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Citations de Henri Thomas (127)


LES JOURS PEU RADIEUX

Un poème en l'honneur des contrariétés,
un poème en l'honneur des jours peu radieux,
des lampes de Paris, des visages sans yeux
qui veulent s'éveiller dans les murs désolés,

quand je luttais dans le sable de la fatigue,
les bêtes, les passants de l'ingrate saison,
le fanal curieux qui chemine si vite
me plaignaient de peiner dans le grand abandon;

les passerelles de minuit sont si légères,
si frêles sous le poids d'un vivant mal d'aplomb,
et l'échelle qui branle et la berge qui cède
et l'aube qui vous met dans le cou son glaçon...

Gourde et rebelle, si la main ne peut se clore,
comment saisir le glaive offert par le matin?
J'ai laissé l'ennemi s'enfuir à chaque aurore,
il suffisait d'un geste, ô poursuite sans fin...

(Extrait de "Travaux d'aveugle", 1941)
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Le village, l'arbre vieilli, le cimetière
où les parents s'en vont un à un, la maison
qui vit petitement, le travail de ma mère
dans le jardin docile encore aux vieilles mains.

Pauvre mère qui te lève si grand matin,
moi j'entends murmurer les futures saisons,
tu vaques dans la cuisine où le chat se plaint,
tu penses que je dors, je vais dans l'avenir

vers un midi de juin plein de feuilles ravies
dans le jardin d'où s'est effacé ton effort,
- ton fils est loin, ton fils est perdu dans la vie,
il a souvent blessé ton humble souvenir.

Toi qui naïvement me gardais du destin,
voici les jours nouveaux, l'horizon de la mort...
Je me retournerai vers l'été de jadis
pour entendre ton pas dans le petit matin.

( Extrait de "Le monde absent", 1947 )
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Henri Thomas
On renonce d'abord à l'impossible, puis à tout le reste.
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Je suis noyé dans la pluie
De l'automne, de la vie,
De Paris sans parapluie,
Dans la fuite des idées
Qui ne nous furent données
Que pour en trouver la suite
Dans les larmes, dans la suie
De la neige des années.

Si ma présence vous ennuie
Trouvez le linge qui m'essuie
De votre image de la vie.
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Et puis, il y a eu des choses importantes: j'ai eu une fille. Ca a beaucoup compté pour moi. C'est étonnant, un enfant. Un enfant de vous. Surtout que ma femme est morte très jeune. Je suis resté avec ma fille. (...) là, je crois qu'on n'est pas seul. (...)
Mais, encore une fois, on a besoin de la solitude. Ce n'est pas un péché, la solitude. On ne "tombe" pas forcément dans la solitude, quelque fois on y "monte" (p.55)
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Vous savez, la solitude, je dirais presque que ce n'est qu'un mot. On n'en veut pas, de la solitude. La solitude, c'est pour penser aux autres. Je n'ai jamais tant pensé aux autres que quand j'étais seul. Alors peut-on appeler ça de la solitude ?
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Vous savez, le manque de lecture, c'est terrible... Ce ne sont pas les grands livres qu'on choisit, on choisit par affinité, et, quelquefois, on est bouleversé par un livre qu'on est seul à connaître.
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DERNIERS BEAUX JOURS

Cristal de septembre,
fragile, embué
d'un souffle léger,

la prunelle est bleue
le long du sentier
confus de clarté,

paroles dorées
qu'une voix timide
prononce à l'orée

des bois vieillissants
donnez à ma vie
quelque ombre de sens.
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LES VOYAGEURS

L'espace est plein de signes, le regard
les trouve et les perd dans le même instant,
la légèreté folle du hasard
fait de nos chemins des dessins tremblants,

un bleu gracieux court sous les arceaux
du jour bas et frais où l'on est heureux,
tantôt le ciel bouge au loin sur les eaux
puis fond sur la lèvre en fruit savoureux,

on voit un pays hérissé d'épines,
elles font ensemble un grand bruit aride,
or c'est bien le même où l'onde argentine?...
Nous n'en savons rien, nous allons sans guide.

Les rochers aigus percent des torrents
peu profonds, mais d'une extrême furie,
à peine si l'on résiste au courant
qui nous lave comme un os sous la pluie.

