AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Gustave Le Bon (167)


À dire vrai pourtant, tous les maîtres du monde, tous les fondateurs de religions ou d'empires, les apôtres de toutes les croyances, les hommes d'État éminents, et, dans une sphère plus modeste, les simples chefs de petites collectivités humaines, ont toujours été des psychologues inconscients, ayant de l'âme des foules une connaissance instinctive, souvent très sûre; et c'est parce qu'ils la connaissaient bien qu'ils sont si facilement devenus les maîtres. Napoléon pénétrait merveilleusement la psychologie des foules du pays où il a régné, mais il méconnut complètement parfois celle des foules appartenant à des races différentes; et c'est parce qu'il la méconnut qu'il entreprit, en Espagne et en Russie notamment, des guerres où sa puissance reçut des chocs qui devaient bientôt l'abattre.
Commenter  J’apprécie          70
Il n'est même pas besoin que les siècles aient passé sur les héros pour que leur légende soit transformée par l'imagination des foules. La transformation se fait parfois en quelques années. Nous avons vu de nos jours la légende de l'un des plus grands héros de l'histoire se modifier plusieurs fois en moins de cinquante ans. Sous les Bourbons, Napoléon devint une sorte de personnage idyllique philanthrope et libéral, ami des humbles, qui, au dire des poètes, devaient conserver son souvenir sous le chaume pendant bien longtemps. Trente ans après, le héros débonnaire était devenu un despote sanguinaire qui, après avoir usurpé le pouvoir et la liberté, fit périr trois millions d'hommes uniquement pour satisfaire son ambition.
Commenter  J’apprécie          70
Les vérités changent d’aspect suivant les mentalités qui les reçoivent.
Commenter  J’apprécie          60
(...) les hommes trop supérieurs à leur époque n’ont généralement aucune influence sur elle.
Commenter  J’apprécie          60
Les vrais conducteurs des peuples sont ses traditions ; et, comme je l’ai répété bien des fois, ils n’en changent facilement que les formes extérieures. Sans traditions, c’est-à-dire sans âme nationale, aucune civilisation n’est possible.
Commenter  J’apprécie          60
Donc, évanouissement de la personnalité consciente, prédominance de la personnalité inconsciente, orientation par voie de suggestion et de contagion des sentiments et des idées dans le même sens, tendance à transformer immédiatement en actes les idées suggérées, tels sont les principaux caractères de l'individu en foule. Il n'est plus lui-même, mais un automate que la volonté est devenue impuissante à guider.
Commenter  J’apprécie          60
Les décisions d'intérêt général prises par une assemblée d'homme distingués, mais de spécialités différentes, ne sont pas sensiblement supérieures aux décisions que prendrait une réunion d'imbéciles. ils ne peuvent mettre en commun en effet que ces qualités médiocres que tout le monde possède. Dans les foules, c'est la bêtise et non l'esprit, qui s'accumule.
Commenter  J’apprécie          60
La présence d’étrangers, même en petit nombre, suffit à altérer l’âme d’un peuple. Elle lui fait perdre son aptitude à défendre les caractères de sa race, les monuments de son histoire, les œuvres de ses aïeux.
Commenter  J’apprécie          60
L'expérience constitue à peu près le seul procédé efficace pour établir solidement une vérité dans l'âme des foules, et détruire des illusions devenues trop dangereuses. Encore est-il nécessaire que l'expérience soit réalisée sur une très large échelle et fort souvent répétée. Les expériences faites par une génération sont généralement inutiles pour la suivante ; et c'est pourquoi les faits historiques invoqués comme éléments de démonstration ne sauraient servir. Leur seule utilité est de prouver à quel point les expériences doivent être répétées d'âge en âge pour exercer quelque influence, et réussir à ébranler seulement une erreur lorsqu'elle est solidement implantée dans l'âme des foules.
Commenter  J’apprécie          60
Les véritables bouleversements historiques ne sont pas ceux qui nous étonnent par leur grandeur et leur violence. Les seuls changements importants, ceux d’où le renouvellement des civilisations découle, s’opèrent dans les opinions.
Commenter  J’apprécie          50
