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Critiques de Harry Bellet (32)
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Les aventures extravagantes de Jean Jambecr..





Quel plaisir quand la littérature devient livre d’image ! Vite il faut dévorer les aventures extravagantes de Jean Jambecreuse, c’est toute la Renaissance qui s’enlumine. En suivant les pérégrinations du jeune peintre Jambecreuse (librement inspiré de Hans Holbein 1497-1543) nous parcourons l’Europe en pleine guerre de religion.







Le Sultan Soliman appelé modestement « Le Magnifique » a très envie de se rapprocher et d’aider ce petit moine allemand, Martin Luther. Il est en train de soulever une armée de paysans en pleine revendications sociales, économiques et religieuses et une révolte qui pourrait affaiblir la religion chrétienne réjouit Soliman Le Magnifique.



Nous sommes bien dans un vrai livre d’Histoire mais d’histoires picaresques, lestes et joyeuses de la plus belle eau. Nous croiserons Erasmus, François 1er, admirerons une femme au sourire énigmatique et ferons même un bout de chemin avec Till L’espiègle.



C’est de l’histoire de l’Art et de la politique du XVIe siècle qu’Harry Bellet nous instruit. Le Moyen-Age n’est déjà plus et la Renaissance se cherche.



De Bâle à Constantinople, de Montpellier à Belgrade, sans vouloir nous donner des leçons de géopolitiques plombantes, Harry Bellet, dans un style profond et gaillard à la foi, nous démontre que notre Europe est née d’un chaos sanglant. Érudit et drôle (si, si c’est possible), il est le professeur d’Histoire dont on a tous rêvé.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Les aventures extravagantes de Jean Jambecr..

Un drôle de roman historique, un récit de voyage grivois, où la Jambecreuse ferait référence à la taille de l’organe mâle de ce Jean, un organe toujours prêt à servir.



L’histoire de Hans Holbein, « ymagier » du XIVe siècle, repose sur une documentation historique et permet de croiser des vedettes de l’époque comme Érasme, de Vinci. Des descriptions d’époque qui ne manquent pas d’intérêt, même si c’est difficile de savoir ce qui relève de la fantaisie de l’auteur qui titre son œuvre de « fabliau ».



Personnellement, j’ai eu du mal à apprécier l’humour de ces aventures. Je ne trouve pas amusant dut tout de violer une jeune bergère de treize ans… Même si les mœurs du temps étaient bien différentes, cela relève pour moi de la tragédie plutôt que la comédie.

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Les aventures extravagantes de Jean Jambecr..

Harry Bellet s'est inspiré de la vie et de l'oeuvre de Hans Holbein (peintre et graveur allemand, né en 1497 et mort en1543) pour nous livrer ici un "assez gros fabliau" (sic), et ce, pour le plus grand bonheur des lecteurs. Loin d'une bio fidèle (puisqu'un bon lecteur croit toujours ce qui est écrit , puissent mes amis historiens de l'art de bien vouloir pardonner ce qui suit...), ce roman enlevé est écrit avec une plume rabelaisienne et paillarde, cultivée et drôle. Même si Harry Bellet prend des libertés avec l'histoire, et s'en excuse dans ses annexes à lire absolument ( les titres en sont drôles : Postface peu pédante, avec errata et précisions, dettes, emprunts, vols, laisser-aller et autres malversations, Liste presque exhaustive des ouvrages pillés ou inspirants), nous apprenons bien des choses. C'est instructif, intelligent sans pédantisme. Le terme Aventures est mérité , les courts chapitres apportent de la vivacité dans le récit et les pages se tournent toutes seules. Vient de sortir la suite , quel bonheur et quel ecrivain talentueux que ce Harry !



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Les aventures extravagantes de Jean Jambecr..

