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Citations de Guy Gavriel Kay (336)


La montagne était assez loin, si on allait à pied. Cela fit réfléchir Net : au XIXe siècle, au Moyen-Âge, au temps des Romains, les gens marchaient, ou se déplaçaient à dos de mulet, ou quelque chose du genre, et la route devait avoir été bien plus cahoteuse. Tout était plus loin, en ce temps-là, tout était plus lent.
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Elle ne dit rien d’autre avant de mourir. Il n’y a pas toujours des déclarations sages ou pleines de sens à la fin d’une vie. Et le courage n’est pas toujours récompensé, sinon dans le souvenir d’autrui, peut-être, et c’est une récompense bien ténue.

(Alire, p.381)
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On payait en partie les mercenaires en leur permettant de mettre une cité à sac après un siège. Le pillage était de toute évidence rentable, mais Jéléna avait envie de demander à un soldat en quoi viol et meurtre étaient des « salaires ».

(Alire, p.350)
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Nous vivons, on peut le dire, en des temps instables. Des temps dramatiques, passionnants, magnifiques sur bien des plans. Mais instables. Impossible de jamais les considérer comme stables.

(Alire, p.146)
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Elle avait tué Uberto de Mylasie d’un baiser, se rappela Jelena une fois seule. Elle éteignit le feu de la salle de soin. Toute sa vie, elle s’était définie comme une rebelle. Elle avait décidé de trouver une autre voie que pourrait emprunter une femme dans le monde. Celle qui venait de s’en aller avait opéré le même choix.
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Mais exister dans la mémoire d'autrui, même celle de nos propres héritiers, n'est-ce pas aussi être faussement remémoré ? Quel enfant connaît son père ? Qui décide comment on se souvient de nous, si même on s'en souvient ?
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On considérait en général qu'un bon médecin était celui qui ne vous tuait pas plus tôt que ne l'aurait fait votre affection, quelle qu'elle fût.
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Il eut un brusque frisson sans savoir pourquoi. Dans les histoires que lui racontait sa nourrice, on frissonnait ainsi quand quelqu'un marchait sur la terre où serait un jour creusée sa tombe. Qui ne frissonnait jamais de la sorte était condamné à mourir dans l'eau ou à ne jamais être enseveli.
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Le devoir, la volonté de tout assumer seul trahissent parfois l'arrogance. La conviction que l'on pourrait savoir ce qui doit être fait et s'en charger correctement. Il est impossible de connaître l'avenir, mon ami. S'en imaginer capable relèverait d'une rare prétention. Et le monde n'est pas plus brisé aujourd'hui qu'il ne l'a jamais été.
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Qu'il s'agît des prédictions de l'École de la nuit infinie à Xinan, des élixirs et des incantations des alchimistes, ou des rituels plus sombres, plus sanglants, observés de par ces steppes avec des miroirs et des tambours... la magie avait le don de mettre mal à l'aise.
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L’éternité est trop longue pour nous. Elle n’est pas à l’échelle des hommes. Nous vivons selon d’autres étalons, plus modestes, mais il nous reste les histoires que nous nous racontons…
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Des innocents meurent toujours dans les périodes de peur et de colère, en dépit de la douceur de leurs mains et de leur cœur, de la tendresse qui pénétrait leur âme sous les étoiles du firmament.
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Il ignorait s’il avait raison, mais il le dit tout de même. À la guerre, les hommes avaient besoin d’entendre un certain discours dans la bouche de leur chef, discours qu’il fallait tenir d’une manière convaincante. Pour qu’on se souvînt de leurs exploits, se rappela-t-il, il faudrait que certains d’entre eux survivent et en témoignent.
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Il était difficile d’imaginer une époque sans guerre. Un philosophe sarantin du règne de Valerius II, près de mille ans plus tôt, l’avait écrit. Il avait aussi proposé des exemples tirés de l’histoire ancienne et de son propre temps.
