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Les heures lentes de Henri Thomas
Et puis, il y a eu des choses importantes: j'ai eu une fille. Ca a beaucoup compté pour moi. C'est étonnant, un enfant. Un enfant de vous. Surtout que ma femme est morte très jeune. Je suis resté avec ma fille. (...) là, je crois qu'on n'est pas seul. (...) Mais, encore une fois, on a besoin de la solitude. Ce n'est pas un péché, la solitude. On ne "tombe" pas forcément dans la solitude, quelque fois on y "monte" (p.55) |
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Les heures lentes de Henri Thomas
Vous savez, la solitude, je dirais presque que ce n'est qu'un mot. On n'en veut pas, de la solitude. La solitude, c'est pour penser aux autres. Je n'ai jamais tant pensé aux autres que quand j'étais seul. Alors peut-on appeler ça de la solitude ?
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Les heures lentes de Henri Thomas
Vous savez, le manque de lecture, c'est terrible... Ce ne sont pas les grands livres qu'on choisit, on choisit par affinité, et, quelquefois, on est bouleversé par un livre qu'on est seul à connaître.
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Les maisons brûlées de Henri Thomas
Rêverie Je reviendrai te voir. Ce sera le matin. La mort n'a rien saisi. Je dirai que c'est nous Dans l'éternel amour qui nous a réunis. Les choses d'autrefois sont des regards amis Étranges, rayonnants, familiers et surpris. Même les yeux craintifs du chat de mon enfance Reviennent. C'est nous deux. Nous sommes nus aussi. |
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Henri Thomas
Grenier Odeur de la famille ! Que j'aille me cacher au grenier qui m'habille de poudreuse clarté ! Que l'hirondelle crie Que le chat me vienne voir, la lucarne est emplie de ciel et de silence Ou si l'averse inonde les tuiles murmurantes que j'entre dans un monde tout protégé d'absence. Charbon du crépuscule, l'ange t'apporte à moi ! J'entends le vent léger qui marche sur le toit. ( "Le monde absent") |
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Henri Thomas
Hier il jouait aux cartes Et ce matin il est mort, Nom de Dieu voilà vos farces Saint des Saints c’est pas très fort Saint des Saints c’est pas malin. Ô mon père, ô maman, Ô grand-père suicidaire, Que pensez-vous du langage De votre très vieil enfant ? — On est sourd depuis longtemps. p.11 |
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Signe de vie. poèmes. de Henri Thomas
I. IDÉAL LA CHANSON UN OISEAU Un oiseau, l'œil du poète s'en empare promptement, puis le lâche dans la fête, ivre, libre, éblouissant, qu'il chante, qu'il ponde, qu'il picore, mélancolique, d'invisibles grains de mil dans les prés de la musique, quand il regagne sa haie, jamais cet oiseau n'oublie les heures qu'il a passées voltigeant dans la féerie p.27 |
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Les maisons brûlées de Henri Thomas
Ode Ô le matou qui s'est sauvé De la ferme du Champ-Hervé! C'était le mien, c'était le nôtre, Je ne veux plus en avoir d'autres. Plus ton regard qui me surveille, Compagnon de mes longues veillées. Rien qu'un ronronnant souvenir Tout bas- et la vie à finir Puis être où tu m'attends Peut-être, mon chat Florian. |
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Signe de vie de Henri Thomas
Un oiseau Un oiseau, l’oeil du poète s’en empare promptement puis le lâche dans sa tête, ivre, libre, éblouissant. Qu’il chante, qu’il ponde, qu’il picore, mélancolique, d’invisibles grains de mil dans les près de la musique, quand il regagne sa haie, jamais cet oiseau n’oublie les heures qu’il a passées voltigeant dans la féerie où les rochers nourrissaient leurs enfants de diamant, où chaque nuage ornait d’une fleur le ciel dormant. On trouvera l’oiseau mort avant les froids de l’automne, le plaisir était trop fort, c’est la mort qui le couronne. |
Charles Bukowski, écrivain américain d'origine allemande est auteur ...