Il ne faut pas prendre ce livre au premier degré. Du moins, pas tout à fait. Et pourtant… S’il est écrit comme une farce, une de ces farces médiévales grinçantes et brutales, il propose aussi, en sous-texte, une réflexion bien moins burlesque sur cette société européenne qui se construit autour de contradictions terribles. La violence, l’assujettissement et la mort sont à tous les coins de rue. La religion est prêt à tout pour effacer ses traces, surtout lorsque celles-ci sont sales. Tout est permis à ceux qui ont le pouvoir.



La première scène marquante, et qui donne le ton à ce roman, c’est lorsque Jean, partant d’Augsbourg, entend des cris – clairement féminins – en traversant une forêt. Il s’approche et découvre un lansquenet tentant d’abuser une jeune bergère. Bien qu’il ne soit pas un expert, il tue le lansquenet… avant de violer à son tour la jeune fille, puis de l’abandonner, inanimée, non sans lui avoir laissé quelques pièces. Quelques pages plus loin, ayant maille à partir avec un prêtre qui vend des indulgences, il demande ce que lui coûterait une indulgence pour se blanchir de sa mauvaise action, mais non sans négocier. Survient alors ce dialogue édifiant (p. 66) :



« – C’est un péché de stupre que de porgésir une pucelle. Une bergère, vraiment ?



– Oui-da, une toute petite toutefois. Et je lui ai laissé de l’argent.



– Alors cela en fait une prostituée : ton crime devient un péché véniel, je pense. »



Laquelle bergère réapparait plus loin dans le livre, ayant finalement choisi de rejoindre un bordel et de véritablement s’adonner à la prostitution, à la fois parce qu’elle a découvert que, tant qu’à faire, les hommes étant prêts à payer pour profiter de son corps, autant qu’elle en soit la bénéficiaire, plutôt que de se donner « gratuitement » au nom de la religion et des liens sacrés du mariage… mais également pour échapper à son père, notamment, qui, le viol lui ayant fait perdre sa « valeur marchande », n’hésitait plus à essayer de prendre sa part au passage…



On le voit, l’auteur n’hésite pas à enfoncer le clou… si vous me passez l’expression !



Cela donne des passages d’une philosophie de haute volée, comme ici, au sujet des bordels de la ville (p. 77-78) :



« Personnellement, je préfère celui de la mère Hoffmann : les filles y sont plus fraîches que dans les maisons de femmes folles qu’organise la ville et la maquerelle leur enseigne des astuces qui ne sont pas de leur âge. De toute façon la plupart des bourdeaux sont situés dans ce quartier, près de l’abbaye Sainte-Marie-Madeleine, que tu vois là-bas sur la gauche. C’est pratique : quand ces dames ne sont plus assez jeunes pour le bon usage, elles vont se cloîtrer là pour leur pénitence et la paix de leur âme. Elles donnent à Dieu ce dont le diable ne veut plus. Enfin, celles qui ont gardé assez d’argent pour que les soeurs les recueillent. C’est le paradoxe : seules celles qui ont beaucoup péché ont les moyens de leur salut… »



L’un des sujets de ce livre est aussi celui du statut de l’artiste qui est alors en pleine évolution. Les artisans – ici, les ymagiers – observent comment, dans les villes italiennes, des artistes sont en train d’inventer une nouvelle façon de se positionner comme artistes. L’air de ne pas y toucher, et en faisant étalage d’une belle culture, l’auteur illustre cette évolution.



Est-il nécessaire d’en dire davantage ? Si, il faut encore signaler que l’auteur articule également son histoire autour d’une quête, celle d’un document compromettant pour le pape, qu’un courant d’air à fait s’envoler et que l’Église veut récupérer à tout prix… ne serait-ce que pour éviter qu’il ne tombe entre des mains ennemies, qu’il s’agisse de celles de Luther, qui commence à faire parler de lui, ou d’autres ennemis de la chrétienté…



Comme farce, c’est réjouissant. Comme peinture de ce que l’homme est capable d’infliger à ses semblables, c’est saisissant. Comme représentation du basculement qui s’opère à l’occasion de ce que l’on n’appelle pas encore la Renaissance, c’est éclairant. Comme réquisitoire contre l’institution catholique, c’est édifiant. Mais laquelle de ces lectures choisirez-vous ?
Lien : https://ogrimoire.com/2024/0..
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Faussaires illustres

«Camille Corot a peint trois mille tableaux, dont cinq mille sont aux États-Unis !»

