Citations de Hélios Azoulay (33)
c’est marrant comme la vie revit, comme tout avance, comme malgré tout l’enfance récupère l’encre de la veille pour écrire le jour qui passe
la vie est souvent plus simple que ce soit un peu plus compliqué
la culpabilité est une grande invention papale
j’ai été un enfant heureux dans une enfance malheureuse
j’ai aimé mais aimer est un mot qui arrive trop tard
l’important c’est l’âme et pas le corps
Un des toubibs s’est agacé, Montrez ça !
Je pensais que ce con avait vu ce qu’il voulait voir, mais il a ordonné Soulevez la queue ! Montrez les couilles ! Là, je me suis dit que si les Allemands, en plus de vérifier nos bites, étaient scrupuleux au point de se mettre à compter nos couilles, on avait peut-être une chance de gagner la guerre.
Je n’ai pas osé regarder mais je priais pour qu’un de mes camarades n’en ait qu’une. Parce que tatillons comme sont les nazis, il suffirait d’une couille en moins dans leur addition pour faire vaciller leur conception du monde, et toute leur philosophie ancestralement binaire, qui n’a jamais su compter que jusqu’à deux.
Il ne pleut pas, il dégouline. Ce n’est pas un ciel. C’est une flaque d’encre noire.
Parce que Fritta est caricaturiste. C'est son métier. Mais la vérité, c'est que l'époque est caricature. Fritta n'est qu'un réaliste, un hyperréaliste, il a un truc à l'oeil, une douleur intolérable, la lucidité.
Parce que Bedřich Fritta est un génie.
Léo a offert ce livre à Tommy pour ses 18 ans. Ce livre est un miracle. Le miracle d'un père dans le miracle d'un livre. Le miracle de tant d'amour dans tant d'urgence. Ce livre appartient au silence.
C'était un ancien maître d'école. C'est-à-dire une vie à parler tout seul dans la même direction, et à poser des questions qui ne peuvent souffrir que vos propres réponses. Une fois à la retraite, c'est foutu. D'indiscuté, on se croit indiscutable.
Tu sais, j’ai un peu vieilli mais je n’ai pas grandi, c’est impossible de grandir. J’ai toujours l’âge que j’avais quand je suis entré dans cette cuisine et que j’ai vu la chaise renversée. (…) Le monsieur du dessus, c'est lui qui t'a fait descendre. Moi, j'ai pris ta main. Et puis quand tu étais par terre, j'ai pleuré et j'ai crié. J'ai crié. J'ai crié Papa, Papa. Mais Papa n'était plus là. Maman, je n'ai pas grandi. Maman je vais mourir peut-être, tu sais. Et je serais toujours le petit garçon qui rentrait de son cours de piano. Maman je veux oublier. Maman je veux tout oublier. Maman je vais peut-être mourir mais Maman, c'est toujours toi qui meurs.
Là, je me suis dit que si les allemands en plus de vérifier nos bites, étaient scrupuleux au point de se mettre à compter nos couilles, on avait peut-être une chance de gagner la guerre.
Je n'ai pas osé regarder mais je priais pour qu'un de mes camarades n'en ait qu'une. Parce que tatillons comme sont les nazis, il suffirait d'une couille en moins pour faire vaciller leur conception du monde, et toute leur philosophie ancestralement binaire, qui n'a jamais su compter que jusqu’à deux.
Inutile d’essayer de savoir, inutile d’imaginer, autant se battre contre le brouillard en le giflant à coups d’éventail.
« Oui, j’échange tout Wagner contre une berceuse que j’ai entendue l’autre jour. Et la mère chantait faux, et je ne perds pas au change. Et puis, je pense qu’on reconnaît la vérité » de ses goûts à la gueule de ceux qui les partagent avec nous. Je n’ai pas envie de me retrouver dans la même loge qu’Hitler à l’opéra. »
Ann est subjuguée par Georgia. Par sa force de caractère, son indépendance. Elle l’aime de cet amour qui rend stupide, de cette stupidité qui rend aveugle, de cette cécité qui rend complice. Et jusqu’au bout – elle meurt presque un demi-siècle après Georgia -, derrière ses dents empruntées à un cheval, elle se laissa croire qu’elle avait vécu avec la femme la plus généreuse au monde.
Les poteaux télégraphiques qui longent la chaussée sont comme de grandes barres de mesure. Et ces mesures sont surchargée de toutes nos peurs. Et de tellement de tout, tout est tellement entassé, les enfants, les mères, les pères, les vieux. Chacun se piétine dans l’autre. Chaque sac pèse une vie, chaque valise pèse tout ce qu’on a dû abandonner.
Zündel et Devi ont un point commun : l’un et l’autre sont de parfaits délirants. Tandis que Savitri Devi est persuadée qu’Hitler est une figure divine du panthéon hindou, Ernst Zündel pense sérieusement que le Führer est encore vivant. Mieux encore : Hitler habite au pôle Sud. Cerise sur le gâteau : c’est lui qui a fait construire les soucoupes volantes, qui n’ont rien d’extraterrestre, puisqu’il s’agit d’armes secrètes nazies. Ainsi, Hitler et les nazis survolent la planète dans des soucoupes volantes frappées de la croix gammée…
Le journal [The Times] se montre admiratif des « talents oratoires de M. Hitler » qu’il estime toutefois « trop caricatural pour avoir un quelconque futur politique »…
Il y a quelqu’un qui a crié dans la cellule d’à côté. Tellement fort qu’il a déchiré la terre. Toute la terre.
On ne la recollera jamais.