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Citations de Graham Swift (227)


Elle s'exécuta donc. Glissant de pièce en pièce. Elle regarda, mémorisa, mais, en secret, laissant aussi une part d'elle-même. Se dire que, si choquante que fût sa visite - elle était à poil ! - personne ne saurait ni ne devinerait jamais qu'elle avait été ici semblait lui donner des ailes. Comme si sa nudité lui conférait non seulement l'invisibilité, mais aussi l'impunité.
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Elle deviendrait écrivain et parce qu’elle était écrivain, ou parce que c’était précisément cela qui l’avait incitée à devenir écrivain, elle était obsédée par le caractère changeant des mots. Un mot n’était pas une chose, loin de là. Une chose n’était pas un mot. Cependant, d’une certaine façon, les deux – choses – devenaient inséparables. Tout n’était-il qu’une pure et simple fabrication ? Les mots étaient comme une peau invisible qui enveloppait le monde, qui lui conférait une réalité. Pourtant vous ne pouviez pas dire que le monde n’existerait pas, ne serait pas réel si vous supprimiez les mots. Au mieux, il semblait que les choses pouvaient remercier les mots qui les distinguaient les unes des autres et que les mots pouvaient remercier toute chose.
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C’était là la grande leçon de la vie, que faits et fiction ne cessaient de se confondre, d’être interchangeables.
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- Et quelles autres qualités sont, à votre avis, nécessaires pour devenir écrivain ?
- Eh bien, vous devez comprendre que les mots ne sont que des mots, un peu de vent, et c’est tout …
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Le propre de l’écrivain n’était-il pas de saisir la vie à bras-le-corps ? N’était-ce pas là tout l’intérêt de la vie ?
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Franchir une barrière impossible, n’était-ce pas ce qu’elle devrait faire pour devenir écrivain ? Elle aussi aurait à dépasser cet obstacle, aurait à trouver un langage, bien qu’elle en possédât un, trouver un langage, trouver le langage, c’était, comme elle finirait par le comprendre, l’essentiel de l’écriture. Cependant, elle exprimait rarement ces idées-là dans les interviews, elles la touchaient de trop près.
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Les bibliothèques paraissaient en elles-mêmes un rejet net et sec de l’aventure. Quoi qu’il en soit, celle de Beechwood abritait cette petite cachette pivotante, bourrée d’histoires qui, de toute évidence, avaient autrefois été dévorées, en doses contrôlées, avant le début d’une terne ou terrifiante maturité.
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On appelait ça « se détendre », un terme qui n’entrait pas souvent dans le vocabulaire d’une bonne. Elle disposait désormais de beaucoup de mots qui n’entraient pas dans le vocabulaire d’une bonne. À commencer par le mot « vocabulaire ». elle les glanait par-ci, par-là, un peu de la façon dont certains oiseaux bâtissent leurs nids. Mais était-elle encore une bonne, ainsi allongée sur ce lit ? Et lui, était-il encore un « maître » ? On était en droit de se le demander. Il s’agissait là de la magie, de la parfaite stratégie de la nudité.
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Ou avaient-elles sombré dans un silence encore plus profond, faute d’avoir l’habitude de se trouver dans le monde, faute aussi de se souvenir qu’elles avaient une vie à elles et même une mère ?
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Quoi qu’il en soit, il y avait dans leur expérimentation une telle intensité, une si étrange gravité ou, du moins, une si mauvaise conscience (autour d’eux, le monde était en deuil), qu’il avait fallu compenser par quelque élément de légèreté : le rire. En fait, on aurait dit parfois que faire rire l’autre était le véritable but – un but dangereux, vu qu’il ne fallait surtout pas qu’on les découvre.
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Savez-vous ce que sont les étoiles ? Elles sont la poussière d'argent de la bénédiction divine. Elles sont les petits éclats brisés du paradis. Dieu les a jetés pour qu'ils tombent jusqu'à nous. Mais lorsqu'il a vu combien nous étions mauvais, il a changé d'avis et il a ordonné aux étoiles de s'arrêter.
Voilà pourquoi elles restent suspendues dans le ciel mais donnent à tout moment l'impression qu'elles pourraient tomber.
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Raconter… Conter… Voilà qui sous-entendait que vous faisiez commerce de mensonges, mais elle-même prendrait toujours à tâche d’aller au vif, au cœur, à l’essentiel : de faire commerce de vérités. […] Et en quoi cela consistait-il, de dire la vérité ? […] Cela revenait à être fidèle à l’essence même de la vie. Cela revenait à capter, si impossible que ce fût, la sensation d’être en vie. Cela revenait à trouver un langage. Il en découlait que dans la vie beaucoup de choses – oh ! bien davantage que nous ne l’imaginons ! – ne sauraient, en aucune façon, s’expliquer.
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Être une bonne, c’était un peu comme être une orpheline : vous viviez dans la maison d’autrui, vous n’aviez pas de chez vous.
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Elle devait se montrer courageuse, généreuse, impitoyable, en lui accordant, sans doute pour la dernière fois, le don de sa personne.
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À l’époque, elle avait compris que les livres étaient une nécessité, le rocher sur lequel était fondée sa vie.
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Avec un éclair de malice dans les yeux et en pinçant les lèvres, elle laissait croire qu'elle était venue au monde avec un permis d'inventer des histoires.
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Si vous grandissez entouré de ce genre d'attirail ou d'attributs (coiffeuse) , sans doute était-il alors facile d'avoir confiance en vous.
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Nous sommes tous du combustible. Sitôt nés, nous nous consumons, et certains d’entre nous plus vite que d’autres. Il existe différentes sortes de combustion. Mais ne jamais brûler, ne jamais s’enflammer, ne serait-ce pas triste?
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La bibliothèque d'Upleigh était presque la copie conforme de celle de Beechwood. Le même grand mur tapissé de livres qui semblaient ne jamais avoir été lus. Les mêmes petits bustes blancs ou noirs - ayant tout l'air de provenir d'un entrepôt - d'hommes aux sourcils et à la barbe bien fournis et aux épaules drapées d'une toge. Il y avait un bureau et, au lieu du canapé en cuir, deux fauteuils courts sur pattes, couleur brique. Un porte-revues contenait journaux et magazines, insolites témoins modernes en un lieu qui aurait pu passer pour un musée. Le soleil qui entrait par la fenêtre aux rideaux à moitié tirés projetait un rectangle lumineux sur le tapis brun clair.
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La nuit qui suivit le dimanche des mères 1924, incapable de dormir ou de se reposer, elle avait repris la lecture de « Jeunesse ». Que pouvait-elle faire d’autre ? Pleurer ? Et se remettre à pleurer ? Sur la planche qui lui tenait lieu de lit ? Les gens lisent des livres pour échapper à eux-mêmes, pour oublier leurs problèmes, n’est-ce pas ?
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