La boutade est fameuse dans le milieu de l’art dès qu’il s’agit d’évoquer les faux. De sa plume mordante et espiègle, Harry Bellet nous régale avec quelques-unes des plus croustillantes histoires de faussaires.

Du sculpteur grec antique Pasitélès qui vendait aux Romains des statues quatre fois centenaires qu’il avait réalisées la veille, jusqu’au peintre allemand Wolfgang Beltracchi qui a défrayé la chronique en 2010 pour avoir écoulé des tableaux supposés de grands maîtres pendant trois décennies, l’auteur s’amuse de ces arnaques comme autant de pieds de nez aux indécences du marché de l’art. Jubilatoire.

(Beaux-Arts Janvier 2019)

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Les aventures extravagantes de Jean Jambecr..



Jean Jambecreuse, c’est Hans Holbein le Jeune. Comme on connaît peu de choses sur sa vie affirme Harry Bellet, il l’embarque dans une histoire truculente en compagnie de son frère Ambroise.



En ce 15ème siècle, le pape Léon X s’est amusé à écrire et à authentifier de son sceau une phrase qui révèle une totale incroyance : “On sait de temps immémoriaux combien cette fable de Jésus-Christ nous a été profitable.” Et ce papier disparaît. Il faut absolument le retrouver.

Jean lui désire passer du statut d’imagier c’est à dire artisan à celui de peintre donc artiste.

Et au fil des pages nous croisons Erasme, Léonard de Vinci, Soliman…



Pour autant que je puisse m’en rendre compte l’ambiance de l'époque est respectée, c’est tout à fait récréatif mais l'écrivain a largement rempli les “manques”, il faut donc tenir compte des remarques de l’auteur à la fin du livre pour faire la part des choses.



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Les aventures extravagantes de Jean Jambecr..

A lire en prenant du recul bien sûr... Nous ne sommes plus au XVIème siècle ! Quoique!!!!

Le jeune Jean Jambecreuse ( pour Holbein, peintre), peintre talentueux et fieffé coquin, bien pourvu par la nature ( c'est l'un des traits du personnage qui sera souligné tout au long du roman), arrive à Augsbourg pour y poursuivre son apprentissage, il veut aussi apprendre le latin.

Ses pérégrinations le mènent à Erasme, pour lequel il illustre un livre et à Léonard De Vinci, en fin de vie, auquel il dérobe des documents compromettants.

Harry Bellet, nous entraîne dans le sillage de ce jeune peintre arrogant, impétueux, dont les appétits sont indomptables;

C'est superbement documenté, souvent drôle, assez violent mais je n'ai pas toujours su garder l'attention nécessaire car l'ouvrage est dense tout de même!
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Faussaires illustres

