Un livre bouleversant.
Rien ne peut mieux l'introduire que l'incipit de l'auteure :
"Il y a trois mois jour pour jour, j'ai été admise en maison de repos. Mon syndrome : le stress post-traumatique du soldat. En réalité, c'est le stress de mon mari, mais il m'a toujours délégué tous ses soucis."
Grażyna Jagielska, dans ce récit auto-biographique, nous raconte sa vie avec son mari Wojtek, correspondant de guerre très connu en Pologne, titulaire de nombreux prix, qui a couvert pas moins de 53 guerres (Tchétchénie, Géorgie, Afghanistan etc...).
Tout semble les rapprocher, leur passion commune pour la découverte du monde, les mêmes centres d'intérêt, on leur dit qu'ils sont faits l'un pour l'autre, que leur ressemblance est extraordinaire. Ils voyagent, en Asie surtout, et ne veulent pas s'enraciner : s'ils ont bien un pied-à-terre, celui-est à peine pourvu de meubles et les caisses ne sont pas déballées. Petit à petit toutefois, la vie change pour Grażyna : tous deux gagnent bien leur vie, arrivent un nouvel appartement, un chien, un bébé alors que Wojtek est de plus en plus passionné par son métier de correspondant de guerre. Il a peur de ne pas être là où les évènements pourraient se produire. À son retour, il raconte tout à sa femme. Nous assistons alors à une lente progression de celle-ci vers la dépression. Elle a une peur panique du téléphone qui pourrait lui annoncer la mort de son mari, elle vit en elle-même les épisodes terribles racontés par son mari. Elle en devient de plus en plus dépendante, la vie normale continue, mais elle vit dans l'attente du retour, puis dans la peur d'un nouveau départ. Le stress est permanent et la détruit, ils envisagent de divorcer, elle se trouve à la fin incapable de conduire, de se rendre au travail, de se rendre au magasin, de voir ses amis. Lorsqu'elle racontera à une infirmière que son mari est mort, celui-ci l'emmènera en hôpital psychiatrique.
Pour nous décrire tout cela, Grażyna Jagielska le fait au moyen de ses confidences à un autre patient, de ses souvenirs, de son mal de vivre.
Nous sommes véritablement en empathie avec elle, ses obsessions sont obsédantes. Un amour fusionnel peut créer une dépendance, et cette dépendance peut détruire celui qui la subit.
Il faut lire ce livre !
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Ce n'est pas une critique mais juste une information. Le mari de l'auteur Wojciech Jagielski est l'auteur bien réél de très nombreux reportages, articles et livres sur de nombreux conflits entre autres dans le Caucase, l'Afghanistan et en Afrique. Il a recu de nombreux prix pour son oeuvre. Mais n'a semble-t-il pas était traduit en francais. C'est dommage, car exceptionnel. Et puis, ca donne une nouvelle dimension à Amour de pierre...
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"Nous partons à la guerre ensemble sauf que moi je reste à la maison." Dans Amour de pierre, de l'asile psychiatrique où elle est soignée, Grazyna Jagielska témoigne. Ce n'est pas un roman, c'est sa vie, réelle, qu'elle raconte à un compagnon de folie. Celle de la compagne d'un grand reporter de guerre qui a couvert pas moins de 53 conflits, de la Tchétchénie à l'Afghanistan, du Sri Lanka au Congo. Elle a essayé de comprendre, Grazyna. Elle a tenté d'évacuer la peur mais rien à faire. L'attente près du téléphone, l'effroi à l'idée qu'il ne reviendrait plus et presque l'espoir qu'il était vraiment mort pour que cesse enfin cette angoisse lancinante. Grazyna a souffert mille tourments. Il lui a dit : "je me sens vivre pleinement quand le danger est là." Pleinement ! Et leur couple alors ? Et leurs enfants ? Pénélope traumatisée, elle a peu à peu sombré, folle de son mari, folle tout court, plus choquée que lui par les horreurs qu'il raconte. Parce que c'était son adrénaline, seulement cela, alors qu'elle vivait tout dans son corps et dans son âme en plus de la crainte de le perdre définitivement. Amour de pierre est une confession. Si intime qu'elle embarrasse parfois. L'écriture est faussement calme, abrasive en dessous. Le récit est haché, suffocant et inconfortable. Le genre de livres qui perturbe mais qu'il est difficile d'aimer. Depuis quelques années, il a abandonné son métier de reporter de guerre. Pour toujours ? Ce n'est pas certain. Grazyna va un peu mieux. Mais il est probable que la peur ne la quittera jamais.
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"Nous avons si peur que nous ne savons plus vivre",c'est le récit puissant d'une femme qui analyse sa vie,arrivée à un point de rupture psychique par amour pour son mari.L'homme est correspondant de guerre,un des plus fameux de Pologne,la femme(la narratrice et l'écrivaine elle-même)est traductrice.C'est un couple qui au départ vit en symbiose.Lui part dans des zones à haut risque,elle reste à Varsovie,attendant sa mort imminente à chaque absence.Lui ,à chaque retour cherche la suite de la zone de plénitude qu'il a trouvé dans l'autre réalité(zone de guerre), chez la femme.Or chez la femme elle n'existe pas puisque l'autre réalité elle ne la connaît pas.Elle va tenter d'entreprendre des voyages avec lui pour remédier à ce fossé imminent qui se creuse entre eux(dont le récit fulgurant du voyage en Afghanistan),mais ce ne sera pas une solution.Et peu à peu elle sombre dans la dépression profonde et elle sera hospitalisée dans une clinique psychiatrique ou elle rencontre un autre patient,interné pour d'autres motifs,qui sera son interlocuteur pour faire l'autopsie de cette noyade.Possesion et Dépossession de la vérité est le verdict général de l'autopsie.Avec une prose simple,un humour noir,grinçant,une analyse des faits et sentiments au scalpel,ce sublime récit d'une humanité bouleversante m'a beaucoup touchée.C'est un livre très riche ,très dense,dont je pourrais en écrire encore long,mais je vous laisse le plaisir de le lire.
