Là, on est en rase-campagne !
Il faut se souvenir du temps où Bedos était drôle.
Mais pour ça, il faut fermer fortement les yeux et surtout, ne pas lire ce "journal" de la dernière campagne présidentielle qui ne serait-ce que dans la forme, est déjà une arnaque : 150 pages dont certaines avec juste une dizaine de lignes, écrites en format 16...pour 16 € ! On a connu des donneurs de leçons mieux inspirés.
Quant aux idées : une collection de banalités humanistes rances qui sentent la caricature, les seuls mots (creux) "vraie gauche" à la bouche, l'évocation d'exil si Le Pen..et une démagogie assez incroyable : n'a jamais entendu les corses parler de paillotes, évoque la préservation exceptionnelle du littoral de l'ïle...C'est bon Guy, elle ne sautera pas ta baraque.
Et quelle prescience : il admire Montebourg, se moque de Macron ("il aurait plus de chance comme acteur que comme président")...
On retrouve ça et là, quelques traits d'humour (quand même !) et on se reprend à espérer, mais quand on lit des fadaises telles " Ça concerne beaucoup de gens l'Euro (de football). Surtout ceux qui sont en manque d'euros"...ou, à propos de Sarkozy : "il a tout fait pour me séduire. Non pas sexuellement, non. Pas mon genre. Ou alors en partouze avec Carla"...on ne peut être qu'atterré.
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Lorsque je lis Guy Bedos, j'entends sa voix et met les intonations où il faut!
Il me semble que je l'entendrai toujours, fussent ses enregistrements tous disparus!
Je me replonge, avec les sketches de ce spectacle, dans ces années 90 du siècle dernier: C'est rosse, vachard, tendre et savoureux. Quelques vérités sont assénées, et des personnalités (et non des moindres de l'époque!) parfois égratignées... Et plus, si affinité!
... Et ma' Bedos est là, dans un règlement de comptes digne des Renard (Jules) et Bazin (Hervé) avec l'humour en sus!
Du bon, du beau Bedos.
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Succession de sketches, déjà entendus ou pas, le tout perd en saveur à l’écriture. J’ai juste souri de temps en temps.
Je pense qu’ils doivent être plus appréciables en direct.
Par contre, publié en 1991, ce recueil de textes est toujours d’actualité, notamment en ce qui concerne les religions, ou la politique et l’état de la France.
Guy Bedos m’a beaucoup fait rire à une époque, peut-être moins dernièrement.
Mais, sur le fond, il est bel et bien dans l’esprit Charlie.
Et puis, il a vraiment une bonne tête.
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Il a quitté l'Algérie à l'âge de 16 ans. Né à Souk Ahras, ayant vécu à Annaba (ex-Bône). En classe de sixième, il n'y avait, dit-il, qu'un seul Arabe
. qui est resté, jusqu'à nos jours, son plus vieil ami d'enfance, Abdelkrim Khaldi, un avocat, je crois, si mes souvenirs de jeunesse sont bons. Il a refusé de faire la «guerre d'Algérie» (il s'était fait passer pour «fou», ce qui est un exploit de comédie face aux militaires qui, sur ce chapitre, ne s'en laissent jamais compter, hier comme aujourd'hui, ailleurs comme ici). Il est revenu à Alger juste avant les accords d'Evian, et il s'était, dit-il, baladé, sans problèmes, dans la Casbah, «dingo» qu'il était, alors que l'OAS commettait ses crimes racistes. Artiste résolument engagé pour la paix et la réconciliation, c'est un éternel «indigné», humoriste critique des gouvernants, de tous les gouvernants, d'ailleurs et d'ici (ainsi, pour lui, «Bouteflika est pris en otage par de petits Pinochets que l'on ne connaît pas). Voilà donc Guy Bedos, ! En venant en Algérie, Guy Bedos n'a pas rêvé. Il en a pleuré d'émotion.
Note : Grâce à lui, il existe, en France, une «loi Bedos»
sorte de «droit à l'humour». En fait, une décision jurisprudentielle qui, depuis, protège les humoristes professionnels des procédures abusives.
Un tout petit livre qui se lit en deux trois heures de temps. On commence. On ne s'arrête plus. Comme au spectacle. Presque du direct et des formules choc qui vous réconcilient avec les artistes et les humoristes et une (toute petite, mais grande de cœur) partie des pieds noirs. En venant en Algérie, Guy Bedos n'a pas rêvé. Il en a pleuré d'émotion.
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Une plaquette précieuse, épuisée acquise en 1995, dans un musée que je
fréquentais assidûment: le Musée de la Vie romantique, organisé autour
d'une grande dame du XIXe , George Sand.[Que Jacques Chazot vénérait...
ainsi que ce siècle des Romantiques !].