Les faussaires ont toujours été une source de fascination. Il y a ceux qui espèrent les démasquer ; ceux qui sont résolus (en secret) à profiter de leur génie ; et ceux enfin qui, à travers leurs agissements, ont l’ambition de comprendre les structures du marché de l’art, l’organisation des institutions patrimoniales et surtout les ressorts profonds du désir de possession de l’oeuvre. Harry Bellet fait sans conteste partie du dernier groupe : son ouvrage se présente à la fois comme une histoire des faux en Europe, mais aussi comme une analyse des étapes de leur création dans des contextes et des pays différents. Les deux premiers chapitres récapitulent l’évolution de la notion d’authenticité au cours du temps ; ils montrent bien qu’à la Renaissance, la réplique ou l’invention parfaite d’un faux « moderne » était le gage de la dextérité et de la perfection. Michel-Ange lui-même imagina des Antiques qui trompèrent les collectionneurs les plus aguerris : il en retira gloire et admiration de tous, notamment de son biographe Vasari. Ses imitations étaient du reste si parfaites qu’aujourd’hui plusieurs historiens de l’art s’interrogent sur la paternité du célèbre Laocoon, suspect d’être un bricolage du XVIe siècle dû au sculpteur de la Piéta de Saint-Pierre-de-Rome... Les chapitres suivants sont des études de cas, écrites avec beaucoup de verve et d’humour. On y retrouve la fausse tiare de Saïtapharnès, qui gît encore dans les réserves du Louvre, les Vermeer d’Han van Meegeren, qui trompèrent Göring et qui font un peu rire aujourd’hui, le faune si « original » de Gauguin, dont la bizarrerie s’explique parfaitement, puisqu’il fut inventé de toutes pièces un siècle après la mort de l’artiste... Il est dommage qu’aucune illustration ne vienne étayer le texte ; mais ce dernier se suffit néanmoins parfaitement à lui-même grâce aux habiles descriptions de l’auteur.



Par Christine Gouzi, critique parue dans L'Objet d'Art 552, janvier 2019
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Les aventures extravagantes de Jean Jambecr..

1515, Marignan, célébrissime bataille entre les Français, les Italiens et les Suisses. C’est à cette époque que le jeune Jean Jambecreuse, ymagier de son état, arrive à Bâle pour y tenter sa chance et devenir un artiste de renom en se frottant à Erasme et Léonard de Vinci, deux des plus grands esprits de son temps.

Biographique imaginaire du peintre Hans Holbein, ce fabliau est surtout une grosse farce truculente, une parodie épique qui mélange le style héroïque au burlesque pour le plus grand plaisir de ses lecteurs. Même si on pense souvent à Rabelais pour le langage et quelques épisodes grivois, il faut préciser que ce roman s’appuie sur une solide documentation présentée en fin de volume. Harry Bellet réussit ici l’alliance délicate entre le drôle et l’instructif.

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Les aventures extravagantes de Jean Jambecr..

Un superbe roman sur fond du 17 ème siècle façon Rabelais raconte les péripéties du peintre Holstein maître et portraitiste allemand .

On révisite son histoire de l Europe et l histoire de l art de cette époque avec un côté grivois.

Un très bel univers que je conseille..
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Les aventures extravagantes de Jean Jambecr..

Roman historique érudit et truculent, ces Aventures nous entraînent dans l’Europe renaissante. De l’Allemagne à la Suisse, la France et l’Italie, nous suivons le parcours initiatique du jeune Jean Jambecreuse, ymagier de son état comme il le dit lui-même, animé de l’ambition de devenir peintre – nous sommes en 1515 et le statut d’artiste commence à émerger, concurrent de celui d’artisan qui prévaut au Moyen Âge.



La suite de la critique à lire sur mon blog.
Lien : https://litteraemeae.wordpre..
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Passage du Vent

Depuis que j'ai terminé ce livre, voici deux ou trois jours, je le prends régulièrement dans mes mains. Je le tourne, le retourne, relis le résumé, l'ouvre, parcours quelques paragraphes au hasard, comme persuadé qu'il y a eu erreur sur le livre, que les pages qui se sont glissées à l'intérieur du livre ne sont pas les bonnes.



Décalage à tous les étages...



La couverture, pour commencer. La photographie ne cadre pas du tout avec le ton adopté dans le livre, où l'humour (enfin, un certain humour) prévaut.

Le nom de l'auteur, le titre. Normal. Et puis il y a cette mention qui, initialement devait être : une nouvelle enquête de Sam Adams. Le « nouvelle » a été supprimé, mais au final, le résultat reste le même : je la cherche encore, l'enquête. Il s'agit plutôt d'une aventure. Et là encore, le terme n'est pas des plus justifiés. Le fameux Sam Adams en question est très peu présent durant les chapitres assez courts qui constituent ce roman. Il n'est en fait que le noyau autour duquel s'affolent une bande d'électrons libres pétris d'intentions diamétralement opposées à son égard. Il y a ceux qui cherchent à le tuer quand d'autres entreprennent tout et n'importe quoi pour le libérer.