Nous croyons que tout peut nous apparaître,
nous ne bougeons pas de notre fenêtre.


p.92
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Rêverie

Je reviendrai te voir. Ce sera le matin.
La mort n'a rien saisi. Je dirai que c'est nous
Dans l'éternel amour qui nous a réunis.
Les choses d'autrefois sont des regards amis
Étranges, rayonnants, familiers et surpris.
Même les yeux craintifs du chat de mon enfance
Reviennent. C'est nous deux. Nous sommes nus aussi.
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Le temps, le temps, le véritable
Celui des vagues sur le sable

Le temps d'une aile dans le vent,
Le temps de l'arbre et du torrent,

D'une aile d'ombre sur la plage,
D'une aile d'or dans les feuillages,

De l'arbre vieux sur le torrent,
Gnomon de l'aube et du couchant,

Un arbre qui passe a roulé au vent d'hiver,
Et l'esprit le suit, l'esprit se perd

Jusqu'aux galets mouillés de lune
Jusqu'aux brumes sur l'écume.

Le même, un autre, penchera
Au vent d'hiver, au soleil bas,

Aux ravins tournent d'autres ombres,
La vague compte un même nombre.


p. 35
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Henri Thomas
Grenier

Odeur de la famille !
Que j'aille me cacher
au grenier qui m'habille
de poudreuse clarté !

Que l'hirondelle crie
Que le chat me vienne voir,
la lucarne est emplie
de ciel et de silence

Ou si l'averse inonde
les tuiles murmurantes
que j'entre dans un monde
tout protégé d'absence.

Charbon du crépuscule,
l'ange t'apporte à moi !
J'entends le vent léger
qui marche sur le toit.

( "Le monde absent")
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Henri Thomas
Hier il jouait aux cartes
Et ce matin il est mort,
Nom de Dieu voilà vos farces
Saint des Saints c’est pas très fort
Saint des Saints c’est pas malin.

Ô mon père, ô maman,
Ô grand-père suicidaire,
Que pensez-vous du langage
De votre très vieil enfant ?
— On est sourd depuis longtemps.

p.11
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Ode

Ô le matou qui s'est sauvé
De la ferme du Champ-Hervé!
C'était le mien, c'était le nôtre,
Je ne veux plus en avoir d'autres.

Plus ton regard qui me surveille,
Compagnon de mes longues veillées.

Rien qu'un ronronnant souvenir
Tout bas- et la vie à finir
Puis être où tu m'attends
Peut-être, mon chat Florian.
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I. IDÉAL LA CHANSON


UN OISEAU

Un oiseau, l'œil du poète
s'en empare promptement,
puis le lâche dans la fête,
ivre, libre, éblouissant,

qu'il chante, qu'il ponde, qu'il
picore, mélancolique,
d'invisibles grains de mil
dans les prés de la musique,

quand il regagne sa haie,
jamais cet oiseau n'oublie
les heures qu'il a passées
voltigeant dans la féerie

p.27
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Un oiseau

Un oiseau, l’oeil du poète
s’en empare promptement
puis le lâche dans sa tête,
ivre, libre, éblouissant.
Qu’il chante, qu’il ponde, qu’il
picore, mélancolique,
d’invisibles grains de mil
dans les près de la musique,
quand il regagne sa haie,
jamais cet oiseau n’oublie
les heures qu’il a passées
voltigeant dans la féerie
où les rochers nourrissaient
leurs enfants de diamant,
où chaque nuage ornait
d’une fleur le ciel dormant.
On trouvera l’oiseau mort
avant les froids de l’automne,
le plaisir était trop fort,
c’est la mort qui le couronne.
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Porte qui s'ouvre,
Flambeau des jours
Sur la poussière,

Beauté des voyous
Rumeur première
Étoile et phare,

Sur le golfe
Il faut prévoir
Le grand revoir

C'est la même chance
Les jours de pluie
Et de l'enfance.

p.23
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Rendez-vous

Au rendez-vous de la poussière
Où les amants sont confondus
Je t'attendrai, toi tout entière,
Il n'est d'amour que l'absolu.
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VAINE MURAILLE


Une jeune mère
une bête douce
s’assied près de moi,
me sourit, et je
souris, l’enfant dort.
Insondable joie
du printemps banal,
encore un peu, les marronniers seront en fleurs,
nous trois ensemble au fond du jour,
et combien d’autres…
Vaine muraille
la personne
quand tu t’écroules
on est si bien
dans la lumière.
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UN OISEAU

Un oiseau, l’œil du poète
s’en empare promptement
puis le lâche dans sa tête,
ivre, libre, éblouissant.

Qu’il chante, qu’il ponde, qu’il
picore, mélancolique,
d’invisibles grains de mil
dans les prés de la musique,

quand il regagne sa haie,
jamais cet oiseau n’oublie
les heures qu’il a passées
voltigeant dans la féerie

où les rochers nourrissaient
leurs enfants de diamant,
où chaque nuage ornait
d’une fleur le ciel dormant.

On trouvera l’oiseau mort
avant les froids de l’automne,
le plaisir était trop fort,
c’est la mort qui le couronne.

p.76-77
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