L’antagonisme religieux n’en était qu’une des causes, avait-il écrit également, quoique parmi les plus déterminantes. Sous le couvert de la foi se dissimulaient souvent les ambitions d’un roi, d’un empereur ou même d’un saint patriarche en quête d’un héritage qui ferait résonner son nom à travers les âges telles les cloches d’un sanctuaire.
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Vu à travers du verre teinté, le passé paraissait toujours plus chatoyant. L’état de délabrement du monde actuel…
Eh bien, oui, il s’était délabré. Sarance était perdue.
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Quoi qu’il en soit… nous tournons la page et nous nous évadons une fois de plus. Et, dans ce profond abandon, il nous arrive de nous trouver nous-mêmes, ou de changer parce que les histoires qui nous sont racontées deviennent une part de ce que nous sommes, participent à notre compréhension de notre propre existence.
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DES DÉMONS cherchent à soumettre les âmes aux ténèbres. Des fantômes et des esprits rôdent, souvent malveillants. Les morts ne reposent pas toujours en paix.
Les fidèles de toutes les religions connaissent ces vérités. S’engager au crépuscule sur un chemin de campagne est périlleux, mais y rester la nuit, avec ou sans lunes, est pure folie. On s’expose à mourir dans un fossé après y être tombé en s’écartant de la voie.
Chacun mène sa vie dans une proximité intime avec sa fin soudaine. Les prières n’en sont que plus ferventes. Tout le monde a besoin de soutien sous le soleil, les lunes et les étoiles, ainsi que de motifs d’espoir pour ce qui adviendra peut-être ensuite.
Le rire est aussi nécessaire et il surgit parfois malgré – ou grâce à – ces dangers terribles, si proches. Les plaisirs simples. La musique et la danse, le vin, la bière, les dés et les cartes. La fin des moissons, le goût des baies à même leur buisson; éloigner par la ruse les abeilles d’une ruche regorgeant de miel. La chaleur et la gaieté d’un lit nocturne ou de la paille d’une grange. L’amitié.
Parfois l’amour.
Les raisons d’avoir peur sont nombreuses par toutes les saisons, cependant, partout où l’être humain s’efforce de modeler et de protéger son existence.
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Le monde est un plateau de jeu, avait déclaré un poète d’Espéragne dans des vers encore admirés des siècles plus tard. Les joueurs déplacent les pièces, qui n’ont aucune maîtrise de leurs mouvements. Alignées face à face ou côte à côte, elles sont alliées ou ennemies, de rang inférieur ou supérieur. Elles meurent ou survivent. Un joueur l’emporte, puis on prépare le plateau pour une nouvelle partie.
Quoi qu’il en soit, l’essor et la chute des empires, des royaumes, des républiques, des religions belligérantes, des hommes et des femmes – leurs chagrins, leurs deuils, leurs amours, leur fureur éternelle, leur plaisir et leur émerveillement, leur souffrance, leur naissance et leur mort –, tout cela est intensément réel à leurs yeux, bien plus que de simples images poétiques, si talentueux pût être leur auteur.
Les morts (à de très rares exceptions près) sont séparés de nous. Ils sont enterrés avec les honneurs, incinérés, jetés en mer, abandonnés sur des gibets ou dans les champs à la merci des charognards à poils et à plumes. Il faudrait les observer de très loin ou d’un œil bien froid pour ne voir dans ces tourbillons, ces malheurs, cette agitation, que les mouvements de pièces sur un plateau de jeu.
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Il avait déjà croisé si souvent la mort.
C’était le lot de tout un chacun. La peste s’en assurait, les gibets aussi et Séresse était dangereuse la nuit. Cela étant, il avait vu ces derniers jours des gens mourir sous ses yeux ou du moins leur cadavre encore chaud. C’en est trop, se dit Pero Villani. Je suis un artiste. Je veux seulement qu’on me laisse travailler.
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Les nobles avaient le droit de se faire décapiter puis enterrer. Les vulgaires voleurs – ou les pirates senjaniens –, on les pendait et on les laissait pourrir sur place. Ainsi procédait-on dans le monde entier pour marquer les esprits. Il n’y avait aucune raison qu’il en allât autrement à Dubrava.
Il apparut à Leonora que la mort pouvait suivre quelqu’un de très près, même quelqu’un de très jeune, qui avançait sous le soleil ou les lunes, sur une mer bleu-vert, le long des rues d’une ville ou de chemins en pleine nature sauvage, au travers de forêts dont les feuillages obscurs occultaient le soleil du dieu ou entre des colonnes de marbre rouge sous de hautes fenêtres.
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