La quatrième de couverture. Une accroche digne d'un film, suivie d'un résumé où l'on apprend que, suite aux redoutables machinations du maire de New-York, Adhemar Thibodeaux, Sam Adams est emprisonné à Guantanamo. On nous parle de polar mené à cent à l'heure, d'un héros plein de flegme et... d'humour.



On s'attend à un roman brillant, plein de finesse, des personnages hauts en couleur, au service d'une histoire où l'on se doute que les conditions de détention dans la si célèbre prison sur l'île de Cuba seront vilipendées On se retrouve au final avec, non pas un polar, mais une farce grossière, mal fagotée, qui frôle le ridicule: Un maire de New-York dont l'excentricité principale revient à tuer un chat tous les jours, des tueurs pas très futés, des espions pas très crédibles, un héros quasi-inexistant et insipide (c'est l'effet qu'il m'a fait). On évolue sans cesse dans l'histoire en ayant l'impression d'avoir des personnages d'un autre âge, d'une autre époque.



« Nous y serons, répondit Boris en remettant dans son slip une quéquette que Souchon trouva, à sa courte honte, particulièrement imposante. »



« Il vomit dans le chapeau que Seamus, le collègue de Lev, avait laissé sur une table et que le sergent, dans un réflexe, lui tendit sous le menton. Il ne fallait pas polluer la scène du crime. »



« Le chien qui avait entamé son repas, reçut l'essentiel du kérosène sur le dos, ce qui le débarrassa pour un temps de ses puces, mais le fit aussi s'enfuir en couinant et la queue basse, sous des cieux plus cléments. »



Alors bien sûr, les traits sont volontairement grossis mais, à vrai dire, je m'interroge encore sur l'utilité d'un tel procédé ainsi que sur les intentions réelles de l'auteur. Dénoncer le traitement infligé aux prisonniers de Guantanamo ? User de l'invraisemblance au service de la mise en relief de l'inacceptable? Soit. Mais franchement l'humour balourd et pataud qui dégouline de tous les côtés de cet ouvrage a plutôt tendance à effacer tout l'intérêt que l'on aurait pu porter à une telle démarche.



Pour ceux qui souhaiteraient tout de même faire la connaissance de Sam Adams et se forger leur propre opinion, sachez que Passage du vent est sa troisième aventure, après L'Affaire Dreyer et Carré noir. Mais bon...


Lien : http://bibliomanu.blogspot.com
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Les aventures extravagantes de Jean Jambecr..

Derrière Jean Jambecreuse, c’est le portrait d’Hans Holbein (1497-1543) que l’auteur dépeint avec un réjouissant esprit rabelaisien. Le lecteur suivra donc le jeune Jean dans son apprentissage du métier d’ymagier et fera sa connaissance alors qu’il entreprend de quitter Augsbourg pour rejoindre Bâle, où son frère Ambroise continue son apprentissage auprès de maître Herbster. Jean, lui, veut sortir de sa condition d’ymagier, qui n’est considéré que comme un artisan parmi tant d’autres. Ce qu’il veut, lui, c’est être un artiste, un peintre, et bénéficier de la même aura que les grands maîtres d’Italie. Durant ses nombreux voyages, de Bâle à Lucerne, de Milan où il espère trouver Léonard de Vinci, au Clos Lucé, les aventures de Jean sont aussi un prétexte pour nous faire traverser une période historique riche mais instable, où les bouleversements, aussi bien politiques, artistiques que religieux sont légion.