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Livre lu pour la Masse critique, livre sur lequel je ne me serai peut etre pas arretée en librairie, et dont j'ai été agréablement surprise.
Roman autobiographique relatant le quotidien d'une femme d'un correspondant de guerre. Quotidien assez particulier, comme une femme de soldat, cette derniere passe sa vie dans l'attente mais l'attente de quoi... Elle attend le retour de son mari, mais tout autant le possible appel annonçant une mauvaise nouvelle. Un quotidien prenant, stressant et déconcertant. Une littérature qui balance entre souvenirs et poésie, une littérature quelque peu déstructurée, un peu comme peut être la vie de cette femme. Si destructurée, qu'elle vous laisse le sentiment d'être perdu dans le fil des faits relatés, entre le present, le passé, parfois, on ne sait plus trop qui parle, de quel periode il s'agit. Ce serait peut etre une petite critique que j'aurai à faire à ce roman, car j'ai eu qq difficultés à m'accrocher au fil de l'histoire avec ce côté destructuré. Mais d'un autre coté, cette critique ne tient pas, car je dirai que ce coté destructuré permet de s'infiltrer dans la peau de l'auteur, dans son quotidien, sa vie tout autant destructurée. Et en fin de compte, on finit par saisir le fond de l'histoire, les sentiments de chacun et la chute de ce roman.
Tout en s'infiltrant dans la peau de l'auteur, on voyage avec le mari, grâce à la multitude de souvenirs et de faits en lien avec ses escapades. On prend connaissance du rythme de vie d'un correspondant de guerre, et on peut même saisir le côté prenant de ce métier qui fait qu'il a toujours ce besoin de repartir, de poursuivre, d'aller jusqu'au bout.
Pour conclure, voici un livre qui me laisse perplexe. Un livre que j'ai apprécié dans le fond et dans le général, mais pas tant dans la forme. La lecture reste un peu complexe par ce coté destructuré et par la multitude de noms qui généralement, pour ma part, m'embrouille. Mais dans l'ensemble, j'insiste sur le fait que mon ressenti penche davantage sur un avis positif, et sur le fait que j'ai apprécié lire qqch qui change totalement de mes lectures habituelles !!!
:) Merci Babélio pour toutes ces Masse's Critique's :)
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Grazyna séjourne depuis plusieurs mois dans une maison de repos. Elle se lie d'amitié à un des pensionnaires et lui raconte ce qui l'a conduit ici: son mari est grand reporter et couvre tous les conflits les plus dangereux du monde. Dans leur couple, les rôles sont donc partagés: il part, elle reste.Il agit, elle attend. Tandis qu'il ne ressent aucune peur, elle vit dans une angoisse permanente. C'est donc elle qui finit par être terrassée par le syndrome post traumatique.
J'ai trouvé ce roman (ou récit?) poignant car l'auteure a su nous faire ressentir de façon très juste la montée insidieuse et inexorable de l'angoisse qui étreint la jeune femme, et qui finalement empoisonne leur couple et leur vie. C'est un livre très fort mais aussi très triste.
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Livre lu grâce à Babelio et aux éditions Equateurs que je remercie.
J'avoue qu'au début je n'avais pas tilté sur le fait que ce roman soit une autobiographie. J'ai été happée par le récite dès le début. Il faut dire que la phrase d'ouverture : "Il y a trois mois jour pour jour, j'ai été admise en maison de repos. Mon syndrome : le stress post-traumatique du soldat." est accrocheuse.
Ainsi, dès le départ, on sait où elle est mais l'on ne sait pas exactement pourquoi. Le récit va donc être celui de l'amour d'une femme pour son mari reporter de guerre mais aussi l'histoire d'une rupture entre eux.
J'ai été touchée par la lecture de se roman car au fur et à mesure des guerres vécues par le couple (et on se rend compte qu'il y en a eu beaucoup depuis les années 1980, plus ou moins connues) il y a une barrière qui se créé. Cela m'a encore plus frappée lorsque l'on voit que le mari ne parle que de ses voyages et de ses aventures alors que Grazyna s'ancre de plus en plus dans le réel pour s'éloigner des horreurs de guerres apportées par son mari.
En parallèle, il y a l'histoire de Lucjan, dont on ne sait rien mais dont on apprendra et comprendra l'histoire au fur et à mesure : c'est l'ami et le confident de Grazyna dans la "maison de repos".
Très bonne lecture, très touchante d'autant qu'elle est autobiographique. Je le conseille vivement !
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Amour de Pierre ne m’a pas convaincu même si le sujet était intéressant. J’ai trouvé l’héroïne tellement passive pour une biographie romancée. J’aurais aimé qu’elle exploite davantage le syndrome post-traumatique du soldat. Vers la fin, j’ai éprouvé de la lassitude à le lire…
Attention, ce qui suit dévoile l’intrigue
D’ailleurs, je reste déçue non par l’histoire mais par la personne si le personnage de Taïa a vraiment existé. Ils ont abandonné la seule personne qui aurait dû être sauvée (ce qui déclenchera certainement son mal-être, sous le poids du remords).
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Cela fait un moment que j'ai lu ce livre mais j'en garde un très bon souvenir. Je l'avais lu en une soirée car on accroche vraiment tout de suite, je l'ai trouvé addictif (et pourtant ce n'est pas la chick-lit ou autre).
Si vous ne l'avez pas encore lu, je vous le conseille. Vous ne devriez pas être déçus.
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