Citations de Hannah Dennison (76)
L' adultère était un passe-temps rural bien connu. Toutefois, la vraie noblesse distinguée avait tendance à éviter comme la peste les esclandres publics.
J'aimais cet endroit et, l'espace d'un bref moment de folie, l'idée dingue me traversa que si cet hôtel était bel et bien à moi tout compte fait, je pourrais y être heureuse.
La portière du camping-car s'ouvrit avec fracas. Surprise, je bondis sur mes pieds, me cognai la tête contre le plafond, trébuchai de nouveau sur le ressort, perdis mon équilibre... et tombai sur Shawn qui perdit le sien aussi. Nous culbutâmes tous les deux dans l'herbe boueuse, pour former un empilement embarrassant, avec mon visage presque enfoui dans la braguette de son pantalon.
Je voyais bien à quel point Delia était tourneboulée et je compris qu’elle souffrait vraiment. Je savais quel effet cela faisait d’être trahie par un homme que l’on aimait de tout son cœur.
— J’ai passé des années à le suivre aux quatre coins du monde, poursuivit Delia. J’ai abandonné mon rêve d’ouvrir ma propre petite boutique de tricot et lui, sitôt qu’on va enfin pouvoir profiter de notre vie ensemble, il envoie tout balader ! Pour elle !
Vous saviez qu’on peut échapper à une guêpe si on court en ligne droite ? Si on zigzague en agitant les bras, les guêpes voient une grosse cible. J’ai essayé de le lui expliquer, mais il ne m’a pas écouté.
Je n’avais rien à reprocher à Piers pour ce qui était de ses manières. Il s’était comporté en parfait gentleman. Difficile de ne pas être séduite par son charme. Pourtant, il y avait chez lui une touche d’égoïsme que je n’appréciais pas. Et je n’aimais pas non plus la façon dont il traitait Cassandra.
Comme toujours quand elle était en présence d’une personne dont elle se sentait socialement l’inférieure, elle perdait sa langue et son esprit de repartie.
Ce genre de cas, on lit ça tout le temps dans les journaux. Ça simplifie les choses de se débarrasser de sa femme. Comme ça, on s’évite les soucis financiers qu’implique un divorce.
C’est un truc d’hommes. Ils atteignent un certain âge et divorcent de la femme qui les soutient depuis des décennies, pour s’enfuir avec une jeunette.
Les ours sont des copies. De bonnes copies ; des copies néanmoins
J’avais l’impression de jouer le premier rôle dans l’un des romans à l’eau de rose de ma mère et qu’à tout instant, ces deux-là allaient tirer leur épée. Même avant mon entrée en scène, je savais qu’ils ne pouvaient se souffrir. D’après ce que j’avais entendu, leur désaccord remontait à l’enfance, le genre de brouille qui avait tendance à se multiplier dans les communautés rurales.
La ponctualité est la politesse des rois.
Ma mère avait un admirateur ? Pas seulement un admirateur, quelqu’un qui avait en plus pris la peine de lui acheter de la lingerie sexy. Cette idée me donnait la nausée et dire que j’étais sous le choc aurait été un euphémisme. Dix-huit mois s’étaient écoulés depuis que mon père était décédé d’un cancer. Et ma mère avait juré que jamais elle ne regarderait un autre homme, que Frank avait été l’amour de sa vie.
Je devais admettre qu’à l’instar de ma mère, je jouissais d’une toute nouvelle liberté, et découvrir un homme avec des jumelles et un appareil photo me rappela soudain mon ancienne vie : le regard constant du public, l’analyse critique de mes moindres propos et, bien sûr, les innombrables incidents de garde-robe qui étaient devenus ma marque de fabrique.
La nouvelle liberté de ma mère l’avait conduite à commettre l’imprudence d’acheter un ancien logis de palefrenier à des centaines de kilomètres de Londres, sans même m’avertir en amont de ses intentions. Plus choquante encore avait été la découverte de son activité d’auteure de romance, sous le pseudonyme de Krystalle Storm, depuis des décennies. Pendant tout ce temps, mon père et moi croyions qu’elle souffrait de migraines ! Il mourut avant d’apprendre la vérité et sa double identité restait encore un secret farouchement gardé.
- Visiblement, Elinor Glyn, qui avait coutume de séjourner au manoir de Honeychurch pendant ce que l'on avait coutume d'appeler les "coquines années 1890", est la première à s'être lancée dans la littérature érotique.
- Jai vu l'un de ses livres dans ton bureau.
- Elinor Glyn est censée avoir été la première it-girl.
- Ce qui signifie ?
- Le fait d'avoir ce truc ou pas. Tu sais, le sex-appeal, expliqua ma mère. Angelina Jolie l'a, cette pauvre Lavinia, non... ni toi non plus, malheureusement, mais tu pourrais, si tu faisais plus d'efforts.