J'ai découvert cette facette méconnue de cet"amuseur public", ce trublion parisien, en prenant connaissance justement de la cinquantaine d'oeuvres lui appartenant, léguées après sa mort (1993), qui faisait l'objet d'une exposition, entre juin et août 1995, dans un de mes musées préférés [ la donation était harmonieusement intégrée aux collections permanentes ...] et de cette publication rare, à laquelle ont collaboré certains de ses grands amis... qui apportent des témoignages très émouvants...
Un Jacques Chazot différent de l'homme public,du "trublion parisien" que nous "connaissions" tous, sommairement... le Danseur et créateur de la célèbre Marie-Chantal, "cette délicieuse snob, inconsciente tête de
linotte dont les mots ont fait la joie des français dans les années 1960 "
Revenons à cette donation et à l'exposition qui s'articulait autour de 4 grandes figures féminines, ayant concentré l'attention passionnée du collectionneur, Jacques Chazot:
-George Sand (1804-1876)-- "Les collections viennent à moi curieusement:
je m'étais fixé sur George Sand, j'avoue que la femme me séduisait bien davantage que l'écrivain que j'ai toujours trouvé un peu rasoir"
- Rachel (1821-1856)-"Comme je ne trouvais plus grand chose à collectionner sur George Sand, j'ai étendu mon clavier à Rachel"
-Sarah Bernhardt (1844-1923) - Jacques Chazot a expliqué en 1975
qu'il s'est intéressé à l'actrice "peut-être parce qu'elle connaissait George Sand" .
-Louise Abbema (1858-1927)- de Sarah Bernhardt est tout naturellement passée à son amie, la femme peintre Louise Abbema.
En plus de ces quatre personnalités féminines, d'autres très belles "pièces" du XIXe et du XXe [" Eugène Delacroix" par G. Sand, Lampes Art
Nouveau signées Chapelle Nancy, Dessins de fleurs par Anna de Noailles, Projets de costumes de danse par Yves Saint-Laurent, Petite
table d'écriture et jardinière haute du XIXe, etc. ]
Ses amis racontent un autre homme, fidèle en amitié, profond, curieux, cultivé...sensible. Des lignes louangeuses, enthousiastes, bouleversantes de Claude Pompidou, Jeanne Moreau, Françoise Sagan, Jean-Claude Brialy, Yves Saint-Laurent, Guy Bedos, Pierre Bergé...La rencontre et l' amitié les plus surprenantes sont celles, indéfectibles, lumineuses avec Guy Bedos...Duo amical atypique...fort sympathique !
Cette publication est ornée sur sa couverture d'un portrait intéressant
de Jacques Chazot par Bernard buffet (1954), et à son verseau, un médaillon avec un J. Chazot en sphynx par René Gruau (détail)
Cette plaquette rare , va aller honorer l'anniversaire d'un ami montagneux, lui-même passionné par le XIXe...
Serais-je comme Jacques Chazot...un tantinet "collectionneuse"... Me détachant de cette publication, je ne peux m'empêcher d'avoir un pincement au coeur !! Ravie simultanément que cette édition aille enchanter une "maison amie" !!
"Jacques Chazot collectionneur....Laissons parler l'artiste lui-même, les mots qu'il a trouvés pour dire sa passion de collectionneur sont les plus justes :
(...)
Mon appartement ce n'est pas un foyer, c'est une maison, je tiens à cette nuance. C'est la grotte d'Ali-Baba de mes souvenirs. le repaire de mes objets précieusement conservés. Chacun d'eux a son histoire. Je les
aime tendrement. (...) Parfois je touche mes statue, caresse mes objets...Mes objets ce sont mes animaux familiers, mes chiens, ils m'accueillent, m'entourent, me réconfortent par leur présence.
J'ai toujours dit que je préférais manquer un rendez-vous sentimental que de rater un objet chez un antiquaire. (...)
Les objets, pour moi c'est sacré, autant que mes amis. D'ailleurs ce sont des amis, comme eux il faut les mériter. Quand on les aime, ils viennent
à vous. "
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Journal de Guy Bedos de 2014/2015: l'actualité, la vie quotidienne de l'artiste, son questionnement sur la mort, ceux qui sont partis....Tout y passe avec de la "mélancomie", de la tendresse, de l'humour, de la tristesse, de l'humour et de la révolte.
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Le rapport avec la mort la sienne et celles des autres est très présente dans ce recueil de pensées. Guy Bedos qui pouvait faire rire avec le dramatique ici pousse la réflexion sur soi et souffle beaucoup de mélancolies. Lhomme toujours présent dans ses spectacles se dévoile encore plus ainsi.
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Qu'il est bon parfois d'écouter la sagesse, la modestie, la sensibilité, la connaissance d'un artiste engagée, qui n'a pas sa langue dans sa poche et dont les rencontres accumulées forment une expérience de vie fort enviable.