Si l’Égyptien n’a pas connu la souffrance dans sa poignante profondeur, il n’a pas davantage connu l’amour. Pour lui, l’union de l’homme et de la femme était un acte physiologique, auquel il n’a jamais mêlé, ni poésie ni passion. Le lien conjugal était fort doux, mais fort calme aussi en Égypte; la femme s’y trouvait l’égale de son mari; une affection amicale, basée sur la communauté des intérêts, unissait les époux. L’adultère était puni sans doute, mais comme l’eût été le vol ou tout autre crime entraînant un dommage pour autrui.
Commenter  J’apprécie          50
"Apprendre des leçons, savoir par cœur une grammaire ou un abrégé, bien répéter, bien imiter, voilà, écrivait un ancien ministre de l'Instruction Publique, M. Jules Simon, une plaisante éducation où tout effort est un acte de foi devant l'infaillibilité du maître, et n'aboutit qu'à nous diminuer et nous impuissants."
Commenter  J’apprécie          50
Par le fait seul qu’il fait partie d’une foule, l’homme descend donc plusieurs degrés sur l’échelle de la civilisation. Isolé, c’était peut-être un individu cultivé, en foule, c’est un instinctif, par conséquent un barbare.
Commenter  J’apprécie          50
Si un législateur veut, par exemple, établir un nouvel impôt, devra-t-il choisir celui qui sera théoriquement le plus juste ? En aucune façon.
Le plus injuste pourra être pratiquement le meilleur pour les foules. S’il est en même temps le moins visible, et le moins lourd en apparence, il sera le plus facilement admis. C’est ainsi qu’un impôt indirect, si exorbitant qu’il soit, sera toujours accepté par la foule, parce que, étant journellement payé sur des objets de consommations par fractions de centime, il ne gêne pas ses habitudes et ne l’impressionne pas.
Remplacez-le par un impôt proportionnel sur les salaires ou autre revenu, à payer en une seule fois, fut-il théoriquement dix fois moins lourd que l’autre, il soulèvera d’unanimes protestations.
Au centime invisible de chaque jour se substitue, en effet, une somme relativement élevée, qui paraitra immense, et par conséquent très impressionnante, le jour où il faudra la payer. Elle ne paraitrait faible que si elle avait été mise de côté sou à sou ; mais ce procédé économique représente une dose de prévoyance dont les foules sont incapable.
Commenter  J’apprécie          50
Gustave Le Bon
Ces lois de la chevalerie : respecter les faibles, être généreux envers les vaincus, tenir religieusement sa parole que les nations chrétiennes adoptèrent plus tard (...) furent introduites par les Arabes d’Espagne en Europe.
Commenter  J’apprécie          40
Passer de la barbarie à la civilisation en poursuivant un rêve, puis decliner et mourir dès que le rêve a perdu sa force, tel est le cycle de la vie d'un peuple.
Commenter  J’apprécie          40
Les révolutions qui commencent sont en réalité des croyances qui finissent.
Commenter  J’apprécie          40
Au lieu de préparer des hommes pour la vie, l'école ne les prépare qu'à des fonctions publiques où la réussite n'exige aucune lueur d'initiative.
Commenter  J’apprécie          40
Il n'y as que les voyages qui puissent nous apprendre à nous soustraire au joug des opinions toutes faites, lourd héritage des traditions et des préjugés du passé.
Commenter  J’apprécie          40
Sans doute, l’instruction permet, grâce à la mémoire que possèdent les êtres les plus inférieurs — et qui n’est nullement le privilège de l’homme, — de donner à un individu placé assez bas dans l’échelle humaine, l’ensemble des notions que possède un Européen. On fait aisément un bachelier ou un avocat d’un nègre ou d’un Japonais ; mais on ne lui donne qu’un simple vernis tout à fait superficiel, sans action sur sa constitution mentale. Ce que nulle instruction ne peut lui donner, parce que l’hérédité seule les crée, ce sont les formes de la pensée, la logique, et surtout le caractère des Occidentaux. Ce nègre ou ce Japonais accumulera tous les diplômes possibles sans arriver jamais au niveau d’un Européen ordinaire. En dix ans, on lui donnera aisément l’instruction d’un Anglais bien élevé. Pour en faire un véritable Anglais, c’est-à-dire un homme agissant comme un Anglais dans les diverses circonstances de la vie où il sera placé, mille ans suffiraient à peine.
Commenter  J’apprécie          40



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Gustave Le Bon (580)Voir plus

Quiz Voir plus

Test de Garfield 2

Pourquoi Garfield deteste Odie?

Parce que il ne peut pas aller chercher la balle
Parce qu'il est idiot
parce que il est jaune

13 questions
31 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}