Car l’intrigue du roman se situe autour d’une note manuscrite écrite par le pape Léon X avec beaucoup de légèreté et d’insouciance « Quantum nobis ac nostro cœtui prosuerit ea de Christo fabula, satis est seculis omnibus notum / On sait de temps immémorial combien cette fable de Jésus-Christ nous a été profitable. » et blasphématoire avec ça. Un billet qui va attiser bien des convoitises, François Ier, Henry VIII, Soliman, tous y voient une possibilité de faire chanter le pouvoir spirituel et d’en tirer avantages et profits. Les espions se multiplient autour des personnes susceptibles de posséder cette note explosive. Qui finira, après maintes péripéties, dans les mains de Jean, bien embarrassé d’avoir appris le latin pour lire pareille horreur.



Mais dans Les Aventures extravagantes de Jean Jambecreuse, rien ne doit être pris avec trop de sérieux. Le ton du roman est volontiers à l’humour et à la truculence, et célèbre le verbe rabelaisien. Tout est prétexte à banquets, la boisson coule à flots et les étuves – et leurs belles et opulentes prostituées- sont fréquentées avec beaucoup d’assiduité. Il faut dire que Jean est bien doté par la nature, et son vit plaît aux dames, bourgeoises, bergères ou filles de joie y succombent, même Léonard de Vinci en aura une crise cardiaque !



Volontiers paillard, le roman est aussi une petite somme d’érudition. Nous y croisons ceux qui ont participé à l’essor de l’humanisme : du génie Vinci (un brin mis à mal) à la figure vénérable d’Érasme, de l’imprimeur Frobenius au graveur Urs Graf, le petit monde intellectuel de Bâle, alors en plein essor économique, est bien représenté. Les remous religieux et sociaux sont aussi évoqués : Martin Luther commence à faire parler de lui et à agiter l’Église par ses idées, et le bon moine dominicain Bruce Oliver, inquisiteur de son état, pressent le schisme ; Joss Fritz et les révoltes paysannes ne sont pas oubliés.



J’ai passé un excellent moment en compagnie de Jean et de ses aventures grivoises mais pas que. L’auteur nous plonge avec plaisir dans une époque foisonnante, et dans le quotidien des ymagiers de Bâle et de leur difficile apprentissage. L’occasion d’en connaître davantage sur les techniques de peinture de ce début du XVIe siècle, et de suivre, en filigrane, la carrière d’Hans Holbein. Le verbe est inventif, le vocabulaire, volontiers emprunté au moyen français, gentiment grivois et imagé. Pour finir, je ne saurais que trop vous conseiller de ne surtout pas refermer ce livre sans lire les notes explicatives en fin de roman.
Lien : https://enquetelitteraire.wo..
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Les aventures extravagantes de Jean Jambecr..

Nouveau excellent roman de Harry Bellet.



Les premières page j'ai très souvent éclaté de rire devant les dialogues savoureux de ce fabliaux. Quel humour.



Nous suivons les aventures de jean Jambecreuse qui devient père et cherche toujours à faire connaître son talent tandis que la papauté est dans une époque incertaine avec la mort successive de deux papes, que Luther et d'autres tentent de modifier els pratiques des religieux et que l'empereur Suleiman se rapproche petit à petit de l'Europe.



Quel dommage que nous devions abandonner le héro alors que son aventure n'est pas terminée et oui, il y a un troisième tome à venir. Je l'attend impatiemment.
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Carré noir

Les péripéties de Sam, le héro, s'enchaînent à chaque chapitre : haletant et drôle, à prendre au 3ème degré.
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Les aventures extravagantes de Jean Jambecr..

Non seulement ça ne passe toujours pas le test de Bechdel, mais c'est bourré (dans tous les sens du terme) de clichés sexistes : les femmes sont soit des prostituées (ou des veuves c'est pareil) "qui aiment ça" et qui se pâment à la vue d'un gros engin (ben voyons), soit des épouses insupportables et entourées de mioches, qu'il faut parfois corriger (soupir!)