Ce texte, écrit sous la forme d'un journal de souvenirs, est sans prétention, ce qui rend la lecture simple et fluide.
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Je me souviendrai de tout a pour sous-titre « Journal mélancomique » et c'est une bonne formule. Il s'agit bien d'un journal que Guy Bedos a tenu pendant plusieurs mois en 2014/2015 : on y trouve des pensées personnelles sur ses enfants, son épouse, sa carrière, l'actualité, la politique... J'ai vraiment eu le sentiment que Bedos couchait sur le papier les idées qui lui venaient au fur et à mesure, sans chercher à faire de thématique. Si au début ce choix m'a surprise, au final c'est une bonne idée car le texte est vivant et sincère.
Et c'est bien mélancomique même s'il y a plus de mélancolie dans ce texte que d'humour. Faute à l'actu désolante de ces dernières années et/ou à la vieillesse qui tape doucement à sa porte, Bedos laisse transparaître une profonde sensibilité et même parfois de la tristesse. Le bougre ne baisse pas les bras, cet anti-raciste convaincu et anti-connerie continue de se battre mais on le sent inquiet pour l'avenir (je ne peux pas le blâmer, je suis moi-même flippée par tout ce qui se passe dans le monde).
Pourtant il y a quelques saillies jouissives surtout quand il s'en prend aux politiques, d'Hollande à Sarko en passant par la Le Pen. Ça ne vole pas toujours haut mais la plupart du temps, c'est assez juste.
En bref, ce journal est touchant - surtout quand l'auteur déclare son amour à ses enfants - bien écrit et pas prétentieux. Il ne me laissera pas un souvenir impérissable mais je suis heureuse d'avoir découvert une autre facette de cet artiste que j'aime beaucoup.
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Guy Bedos, l'artiste à la plume engagée qui nous a quitté cette année nous offre dans ce superbe ouvrage son journal mélancolique qu'il a tenu entre 2014 et 2015 pour décortiquer et commenter l'actualité dans le monde et en particulier en France grâce à sa belle plume pleine d'humour et qui reste assez fidèle à ce que l'on peut entendre dans ses interventions à la radio ou à la télévision ainsi que dans ses spectacles qui ont fait de lui un artistes engagé à la langue bien pendue pour dénoncer les discriminations et les problèmes de la société d'aujourd'hui.
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Un livre très touchant d'un fils qui veut sauver son père, d'une famille qui se réunit (presque) après un instant malheureux, d'un homme qui prend goût à la vie et ne veut pas perdre ce goût...
A travers un style et une forme très insolite et plutôt cordialement confidentielle, on se fait emporter par des échanges d'une grande beauté d'esprit où les Hommes sont des Hommes et pas des surhumains.
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Il a décidé de se tuer. Il ne sait pas encore ou, quand ni comment, mais sa volonté est de choisir le jour et l'heure. Il l'écrit, son fils et ses filles le lisent, et s'instaure entre eux une correspondance ou chacun se raconte.
J'ai été un peu déçue, j'ai eu l'impression que par moments le personnage se cache un peu derrière les commentaires sur l'actualité et on s'éloigne de son intimité.C'est dommage, le reste du roman est extra
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J'ai lu ce livre très vite; ça se lit bien.
Après le fils, les 2 filles du narrateur interviennent aussi et le journal du narrateur où il évoque son suicide est l'occasion d'un dialogue familial .
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J'ai lu de mauvaises critiques mais le sujet et Guy Bedos en parlant m'ont donné envie de le lire.
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Je n'aime pas Guy Bedos, c'est presque physique. Et pourtant ce livre il FAUT le lire.
On est pris dedans dès les premières pages. Alors oui le sujet n'est pas facile à traiter et nous n'avons pas forcément tous le même avis sur le sujet. Mais sur le coup le but n'est pas de prendre partie pour telle ou telle position. On se retrouve juste dans la tête des protagonistes, à nous de faire notre propre opinion.
De plus, Guy Bedos dessine un portrait de la société actuelle qui peut mener à ne nombreux débats.
C'est un livre qui pousse à la réflexion et j'adore ça.
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Le narrateur et son fils prennent successivement la parole, l'un pour parler de décision de se suicider au jour et à l'heure où il le décidera.
L'autre demande à son père d'attendre un peu et de lui raconter sa vie.
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Livre fort inattendu et surprenant de la part de Guy Bedos que je n'attendais pas dans ce registre .
Ce livre interroge et bouscule certaines de nos certitudes tout en ne négligeant pas l'actualité de la période où il a été rédigé .
Bedos , dont je ne comprenais pas toujours l'humour mais dont j'appréciais les idées , se pose ici en tant qu’individu en fin de vie , face à la mort .
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