ont besoin de nous, de ne pas se sentir abandonnés, les religieuses sont leur point de repère dans leurs prières, elles contribuent à leur subsistance, nous sommes auprès de ces gens, nous agissons pour eux, si nous les quittons ils se sentirons vaincus, dit sœur Clara, sans lâcher des yeux cet homme qui avait gravi les échelons ecclésiastiques non en vertu de sa foi mais de son sexe, parce qu’il était un homme il était à la place qu’elle aurait mérité d’occuper et tous deux, incontestablement, le savaient.
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Le lieu des bonnes sœurs était pour elles, gamines et jeunes filles, une tanière effrayante : attachées aux lits, obligées de rester debout pour prier même la nuit, pendues par les chevilles en guise de punition, les novices étaient martyrisées par de vieilles nonnes édentées et terrifiantes.
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Lupo était et avait grandi avec les idées claires, solides, dures comme la pierre, dès l’enfance il avait suivi son parcours lumineux, qui paraissait tout tracé et sans surprise, comme son grand-père il se rebellait contre l’ordre établi, contre ce qui était imposé aux dépens de la vie des gens, par intérêt pour l’argent, il voulait combattre tout ce qui avait été inventé pour exploiter, tromper, opprimer.
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Nicola portait tous ses désespoirs en lui, les autres grandissaient en se tournant vers le monde, lui observait son ventre et ses mains, les trouvait ratés et mal faits, les détestait comme on déteste les intrus.
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En ces lieux les hommes n’importaient pas, c’était la terre qui gouvernait, car la terre restait alors que les hommes partaient, et quelqu’un comme lui, né au milieu des champs avec des bras mous, tendres et pâles, ne servait à rien.
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C’est l’été 2001, j’ai fini le collège, j’ai laissé derrière moi la prof de maths qui aime nous affubler de noms de sorcières,… Je n’ai pas conscience de ce qui se passe dans le monde, je vis dans les limbes entre mes échecs et mes revanches imprévisibles .(Page 90)
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Je me suis défendue,reprenant possession de cette rédaction où j’avais définitivement mis au pilori la jeune moi, l’enfance sans défense des jeux salubres, cette époque où je ne savais pas frapperet où j’attendais qu’Antonia me défende, où je pourrais la voir ou voir Mariano pour les informer des atteintes subies par ma petite personne garnie de mies de pain ( p.149)
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j’ai dessiné des cœurs pour lui,Des anges aux petites ailes asymétriques,des phrases d’un amour de formica et de plexiglas. Plus on répète son amour–je t’aime–, plus il se consume, c’est de la cire qui dégouline, tombe et tache le sol. (Page 148)
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À propos de la piscine municipale jamais ouverte :
….L’entreprise qui avait remporté l’appel d’offres avait fait faillite, une enquête avait été ouverte, puis suspendue, les pièces en vue du procès était entassés avec d’autres pièces en vue d’autres procès, dans la pile de l’inefficacité, des cadavres à enterrer. (Page 79)
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La chaise de ma mère craque quand elle se lève, je reste assise, locataire d’un cauchemar, mesmains sont humides, les mondes que je tiens obstinément cloisonnés sont en train de se mélanger.
Ce ne sont que des dessins voudrais je lui dire, ce ne sont que des ronds et des lignes, ce ne sont que des pages quadrillé qu’on peut arracher, mais pas une syllabe ne sort de ma bouche, je nage dans l’eau stérile de ma défaite (page 137)
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Quand une menace vient de l’extérieur, nous serrons les rangs, nous brandissons nos boucliers, nous nous défendons, nous mentons pour les autres, feignons des malaises, livrons bataille contre des parents oppressants, des enseignants tyranniques et des mauvaises langues.
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