Bref, l'écriture est plaisante, mais l'écrit désagréable...
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Les aventures extravagantes de Jean Jambecr..

C'est le dernier tome d'une trilogie, qui raconte la vie très romancée du peintre Hans Holbein à la cour d'Henry VIII.

Ça se lit bien, MAIS ça ne passe pas le test de Bechdel, bien qu' assez bien documenté, les femmes sont accessoires, épouses que l'on corrige publiquement ou prostituées.

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Passage du Vent

Harry Bellet est un journaliste et écrivain français, né à Rouen. Il a travaillé au Centre Pompidou avant de devenir journaliste culturel au journal « Le Monde ». Tous ses livres parlent d’art.

En 2009, il écrit son troisième roman « Passage du Vent ».

Adhemar Thibodeaux, maire de New-York, est prêt à inaugurer son nouveau joujou : une fondation d’art contemporain en plein cœur de Manhattan. Le seul homme qui pourrait le faire tomber et qui sait tout sur ses malversations est enfermé à Guantanamo. Mais en est-il vraiment débarrassé ?

Ce troisième opus des enquêtes de l’inspecteur Adams commence à la fin du tome 2 quand l’inspecteur se fait jeter en prison. Les fans de l’inspecteur seront peut-être déçus car on le voit peu dans cette enquête. Ce tome nous fait parcourir plein de pays et de villes tel que Tel-Aviv, New-York, Bonifacio, Cuba, Langley (siège de la CIA)… on voyage beaucoup dans cette histoire.

Les chapitres sont courts et ce livre est facile à lire.

A découvrir pour les amateurs d’art !

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Les aventures extravagantes de Jean Jambecr..

Jean Jambecreuse est au roman historique ce que Mr Bean est à la télé anglaise : une espèce de contrepoint qui met en évidence toute la bêtise et la cruauté de son époque, à laquelle il participe évidemment.

Bizarrement, Jean passe au second plan dans ce 2ème tome, entouré de personnages (enfin entouré de loin, on passe de la Turquie à Rome, à l'Espagne, et Londres) beaucoup plus intéressants que lui, Renos le Grec d'abord, l'espion qui venait du chaud, Joss ensuite, qui mène la révolte des Rustauds citée en sous-titre du roman, et Erasme toujours, trait d'union entre la plupart des personnages, et facilitateur de bouleversements de l'histoire sans même s'en rendre compte.

Ce qui surprend le plus dans l'aspect historique du livre est la modernité des sociétés dans lesquelles naviguent les personnages. L'européanisation (à défaut de mondialisation) est surprenante malgré un contexte de guerres et d'alliances d'un bout à l'autre du continent. Les gens se déplacent beaucoup, parlent plusieurs langues, font évoluer leur système politique. Comme aujourd'hui, tout est lié, la religion, le commerce, l'art, les mœurs, la profession, l'organisation sociale. Comme aujourd'hui, Jean émigre pour des raisons économiques. Comme aujourd'hui, le pouvoir et les objectifs des Etats sont dépassés par le pouvoir et les objectifs de multinationales, avec l'introduction de la Hanse en fin de roman. Les jeux d'influence au sommet de la hiérarchie, où chacun fait sa cour, avance ses pions, et ne reculent pas devant un petit meurtre, montre que la grande Histoire est toujours un enchaînement de petites mesquineries.

Roman réjouissant, qui permet de s'aérer un peu et de voir du pays.
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Faussaires illustres







Un nouvel très bon opus pour Harry Bellet.



J'ai été heureuse de retrouver son style plein d'humour et d'ironie. Dans ce livre ils s'intéresse aux faussaires, à ceux qui se sont fait prendre bien sur mais que l'histoire a reconnu comme les plus talentueux. Certains sont célèbres, d'autres moins mais tous méritent d'être étudiés. le livre se termine d'ailleurs par un petit guide destiné aux faussaires. ce livre fait aussi craindre le marché de l'art si facilement manipulé. Le constat est édifiant.
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